Wendell Morten Jensen } Everything I do, I do it for the sake of humanity even if it means destroying it ...

Rebelle, solide ;; Tu as un fort caractère et ne te laisses pas marcher sur les pieds. Et puis quoi encore ? Ton passé tumultueux, tu le laisses derrière toi et désormais tu t'imposes face aux autres, quitte à passer pour le connard de service. Ton mental est d'acier, ta volonté inébranlable. Tu feras changer les choses et rien ni personne ne pourra t'en empêcher.

Amical, gentil ;; En dépit de ton côté tête de mule, tu es un jeune homme très attachant et souvent souriant. En plus d'être serviable, tu fais de ton mieux pour être agréable à vivre, quitte à prendre sur toi. C'est toi qui aide les enfants de l'orphelinat à faire leurs devoirs, c'est encore toi qui prépare le repas, met la table et fais les courses. Parce que tu sais que le futur sera sombre, tu essayes de faire du présent un moment agréable à vivre, pour eux comme pour toi.

Cruel, sang-froid ;; Cela ne t'empêche pas d'être sans-cœur lorsque le moment de prendre les armes est venu. Tu sais gérer tes émotions pour ne pas qu'elles interfèrent avec les ordres que l'on te donne. Parce que c'est pour la bonne cause, tu n'hésites pas à tuer ou kidnapper des personnes pour le compte de l'Humanité. Personne ne veut croiser ton chemin, pour la simple et bonne raison que tu ne reculeras devant rien. Absolument rien ne saura te dévier de ta route.

Patient, protecteur ;; Tu es un adulte très, très patient. Tu pourrais patienter des heures dans la salle d'attente d'un médecin en étant malade comme un chien. Cette patience fait que tu es très apprécié des enfants car tu peux jouer avec eux de longs moments là où les autres adultes abandonnent au bout de quelques minutes. Tu es également très papa poule envers eux - envers toutes tes connaissances, en fait - et ne supportes pas qu'on leur fasse du mal. Tu sais ce que c'est, tu refuses qu'ils endurent ce que toi tu as enduré. Il en est hors-de-question.

Blessé, traumatisé ;; Ta tendre enfance t'a été volé par un père trop peu à l'écoute de sa femme. Passant ses nerfs sur ta petite personne, il t'est souvent arrivé de faire des cauchemars mais tu n'as jamais rien dit - par ailleurs, ils ne t'ont jamais quitté. Tu y vois ta mère mourir, ton père hurler sans cesse, te faisant mal, lui faisant mal à elle aussi. Tu entends souvent sa voix dans ta tête, même après t'être réveillé, ce qui t'a déjà fait t'ouvrir les veines des avant-bras pour tenter de la faire taire. Ce qui, bien entendu, est plus une bêtise qu'autre chose mais ça ne t'a jamais empêché de le faire. Tu as souffert de tout ton être et tu souffres encore, car jamais tu n'as trouvé quelqu'un avec qui partager ce lourd fardeau. Et, à vrai dire, tu n'en as pas vraiment envie.

Musicien, violoniste ;; Ton enfance a certes été difficile mais tu en gardes tout de même certains bons souvenirs, comme la fois où ta mère t'a donné son violon. Musicienne de son métier, elle t'a rapidement transmis sa passion en t'apprenant à jouer de cet instrument que, aujourd'hui, tu chéris de tout ton coeur. Tu en joues régulièrement, pour le plaisir de ta soeur mais aussi de ta fratrie d'orphelins que tu vas souvent voir. Si tu n'avais pas été si doué pour la cuisine, il y a fort à parier que tu aurais suivi la voie de ta mère, celle de la musique.

Malade, schizophrène ;;:

9 ans - Child of the evil | I don't wanna see again
Tu frappes, frappes encore jusqu'à sentir quelque chose parcourir ta joue. Tu pleures sans pouvoir t'arrêter, sans même pouvoir parler. Parce que cela fait trop mal, que jamais tu n'aurais imaginer que cela puisse arriver un jour. Les hurlements ne cessent pas, les bruits sourds continuent de se faire entendre. Tu es si jeune que tu ne comprends pas ce qu'il se passe, c'est comme si on avait mis ton cerveau sur OFF, qu'on l'avait déconnecté de la réalité. Ce n'est pas parce que tu es un enfant que tu es un idiot, mais la conversation prend une tournure dont tu ne peux saisir le sens. Tu es bien trop innocent, pourtant les larmes continuent de couler sans que tu ne puisses vraiment savoir pourquoi. Tu as mal, ce n'est pas ton cœur qui saigne ... mais ton œil. Tu pleures depuis de longues minutes mais personne ne t'entend, personne ne te voit. Donc tu recommences une deuxième fois, priant pour ne plus voir les deux êtres que tu aimes le plus se détruire à petit feu. Et tu fais mouche. Ta vision se trouble et se teinte de rouge, quand enfin on te prête un peu d'attention. Quand enfin on s'aperçoit que tu ne vas pas bien et qu'il faut te transporter à l'hôpital. Mais c'est trop tard. Tu ne veux plus jamais voir l'atrocité de ce monde.

« Maman ? Pourquoi Wendell il est tout froid ? » Et la Folie s'empare de lui, et la Folie hurle et hurle encore, non plus contre votre mère mais contre ton jeune frère. Ne peut-il se taire ? Est-il obligé de se mêler de choses qui ne vous regarde pas ? L'homme n'en peut plus, le garçon est jeté contre les murs, les meubles, son poignet saigne et ses yeux brûlent. Il finit face contre terre, en larmes, et, enfin, le Silence tombe sur l'appartement. Plus un bruit. Les deux garçons sont au sol, muets comme des tombes, les yeux plein d'eau. La femme est quelques mètres plus loin, face au mur, murmurant des choses incompréhensibles. Il est heureux, il ferme les yeux, profitant de ce rare moment de calme et de sérénité qui--

« Maman ? Pourquoi Wendell et Soren ils bougent plus ? Maman ? »

Si seulement tu avais été capable de voir à quel point cela n'allait pas entre eux.

Si seulement tu avais été capable de voir cette douleur qui les rongeait tant.

Si seulement ...


9 ans et xxx jours - Infinity's loop | When everything with meaning is shattered, broken, screaming and I'm lost inside this darkness and I fear I won't survive

Cette ville ne ressemble en rien à toutes celles que tu connais, et pourtant tu en as connu beaucoup. Suite à de nombreux déménagements, tu as voyagé dans plusieurs pays, notamment l'Allemagne, le Danemark et, finalement, le Japon. Et cette ville ne ressemble définitivement à aucune de celles que tu connais. Tu ne te rappelles pas comment tu as atterri ici. La seule chose dont tu te souviens, ce sont les ciseaux qui percent ta peau et ton oeil. Puis, le noir complet. Les cris, la douleur, le sang, la douleur, les larmes, la douleur encore ... Et quand tu te réveilles, tu vois de tes deux yeux et la douleur est partie.
[...]
Il court, court à en perdre haleine. En regardant derrière lui, il prend peur et hurle, fermant un bref instant les yeux pour oublier l'horreur qu'il voit depuis ce qu'il lui semble des années. Tout n'est que ténèbres, noir intense et désespoir profond. Comment pourrait-il leur échapper ? Il l'ignore, alors il continue de courir, espérant que cela lui permettra de s'enfuir. Cela fait trop longtemps qu'il fuit, il s'arrête, désespéré. Où est-il ? Il l'ignore. Il pleure, pleure à chaudes larmes, hurle encore mais personne ne peut l'entendre. Ils sont seuls, seuls depuis des jours. Juché sur l'une des plus hautes bâtisses, il est pris au piège. Au loin, il ne voit que de la poussière et des ruines. Il pleure encore, il n'en peut plus, il ne supporte plus cette vie. Alors il se penche, il se penche pour voir s'il reste encore de l'espoir. Il ne voit que de la poussière et des ruines. Alors il se laisse aller.

Et le garçon hurle, hurle à en perdre la voix. Son petit frère s'écrase à quelques mètres de lui.

Et le corps, sanguinolent, ne fait plus un bruit.


17 ans - Lost in nightmares | Birds born in a cage think flying is an illness

Il est tard et tout le monde dort. Lentement les minutes s'écoulent sans que vous ne vous en rendiez compte, plongés dans le sommeil rien ne peut vous réveiller. Il n'y a pas un bruit, tout n'est que silence. En tendant l'oreille on pourrait entendre le tic tac des horloges mais il est lointain, ce n'est qu'un murmure parmi tant d'autres. Certains ronflent, d'autres bougent dans leur sommeil, tapent doucement contre les murs et font tomber leur couverture. Le vent souffle allègrement contre les arbres, faisant danser leurs feuilles dans un même mouvement. Il est difficile d'imaginer que dans le calme ambiant de l'orphelinat, les songes de l'un de ses occupants sont tourmentés.

Il rêve, il cauchemarde, voit des choses que jamais personne d'autre que lui ne verra. Triste destinée que la sienne. Recroquevillé dans son lit, la couverture cachant avec peine son corps d'albâtre, il se tord, geint et se plaint sans qu'aucune réponse ne lui parvienne. Qui s’inquiéterait de lui en fournir une ? C'est le même cinéma chaque nuit, chaque jour, il a fini par devenir un meuble dans la maisonnée. Et pourtant, il est aimé, ce garçon. Il ramène de quoi nourrir toute sa famille, de quoi les habiller et de quoi payer l'école, les charges, les impôts. Il paye tout ceci à la sueur de son front alors qu'il devrait être lui-même sur les bancs de l'université, tout intelligent qu'il est.

Pourtant jamais il ne se plaint. Il est heureux avec la vie qu'il a, il est normal de souffrir pour ce qu'il pense être juste. Alors il peut bien supporter ces nuits interminables où il sombre dans la folie sans que personne ne s'en aperçoive. Personne, sauf une petite fille passant timidement sa tête par la porte qu'elle entrebâille lentement. Elle entend, elle souffre pour le pauvre humain au corps ruisselant de sueur. Elle aimerait tant pouvoir l'aider tout comme lui les aide au quotidien

Alors cette petite fille s'approche de l'adolescent et, gentiment, secoue son épaule pour le réveiller.

« Nii-nii ? Est-ce que ça va ?

— Je vais bien, retourne te coucher, Lenne. »

Une fois encore, tu la protèges. Tu ne lui dis pas toutes les atrocités que tu vois. Mais combien de temps encore pourras-tu la garder dans l'ignorance et l'innocence ?

Vous vivez toujours à l'orphelinat, et ce depuis la mort de ton petit frère Soren et le divorce des Jensen ; votre mère étant incapable de vous élever avec sa schizophrénie désormais déclarée et soignée. Jamais ta soeur ou toi n'avez été adopté. Tu es trop étrange, trop hors-du-commun. Avec les cicatrices à tes poignets, on te croirait suicidaire ; ce qui est totalement faux entre nous. Personne ne veut d'un enfant comme ça, différent des autres par sa mentalité et son physique. Ainsi va le monde, malheureusement pour toi. En même temps, tu aimes trop ta mère pour en être séparé, ce n'est pas sa faute si elle a déliré durant de nombreuses années. Tu t'en occupes donc, allant la voir régulièrement, lui contant ta journée, les progrès que tu fais en musique, l'aide que tu apportes aux enfants. Mais tu ne lui parles pas de la société, ni des cauchemars que tu fais régulièrement. On ne parle pas des choses qui fâchent.

Tu hais le monde qui t'entoure. Tu le hais plus que tout depuis tes neuf ans et il te le rend plutôt bien. Séparé de ta mère, puis de ton père qui vous a lâchement abandonné, tu as fini dans cet orphelinat de Mekakucity avec ta soeur, tous deux rescapés de la bêtise et de la folie humaine. Cela ne faisait pas longtemps que vous habitiez dans cette ville et pourtant, pourtant vous avez fini par la connaître de fond en comble à force de vous y amuser tant vous sortiez. A chaque fois, c'était l'enfer. Ca l'est toujours d'ailleurs. Tu vois des choses que personne n'est censé voir. Personne. Au fil du temps tu as appris à faire abstraction de ces choses ... mais pas de cette voix qui murmure sans arrêt à ton oreille.

Tue-les.

Tous ceux qui te font du mal.

Tue-les tous.


22 ans - No hope left | I'm not destroying the world. I'm savin' it ...

« Et trois tartes aux fraises, trois ! » Sitôt la phrase prononcée, un serveur s'empare des gâteaux que tu viens de faire pour les emmener en salle, là où elles seront distribuées aux clients qui les ont commandé. Cela fait trois ans que tu es employé ici, dans la cuisine de ce restaurant ; tu as postulé après avoir vu l'annonce à l'orphelinat et ils t'ont embauché après la période d'essai. Il faut dire que tu as l'habitude de cuisiner pour des quinzaines, voire plus, d'enfants affamés alors préparer des plats et autres pâtisseries n'a plus vraiment de secrets pour toi. C'est un métier qui te plaît beaucoup, déjà parce que tu es doué et que tu apprends vite, et puis parce qu'il te change des concerts que tu donnes dans la rue et de ton occupation primaire.

Tu es un terroriste. Un putain de terroriste. Il y a cinq ans, tu as été contacté par une Organisation nommée le Chat Noir. Ils t'ont suivi, des jours durant, et, une fois qu'ils ont été assuré de tes ambitions, ils t'ont kidnappé pour te proposer de travailler pour eux. Tu as rencontré leur chef, Tatsuya, et vous avez parlé de longues heures avant que tu n'acceptes son deal. Il te donne les opportunités de te débarrasser des pécheurs qui peuplent cette Terre et, en échange, tu lui offres tes services. Dès qu'ils t'appellent, tu dois effectuer le travail qu'ils te demandent ; parfois tu dois te contenter de négocier quelque chose avec un client peu enclin à la discussion, d'autres fois c'est un peu plus compliqué. Officiellement, tu es un de leurs tueurs à gages. Officieusement, tu es un peu l'homme à tout faire de Tatsuya.

Cette paye, combinée à celle que tu obtiens en travaillant au restaurant, te permet de payer l'appartement que tu as été obligé de prendre à ta majorité avec ta bien-aimée petite soeur, Lenne. Appartement que tu partages avec un chat noir, d'ailleurs, Schrödinger. Malgré tout, aujourd'hui tu continues de te rendre à l'orphelinat qui t'a élevé, t'occupant des enfants qui sont restés et dont personne ne veut. Tu ne comprends pas cette société dans laquelle tu vis, ce qu'est le bien et le mal. Tu es un peu sociopathe sur les bords, en fait ... C'est la principale raison qui t'a poussé à travailler pour le compte du Chat Noir. Ils veulent renverser le pouvoir en place et revenir à un système où les gens pourront prendre leurs propres décisions, faire leurs propres choix. Un système sans gouvernement, un système où chacun pourrait faire ce dont il a envie. Une société parfaite, où le vice et la corruption n'existeront pas. C'est quelque chose qu'aujourd'hui on peut difficilement concevoir mais toi, tu en es sûr, vous pourrez changer les choses. Rendre le monde meilleur. Le rendre plus vivable. Même un petit peu.

« Bah alors, tu rêves Morten ? Allez, remets-toi au boulot, et plus vite que ça !

— Tout de suite, patron ! »

Je tombe.

Je sombre.

J'attends le réveil du démon ...