{ ▊♔ Akio vs Akira│Be ready for tonight, wimp.

You better listen to me, incompetent trash.

Les missions collectives sont contraignantes pour plusieurs raisons. La première est que collective signifie être à plusieurs, d’être accompagné dans ses péripéties. Une gêne potentielle. La seconde raison que d’être suivi par un newbie, c’est vraiment pas le top, le compère rêvé. Alors lorsque les hautes sphères annonçant sans plus tarder et d’un ton acerbe que la prochaine mission se déroule en duo. Bien sûr les équipes sont formés au préalable et le moins que l’on puisse dire est que de coller un délinquant mesquin à côté d’un garçon chétif et peu loquace. La réaction fut instantanée, les cris désapprouvant le choix établi résonnant dans l’entrepôt sans trouver une oreille attentive. Les réparties tombèrent dans l’oreille d’un sourd lorsque qu’Akio vint se plaindre en personne à Bankichi, mais ni les menaces ni les insultes n’eurent raison du leader. La décision est prise, et irrévocable.

Vendredi soir, le coucher de soleil enveloppe Mekakucity. L’heure de pointe se profile progressivement et chaque membre prennent leur départ du Q.G Armé de sa batte en baseball gravée dans du bois, son sac à dos est confié à son partenaire de la soirée. Si il veut se rendre utile, soulever le sac avec le contenu une fois la mission accomplie. Plus vite l’affaire sera réglée, plus vite il se débarrassera de ce gosse incompétent incapable de regarder quelqu’un droit dans les yeux. Le terme ‘gosse’ est inadéquat vu l’âge d’un brun, mais celui-ci rassemble tout les critères d’un enfant timoré et incapable d’élever la voix face à l'adversité. Le plus important est la synchronisation des deux hommes puisqu'un faux pas et c'est la défaite assuré, le châtain en est conscient. Et traîner quelqu'un étiqueté 'chien' appartenant au commandant de l'Akame Dan est une très mauvaise idée. C'est pour cette raison que la prudence est de mise et que de foncer tête baissée n'est plus permis.

Zieutant sur la silhouette dissimulé derrière son ombre ténébreuse de celui-ci, un claquement de langue résonne, refroidissant l'atmosphère déjà glaciale. Le sac à dos en main, Akio se sépare vite de cet item en le balançant sans vergogne ledit sac vers Akira, sans donner l’intérêt de savoir si l'item sera rattrapé en cours de vol.

❝ Grouille toi, j'ai pas le temps de te dorloter. Tu me suis, tu ne fais strictement rien et tout se passe comme prévu. ❞

C'est le moins qu'il puisse espérer si son esprit de leader ne lui fait pas fausse route.

T'aurais tellement voulu refuser. Ça brûlait en toi, t'avais envie, tu le répétais sans cesse dans ta tête « pas envie pas envie pas envie ». Vendredi soir, il est probablement tard. Demain, t'as encore cours, quoique c'est probable que de toute façon tu sèches comme à ton habitude. Tes parents doivent être inquiets, toi encore plus. On ne va pas se mentir, tu es complètement terrifié quant à l'idée de devoir faire équipe avec un de ces tarés de l'Akame Dan.  Pourquoi envoyer son jouet faire ça? N'avait-il pas peur qu'il soit abîmé, brisé, décédé? C'était stupide stupide stupide. Tu sais pas pourquoi tu flippes, si tu fermes ta gueules et subis—comme d'habitude—peut-être que tu t'en sortiras vivant; peut-être que t'auras le droit à un traitement de faveur. T'espères beaucoup trop Akira, tu te rends pas compte combien t'es encore trop optimiste pour un dépressif? C'est risible, stupide, hilarant. C'est a cause de tout cette espoir que maintenant t'es déprimé, parce que la vie se passe jamais comme tu le souhaites, parce que la vie est une chienne envers toi. Tu regardes timidement ton partenaire — Akio Takamatsu. Tu le connais pas vraiment, mais Bankichi s'est bien foutu de ta gueule en t'informant qu'il était plus jeune que toi. Qu'est-ce que t'en avais a faire de toute façon? T'as dix-sept ans, tu fais quelque chose comme un mètre soixante-dix mais t'as la carrure d'un gosse de quatorze ans.

Akio te lance un sac que tu rattrapes difficilement. Le contenu dedans t'est un mystère total mais si tu ouvres le sac ou si tu poses la question, il est très probable que tu te fasses massacrer. ❝ Grouille toi, j'ai pas le temps de te dorloter. Tu me suis, tu ne fais strictement rien et tout se passe comme prévu. ❞ Tu te contentes de hocher la tête. La solution de sûreté, évidemment. Le silence, total. Mais le silence te gêne, la nuit te gêne, Akio te gêne. Mais un mot, ne serait-ce qu'un seul, et c'est la fin de... de quoi d'ailleurs? Tu sais même pas s'il est vraiment violent — c'est stupide comme question à se poser, évidemment qu'il est violent, c'est un membre du groupe.  Tu sais pas si t'as vraiment pas de force ou quoi, mais tu le trouves bien lourd ce sac, peut-être qu'au lieu de le prendre maladroitement avec tes deux bras (il te glisse un peu entre les bras tout de même), tu prends une bretelle et balance l'item par dessus ton épaule. Ton dos souffre un peu de par une rencontre plus ou moins violente avec l'objet — y'avait tout de même un bleu là dessous alors ça faisait encore plus mal. Une plainte s'échappe de tes pétales de lèvres, t'essaies de l'étouffer mais c'est pas vraiment facile.

Tu suis Akio sans même demander en quoi consiste le but de votre duo. T'aimerais bien demander mais si tu pouvais éviter de revivre la douleur que tu viens de sentir là, ça serait un petit peu arrangeant. Plutôt que d'importuner le rouquin au risque de te prendre qui-sait-quoi, tu te contentes de poser tes yeux sur lui, le suivant, comme ça. Un soupir s'échappe de tes lèvres. Tu n'as aucune idée de ce que vous allez faire mais, du peu que tu connaissais Bankichi, ça n'était sûrement pas quelque chose d'agréable à faire. Peut-être même que le leader — d'habitude horriblement possessif envers toi et ses autres toutous — avait prit cette décision juste pour que tu souffres, encore et encore. A quoi bon, sinon? Tu ne servais à rien sinon satisfaire les pulsions sadiques du ravenet. Bon... Normalement, tant que tu te taisais et que tu faisais ce qu'Akio te disait de faire, tout allait bien se passer, non? Tu te rassures mais au fond, on sait très bien que rien n'allait se dérouler comme prévu. Cette pensée te fait frissonner— pas un frisson d'excitation, t'es vraiment pas confiant sur ce coup là — alors tu pries pour que ce soit la dernière fois, ce soir, en regardant le soleil se coucher doucement.

You better listen to me, incompetent trash.

Le silence atteignant l'apothéose de ce qu'est censé être une nuit tranquille, un soupir de soulagement bénit les dieux d'avoir conçu un humain peu loquace et très discret, ce qui évite à partir en vrille au moindre bruit désobligeant. Les chances de se coltiner Uso-Tsuki, Koyen, ou encore Asa était énormes, bien que de traîner avec une fille est moins suspect que d'être le partenaire d'un homme.. Quoique, Asa ne déroge pas à la règle. Il ne connait rien d'elle et de son histoire la contraignant à être dans l'Akame Dan et vice-versa. Notant l’expressionnisme apeuré du brun, craignant de recevoir un poing égaré, le jeune plisse les yeux jusqu’à rapprocher son visage de l’aîné, une émotion intimidante analysant les perles de sueurs humidifiant les joues du ravenet. Certain d'être plus menaçant que d'habitude sans user des joutes verbales et conjectures, une moue se cousu sur lèvres tandis qu'il fit un pas de côté, laissant le chemin libre pour Akira.

❝ Eh, respire. Décontracte toi, j'vais pas te bouffer. Si tu stresses, tu vas tout ruiner. Tch, t'as le beau rôle d'être le spectateur alors flippe pas comme une merde. ❞

Il siffle à plein poumons, réajustant la veste jaunâtre attachée autour de sa taille, les longues manches rasant les murs de l'allées. Ce n'est pas avec des tentatives de calmer l'autre qu'il va gagner de la notoriété mais remorquer un poids mort est pire que tout. Et si il décide de marcher le premier et d'accélerer la cadence, le risque de perdre en chemin Akira et de faire une chasse au trésor pour le retrouver est hors de question— non, vaut mieux pas y songer, Bankichi deviendrait furieux et mettrait la tête d'Akio à prix pour se débarrasser de cette vermine une bonne fois pour toute. Tant qu'il garde un œil sur Akira et sa sécurité (Il estime que le brun est inexpérimenté au self-défense.) le reste devrait à priori pas trop mal se passer entre les éclatements de êtes à coup de batte et les injures crachées sur les victimes. Et il espère que son coéquipier saura se tenir à carreaux et rester dans l'ombre car il voit venir gros comme une maison le coup de l'otage. Bien qu'il n’éprouve pas d'amitié, d'affection— bref les sentiments proche de l'empathie, aucun regret ne viendrait s’immiscer si le plus âgé devait périr. Sauf que cet individuel n'est pas n'importe qui. Loin de là. Situé sur la ligne de l'importance et de la négligence, la vie de ce gosse ne tient qu'a un fil. Akio devra se saigner aux quatre veines pour jouer le garde du corps et le leader de la mission actuelle. A charge de revanche, il mijote à l'avance un plan pour rendre la vie de Bankichi encore plus insupportable et grotesque qu'elle ne l'ait déjà.

Le sac contenait tout l’attirail nécessaire et adéquat visant l'objectif. Piller plusieurs magasins du centre-ville et faire une rapide inspection des alentours, non loin du foyer du Mekakushi Dan. Entre la batte en bois de baseball, les dagues, couteaux et paires de poings américain et divers sac pour accueillir les prochaines trouvailles, il comprenait qu'un poids ordinaire pouvait causer bien des tracas sur le dos d'une personne dégingandé. Partager les tâches c'est important et puis au moins le compagnon servira à quelque chose, il s'occupera de lacer le matériel nécessaire en temps voulu, du moins si il n'égare pas le sac en prétextant de faire une pause. Bravo, la paranoïa n'a jamais été aussi puissante que ce soir alors que d'ordinaire, la crainte n'afflige même pas le trop plein d'amour-propre du délinquant qui tire sa révérence au ciel étoilé, frottant ses mains pour débuter le début de l'expédition.

❝ Passe le premier, j'te suis. ❞

Au cas où si une tentative de suite se produit. Il n y a aucun risque à redouter si ce n'est de se faire accidentellement assommer par des emmerdeurs du quartier. Vu l'heure qu'il est en ce moment, les rues demeurent désertes et seulement quelque néons sont encore activés pour donner une lumière flamboyante dans l'enceinte des endroits les plus côtoyer du coin, à savoir le parc et la place centrale abritant les magasins.

You better listen to me, incompetent trash.

Ah, merde. C'est le cas de le dire et d'être grossier. Voir le jeune garçon plus vieux que lui être prit d'épouvante est pitoyable. Il n'avait pas encore(?) levé la main sur le brun que le borgne était sur le point d'éclater en sanglots. C'était comme faire du baby-sitting et observer un gosse fondre en larmes. Tant qu'il n'avait pas trouver la solution miracle, rien n'aura le pouvoir de stopper les gémissements de l'enfant. Le principe est un peu le même dans le cas présent, le seul bémol étant qu'Akio est outrageusement nul en ce qui concerne apaiser les craintes des gens. La complaisance n'est pas dans ses cordes et il doutait fortement que son "conseil" sonnait comme une reproche méprisable, voire une menace faite de manière inconsciente. Et il redoutait en quelque sorte la réaction de Bankichi si un quiproquo se déclenche— si tout le monde accuse le châtain d'avoir persécuté ou de le tyranniser (Chose que le commandant excelle). Certes le jeune n'est pas un enfant de chœur mais il est moins azimuté que son supérieur, moins volontaire à blesser n'importe qui juste pour le plaisir de pratiquer de la torture. Du coup, ça part d'un réflexe logique de craindre n'importe qui lorsque qu'une personne malveillante maltraite sans relâche une personne. Les mauvaises habitudes entraînant systématiquement la méfiance à longueur de temps. C'était la pire idée du monde d'accepter le job de la soirée.

« D-Désolé... »

Fabuleux. L'évitable se produit, l'atmosphère est au point mort. Eh, mettre un peu de plomb dans la tête e ce mioche ne serait pas une mauvaise idée. Au moins il aura le mental endurci et sera moins traité comme une chochotte. Levant son bras afin d'atteindre le garçon le plus petit (En dépit de la différence d'âge), sa main donnant l'impression d'être façonné de manière à porter un coup sur le crâne de l'agressé. Or il n'en est rien, ce qui semblait être une appréhension incertaine concernant l'agressivité se métamorphosa en une simple tape robuste à l'arrière de la tête, comme pour fournir un message muet, privé de mots. Une sorte de "Sois un homme" certes pas tout à fait appréciable mais qui valait mieux qu'un coup de poing en plein milieu du visage. Contemplant la frêle silhouette fusionner avec les landes des ténèbres qu'est la ruelle, il suivit Akira d'un air circonspect, un souffle léger décrit comme un soupir s’échappant de ses lèvres. Il est évident que le rôle d'Akio est de faire le travail pour deux ainsi que de veiller sur le boulet de service n'étant doué que pour mettre malencontreusement des bâtons dans les roues de ses coéquipiers, selon les élucubrations de l'adolescent en proie de vite railler de la carte sa patience déjà quasiment inexistante.

« Euhm — Si c'est pas trop indiscret... On va où? En fait... Qu'est-ce qu'on doit faire...? B—Mitsuhide-sama ne m'a rien dit alors... Voilà... »

❝ C'est pourtant pas évident? On va braquer le super-marché du coin. ❞

Rechigne t'-il hargneusement. Bankichi aurait-t'il volontairement omit de transmettre les informations englobant la mission périlleuse de ce soir? Possible, il a toujours été d'humeur farceuse du moment où Akira est inclut dans une trivialité. C'est probablement un autre moyen de pression pour rendre la vie encore plus dure au pauvre borgne. Ça aurait été favorable pour le groupe d'associer Akira avec Aoki et de laisser dans son coin le délinquant s'occuper en loup solitaire de la besogne assignée. Une initiative facile qui rendrait la vie facile mais bien sûr c'est trop espérer, de demander la simplicité alors que la complexité est largement plus intéressante pour pouvoir se dépatouiller de l'embrouille actuelle. Actionnant le processus d'étirer l'avant bras pour diriger la rotation de la batte vers l'avant, l'item penché volontairement pour ne pas heurter la tête d'Akira et d'indiquer la direction à suivre pour emboîter le pas.

❝ C'est le magasin pas loin de la librairie. Si tu sors un minimum, tu vois de quoi j'parle. Tss, j'ai vraiment l'envie de jeter toi et l'autre quelque part et faire ma soirée tranquillement. ❞

'L'autre' mentionné n'est autre que Bankichi. Lui attribuer un nom serait trop de respect accordé.