{ Emprunter c'est nul, voler c'est mieux. [Ft: Konoha&Seith]

{ Emprunter c'est nul, voler c'est mieux.
With : Konoha & Seith

Seith se levait de sa chaise en soupirant doucement et regardait l'heure : il était exactement 21h. Les tic tac incessants de son horloge commençaient lentement à l'énerver. Bien que le couvre feu était largement passé pour lui, l'envie de sortir lui monta à la tête. Il jetait un coup d’œil à la fenêtre, la nuit se levait sur l'horizon, le ciel sombre sans aucun nuages seulement de petites étoiles lumineuses qui étaient à moitié couvertes par de grands immeubles. Bref, la ville entière fut presque plongée dans la pénombre de la nuit, les rares réverbères qui éclairaient le sol sont éloignés les uns des autres. Ce soir-là aucun adolescent ne devait sortir de chez lui avec "un temps" pareil. Mais lui, il s'en fichait et voulait seulement s'en aller. Ses parents se disputaient encore et chaque mot prononcé lui parvenait, même s'il n'avait rien demander.

C'est toujours pareil.
Effectivement, rien ne changeait, chaque soir il pense la même chose en regardant par la fenêtre et chaque soir il s'en va. Enfin presque, à côté, il y a aussi le nombre de fois où il s'est fait repéré par des policiers, puis pourchasser pour enfin être attrapé et ramené chez lui. Bien que ce n'était pas toujours le même scénario, mais la chose en soit reste la même. Tellement répétitive, comme s'il ne pouvait rien faire en dehors de ce qui était tracé pour lui. Et pourtant Seith détestait ça. Tout ce qu'il voulait c'était ressembler à son frère, c'est tout. Avoir son souvenir omniprésent, se dire simplement qu'il ne rentrera pas, aujourd'hui encore, lui faisait tellement mal au cœur.

C'était ce à quoi il pensait à chaque fois qu'il regardait son bonnet bleu avant de l'enfiler avec un léger sourire triste. C'était pareil chaque soir, mais bizarrement, cette partie là de sa vie était plus ou moins apprécié, il faut croire qu'il aime bien fuguer la nuit... Il tira le tiroir de sa commode et fouilla un peu vers le fond pour trouver son ~~précieux~~ briquet ainsi que son paquet de cigarettes à moitié entamé. Eh oui, il ne sort jamais sans, si déjà il peut s'enfuir de chez lui, autant qu'il se fasse plaisir !

Enfin c'était bien sûr ce qu'il disait lui... En mettant tout son petit matériel dans ses poches, il ouvrit sa fenêtre et mettait le nez dehors, en ayant prit la précaution de faire un petit montage avec son lit pour feinter qu'il dorme, en éteignant la lumière. Ses clés ? Il les avait prises, il fallait bien qu'il rentre ! Ne pouvant pas escalader une seconde fois la maison, surtout pas dans le sens inverse. Bien qu'il connaissait chacun des rebords et savait où mettre ses pieds pour avoir une bonne prise et puis descendre en toute tranquillité.

Le seul hic ? Forcément ! Ya un hic ! ...Le chien dehors. Cet animal se nommait Pouf, c'était Aidan qui l'avait appelé ainsi puisqu'il était -en quelque sorte- un cadeau de noël. Mais c'était pas la petite bêbête qui faisait la taille d'un pied... Justement. Sa patte faisait pratiquement la taille d'un pied. C'était un gros pèpère c'est vrai, mais il faisait souvent la fête à Seith puisque c'était lui qui jouait avec l'animal quand il était plus petit. Enfin bon... Il venait tout juste d'escalader à l'envers sa petite maison, quand il mit les pieds à terre et le chien était couché dans sa niche, en train de le regarder, presque longuement.

On pouvait presque voir la queue qui se balançait de droite à gauche, ce qui voulait dire qu'il allait se lever et lui sauter dessus... ! Mais Seith savait quoi faire ! Il avait tout prévu ! ~~Comme à chaque fois~~. Il avait prit un jouet qui traînait dans sa chambre, et le balançait dans sa niche. Heureusement que le non'os en plastique ne couine pas... Le jeune garçon fixa pendant quelques instants le chien en guettant une quelconque réaction bruyante, ou non... Mission accomplie ! ~ L'animal resta tranquillement dans sa petite maisonnette à mordre joyeusement son jouet. Tant mieux. C'était mieux comme ça. L'adolescent ouvrit doucement le portail puis le referma en faisant attention de ne pas passer en plein dans la lumière du lampadaire qui était planté à côté de l'entrée. Son père guettait souvent à la fenêtre par manque d'activité intelligente; Il s'était fait prendre plus d'une fois à cause de cette fichue lumière.

Voilà qu'il se mit en route pour la ville, bon, il était déjà en pleine ville vu qu'il habitait à Mekakucity, mais d'une autre façon on va dire... Enfin bon, Seith commençait à marcher en s'éloignant de chez lui, il alluma une cigarette, en tirant son bonnet un peu plus sur les yeux. Il n'aimait pas trop quand on pouvait totalement le voir, bien qu'en journée ce n'était pas un problème, mais le soir... C'était totalement autre chose. Et puis il avait l'air un peu plus mystérieux avec ça, qui plus est, c'était pour éviter de paraître trop "monsieur tout le monde". Bien que ce "tout le monde" dormait très certainement à cette heure-ci. Sauf Seith. Sauf lui, et sûrement d'autre personne, même si pour l'instant il ne croisait personne dans la rue, c'était assez... Surprenant ? Nan, totalement normal d'après lui. Même ses parents ne savaient pas ce qu'il faisait le soir. En tirant une énième fois sur sa cigarette qui était déjà rétrécie, il s'engouffra dans la profonde ville.

Il s'en grilla une seconde en traversant la ruelle des maisons des gens riches, en les maudissant l'espace d'un instant et continuait d'avancer. Son envie devoir des maison était passée, il traça simplement son chemin, en arrivant vers la banlieue. Ah ! Quel bon endroit ! Son préféré après sa chambre. Il longea une rue avant d'y arriver, d'un air assez posé, tranquille quoi. Sa clope au bec, presque finie -encore-. Il évitait de passer sous les lampadaires, il avait quelques connaissances qui passait par ici et n'aimait pas vraiment se faire remarquer, de toute façon, en disant simplement connaissance c'était un "Salut." une fois sur trois donc bon. Il croisa quelqu'un, en s'enfonçant encore un peu plus dans la banlieue. D'abord de loin, c'était un homme apparemment, assez grand, frôlant les 1m80 peut être... Seith ne faisait largement pas le poids, mais il n'était pas là pour chercher des ennuis après tout. Sauf. Sauf que ce jeune homme est un pickpocket. Un petit voleur très discret, et très organisé.

Il repère sa victime en levant vaguement les yeux, et gardait ses mains dans ses poches, son bonnet qui lui couvrait à moitié les yeux. Un pas après l'autre, d'une façon totalement décontractée. Le secret ? Une assurance incomparable. Enfin presque... Il passe tout près, en ayant prit la précaution de le dévisager un instant sous son accessoire, et paf ! Il le bouscule en sortant rapidement sa main de sa poche, quoi de plus normal ? Comme s'il tentait de se rattraper, mais en fait il la glissa dans la poche du ~~gentil~~ monsieur d'où quelque chose dépassait, on aurait dit une sorte de porte feuille, ou un porte carte... Un porte quelque chose en tout cas. Le rangeant dans sa poche en une seconde, il dissimula un petit sourire victorieux en le regardant, les sourcils froncés, le regard presque froid.

— ...Un problème ?

1220 mots

Absolument ravi, Konoha sort du restaurant où il vient de dépenser presque tout l'argent qu'il avait sur lui. Et pour lui, ça a été très rentable. Un buffet à volonté pour pas très cher, en voilà un concept intéressant ! On n'avait jamais vu quelqu'un se resservir autant. Et rien qu'en repensant à toutes ces délicieuses grillades, il pourrait y retourner. Manque de bol pour lui, il n'a plus assez d'argent. Et il a bien failli se faire virer, il épuisait les réserves de l'établissement. Mais pour une fois qu'il pouvait manger autant qu'il pouvait, il n'allait pas se priver. Et quoi que les tenanciers puissent en dire, il y retournera, c'est certain. Car en plus d'en proposer beaucoup, c'était bon.

Laissant ses pensées dériver ainsi, le jeune homme ne remarque pas que ses pas dérivent de la même manière. C'est pourtant le meilleur moyen de se perde… Ce qui lui arrive fréquemment. Pas que son sens de l'orientation soit déplorable, c'est plutôt son sens de la concentration, qui l'est. Par contre, la coordination de sa pensée et de ses jambes est exceptionnelle, les deux semblent vagabonder au même rythme. Il déambule dans les rue et se trouve sans savoir comment dans la banlieue de la ville, alors que sa destination était le centre-ville.

«Où suis-je…?», se demande-t-il. Il n'a jamais mis les pieds par ici, et regarde partout aux alentours. La rue semble déserte, et la nuit s'est installée. En réalité, ça ne le gêne pas, il y voit aussi bien que de jour avec son corps d'androïde, mais psychologiquement c'est moins rassurant que le jour. Quelques petits groupes passent furtivement, l'ambiance n'est pas celle qu'il a l'habitude de connaître, elle le stresse un peu. Alors qu'il marche seul et plutôt normalement, les autres passants évitent les lampadaires, se faufilent dans des recoins sombres… Après observation, ce n'est pas un endroit des plus fréquentables, surtout de nuit. Cette fois, il fait bien attention aux alentours.

Et justement, il remarque quelqu'un qui arrive en face de lui. Un jeune homme avec des habits bleus et un bonnet assorti qui couvre son visage. «Comment peut-il voir avec ça ?», pense l'albinos en le fixant. Il s'approche peu à peu, et effectivement, il semblerait que l'autre ne l'a pas vu, puisqu'il le bouscule. Konoha reprend facilement son équilibre en se tournant vers l'autre, qui le dévisage de façon peu chaleureuse. «…Un problème ?», lance-t-il d'un ton aussi froid que son regard. «N-Non, je… Pardon.», répond Konoha d'un ton mal assuré. L'autre, même s'il n'a pas du tout la même carrure que lui, l'impressionne beaucoup, de par son attitude. Et c'est bizarre, mais après cette bousculade, il a l'impression que quelque chose lui manque… Mais quoi ? Qu'est-ce que cette rencontre a-t-elle bien pu provoquer pour qu'il ressente ça ? Très bonne question… Ce ne serait pas la faute de l'autre jeune homme ? Non, impossible, il ne l'avait même pas remarqué, Konoha ne peut pas l'accuser comme ça. Mais que se passe-t-il, alors ? avant, tout était normal… C'est bien étrange, tout ça, et, tout comme son vis-à-vis, ça l'intrigue.

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— N-Non, je… Pardon.

Seith le fixa pendant quelque secondes encore, avant de lever son regard sur l'horizon et de reprendre sa route, lentement en repensant à ce jeune homme un peu plus grand que lui. Il avait les cheveux blanc, on aurait dit une sorte d'albinos, qui plus est avec ses yeux roses, ça ne trompait personne ! Il était vraiment très grand, mais le garçon au bonnet s'en fichait un peu, son père faisait pas loin de cette taille, et il n'était pas si petit non plus. Mais l'inconnu était plutôt bizarre avec sa sorte de tâche rose -aussi- en dessous de l'oeil, habituellement c'est une grain de beauté et seulement pour faire beau alors que là... En plus il flottait dans ses vêtements blancs et noirs, le pire c'était ses chaussures, jaunes avec des flèches. Le jeune garçon préférait largement son style vestimentaire de petit rebelle... Enfin bon, en s'étant glisser une fois de plus dans un petit coin sombre, il sortit sa petite récompense gagnée un peu plus tôt et fouilla. Ayant prit la précaution de s'arrêter, pour ne pas se faire voler lui aussi au passage. Effectivement, il y avait des voleurs un peu plus expérimentés que lui dans les parages, alors il fallait être discret.

Il ouvrait le porte feuille et regardait à l'intérieur. Des papiers inutiles... Quelques cartes de restaurants, plutôt inutiles aussi... Et pas d'argent. ...Quoi ?! Pas d'argent ? C'était une blague ? Il ne restait même pas une petite pièce ! Seith soupirait d'une manière assez blasée. Ce n'était pas la première fois qu'il vole et que finalement c'était "raté"... En rangeant le porte feuille volé dans sa poche, il sortit son paquet de clope et entama la dernière, adossé contre un mur, à la lumière cette fois-ci. Il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir faire de ce porte-feuille maintenant. Bien qu'il ne soit pas si encombrant, mais s'il venait à garder toutes les récompenses volées... Les fruits des premières fois seraient pourrit depuis bien longtemps. Et puis il n'aurait pas la place sur son étagère pour tout exhiber. Sans compter les paquets et les briquets volés ! Ah ça ! C'était la chose la plus fréquente chez lui.

D'ailleurs, à force de penser, il tire, tire, tire et tire encore dessus jusqu'à la finir. Et dire que c'était la dernière de son paquet... Raah. Quelle tristesse. Il la jeta dans une bouche d’égout et la laissa tomber pour qu'elle s'éteigne toute seule. Seith avait peut être un très mauvais caractère, mais il était bien élevé ! ...Enfin jeter une cigarette par terre, ça se discute finalement... Mais bon, il vérifia une seconde fois le porte feuille du monsieur, puisqu'il avait envie d'une troisième prévention contre le cancer... Mais il n'avait définitivement pas d'argent. En règle générale, après sa dernière clope il ne tient pas très longtemps sur place et commence à harceler les gens pour ça... Ne voulant pas bouger de son mur, il jeta un énième coup d’œil aux papiers qu'il juge assez inutile et en apprenait un peu plus sur le ~~géant~~ monsieur. Complètement plongé dans ses pensées, dans sa lecture, il ne remarquerait même pas quelqu'un qui passerait à une dizaine de centimètre de lui. Mais très vite, il rangea sa petite trouvaille, sentant vaguement que quelqu'un pouvait le fixer de là où il était. Le garçon au bonnet bleu devenait, tout à coup, extrêmement prudent. Qui sait, peut être qu'il allait pouvoir voler quelqu'un d'autre. ~

Bip ♫ Bip ♪ Biiip ♫

Seith sursauta presque. C'était son téléphone qui sonnait, un appel de... Papa. Après 3 appels manqués de Maman, c'est Papa qui s'y met. Comme s'il avait besoin de ça ! Évidemment qu'il refusait l'appel, puisque, techniquement il était sensé dormir, mais non. Peut être qu'ils avaient ~~enfin~~ trouvé un briquet ou un cigarette, qui sait... Plongé dans son écran qui lui éclairait le visage, il continuait à glisser son doigt sur l'écran pour s'occuper et regardait les messages qu'il avait reçu un peu plus tôt dans la journée. Des "connaissances" du lycée. Il soupirait et faisait claquer nerveusement sa langue contre son palais en voyant que son père le rappelait une fois de plus.

Quelle nuit merdique.

Pensa-t-il -à voix haute- en verrouillant son téléphone et le rangeant dans sa poche. Mais, par sa rare maladresse, il fit tomber le porte-feuille volé en glissant son portable, et soupirait une fois de plus avant de se baisser pour le ramasser.

748 mots

Konoha pense, pense, mais au final l'autre garçon est reparti sans qu'il ne s'en aperçoive vraiment. Il l'a suivi inconsciemment du regard, se demandant où il pouvait bien aller, jusqu'à ce qu'il tourne dans une autre rue. Il devait simplement rentrer chez lui. D'ailleurs ce serait bien de penser à rentrer aussi. Il s'apprête à reprendre sa marche pour appliquer cette idée, observant les rues alentours. Il n'a aucune idée de la direction à prendre… En toute logique, il lui suffirait de revenir sur ses pas pour retourner au restaurant et regagner la maison une fois là-bas. «Oui, c'est un bon raisonnement.», se dit-il. Il fait donc demi-tour, bien décidé à rentrer sans laisser ses idées dériver. «Aller à la maison, la maison, la maison…», se répète-t-il en boucle pour ne pas perdre son objectif de vue.

Mais voilà qu'un son inhabituel le perturbe, comme une sonnerie. Forcément, elle attire son attention, et il tourne la tête vers la source du bruit. Quelle n'est pas sa surprise quand il s'aperçoit que c'est le portable du jeune homme de tout à l'heure qui sonne ! Mais pourquoi il ne répond pas ? Intrigué, l'albinos l'observe, caché par la pénombre. L'autre a l'air de mauvaise humeur. Un peu comme au moment où il l'a bousculé, en fait. Il aimerait bien l'aider, mais que faire ? Bonne question… Tant qu'il a les yeux rivés sur son téléphone, il n'y a pas grand chose à faire. Et il faudrait aussi savoir ce qui ne va pas, pour l'aider. Le voilà bien penaud, avec ses bonnes intentions, le Konoha.

Le portable sonne à nouveau, mais le jeune homme ne décroche toujours pas. Il marmonne quelque chose, mais ce n'est pas cela qui attire l'attention de l'albinos. Stupéfait, il regarde son portefeuille tomber de la poche de l'autre. «Comment a-t-il fait pour arriver là ?!», s'étonne-t-il. «Pendant la bousculade ?» Ça explique en tout cas très bien la sensation de manque qu'il a ressentie. Tout naturellement, il va ramasser son portefeuille avant que l'autre ne le récupère. Ce qui est un peu moins naturel, c'est la vitesse à laquelle il se déplace. En une fraction de seconde, il s'est retrouvé devant l'autre, comme s'il venait de se téléporter. Et il a déjà ramassé le portefeuille.

«Excuse-moi, mais c'est à moi…», dit-il d'un ton apathique, et comme s'il s'agissait d'une évidence. Au même instant, il se rend compte que si l'autre l'avait, ce n'était certainement pas par hasard… Un pickpocket ? C'est fort probable, vu la situation. Lentement, l'expression de l'androïde se change en quelque chose qui évoquerait un air réprobateur, mais sans l'être totalement. Car malgré tout, ce n'est certainement pas quelqu'un de belliqueux ou rancunier. Il demande simplement, d'un ton un peu moins lent, plus alerte : «Pourquoi c'était toi qui l'avais ?» Désormais, l'idée d'aider l'autre a complètement quitté son esprit.

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Seith s'apprêtait à ramasser le porte feuille, quand il "disparu"... C'est possible ? Pas vraiment non. Le jeune garçon cligna des yeux quelques fois en se demandant où était passée sa récompense, toujours à moitié cambré pour le "ramasser"... Alors qu'une personne semblait être arrivée tout près au même moment.

— Excuse-moi, mais c'est à moi…

Il fut tellement surpris qu'il en recula de quelques pas, les sourcils froncés, fixant lui et sa récompense. Pourquoi était-il là au juste ? Seith confirmait, c'était bien à lui cette chose... Mais le garçon au bonnet le lui avait prit... Comment a-t-il pu revenir si vite...?! Il était certain qu'il était parti... ! Il l'avait vu s'engouffrer un peu plus à l'autre bout de la rue ! Qui plus est, l'adolescent avait aussi bouger ! Comment c'était possible ? Était-il superman ?

— Pourquoi c'était toi qui l'avais ?

Soupirant intérieurement, le jeune garçon songea tout de suite à la fuite. C'était plus simple, pour lui et pour l'autre... Mais il eut un déclic. S'il avait réussit à rattraper son porte-feuille avant lui alors que Seith était le plus proche... La course poursuite peut être synonyme d'échec. Et ça, le garçon au bonnet ne voulait pas. Certes, c'était déjà un échec puisqu'il n'avait plus l'objet volé... Il n'était pas faux qu'il s'était déjà retrouvé dans des situations comme ça, mais pas avec Superman devant lui ! La seule solution qu'il trouva, c'était un mensonge. Mais encore fallait-il le préparer astucieusement. Espérons qu'il ne le dénonce pas, sinon Seith retournera sur la case police, et ça-... Ça serait vraiment pas la joie. Bon ! Alors ce petit mensonge. Il arrivait, il arrivait. Le garçon au bonnet garda un ton froid, bien qu'il n'aimait ni mentir, ~~ni dire la vérité~~.

— Il était tombé, je l'ai ramassé et allais le ramener au poste de police. C'est tout.

Bon, il n'avait pas choisit le choix le judicieux, mais il allait se débrouiller avec. Après tout l'inconnu avait plutôt l'air d'être un peu lent à la détente... Sans pester contre lui ! Simplement à la vitesse de ses mots, il supposait que... Et puis c'était peut être une mauvaise cible pour le jeune pickpocket... Mais il s'en fichait, il avait apprit à courir vite durant ses nombreux vols. Soudain, son téléphone sonna une fois de plus. Seith décrocha son regard de sa victime et sortait son téléphone de sa poche. Mais qui pouvait encore bien appeler à cette heure-ci ? L'espoir de voir l'écran affiché "Aidan" s'était envolé depuis bien longtemps. Finalement c'était encore une fois Maman. Il refusait et rejetait l'appel; comme toutes les autres fois de la soirée. Qui plus est, il ne lisait pas les sms envoyés non plus. Forcément les "rentre mon chéri... !" ou encore un tas d'autre messages inutiles... Le rebelle glissa son doigt de haut en bas pour descendre la petite barre d'état qui se faisait discrète sur son grand écran et lisait le nombre total de notes reçues, et pensait à haute voix.

— 173 sms...

...Quoi ? C'est bon t'as ton porte-feuille maintenant.

560 mots

Spoiler:

Il se passe quelques secondes entre le moment où il a posé la question et la réponse. Voilà qui est bien étrange, celle-ci ne devrait-elle pas venir naturellement ? C'est très louche. Mais la voilà qui arrive, interrompant ses pensées : «Il était tombé, je l'ai ramassé et allais le ramener au poste de police. C'est tout.» L'albinos est dubitatif, mais réfléchit un peu à ces paroles. Mensonge de pickpocket, ou vérité de passant ? Hm, vue la réaction de l'autre quand il est venu récupérer le portefeuille, il doit simplement être impressionné. Ah, c'est vrai qu'apparaître comme ça, d'un coup, en pleine nuit, devant lui a dû être surprenant. Pour le coup, Konoha semble enclin à le croire, et même un peu embarrassé d'avoir débarqué comme ça.

Voilà que la sonnerie du portable retentit une fois de plus. Elle a vraiment l'air de l'embêter. Une fois encore, le jeune homme refuse l'appel, l'air grognon. Il continue de regarder l'écran du téléphone, tout en étant regardé par Konoha. À vrai dire, celui-ci est perdu dans ses pensées et ne remarque pas qu'il le regarde. Son envie de l'aider revient plus ou moins, mais elle est nuancée par ses impressions sur le possible vol du portefeuille. Ceci dit, s'il l'a rendu, il ne doit pas être si méchant… Ou même pas du tout, ce qui amènerait à trouver logique le fait de vouloir l'aider. Mais là encore, la question se pose. «Comment faire ?»

Sa réflexion est coupée court : «...Quoi ? C'est bon t'as ton porte-feuille maintenant.», lance l'autre froidement. C'est vrai… Il n'a vraiment pas l'air de bonne humeur. Ahuri, l'androïde le regarde quelques longues secondes, avant de demander : «Oui, mais… Euh, ça ne va pas ?» C'est sorti tout seul. Il ne peut pas s'empêcher de vouloir aider les autres, surtout que ce garçon n'a vraiment pas l'air méchant. Espérant ne pas se faire rembarrer, il a une mimique gênée. Il lui fait penser, quelque part, à Hibiya… C'est certainement pour cela que l'albinos ne peut se résoudre à le laisser comme ça, alors qu'il ne le connaît pas, et que l'autre n'a rien demandé.

Spoiler:

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With : Konoha & Seith

— Oui, mais… Euh, ça ne va pas ?

Hein ? ...Il venait de lui demander si quelque chose n'allait pas ? Le mec qui venait de se faire voler son porte-feuille avec une excuse des plus naïve, lui demandait quelque chose comme ça ?! Mais quoi ? ...Seith n'y croyait pas, une once d'incompréhension dans son regard se lisait. C'était possible ça ? Il fallait croire que oui. Qui avait-été si gentil la dernière fois pour lui demander une chose pareille ? Aidan... Il n'y a qu'un grand frère pour demander ça ! ...Ou un inconnu comme lui. Le jeune garçon le fixait pendant quelques instants avant de répondre, sur un ton légèrement moins froid que d'habitude, assez étonné qu'il puisse y avoir un adulte comme ça. Sachant qu'il les méprisait tous.

— Rien, juste...

Dis. T'aurais pas une cigarette ? J'ai finis mon paquet juste avant et j'en cherche une. J'ai déjà du feu.

Seith savait qu'il n'avait pas à se confier à un inconnu. C'était l'une de ses règles d'or. La première que son frère lui avait apprit. Toujours se méfier des inconnus et surtout ne rien dire sur soi. Un principe, sûrement. Et puis tant qu'à faire, si déjà il n'avait pas pu lui prendre son argent, autant qu'il tente de lui prendre une cigarette ! C'est tout ce qui l'intéressait, de toute façon. Et puis, ce qui lui trottait dans la tête c'était pourquoi est ce qu'un adulte, un simple gars comme lui s'intéresserait au garçon au bonnet ? En plus d'être superman hein... Pendant que le monsieur lui répondait, son téléphone sonna une énième fois. Encore Maman. L'adolescent soupirait et décrochait en s'éloignant de quelques pas de l'albinos. Comme il est anglais et qu'il n'aimait pas vraiment le japonais, il parlait donc dans sa langue natale.

— No, I'm not going home. Outside, in town. No, I don't care. You don't even listen to me. I said, I not go home for this night ! Yeah, call them if you want. Don't worry about me and just go sleep. I'm with-...

... a knowledge. Bye.

Sa mère était folle d'inquiétude -forcément- et avait menacé d'appeler la police pour le rechercher pour cette nuit. Il avait pu aussi entendre son père qui criait en fond. Mais le garçon au bonnet raccrochait simplement en coupant sa mère et glissait à nouveau son téléphone dans sa poche. La police allait-elle vraiment débarquer dans la banlieue ? ...Peut être pas, peut être était-il en "sécurité" ici, et puis avec l'inconnu qui court comme superman ! Enfin bon, c'était beau de rêver. Seith regardait sa nouvelle connaissance, même s'il ne le connait vraiment c'était déjà mieux que rien. Du moment qu'il n'appelait pas les flics, cela arrangeait l'adolescent. Son regard devenait de moins en moins froid, mais toujours un peu blasé. Pourquoi restait-il encore là ? Il tenait réellement à savoir ce qui n'allait pas ? Ou simplement n'avait-il par comprit ce qu'il venait de dire ? C'était tout à faire possible. Seith savait que tout le monde ne parlait pas anglais du moins pas aussi bien, peut être était-il simplement surprit ? Ce n'était pas vraiment important mais... Pourquoi il était planté dans le sol sans rien répondre ? C'est presque peine perdue, le jeune garçon est plutôt du genre têtu.

— Quoi ? Qu'est ce que t'as encore ?

C'était possible de vouloir aider quelqu'un à ce point ? La seule personne qu'il connaissait de ce style, c'était Aidan. Mais c'est impossible pour lui maintenant. Ce qui l'intriguait le plus chez superman, c'était son physique, flottant tellement dans ses vêtements c'est vraiment croyable ? Et puis la façon dont il parle. C'était... Plutôt bizarre, mais bon. La nuit ne faisait que de commencer après tout.

673 mots

Oh. À la grande surprise de Konoha, l'autre semble interpelé, un peu moins froid même s'il a l'air toujours blasé. Et surtout, il se sent concerné au point de commencer une réponse. «Rien, juste...» Juste…? Il soupire. Oh, dommage. C'est que ça l'intriguait vraiment, il a envie d'aider ce pauvre petit. Mais celui-ci renchérit directement : «Dis. T'aurais pas une cigarette ? J'ai finis mon paquet juste avant et j'en cherche une. J'ai déjà du feu.» Ça, c'est plutôt… Surprenant. Il n'a pas une tête à fumer. Mais en même temps, dans un tel quartier, à une telle heure, ça doit être normal, non ? Aucune idée… Enfin, là n'est pas la question, puisque l'autre lui a bien demandé une cigarette, et non pas pourquoi il fumait. Konoha bafouille que non, qu'il ne fume pas, et aussitôt, la sonnerie -qu'il reconnaît maintenant- du téléphone de son vis-à-vis retentit. Encore.

Chose inattendue, l'autre répond. Que de surprises. L'albinos le regarde s'éloigner un peu en soupirant. Et puis… Et puis… Il… Parle…? Oui, bien sûr qu'il parle. À partir du moment où un son sort de sa bouche, et que ça semble logique, c'est qu'il parle. Mais l'autre ne comprend pas vraiment ce qu'il raconte. Un mot sur quatre, disons. Déjà, même s'il est un peu en retard, il reconnaît la langue. C'est de l'anglais. Mais ça va bien trop vite, et le plus petit a un accent bien différent de celui des Japonais, c'est déroutant. «… not going home… Don't worry…» Hm, il essaye tant bien que mal de comprendre. Ne pas rentrer à la maison, ne pas s'inquiéter ? C'est ça, à peu près ? Ça laisse à penser que ce jeune homme est censé se trouer chez lui. Et qu'il inquiète sûrement sa famille, vu qu'il n'y est pas. Mais il n'a pas l'air de culpabiliser. Et voilà qu'il se tourne vers lui. «… a knowledge. Bye.» … No-quoi ? Là, Konoha n'a pas compris. Mais ce mot le désignait, c'est quasiment certain. Qu'a-t-il donc dit à ses proches qui le concernait ? Se posant plein de questions, il regarde fixement le brun qui se trouve devant lui. Il a parlé de lui à quelqu'un qu'il connaît pourtant bien mieux. Alors qu'il aurait pu ne pas le faire, l'ignorer, il semblait bien être le genre à faire ça. Ça veut dire que, quelque part, il a au moins admis sa présence, peut-être même son envie de savoir ce qui se passe ?

«Quoi ? Qu'est ce que t'as encore ?» Konoha a presque un sursaut. Ça l'a sorti de ses pensées, radicalement. L'autre a l'air bien moins froid, mais semble têtu. Pourquoi l'androïde sait-il ça ? Intuition. Ou plutôt, il reconnaît vraiment Hibiya en ce jeune homme. Et Hibiya, il sait comment il fonctionne. Et aussi comment il faut s'y prendre avec lui. Ça vaut le coup d'essayer. Car, en plus de sa curiosité, de son envie de l'aider, il se rappelle aussi qu'il devait lui demander quelque chose. Mais quoi ? Aucune idée… Clignant des yeux, il se ressaisit et demande maladroitement : «Ano… Que viens-tu de dire, à propos de moi…?» Ça semble légitime de vouloir savoir, non ? L'air ahuri, il reprend : «On s'inquiète pour toi ?» Direct, mais clair. Et aussi, très doux. L'albinos a pris soin de l'être, pour ne pas trop brusquer le plus jeune. Ce serait bête qu'il s'enfuie à toutes jambes…

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With : Konoha & Seith

— Ano… Que viens-tu de dire, à propos de moi…?

On s'inquiète pour toi ?

...De quoi tu te mêles au juste ? C'est pas toi qui vas me faire rentrer chez moi.
C'était ce à quoi il pensait finalement. Personne n'a pu le ramener de force chez lui. Sauf, les flics. Comme il ne fuguait pas encore quand son grand-frère était à la maison, alors vraiment aucun individu n'avait pu le persuader de rentrer simplement et calmement. Mais quelque chose l'interpella dans la façon de parler de sa "connaissance" comme il l'avait décrite un peu plus tôt, à sa mère. "Ano"... Seith ne tilta pas tout de suite, c'était deux syllabes qu'il n'avait absolument pas l'habitude de mettre ensemble. C'était souvent des "mais" où il accentuait le dernier son en cherchant le reste de sa phrase. Et puis le reste de sa réponse aussi ! Qu'est ce qu'il pouvait bien l'intéresser là dedans, qui plus est il a dut le comprendre alors tout était clair non ? Sauf pour sa question... Le jeune garçon le fixait pendant un instant, cherchant ses mots pour se faire comprendre de la meilleure façon qu'il soit. Il sait parler japonais ! Seulement faire la transition langue natale contre langue du pays, ce n'est pas toujours facile pour lui.

— J'ai seulement dépassé le couvre-feu. Et je n'ai rien dit d'important à propos de toi.

Clair net et précis. Toujours pas dans la délicatesse et la politesse n'était plus au rendez-vous depuis le début qu'il était revenu sur ces pas. Il était vrai qu'au fils de la conversation l'adolescent devenait de moins en moins froid, mais gardant son éternel air blasé, qui plus est il était en manque de nicotine ! Qui sait ce qu'il pouvait faire quand il manquait de sa drogue ! ...Peut être pas grand chose, il était plutôt d'humeur calme. Cela pouvait être finalement assez bénéfique pour lui. Bien qu'il soit un peu nerveux sur les bords. Il fixait un peu plus le grand homme dans les yeux, se demandant pourquoi il ne répondait pas. C'est vrai... SuperMan était -malheureusement- un peu lent à la détente... Finalement le garçon au bonnet décida de le couper net. Une envie ? Simplement quelque chose de spontané.

— De toutes façons qu'est ce que ça peut te faire ? Eh, sérieux. T'as pas une clope ? J'en ai plus !

Ce n'était pas une manie de demander des cigarettes à chaque secondes, simplement une habitude. En même temps, habituellement tout le monde en avait une sur lui ! Sauf l'immense gars. Il fallait vraiment qu'il tombe sur la seule personne qui n'avait pas une seule dose de nicotine sur lui ?! ...Sûrement. Seith en voulait légèrement à son interlocuteur de ne pas pouvoir répondre à sa demande. Il n'avait jamais été réellement patient. Alors la seule solution qu'il avait trouvé c'était de continuer son chemin en trouvant une personne dite "normale" qui possède son petit trésor. Uniquement s'il ne venait pas à répondre à son simple besoin ! Ce n'était pas la lune. En plus il était possible d'en trouver pas loin, un petit paquet par-ci et un autre par là, en une nuit. Cela devait être presque un record pour lui. C'était son angoisse intérieure. Faire comme son frère, lui ressembler dans les moindres détails, tout était bon pour se rassurer lui même. Il n'avait pas besoin de quelqu'un ! Encore moins d'un inconnu. Dommage pour lui, le jeune fumeur est plutôt du genre têtue quand il veut.

Hm, l'autre ne s'est pas enfui, c'est déjà bien. Maintenant, va-t-il répondre ? Ce serait bien, en tout cas. C'est que Konoha est très sincère, alors quand il pose une question c'est parce qu'il n'en connaît pas la réponse. L'expression «question rhétorique» ne fait pas partie de son vocabulaire, quand on lui pose -ce qui arrive rarement avec son air attardé- il prend ça comme une vraie question et répond. Simplement, naïvement. Et, dans le cas présent, comme il n'a pa tout compris à la conversation du jeune anglophone, sa première question était légitime. Superman, oui, mais en japonais. «J'ai seulement dépassé le couvre-feu. Et je n'ai rien dit d'important à propos de toi.» … Ah, c'est donc ça. Récapitulons, rien d'important à propos de Konoha ? Eh bien, celui-ci sent que c'est vrai, après tout il n'a pas de raison de ne pas le croire. Ça aurait pu le décevoir, mais il est plutôt content qu'on parle de lui à des proches. Même si c'est un inconnu.

Et sinon, le jeune homme a dépassé le couvre-feu ? Hm… L'albinos penche la tête sur le côté pour réfléchir à cela. LE couvre-feu, c'est bien quand il faut rentrer, non ? Mais ce jeune garçon n'est pas chez lui, puisqu'il est ici. Donc ses parents doivent s'inquiéter, probablement ? Oui, puisqu'il parlait de ne pas s'inquiéter. Mais aussi de ne pas rentre, c'est ça ? Il ne veut pas ? Pourquoi…? C'est triste. Qu'est-ce qui peut bien se passer chez lui ? En tout cas s'il ne veut pas rentrer, ça ne doit pas être marrant. Dans ce cas, l'androïde ne le forcera pas à rentrer. Il a l'air assez grand pour décider de ce qu'il veut, et il connaît certainement bien les lieux puisque— … Connaître les lieux. Mais oui. C'est ça ! Comme frappé par un éclair de génie, Konoha semble se réveiller. C'est ça, ce qu'il voulait lui demander, il voulait lui demander son chemin, car il est perdu ! Mais comment est-ce possible d'oublier ça ? Des fois, l'albinos est vraiment à côté de la plaque…

«De toutes façons qu'est ce que ça peut te faire ? Eh, sérieux. T'as pas une clope ? J'en ai plus !» Ah, mais c'est que dans tout ça le plus petit semble vraiment s'impatienter. C'est vrai que, puisqu'il réfléchissait ardemment, l'autre n'a pas répondu, alors que c'est lui qui a posé des questions. Il n'a même pas montré qu'il avait entendu ou compris les réponses, il doit vraiment sembler très… Concerné. Mais ce n'est pas de sa faute, s'il est aussi absent, par moments. Ou peut-être que si ? De toute façon il a toujours été comme ça, et il ne serait pas vraiment capable de changer, donc on va pas s'éterniser là-dessus. Il vaut mieux répondre au jeune homme. «… Je… Non, gomen nasai…», commence-t-il d'un air aussi désolé qu'apathique. C'est qu'il aimerait vraiment pouvoir faire quelque chose pour lui, le petit lui fait de la peine. On dirait un chiot qui est perdu mais qui est encore trop méfiant pour baisser sa garde. «C'est mignon…» Et l'albinos a un faible pour les choses mignonnes. Mais il ne sait pas quoi faire pour l'aider, c'est dommage… Enfin, le plus important est de ne pas oublier de lui demander son chemin ! Sinon ça n'avancera pas ! «Etto… Je suis perdu, pourrais-tu m'aider à retrouver mon chemin, s'il te plaît…?», tente-t-il, l'air embarrassé. À vrai dire l'autre est son seul espoir, sinon il est bon pour errer jusqu'à tomber par hasard sur un endroit qu'il connaît. Alors il faut le motiver. «Peut-être qu'on trouvera des cigarettes en chemin ?», ajoute le grand d'un ton maladroit. Il accompagne néanmoins sa phrase d'un petit sourire ahuri.

{ Emprunter c'est nul, voler c'est mieux
With : Konoha & Seith

— … Je… Non, gomen nasai…

Que c'est surprenant. C'était exactement ce que Seith pensait, Superman ne pouvait pas avoir une clope en rab', il avait l'air déjà trop innocent à la base. Avec ses cheveux blancs et puis ses yeux roses... Il était vraiment bizarre finalement ! Mais le jeune garçon avait l'habitude de discuter avec des gens plutôt louches dans leurs genres. Celui-ci n'était pas vraiment louche, juste très bizarre... Enfin bon, on ne va pas ramener le débat sur Superman. Seith le fixait simplement en attendant une seconde réponse, tout en redevenant impatient alors que son téléphone vibrait dans sa poche, il l'ignora une énième fois, pourquoi pas ? Il avait déjà répondu ! Ça ne pouvait pas être quelqu'un qu'il regrettait. Son interlocuteur mettait un peu de temps, personne ne savait ce qui se passait dans sa tête, mais c'était certainement quelque chose de bien. Qui plus est, son petit air "désolé" exaspérait encore plus le lycéen, vu son état. Quelque chose de presque "inacceptable". On aurait dit qu'il était réellement sincère. Comment quelqu'un pouvait-il aussi facilement changer d'humeur ? De face ? Bon, on ne va pas se mentir en disant que Seith ne montre qu'une seule de ses facette, la blasée. Mais bon, c'était quand même pas très concevable quand même.

— Etto… Je suis perdu, pourrais-tu m'aider à retrouver mon chemin, s'il te plaît…?

Et puis quoi encore ? Il veut pas qu'il lui tienne la main aussi ? L'inconnu avait l'air tellement plus âgé que le lycéen et pourtant il devait le "raccompagner" comme un gamin de 4 ans ? Comme s'il allait accepter ! Il ne fallait jamais prendre Seith pour un imbécile. C'était plutôt risqué finalement. Mais dans son état actuel, en manque grave de nicotine, cette petite demande passa entre les mailles du méchant filet du garçon au bonnet, pour finalement être presque ignorée ! Il valait mieux ça qu'il ne "s'énerve" ou qu'il s'en aille en courant, ahaha. Seith venait de penser, ~~oui ça lui arrive~~, que s'il le raccompagnait comme un enfant, il pourrait certainement lui demander de l'argent ! Eh non, comme il lui avait emprunter son porte-feuille pour les même raison et que finalement il n'avait rien eut. C'était une FBI : fausse bonne idée. Au moins il aurait essayé quelque chose pour se calmer. Enfin "calmer" est un grand mot... Plutôt pour contrôler son manque qui ne cessait de grandir. De se faire ressentir. Il serra nerveusement son poing, pour le contracter, puis le décontractait en étirant un maximum ses doigts, tout ça ; 2 à 3 fois. Et puis plus rien, jusqu'à ce que Superman commençait à nouveau à parler, alors que lui allait commencer.

— Comme si j'allais raccompagner quelqu'un comme toi, tu m'as pris pour qui ?! Pour ta nounou-

— Peut-être qu'on trouvera des cigarettes en chemin ?

— ...Ok je t'accompagne. T'as d'la chance que j'sois de bonne humeur. Ya intérêt pour toi t'façon.

Forcément quand on caresse Seith dans le sens du poils, hein... Il commença à partir alors qu'il ne savait même pas où aller exactement ! Mais ça, il s'en fichait, il voulait seulement sa petite drogue. Alors que son nouvel "ami" le rejoignait, certainement encore un peu à la traîne, il le fixa. Encore, eh oui. Toujours intrigué. Il se demandait si Superman pouvait à nouveau courir vite. S'il lui indiquait la direction pour un tabac peut être qu'ils pouvaient s'y rendre et puis en acheter, qui sait ! Mais au fond il savait que c'était un peu "gamin" comme demande, en refermant nerveusement son poing encore une fois, et étirant ses fins doigts par la suite, il se lança. Presque d'une voix normale, ya du progrès !

— Au fait Superman, t'as des pouvoirs ou un truc comme ça ? Ton truc d'avant c'était pas normal. Tu pouvais pas me rattraper si vite pour ton porte-feuille.

Clair, net, direct, et précis. Du Seith tout craché ça ! Surtout ne pas le blâmer pour cela, c'était instinctif, en plus il était mignon, il l'a surnommé. Alors bon, au point où il en était en fait. Soit il se prenait un poing pour ce super surnom super cute, ou soit il pouvait avoir une réponse des plus normale venant de sa part. Bien que le jeune garçon pariait plutôt pour la seconde éventualité. Tout en marchant, surtout pas trop près hein, de sa nouvelle connaissance, il pensait à toutes sortes de choses qui pouvaient se passer en ce merveilleux soir, d'un ciel si noir ! Enfin, le lycéen ne voyait que quelques étoiles dans ce "magnifique ciel"... Donc pas de quoi avoir un excès de joie soudain hein... Enfin bon, il attendait simplement une explication à tout ça, s'il voulait bien en fournir une. Sinon, tant pis. Ah, et puis il était poli dans cet état passif.

— Sinon moi c'est Seith.

«...Ok je t'accompagne. T'as d'la chance que j'sois de bonne humeur. Ya intérêt pour toi t'façon.» Cette réponse positive, qui ne semblait pas vraiment gagnée, agrandit le sourire innocent du grand Konoha. Il va enfin pouvoir rentrer ! Et aussi passer un peu plus de temps avec ce garçon, qui, malgré ses aboiements, semble sympathique. Ces gens-là, comme le petit Hibiya, il faut un certain temps pour les amadouer, mais après on est sûr d'être en une bonne compagnie. Konoha en est persuadé, et il a envie de sympathiser avec le garçon au bonnet, de l'aider, tout simplement. Malheureusement le plus jeune a l'air de se méfier de lui — et c'est justifé parce que, de nos jours, peu de gens ont d'aussi louables intentions, du moins sans arrière-pensée. Cependant on peut remarquer une certaine progression dans l'évolution de leur relation, maintenant le brun daigne lui parler, et semble bien moins distant qu'il y a à peine quelques minutes. Continue comme ca, Konoha !

Remarquant ensuite que l'autre se met à avancer, l'albinos le suit sans mot dire. Comment l'autre sait-il où Konoha doit se rendre ? Mystère. Mais s'il ne demande pas, c'est qu'il doit le savoir. C'est vraiment bizarre, en fait. Si ça se trouve il connaît Hibiya ? Ou Kenjirou ? C'est assez improbable pour ce dernier, mais qui sait. Le monde est petit, ça, Konoha s'en rend compte tous les jours. Et malgré tout il arrive encore à se perdre dans la ville dans laquelle il vit pourtant depuis un certain temps. Il faut croire qu'il y a des choses que l'on ne changera jamais. Mais là il avait une excuse : c'est la nuit et il fait tout noir. Ahem. Sa vision de nuit est pourtant des plus affûtées, à l'albinos. En fait, c'est finalement pour la même raison que d'habitude s'il est perdu : dans la ville comme dans ses pensées, il s'égare un peu trop facilement. Un jour, il arrivera à marcher tout en réfléchissant, sans se tromper de chemin, ou tout simplement perdre ledit chemin.

«Au fait Superman, t'as des pouvoirs ou un truc comme ça ? Ton truc d'avant c'était pas normal. Tu pouvais pas me rattraper si vite pour ton porte-feuille.» ... «Superman»...? C'est à Konoha, qu'il parle ? Certainement, puisqu'après un coup d'oeil alentour, celui-ci ne voit personne d'autre dans la rue. Superman, alors ? Et... Des pouvoirs ? C'est vrai qu'il a un sacré corps le Konoha, et qu'il peut faire plein de choses qui sortent de l'ordinaire avec, mais il ne pense pas avoir de super pouvoirs ou être une super héros non plus. Enfin, il croit ? C'est vrai que Kenjirou lui a pas mal expliqué qu'il n'était pas normal, mais pas qu'il avait des pouvoirs...? Danchou-san lui a également parlé de plusieurs choses surnaturelles qu'il a, selon elle, très probablement vécues, mais ses souvenirs sont assez flous à ce sujet-là, rien d'étonnant me direz-vous. Après tout, ce ne sont pas des choses qu'il considère comme majeures ou extrêmement importantes. Suite à ce temps de réflexion, l'albinos tente de formuler une réponse. «Heum... Je ne crois pas...? Faire une phrase grammaticalement correcte et compréhensible. On m'a déjà dit que je suis spécial, mais pas un super héros... J'imagine.» Magnifique réponse absolument représentative de l'état de la mémoire de l'androïde.

Alors qu'il penchait la tête et fixait le vide pour réfléchir un peu plus à la question, très pertinente au passage, voilà qu'il se fait interrompre. Et ce n'est pas plus mal, à vrai dire, il aurait été capable de perdre son compagnon, à force de trop penser. Dire que c'était pour lui répondre à lui qu'il réfléchissait aussi ardemment. «Sinon moi c'est Seith.» ... Oh ! Le voilà qui semble tout à coup plus chaleureux. Enfin, «chaleureux» c'est un bien grand mot, mais c'est ainsi que Konoha le perçoit. Seith. C'est donc son nom. C'est vrai que ça ne sonne pas vraiment japonais. Et c'est joli. Le visage s'illuminant d'un grand sourire heureux et on ne peut plus sincère, c'est à «Superman» de parler. «Je m'appelle Konoha !», répond-il, tout content. Il est plus grand et plus vieux que Seith, et pourtant tellement plus candide. Un rien le met de bonne humeur, et en l'occurrence, apprendre le nom de son interlocuteur, surtout vu son caractère, ce n'est pas vraiment «rien».

Mais avec tout ça, il ne fait plus vraiment attention à la direction qu'ils prennent, et c'est juste à temps qu'il remarque la voiture qui arrive à toute allure sur le croisement qu'ils s'apprêtaient à traverser. Action, réaction, l'albinos prend l'autre par le bras et le tire vite à l'écart de la route, le véhicule n'ayant pas l'intention de s'arrêter. Et il a bien fait, le plus jeune ne semblait pas avoir vu la machine qui l'aurait sûrement fauché. S'assurant que tout va bien, et encore un peu abasourdi, car c'était vraiment un réflexe spontané, Konoha finit par lâcher le brun et bredouiller : «Ah, gomen...» avec un sourire gêné. Il dit ça parce qu'il l'a peut-être tiré un peu brusquement, mais mieux vaut ça qu'une mort certaine, non ? Il tourne son regard sur les rues alentours, maintenant de nouveau vides, et ne les reconnaît pas du tout. À vrai dire, il n'en reconnaît aucune par ici, mais a de plus en plus de doutes sur le chemin qu'ils empruntent jusqu'à la maison. Après s'être donc remis de ses émotions, il regarde à nouveau le petit Seith, et lui demande, l'air ahuri : «Au fait... Où va-t-on ? Oui, bon, t'es censé lui avoir dit y a à peine cinq minutes, où tu veux aller. Reformule ta question, Konoha. Enfin... Tu sais par où passer ?» C'est mieux. Pas doué, va.

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