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 the garden of words ●● ft. Hikaru

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MessageSujet: the garden of words ●● ft. Hikaru   the garden of words ●● ft. Hikaru EmptyDim 19 Oct - 16:51


Cela faisait un petit moment que tu traversais la ville a la recherche de témoignage plus ou moins utile. A vrai dire, tu n'avais pas entendu parler de quoi que ce soit d'intéressant, seulement des affaires de vol de portable, ou d'agressions mineures, pas de gros poissons en vue, quoi. Poussant un soupir, tu faisais travailler tes petits bras pour faire avancer ton fauteuil, d'un air songeur. Se déplacer ainsi dans cette ville n'était pas vraiment pratique. Les trottoirs n'étaient pas forcément toujours larges, et on ne te laissait pas la place de passer sans arrêt. Mais bon, c'était un quotidien auquel tu t'étais habitué. Il y avait toujours quelques personnes bienveillantes pour t'aider a passer un trottoir. Personnes qui trouvaient étranges qu'un enfant comme toi se promène seul en fauteuil. Comme si tu avais le choix. 

Après quelques heures de balade qui furent assez ... Compliquées vu le monde, tu levais les yeux vers le ciel, perplexe. Un orage semblait approcher, et tu étais trop loin de chez toi pour y arriver avant de te recevoir la pluie sur la figure. Il fallait vite que tu trouves un endroit sous lequel t'abriter ... Il y avait le parc pas loin, mais les nombreux arbres a ses alentours ne te rassuraient pas. Tu avais lu dans bon nombre de journaux et bouquins que les arbres n'était pas le meilleur abri lors d'un orage, sauf pour un suicidaire. Jetant un oeil dans les cafés les plus proches, tu notais ainsi que c'était sûrement l'heure de débauche pour la plupart des salariés. Bon, il ne restait que ... Les abris-bus ? L'idée d'être serrer au milieu des gens étaient loin de te plaire, tu décidais donc d'y renoncer. T'étais pas agoraphobe, mais tu ne voulais pas mourir étouffer. 

Roulant un peu plus loin, tu te dirigeais vers le parc. Il devait bien y avoir un préau ou quelque chose du genre. Ce fut quand il commença a pleuvoir que tu aperçus le dit préau, tout en bois, légèrement surélevé, mais une légère pente y donnait accès. Tu décidais donc d'y monter rapidement avant de soupirer et essorer tes cheveux et vêtements qui commençaient à devenir trop transparent a ton goût - quelle idée de mettre des chemises et pantalons de deux fois sa taille en même temps. Ce fut après quelques minutes que le tonnerre se mît à gronder, alors que tu regardais les éclairs d'un air pensif. Ce n'était pas désagréable mais tu étais sûr d'attraper froid en rentrant, vu que tu étais trempé et ton fauteuil aussi. Clignant des yeux, tu pris ta béquille repliée sous le siège et te leva difficilement pour t'asseoir sur le banc en bois qui longeait le préau de l'intérieur, ramenant tes genoux contre toi une fois installé. Ce n'est qu'après ça que tu notais une autre présence. Il faut qu'il ... Ou elle avait été plutôt discrète. Peut-être que tu dirigeais ? Tes doigts vinrent jouer avec une de tes mèches pendant ta réflexion. 

« Hm ... Pardon de m'imposer ... ? »

Tu ne savais pas trop t'adresser aux autres vu que tu ne parlais pas beaucoup, mais t'essayais de faire de ton mieux. Après tout, les seules personnes avec qui tu parlais étaient souvent derrière le téléphone.
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MessageSujet: Re: the garden of words ●● ft. Hikaru   the garden of words ●● ft. Hikaru EmptyLun 20 Oct - 19:49

Fin d'après-midi, tu as passé ta journée à la bibliothèque, encore une fois. Jusque là, rien d'anormal, tu fais ça tous les jours, jusqu'à l'heure de fermeture de la bibliothèque. Et aujourd'hui n'a pas échappé à la règle, tu es sorti à dix-neuf heures pile, tu es très pointilleux sur ces choses-là. C'est que tu ne voudrais pas qu'on t'oublie dedans ou qu'on te crie dessus car tu traînes et que les employés ne peuvent pas rentrer chez eux à l'heure. En parlant de ça, toi non plus tu n'es pas ) l'heure si tu traînes trop. Et ça, ça t'effraie au plus haut point, tu ne sais pas ce dont ta mère serait capable si jamais tu rentrais après elle. En fait, elle ne ferait sûrement pas attention, probablement occupée avec un client, mais il y a des jours où elle rentre seule. Et pas forcément de très bonne humeur. Ces jours-là, tu te fais encore plus petit que d'habitude, si tu pouvais te rendre invisible, tu le ferais. Mais tu ne peux pas, tu n'as pas de super pouvoir, et c'est bien dommage.

Bref. Tu presses le pas. Penser à ça ne donne pas vraiment envie d'arriver en retard. En plus la couleur du ciel ne te rassure pas vraiment. Les nuages, ils sont si noirs qu'on dirait qu'il fait nuit. Pour le coup, tu aurais bien envie de te trouver dans ta maison, car même si c'est très pénible, c'est un lieu familier, et ça, quoiqu'on puisse en dire, c'est très rassurant. Tu t'y sens bien, presque au chaud. Mais surtout, à l'abri. Et quoi de mieux qu'un abri contre l'orage dont tu as si peur ? En l'occurrence, rien. Mais on dirait que la chance n'est pas de ton côté, tu es à peine à mi-chemin -même en prenant le raccourci du parc- que la pluie se met à tomber. Pour l'instant ça pourrait aller, mais tu n'arriveras pas chez toi avant que le tonnerre ne gronde.

Comme tu n'as pas encore trop peur, tu réfléchis quelques secondes et décides finalement de te trouver un abri, le temps que l'orage passe. Avec un peu de chance ce sera rapide et tu rentreras à temps. Qui plus est si c'est rapide tu ne flipperas pas trop non plus. Donc, un abri... Au parc c'est compliqué. C'est plein d'arbres et de végétation, et tu as lu, lu, et relu que ce n'était pas conseillé d'être à proximité d'arbres sous peine de finir foudroyé. Ce qui n'est pas prêt de te rassurer un tant soit peu. Commençant à t'affoler sous la pluie battante, tu finis par arriver sous une sorte de préau. Là, tu te colles automatiquement à l'un des murs, près du banc, histoire d'être le plus loin possible de l'extérieur, de ces nuages plus qu'effrayants. Là, tu t'asseois, par terre, même pas sur le banc, et ramènes tes genoux contre ta poitrine. Tu respires très fort pour te calmer, ne pas paniquer. Tu te concentres.

Un flash. Un grondement sinistre. Le tonnerre. Tu n'arrives pas à retenir un gémissement terrorisé, et qui plus est suraigu. Tu essaies d'encore plus te recroqueviller, mais ça ne marche pas vraiment, il y a une limite à ta capacité à t'effacer, malheureusement. «Hm ... Pardon de m'imposer ... ?» ... ?! Tu sursautes à nouveau. Mais tu ne gémis pas, il y a du progrès. Je crois. Une voix ? Mais... Tu ne t'étais même pas rendu compte que quelqu'un est arrivé après toi. Ni que tu avais fermé les yeux. Ni que tu trembles comme une feuille morte car tu as un peu froid, cheveux mouillés obligent. Tu fixes ce jeune garçon quelques instants, ne sachant absolument pas quoi faire. Tu as une sorte de bug, avant de te rappeler que lorsqu'on t'adresse la parole, normalement il faut répondre. La socialisation et toi, ça fait deux. Tu détournes donc aussitôt la tête, touujours aussi apeuré, et bégayes : «N-Non, ce n'est vraiment-... Pas grave...» Même toi tu y crois à peine. Il ne te dérange pas plus que ça, enfin pas lui. Simplement sa présence, déjà que tu n'aimes pas spécialement le contact quand tu es plus ou moins en forme, si en plus il te voit comme ça, dans cet état... Tu as honte, tellement honte, en plus d'être effrayé. Sa présence te stresse, tu n'y peux rien. Mais il ne va pas non plus repartir, s'il est ici c'est pour les mêmes raisons que toi — en partie. Alors il va falloir t'accomoder, peut-être que si tu t'y fais tu te concentreras moins sur l'orage et tu auras moins peur ? Non, en fait tu n'y penses pas vraiment, limite si tu n'as pas plus peur en fait. Ça s'annonce vraiment bien, cette fin de journée...
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MessageSujet: Re: the garden of words ●● ft. Hikaru   the garden of words ●● ft. Hikaru EmptyLun 20 Oct - 20:32


Après avoir analysé un peu dans quelle situation vous étiez, tu te sentais un peu mal a l'aise pour la personne en face de toi. Recroquevillée sur elle-même, tremblotante. Tu ne savais pas trop si c'est parce qu'elle avait peur ou si c'était a cause du froid produit par l'humidité de ses vêtements. Mais qu'importe, elle semblait en bien plus mauvais état que toi. Tu l'observais un moment, sans savoir quoi faire. A quoi bon ? En plus de n'avoir rien demandé, tu étais de nature méfiant. Même s'il te semblait bien stupide de te montrer méfiant dans un moment pareil. Alors tu ne faisais que la regarder, cette personne inconnue, tremblant sous l'orage. Puis, tu ne comprenais pas trop comment les gens pouvaient avoir peur de l'orage ou du mauvais temps. Peut-être parce que pour toi, c'était une bonne chose. Ça te permettait de retirer tes lentilles noires, vu que tes yeux clairs étaient très sensibles, du à ton albinisme. Ce que tu fis silencieusement, d'ailleurs, les mettant dans leur boîte que tu ne quittais jamais, au cas ou. 

« N-Non, ce n'est vraiment-... Pas grave... »

Tu mis du temps à l'admettre, mais il s'agissait bien de la peur, que tu entendais dans sa voix. Jetant un coup d'œil dehors, tu attendis que le grondement du tonnerre passe un instant pour descendre du banc et te mettre a chercher dans le rangement calé au bas de ton fauteuil. Tu devais bien avoir un manteau ou une couverture, vu que tu avais une cousine particulièrement prévenante. Alors tu fouillais, sans t'arrêter, pendant quelques minutes. Ça permettait de te réchauffer, qui plus est. Finalement, tu en sortis une grande couverture en polaire bleue clair, sèche comme il fallait. Sauf que tu ne comptais pas la prendre pour toi. Remontant sur le banc à l'aide de tes bras, tu te décalais doucement vers l'inconnu pour lui tendre le tissu. 

« Tenez, vous vous sentirez mieux. »

C'était dingue comme ta voix et tes actions étaient presque contradictoires. Tu étais assez mature pour ton âge, mais ta voix aiguë trahissait le peu d'expérience que tu avais dans la vie. C'est vrai, après tout, tu n'avais que quatorze ans. Quatorze ans et tu en avais déjà vu de toutes les couleurs. Enfin presque. Tu te mis alors a réfléchir quant à ton geste. Apparemment, notre corps était mis en alerte quand il était en état de faiblesse et déclenchait ainsi une overdose d'émotions comme la peur. Mais en se réchauffant, les sens étaient moins affutés du au confort apporté par une couverture ou un pull. C'était dans ce but la que tu lui avais donné la tienne. Parce que le pire qu'il pouvait t'arriver, c'était un rhume, tout au plus. Alors que cet inconnu semblait pouvoir faire une crise de panique a tout moment. 
Après ces efforts qui t'avaient semblé astronomiques, tu ramenais tes jambes contre toi pour les reposer, regardant à nouveau au dehors, pensif. 

« En espérant que ce ne soit pas un typhon qui se prépare … », pensais-tu presque silencieusement.

C'est vrai que la tempête était plutôt rude, la pluie battait férocement. Ça ne t'aidais pas vraiment a calmer la douleur que tu avais actuellement dans les jambes. Pourtant, un effort comme celui-ci ne te faisait pas mal, mais avec le froid, le stress naissant et la fatigue qui pointait, tu n'étais pas au meilleur état de ta forme, et tes jambes le sentaient passer. Malheureusement, tu ne pus t'empêcher de grimacer en gémissant de douleur, te les massant comme tu pouvais.
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MessageSujet: Re: the garden of words ●● ft. Hikaru   the garden of words ●● ft. Hikaru EmptyMar 21 Oct - 15:28

Plus ça avance, et plus tu stresses. L'orage s'intensifie à la même allure que ton angoisse, surtout depuis que tu sais que tu n'es pas seul. Il y a quelqu'un d'autre, ça implique certaines contraintes sociales, à ton grand dam. Jamais tu ne te permettrais de pleurer ou même ne serait-ce que d'ouvrir les vannes pour faire baisser la pression et la peur devant quelqu'un. Ça ne ferait que l'ennuyer, tu le sais bien, personne n'a vraiment d'empathie pour toi. Mais c'est normal, tu n'es pas intéressant, après tout, les gens ont tellement mieux à faire. Tu ne leur en veux pas, après tout c'est censé être à toi de t'occuper de toi, pas aux autres. Si encore tu avais eu huit ans, peut-être, mais dix-sept… À force de lecture, tu sais que pas mal d'adolescents de ton âge sont indépendants, ou ont même coupé les ponts avec leur famille. Toi, tu n'avais même pas imaginé ça comme possible. en même temps, tu irais où ? Tu ne connais personne, tu n'es pas scolarisé, tu tiendrais pas trois jours. Qu'est-ce que tu peux avoir honte de toi. Et là, sous un orage qui semble banal à tant d'autres personnes, tu sens que tu pourrais quasiment te pisser dessus, tellement tu as peur. Ça va vraiment mal…


«Tenez, vous vous sentirez mieux.» Une fois de plus, tu te retiens de sursauter. Il va falloir que tu fasses plus attention à lui, sinon tu vas  faire un arrêt cardiaque la prochaine fois qu'il parlera. Tu pousses un bruyant soupir — c'est naturel, un mécanisme pour évacuer temporairement le stress. Et puis tu captes enfin ce qu'il a dit, il te tend… Une couette ? Ébahi, tu le fixes quelques secondes. Une couverture ? Pour toi ? Tu… Tu ne comprends pas. Tu ne sais pas quoi dire, même pas quoi faire. La prendre, tu imagines ? En un sens c'est vrai que ça te ferait du bien. Ça te ferait une planque de plus. Et ça te réchaufferait, il ne faudrait pas que chopes la crève ou tu ne sais quoi de pire, ce serait plus que suspect. Alors oui, tu la prends, faisant à peine un signe de tête pour le remercier. C'est pas encore ça, mais la volonté est là. Tu t'enroules littéralement dans le tissu pâle, même ta tête tu l'enfouis dedans, si bien qu'on voit à peine le bout de ton nez et la pointe de tes cheveux fourchus en dépasser. Elle sent bon, cette couette, ça sen, hm, le thé vert, tu crois ? Tu aimes bien cette odeur, le thé c'est synonyme de chaleur, et le thé vert a un goût simple, appréciable.Tu soupires à nouveau, plus doucement. Elle te réchauffe vite et ça t'aide à gérer le stress. Enfin plus ou moins. Tu trembles toujours autant mais tu entends et vois moins le spectacle effroyable de la nature se jouer devant toi.

Tu baisses les yeux en te disant que, finalement, sa présence est plutôt bénéfique. Il faudrait que tu arrêtes d'être constamment sur tes gardes et de stresser inutilement quand tu te trouves à proximité d'autres gens, ça ne ferait que t'aider, j'imagine. Qui plus est, ce gentil garçon t'offre sa couverture alors qu'il aurait pu s'en servir pour lui. Il est mouillé aussi, et en jetant de furtifs coups d'yeux dans sa direction, tu as fini par remarquer son fauteuil roulant. Extorquer de l'aide à un gamin handicapé et visiblement faible -il a mal aux jambes ?-, comme c'est louable de ta part, bravo. Il n'a pas fallu longtemps pour que la honte te ronge à nouveau. Tu es vraiment faible, tu te dis, et quoique tu puisses essayer de te persuader, tu es complètement dépendant des autres. Tu n'iras pas bien loin comme ça. «En espérant que ce ne soit pas un typhon qui se prépare …» À défaut de sursauter, ton sang se glace soudainement. Un typhon…? C'est assez fréquent dans votre pays, mais tu n'en as jamais vécu dans de telles conditions, et ça t'effraie. Tu rabats encore plus le tissu bleuté sur toi. Tu ne sais pas quoi faire. En même temps tu voudrais le lui rendre car tu te dis qu'il en a certainement plus besoin que toi, mais en même temps tu ne peux plus le lâcher, c'est devenu comme ta forteresse, ton château contre les intempéries.

N'osant pas répondre, tu réfléchis. Tu te demandes si tu dois la lui rendre ou non. Ça te bouffe, tu ne penses plus qu'à ça. Quand tu le regardes, tu t'en veux parce qu'il a l'air mal en point, et quand le tonnerre rugit, tu sursautes à chaque fois en te recroquevillant dedans. Mais de quoi as-tu l'air…? Même toi tu te fais pitié. Tu sais plus quoi faire, ça fait comme un mauvais rêve, tu n'espères que te réveiller, mais peu importe combien de fois tu te pinces, ça n'a aucun effet. Tu pourrais parler, essayer de penser à autre chose, de lui, euh, tenir compagnie ? Mais non, t'as même pas d'idée pour ça, t'as jamais su parler de toute façon. T'es vraiment nul, lui il t'offre un abri, de la chaleur, il est gentil avec toi, et tu n'ouvres même pas la bouche pour le remercier. Lentement, tu poses le menton sur ses genoux et fermes les yeux. Tu n'as même plus le courage de regarder le monde en face, c'est trop stressant, trop oppressant. Tout, tout mais pas un typhon, par pitié…
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MessageSujet: Re: the garden of words ●● ft. Hikaru   the garden of words ●● ft. Hikaru EmptyVen 24 Oct - 3:59


Tu aurais apparemment du garder ta pensée pour toi. Cette personne te faisait pas mal de peine, tu ne pouvais t'empêcher de vouloir lui venir en aide. Qui serait assez cruel pour laisser quelqu'un mourir de peur ? Enfin, tu te demandais même pourquoi tu te posais la question. Tu en avais vu défiler des criminels qui avaient fait pire que de laisser un adolescent effrayé sous l'orage. Comme tuer. Par simple plaisir. Que pouvait-il bien ressentir comme satisfaction a ôter la vie de quelqu'un, comme ça ? Voilà une autre vision du monde que tu n'arrivais pas a saisir. Car c'était l'une de ces visions qu'il fallait vivre pour comprendre. On ne pouvait pas se vanter de saisir la vision de ces tueurs sans la vivre nous-même. Pour cet inconnu, c'était pareil. Il semblait effrayé par l'orage mais toi, tu n'arrivais pas vraiment a saisir pourquoi, simplement parce que tu n'avais jamais vécu cette peur, tout simplement parce que tu ne la possédais pas. 

Ton regard vacilla de nouveau sur le visage couvert de cet ... homme – tu ne savais trop quel était son genre si il ou elle en avait un tout du moins, alors tu le considérais injustement comme un être masculin, et l'observais pendant un petit moment. Tu n'avais jamais vu quelqu'un aussi effrayé dans ton orphelinat, pas même ta cousine qui avait pourtant la sainte horreur des insectes. Mais ce n'était sûrement pas la même chose. En quoi n'était-ce pas la même chose d'ailleurs ? Ton esprit d'enfant n'arrivait pas vraiment à les différencier car elles étaient toutes les deux des peurs. Tu clignais lentement des yeux, suivant alors une goutte ou deux du regard, avant de rejoindre l'inconnu à terre, grimaçant lorsque tes jambes se déplièrent, mais que tu ramenais rapidement vers toi pour te tenir plus chaud – et avoir moins mal. 
Ton esprit enfantin cherchait a comprendre de quoi il avait réellement peur. La pluie ? Le tonnerre ? Les éclairs ? Ou peut-être la combinaison des trois ? Le fait que tu te tenais pile face a lui devait probablement être assez gênant pour lui, mais tu réfléchissais a un moyen de le rassurer, comme tu faisais avec ta cousine. C'était devenu une habitude. Et il semblait si fragile, comment pouvais-tu rester a ne rien faire ? Malgré tes jambes handicapées, il te restait tes mains, que tu vins poser sur les oreilles de l'inconnu, pour couvrir le bruit du tonnerre, innocemment. Sans bruits, c'était moins effrayant. On avait moins la sensation d'être une proie facile pour la peur. Enfin c'est ce que tu pensais. La musique avait un effet plus intense, plus efficace, mais tu n'avais pas une telle chose sous la main, alors tu te contentais de faire ce que tu pouvais, mené par ton instinct, ou sûrement par des réflexions automatiques auxquels tu ne fais plus attention. 

« ... Ça va mieux ? », demandais-tu calmement.

Ses oreilles et son visage étaient gelés, seulement la couverture était la seule chose que tu avais pu lui donner. Tu n'étais qu'un gosse sans moyen et aux mouvements réduits après tout. Jamais tu ne seras plus utile qu'une personne normale pouvant se lever facilement pour aller chercher de l'aide ou de quoi le réchauffe. Jamais.
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MessageSujet: Re: the garden of words ●● ft. Hikaru   the garden of words ●● ft. Hikaru EmptySam 29 Nov - 23:24

Le noir sous tes yeux clos. Et puis, le silence. … Silence ? Tu n'as pourtant pas l'impression que l'orage se soit calmé. Mais tu n'entends plus quoi que ce soit, alors qu'à l'instant, le pluie crépitait encore contre le toit de cet abri de fortune. Surpris, tu rouvres doucement les yeux, redressant lentement la tête. Tu te sens presque bien, alors tes gestes sont lents, comme pour retarder ta déception à venir — car tu ne t'attends même pas à ce que l'orage soit terminé, en fait. Que de désespoir venant de toi. Néanmoins, ce que tu vois en face de toi est… Surprenant. Tu ne t'attendais certainement pas à voir cet enfant là, par terre, en face de toi. Il a l'air calme, il te regarde. Aussitôt, tu détournes les yeux, il est près… Tu n'as jamais su quoi faire avec la proximité de toute façon, c'est pas ton truc, tout simplement. Sauf quand il s'agit de prendre des coups, haha. Mais même avec ça tu sais pas comment réagir, tu subis, comme tu as toujours subi, tout simplement. C'est que ta mère t'a pas mal dégoûté de tout ça, maintenant. Même si lui a l'air gentil -et est gentil-, plein de bonnes intentions, c'est devenu comme une réflexe, instinctivement tu t'éloignes de tout le monde. C'est triste, en un sens.

Sauf que là… Là, tu n'avais même pas remarqué tant tu as peur de l'orage, et tant ta peur te faisait te concentrer dessus, mais il te touche. Et tu comprends -enfin !- que c'est pour ça que tu n'entends plus rien. Il te bouche les oreilles. En comprenant ça, tu te crispes à nouveau, pour ne pas changer. On te touche. On te touche, on te touche, on te touche. Et pourtant, pour une fois, ça ne fait pas mal, ça ferait même presque du bien, en fait. Ça enlève les grondements effrayant du tonnerre, ce qui est tout de même assez conséquent. C'est un geste qui se veut… Protecteur ? Mais pourquoi il voudrait autant t'aider ? Tu comprends toujours pas plus. Vraiment. Il a pitié ? Alors qu'il ne te connaît même pas ? Qu'il sait même pas ton nom, qu'il doit même pas arriver à déterminer si tu es une fille ou un garçon ? Il n'a probablement aucun intérêt à faire ça. Rien ne vous rapproche, non, vraiment, vous n'avez aucun lien… À part cet orage, maintenant. Mais et après ? Tu risques de ne jamais le revoir. Tu as du mal à conceptualiser que ça puisse être simplement de la solidarité, ça n'existe que dans les livres ce genre de situations. Or, ta vie n'est, et ne sera jamais un livre. Ce serait trop beau. Malgré tout, malgré ton incompréhension, malgré ta peur, tu laisses ses mains contre tes oreilles, tu le laisses te— t'aider. Tu n'as même pas la force de résister, t'écarter ou quoi, à vrai dire ça ne t'a même pas traversé l'esprit, tu es juste blotti dans la couverture. Et lui il est gentil, il t'aide, c'est lui le plus jeune mais c'est vraiment toi le gamin, ici. Même pas capable de ne serait-ce que le regarder, ou bien ouvrir la bouche et lui dire «merci». Qu'est-ce que tu t'en veux d'exister, parfois.

«... Ça va mieux ?» Pour une fois, comme tu as les oreilles bouchées, c'était lointain -même s'il est plus près que jamais- et ça ne t'a (presque) pas surpris. Dans le sens où tu n'as pas sursauté en l'entendant parlé. Après, je ne sais pas s'il y a du progrès ou non, parce que ça te surprend quand même dans le sens où il semble s'inquiéter pour toi. Il s'inquiète encore alors qu'il t'a déjà beaucoup trop aidé ? C'est… Déroutant. Tu ne sais même pas quoi en penser, alors pour agir ou pour lui répondre… Tu es vraiment bête, il suffirait simplement d'ouvrir la bouche et de lui dire «Oui» ou «Non» et c'est vraiment pas compliqué. Mais t'y arrives pas, parce que déjà, tu sais même pas si tu vas bien ou pas. T'en as aucune idée. En revanche, tu sais que tu voudrais bien lui dire merci, faire quelque chose pour lui parce qu'il a fait beaucoup trop de choses pour toi, c'est que tu t'en sentirais presque mal, tellement ça te paraît bizarre qu'on t'aide. Mais que faire ? Quel petit geste pour dire merci ? Tu n'es pas capable de grand chose, dans ta position, même pas de parler, alors vraiment, tu n'es pas sorti de l'auberge. Réfléchis, Hikaru, réfléchis…

… Fais-le. Fais-le, prends sur toi, fais-le. C'est la seule idée que tu aies, et je pense que c'est une bonne idée, alors vas-y, montre que t'as pas si peur, qu'au moins une fois dans ta vie tu pourras faire ça. Tu te sens très inutile et même comme un boulet, mais faire ça, même si ça implique un contact, vraiment, ce serait bien. Il le mérite. Alors n'aie pas peur, il t'a déjà montré qu'il ne te voulait aucun mal — au contraire. À ton tour de l'aider un peu, parce que lui aussi doit avoir froid, parce que lui aussi doit se sentir seul, parce que lui aussi doit avoir besoin d'un peu de chaleur, tout simplement. Alors oui, vas-y. Doucement, doucement, ouvre la couverture dans laquelle tu t'étais enroulé, et doucement, doucement, déroule-la un peu, pour n'en garder qu'une moitié autour de toi, c'est bien suffisant. Doucement, doucement incite le à se rapprocher un peu plus, histoire de pouvoir refermer la couette autour de vous deux, et doucement, doucement, enveloppe-le dedans. Comme ça, c'est bien. Tu lui transmets de la chaleur, de la reconnaissance peut-être, et surtout tu le laisses pas seul, il mérite encore plus que toi d'être sous cette couverture. Pauvre enfant. Tu n'as pas vraiment répondu à sa question, mais ce petit geste est comme un soutien pour lui aussi, et tu te rends compte qu'en fait tu vas bien, très probablement grâce à lui. La tête toujours basse, tu acquiesces presque imperceptiblement, mais surtout très naturellement, pour dire «Ça va». Là, tu es comme dans un cocon qui te protège de l'orage, alors ça va passer, ça ira. Tu espères simplement qu'il ne va pas te rejeter, ou enlever ses mains de tes oreilles, qu'il ne va pas briser ce cocon, cet abri de fortune qui est au final assez efficace.
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