[Libre • AD] Intruding Akame Dan

Eh bien, me voilà devant un bien drôle de bâtiment. Ça a l'air d'un immeuble abandonné comme les autres, ici, dans un des quartiers les moins fréquentables de la banlieue. Et pourtant, c'est tout sauf un bâtiment comme lies autres. Ce truc, c'est leur Q.G. Comment je le sais ? Rien de plus simple. L'autre jour, j'ai surpris un type avec un masque en train de tagueur sur un mur. Jusque là c'était presque anodin, y a des petits cons qui targuent à tous les coins rue, par ici. Sauf que le gusse écrivait "Akame Dan Targetting You". Ce qui est bien moins anodin, d'un coup. Et pas de doute, vu le style ça pouvait être qu'un de leurs «membres». Car «Dan» veut dire groupe, alors il y a forcément des membres, non ? Enfin j'imagine. J'ai suivi ce type et il m'a amenée devant ce bâtiment. Sauf qu'il y était entré, et qu'il y avait l'air d'y avoir de l'activité. Alors même si j'avais très envie de m'y incruster, je n'aurais pas été la bienvenue, je crois. Enfin, pas plus que maintenant. Mais là, y a personne. Donc on s'en contrebalance. C'est que j'ai dû mettre ma curiosité de côté, et elle n'a fait que croître, du coup. J'ai autant envie de visiter les lieux que d'y laisser une trace, un petit message. Je sais que c'est risqué de m'attaquer à ce qui me semble -pour le peu que j'en aie vu- être un gang, mais c'est plus fort que moi. Faut leur montrer qu'ils sont pas des dieux, hein. Qui plus est j'ai un pouvoir assez pratique, il faut le dire. Même s'ils me cassent la gueule, je ne crains pas grand chose, je crois. Ça se retournerait contre eux. Mais ce n'est pas pour autant que je dois baisser ma garde, «Akame» ça veut bien dire «yeux rouges». Comme les miens quand je me sers de mon don. Ça laisse largement présumer qu'ils ont aussi ces yeux rouges. Je suis convaincue que d'autres personne doivent en avoir, j'en ai vu une à la télé. Une idol, je crois. Une petite blonde dont les yeux noirs tournent au rouge brusquement, c'est suspect, non ? Pas plus qu'eux, en tout cas. Bon allez, on va entrer avant de se faire choper, ce serait pas mal.

C'est marrant, on est le matin et pourtant il n'y a pas grand monde. À moins qu'ils n'y dorment, mais j'en doute. Ce serait moins discret s'ils y vivaient. Me voilà devant la porte, j'ai emmené des épingles pour la crocheter -même si je ne sais absolument pas faire ça-, mais on va tenter de l'ouvrir sans, quand même. Eh, ça marche ! Ils prennent même pas la peine de fermer à clef ? Eh bien, ils sont vraiment insouciants. Ils doivent croire que personne n'ira voir, après tout de l'extérieur c'est un bâtiment abandonné comme un autre. Ou peut-être qu'ils se disent qu'il pèteront la gueule ou tueront les intrus. Normal, quoi. Les lieux sont très calmes mais pas pour autant rassurants. Je n'entends aucun bruit, ne vois personne, je ne sens même aucune présence. Alors j'explore un peu, sentant un frisson d'excitation me parcourir. Que vais-je trouver d'amusant ici ? Et surtout, comment vais-je faire savoir que quelqu'un est passé par ici ? Bon, j'ai déjà ma petite idée là-dessus, en fait. Mais je le ferai plus tard, pour le moment je visite. Je fais rapidement, le tour, l"endroit n'est pas en très bon état. Un salon, une salle de bains, un frigo… C'est assez sale, j'ai trouvé pas mal de mégots, de trace de drogue aussi, et il y a même quelques traces de sang par endroits. Ça ne donne pas vraiment envie. «Qui pourrait croire que cet endroit est si mal fréquenté lorsqu'il est si calme…», dis-je à voix haute. Après tout, je suis seule, alors que je pense dans ma tête ou non ne change strictement rien. À moins que l'un d'eux ne débarque soudainement ? My, my. C'est en disant ça que mon karma va me jouer des tours et faire en sorte que ça arrive. Je scrute rapidement les lieux, à la recherche d'une cachette, au cas où. Mais non, attends. S'il y en a un qui se pointe, je me battrai et puis c'est tout. Après tout, je n'ai pas peur d'un pauvre délinquant qui se croit tout permis. Par contre, je me cacherai s'ils sont plusieurs. Oui, c'est ça. Là, ça serait vraiment l'enfer. Mais allez, pour l'instant il n'y a personne. Et ça ne va pas changer, d'après ce que je sais les racailles traînent ici plutôt la nuit, limite l'après-midi. J'ai encore du temps devant moi, autant en profiter. Et peut-être que je reviendrai, qui sait ? Oh, ça me fait bien envie.