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 Umbrella, please ? - ft. Haku

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MessageSujet: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptyJeu 12 Fév - 11:48

Une… École. Ce lieu t'est bien étranger, et pourtant, ça ne devrait pas. De loin, tu ressembles à un garçon normal, un peu maigrichon, même si tu le caches du mieux que tu peux avec tes habits amples, petit, et hrm— disons-le : efféminé. Tu ne te regardes jamais dans le miroir -objet que tu abhorres depuis toujours- mais elle te fait déjà bien assez de réflexions sur ce point. «Regarde-toi, salope, qui croirait que tu es un homme ?!» «Tu me fais honte, en plus de ruiner ma vie !» «Et ça ne va toujours que dans un sens, tu ne fais aucun effort pour moi, pour ta chère génitrice qui s'occupe de toi depuis presque dix-huit ans ! Enfant ingrat Ses mots résonnent dans ta mémoire en permanence, tu sais que tu ne les oublieras jamais — ça ne s'oublie pas, ces mots-là. D'autant plus qu'elle a raison. Tu n'es qu'un poids pour elle, tu ne sers à rien, et tu n'es même pas le centième de l'enfant qu'elle espérait. Tu te détestes. Et elle, tu lui en veux même pas, tu sais qu'elle est pas tout à fait saine d'esprit, tu sais que c'est ta faute, alors tu supportes, tout simplement. C'est bien la seule chose que tu saches faire. Ça, et t'enfuir, t'enfuir comme un lâche, le lâche que tu es, quand tu ne peux plus supporter.

Voilà pourquoi tu es là, à présent. Ce matin, elle n'a pas été tendre, tu sens encore ta mâchoire te lancer, malgré la glace posée dessus, malgré ta «sortie» pour ne plus y penser. Ça non plus ça ne s'oublie pas. Tu as comaté une heure à la maison avant de finalement te décider à, comme chaque jour, t'enfuir un peu, t'échapper de cet enfer. Tu as regardé les nuages et ça ne te présageait rien de bon, mais ta journée était déjà gâchée de toute façon. Tu te retrouves maintenant devant cette école, et elle t'intrigue. T'essaies de te concentrer dessus pour ne plus penser au reste, tu t'imagines ce que ça peut être, là-dedans. Tu as déjà vu des photos et autres reportages, lu des livres, mais ce n'est pas pareil. Tu rêves d'y mettre les pieds, ne serait-ce qu'une seule fois dans ta vie, ne serait-ce que pour voir. Y étudier, tu n'y penses même pas, ce n'est pas pour toi, et même si tu voulais tu sais que tu n'aurais pas le niveau, tu sais juste lire et écrire, compter un peu. Pas parler. Pas vivre avec les autres. Tu stresserais trop et au final tu supporterais probablement pas les cours. Rien que pour ça tu te hais. Mais tu voudrais quand même visiter, voir comment c'est en vrai. Tu vis un peu trop dans ta bulle, un peu trop dans ton monde, Hikaru. Tu voudrais bien t'en sortir, mais tu n'y arrives pas, ton avenir, tu n'y penses pas, pour toi la vie restera toujours ainsi, tu n'as tout simplement pas d'avenir. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Et depuis le temps, tu t'y es habitué.

S'il y en a qui savent sortir, par contre, ce sont bien ces élèves. À peine la cloche a-t-elle retenti qu'ils se pressent aux portes de l'établissement, transformant le silence en tempête de sons. Des voix des rires des plaintes des cris des chuchotements, un capharnaüm qui ébranle ta petite bulle fragile. Tu te dépêches de te mettre à l'écart, tu ne voudrais pas que l'on te touche, ou même que l'on te bouscule, ce serait pire que tout. Tu fais la même taille -voire moins, pour certains- qu'eux, et pourtant tu as quelques années de plus. Ça te fait soupirer. Ils ne se rendent vraiment pas compte de la chance qu'ils ont… Mais se rendent bien compte, tout comme toi, de la pluie qui se met à battre une douce et rapide mesure contre le sol. Pas vraiment surprenant, après avoir regardé ces nuages imposants ce matin. Tu vas finir trempé, mais, les dieux soient loués, ce n'est pas un orage. Alors tout va bien. Enfin une bonne chose aujourd'hui. Ça fait du bien, aussi, d'être mouillé, même si c'est très froid. Tu as l'impression que ça pourrait te laver de tes péchés, de ta seule faute de ne pas être comme il faut. Lentement, tu lèves la tête vers le ciel et contemples les nuages. Ça t'apaise, pour un temps en tout cas.
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MessageSujet: Re: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptyJeu 12 Fév - 17:55



« Umbrella, please ? »

Ft. Hikaru


Rapidement, en tentant de s'appliquer néanmoins mais sans grand succès, Haku couvre une page de cahier de notes, en véritables pattes de mouche. Elle sait très bien que peu de gens peuvent la lire, et dans son altruisme trop poussé, la demoiselle ne peut que voir ça comme un problème. Comme si par exemple, un absent lui demandait ses notes, et serait par la suite incapable de les lire, une situation qui mettrait la brunette dans une situation fort peu agréable, à son grand regret, incapable d'être utile à qui que ce soit.

Pensive à ceci et cela durant les cours, Haku est une élève présente sans vraiment l'être, rêvant d'ici et d'ailleurs, le regard perdu par delà les nuages gris couvrant le ciel. Une averse est à prévoir, c'est ce que se dit la collégienne tout en mordillant le bout de son crayon. Les professeurs sont habitués à cette attitude passive durant les heures de cours, et même en étant particulièrement attentive, Haku est stupide et incapable d'avoir de très bon résultats, ou du moins c'est la façon par laquelle elle raisonne. Sauf quand la matière concernée s'avère être celle des mathématiques, ou elle se révèle étrangement douée, surement à cause de la logique qu'elle parvient toujours à comprendre très rapidement.

Et sonnerie, fin des cours. La demoiselle met un moment à réagir avant de laisser échapper un soupir de soulagement, heureuse de se savoir enfin libérée d'une dure journée. Les autres élèves se pressent pour ranger leurs affaires et sortir, en saluant le professeur par respect, et parfois non, à la façon d'une loterie. Les amies d'Haku lui disent aussi au revoir, habituée à partir plus tôt quand la brunette est dans ce même état, sur une autre planète, dans les nuages, à rêver tout en ayant l'esprit blanc de toute pensée. Une personne étrange dira-t-on.

Démarche traînante pour arriver jusqu'au casiers, et aussi changer de chaussures, l'établissement tenant à conserver la propreté des lieux. Haku est habituée, sa grand-mère réagit de la même façon, refusant de faire plusieurs fois le ménage à cause d'une jeune fille tête en l'air. Et elle comprend ça Haku, elle aurait surement la même réaction. Ou du moins, c'est ce qu'elle pense, prenant exemple sur ce qu'elle voit. Elle remonte son écharpe et coince une partie de ses cheveux dedans tout en récupérant ses chaussures quelque peu usées.

Il pleut bien dehors, c'est ce que se dit la collégienne, soulagée d'avoir pensé à son parapluie le matin, avant de courir pour rattraper ses amies, comme d'habitude, comme un quotidien. En dépliant le parapluie simplement rouge, elle remarque une silhouette, un homme ou une femme, elle ne saurait juger, mais penche plutôt pour la seconde proposition. Un individu trempé, c'est tout ce que peut voir la collégienne qui dans un élan ou rien ne l'importe si ce n'est de tenter d'aider l'autre, elle se rapproche pour placer son parapluie au dessus de la tête de l'autre, et un peu de la sienne aussi, pour n'avoir que le dos de légèrement mouillé. Trop gentille Haku, qui pense avoir fait une bonne action.

«- Tu vas attraper froid si tu restes sous la pluie comme ça. »

En observant l'autre, la demoiselle remarque qu'elle ne pense pas l'avoir déjà vu ici. Bien évidemment elle se doute qu'elle ne connait pas tout le monde au collège, mais en tant que 3ème année, la jeune fille pense malgré tout connaître la plupart des visages. Ou alors l'inconnu a un quelque chose qui fait  qu'elle ne peut l'associer au collège, sans pouvoir savoir quoi. Penchant la tête sur le côté, Haku lui offre son regard bleu, bleu comme l'océan, l'ombre de l'inquiétude néanmoins présente.

«- Tout va bien sinon ? »
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MessageSujet: Re: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptyVen 13 Fév - 14:34

Rouge. C'est maintenant cette couleur qui couvre ta vision. Rouge, pas foncé, pas clair, juste assez vif, juste assez beau. Mais tu ne comprends pas vraiment ce qui se passe, aussi tu rabaisses la tête et jettes un coup d'oeil dans la direction d'où vient ce rouge. … Ah ! C'est un parapluie ! Mais bien sûr, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Tu étais perdu dans ton monde, comme d'habitude. Mais là, tu en es sorti de force, si bien que tu as un petit sursaut quand tu te rends compte de la situation. C'est… Une jeune fille, une collégienne certainement. Elle doit venir de cette école juste en face, et être juste un peu en retard par rapport aux autres. Mais… Pourquoi elle a fait ça ? Elle aurait pu, comme tous les autres, te laisser te faire tremper, après tout même toi tu ne demandais que ça. Tu ne comprends pas vraiment. En plus, comme elle veut rester elle aussi à l'abri du parapluie, elle est assez proche, ce qui te met mal à l'aise. Tu déglutis péniblement. «Tu vas attraper froid si tu restes sous la pluie comme ça.» Et un autre sursaut. Mais en même temps, il fallait s'y attendre, non ? N'importe qui dans sa situation devrait s'inquiéter, car pour venir tendre un parapluie ainsi, il faut avoir soit un grand intérêt à t'aider, soit un tant soit peu de gentillesse. Que ce soit l'un ou l'autre, tu ne comprends pas vraiment. Et que ce soit l'un ou l'autre, ça t'effraie. Si bien que tu ne réponds pas, tu ne sais pas quoi dire, et de toute façon elle a raison. Mais en même temps, si tu attrapais froid, tout le monde s'en ficherait. Ce n'est pas comme si tu en valais la peine ou quoi que ce soit, hein. Tu te ferais peut-être un peu plus frapper que d'habitude, parce que ta mère, elle a pas trop les moyens de faire des fantaisies sur les médicaments ou le médecin. Alors, quitte à t'amocher un peu plus ou un peu moins…

Rien que d'y repenser, tu sens ton visage se démolir, et tu le baisses aussitôt, pour te cacher, pour t'abriter, comme avec ce parapluie rouge. Ça fait aussi une sorte de petite bulle, en quelque sorte, et tu t'y sens malgré tout un peu mieux qu'à l'a vue de tous. Même si tu t'y sentirais encore mieux sans cette fille. Cette fille dont tu ne comprends toujours pas les motivations, pourquoi être si prévenante ? Ça ne lui apporterait strictement rien. «Tout va bien sinon ?» Et voilà, elle a remarqué ton malaise. Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir dire ? Parce que oui, il faut bien que tu dises quelque chose, là, sinon elle va bien voir que ça va pas, et alors la situation risque de fort se compliquer. C'est aussi pour cette raison que tu ne pux poas dire «Non». Mais si tu dis «Oui», dans l'état dans lequel tu te trouves, elle risque de se douter de quelque chose. Tu ne peux donc pas vraiment répondre, super… Et plus tu tardes, plus tu stresses, il faut que tu dises quelque chose, au moins que tu fasses un petit signe, hein ? Le social, c'est vraiment pas ton truc, tu notes mentalement de ne plus jamais t'approcher d'un autre lieu public que la bibliothèque — et après tout c'est bien suffisant.

Tu relèves la tête, très embarrassé, et fais un geste entre le hochement et le secouement : ça veut aussi bien dire «oui» que «non», à elle d'interpréter. Et à vrai dire tu sais pas trop toi-même. T'as encore mal à la mâchoire, t'es trempé et tu commences à grelotter, avec le froid qu'il fait, mais en même temps c'est presque habituel, et tant que tu es loin de ta maison, tu peux tenir le coup. Oui oui, vraiment. Il ne faut pas qu'elle s'en fasse, ça servirait pas à grand chose, hein. Surtout pour elle, ça lui causerait de problèmes inutiles en plus de ceux qu'elle a potentiellement déjà, donc c'est vraiment vraiment pas la peine. Tu la regardes timidement, tout embarrassé. Elle est super jolie, a une voix douce et de grands yeux bleus vraiment très beaux. Toi, tout noiraud que tu es, tu te sens assez mal par rapport à ça, et tu es sûr qu'elle n'arrive même pas à déterminer ton sexe. Et même si tu avais été une fille, tu serais restée beaucoup moins jolie qu'elle, tu as envie -encore une fois- de te cacher dans un trou de souris. Tu complexes vraiment trop, et c'est à toi d'agir si tu veux changer, mais qu'est-ce que tu veux, quand on est faible on est faible… Tu soupires de façon presque imperceptible, et tu ne sais plus quoi faire. Tu devrais peut-être partir pour la laisser tranquille ? Elle doit avoir des tas de choses à faire. Ou la remercier ? Elle n'a pas l'air de te vouloir de mal, au contraire. Mais toi… Tu sais quand même pas, tu n'arrives pas à accorder ta confiance comme ça, d'un coup de tête. Les humains sont connus pour se poignarder dans le dos dès qu'ils en ont l'occasion, c'est bien connu. Et ça te déprime encore, il faut vraiment que tu arrêtes de penser à ce genre de choses, Hikaru. Après tout, ton nom ça veut dire «étinceler», tu devrais plutôt rayonner, ou ne serait-ce que sourire un tant soit peu, être plus à l'aise. Là, c'est plutôt cette fille qui fait honneur à ton nom, quel comble. Tu n'es vraiment pas digne de son aide.
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MessageSujet: Re: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptySam 14 Fév - 2:08



« Umbrella, please ? »

Ft. Hikaru


L'autre hoche la tête, une réponse entre le oui et le non que la brunette peine quelque peu à interpréter, ce qui se traduit presque immédiatement sur son visage juvénile. La demoiselle est un peu trop expressive, et l'hésitation mêlée à l'incompréhension se laisse deviner par une moue enfantine.

Et Haku, elle voit l'inconnu qui commence à grelotter, fait peu étonnant quand on remarque qu'il est trempé. En étant plus proche, la jeune fille se décide davantage pour dire que son interlocuteur peu bavard est un homme, quoi qu’effémine. Si ça se trouve, elle a tout faux, mais Haku ne sait pas et ne peut pas savoir, parce qu'elle se doute que poser une question comme ça n'est pas vraiment poli, ou du moins c'est ce que sa grand-mère lui dirait. Alors elle suit simplement ce qu'elle imagine, une chimère de son esprit.

Les regards se croisent, lui a l'air embarrassé, pour une raison qui échappe à la brunette, qui ne sait vraiment que répondre. Alors elle se contente de lui adresser son grand sourire chaleureux, fermant les yeux aux passage, un air gentil qui se peint rapidement sur son visage. Elle a l'air gentille Haku de cette façon, trop gentille, et ce n'est que la vérité et le reflet de la réalité qu'elle fait apparaître ici, par un simple sourire.

Par une idée de génie, la demoiselle fouille rapidement dans son sac. Elle a eu sport plus tôt, mais de par sa frêle constitution n'a pas vraiment participé au cours. Aussi, la serviette qu'elle transporte toujours en ces jours, comme toute jeune fille qui se respecte, reste intact et parfaitement propre. La brunette aurait eu honte de donner quelque chose de sale après tout, révélant des facettes maniaques. Et elle tend le bras vers le garçon, le bout de tissu vers l'autre, tout en tentant de conserver l'équilibre précaire du parapluie.

«- Pour tes cheveux, parce que les rhumes, c'est pas très agréable, n'est-ce pas ? »

Elle n'attend pas spécialement de réponse, aussi, rapidement tourne-t-elle la tête de droite à gauche, à la recherche d'un abri quelconque. Avisant finalement un abri de bus un peu plus loin, Haku le pointe de sa main frêle et transparente.

«- Il vaut mieux s'abriter, non ? On y va ? »

Et gentiment, elle lui tend la main, sans se soucier des conséquences de son geste, agissant simplement en suivant son instinct, et sa gentillesse se rattachant à cela. Altruiste, Haku est altruiste.
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MessageSujet: Re: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptySam 14 Fév - 18:11

Un sourire. Juste, un sourire. Un très joli sourire que voilà, avec ses yeux fermés, c'est tout son être qui te sourit. Elle est vraiment jolie, comme ça, tu te dis. Et tu te dis aussi à quel point ça t'avait manqué, qu'on te sourie comme ça, simplement, sans arrière-pensée, ou sans se forcer. Ça faisait combien de temps ? Tu ne t'en rappelles même plus. Et tu ne te rappelais plus non plus à quel point ça réchauffe de l'intérieur. Des sourires comme ça, il en faut vraiment plus dans la vie, ça la rend plus légère, plus supportable — plus vivable. Tu sens que tu devrais sourire comme ça aussi, de temps en temps -ou même autant que possible-, pour alléger ta vie si lourde à porter, mais tu sais aussi très bien que tu en serais incapable. Tu ne sais pas vraiment sourire, pas sourire comme ça, purement, tes sourires à toi sont toujours forcés et embarrassés, jamais vraiment sincères, jamais sortis tout droit du coeur. Et puis, à quoi bon ? Tu n'as personne à qui sourire. La question est donc réglée… Ça t'attriste. Et tu t'en veux d'être triste lors qu'un si beau sourire te réchauffait le coeur à l'instant. Tu n'es qu'un bon à rien, que tu penses.

«Pour tes cheveux, parce que les rhumes, c'est pas très agréable, n'est-ce pas ?» Tu n'avais pas vu, mais voilà qu'elle te tend une serviette toute propre. Et toi, tu as failli sursauter à nouveau, tu es vraiment trop peureux, hein ? Mais elle a raison. Tu te sens très gêné de lui prendre sa serviette comme ça -surtout à une fille-, mais elle semble insister. Après tout, elle-même est sèche, et, il faut bien l'avouer, le rhume, même si tu pensais il y a à peine quelques minutes que si tu en attraperais un ça ne changerait rien, c'est assez désagréable. D'autant plus quand on a une faible constitution comme la tienne — même si, à la voir, tu sens que si elle attrapait un rhume, ça serait encore pire que sur toi. Il faut que tu lui laisses plus d'espace sous le parapluie, après tout, au point où tu en es, être un peu plus mouillé ou non ne changera pas grand chose. Alors que pour elle, si. Tu prends doucement la serviette, comme si elle allait se briser entre tes doigts, et fais une minuscule courbette ensuite, pour la remercier. C'est la seule chose que tu puises faire, car tu n'arrives vraiment pas à parler, tu es trop stressé, c'est à peine si tu peux ouvrir la bouche, en fait. Et tu te fais honte tout seul, alors tu t'enveloppes vite la tête dans le tissu, avant qu'elle ne te voie rougir d'embarras. Seules quelques unes de tes mèches fourchues dépassent de cet abri de fortune, tes yeux et le reste de ton visage étant baissés, tu fixes tes souliers sans mot dire. Et, machinalement, tu t'essuies, après tout c'est pour ça qu'elle t'a donné cette serviette. Ça te réchauffe légèrement, ce qui est finalement le bienvenu.

Quelques secondes passent simplement, avant qu'elle ne brise à nouveau le silence : «Il vaut mieux s'abriter, non ? On y va ?» Alors tu relèves la tête, et ton regard suit le sien, suit son bras, suit son doigts frêle qui se prolonge jusqu'à un abri bus. En effet, il vaut mieux aller se protéger — surtout pour elle. Ça vous fera faire quelque chose, aussi, parce que rester plantés là n'était pas très constructif.  Elle te tend la main, et, premier réflexe, tu as un mouvement de recul. Le contact, tu ne peux pas. Encore moins que parler, toucher, tu ne peux pas. Tu peux juste pas, tu as trop peur, c'est maladif, chez toi. Alors… Tu restes paralysé, ainsi, quelques secondes. Et puis tu finis par faire signe que tu vas y aller, oui, que ça va, et, gêné au maximum, tu te mets en marche. Lentement, pour ne pas qu'elle se retrouve hors de l'abri du parapluie, tu marches en silence vers l'abri bus. Celui-ci se trouve être vide, ce qui te soulage grandement. Une fois sous le toit de l'infrastructure tu t'assieds sur le banc prévu à cet effet, tête baissée et toujours sous la serviette. Tu murmures, plus pour toi que pour elle : «Désolé…»
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MessageSujet: Re: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptySam 28 Mar - 23:55



« Umbrella, please ? »

Ft. Hikaru


Le garçon a un mouvement de recul, rapide, brusque, avant de s'arrêter de nouveau et ne plus bouger pour un temps, comme gelé sur place. Et dans l'esprit d'Haku, il y a des hésitations et des questions qui surgissent de nulle part comme des bêtes sauvages, celles du doute. Aurait-elle été trop familière ? On lui a souvent reproché ce point, de tout de suite être trop familière dans sa façon d'agir et de s'exprimer. Un "défaut" qu'elle tente de corriger de son mieux, sans grand succès au final. Et du coup, la brunette a peur aussi pour un instant, peut d'avoir été trop brusque et de s'attirer l'antipathie du garçon.

Finalement, il se met en route, sans un mot, dans le silence le plus complet, seulement interrompu par la pluie. Haku n'a rien contre le silence, c'est joli le silence après tout, c'est calme et reposant, c'est mieux pour faire le tri dans ses pensées et un retour sur sa vie. Pour que le garçon ne soit pas mouillé par sa faute, la demoiselle s'élance à sa suite, le parapluie toujours placé de façon à protéger les deux têtes, mais moins la sienne, par candide gentillesse.

Personne à l'arrêt de bus, ce qui semble soulager son camarade d'un jour. Tandis que la jeune fille replie son parapluie en prenant soin à ne pas trop mouiller ses vêtements, elle aperçoit du coin de l’œil le garçon s'asseoir sur le banc réservé à cet effet, la tête toujours sous la serviette.

« Désolé...   »

Surprise chez la demoiselle qui se retourne d'un coup pour fixer l'autre, avant d'esquisser un sourire gentil, loin d'être moqueur ou mauvais d'aucune façon. D'une certaine façon, elle trouve ça mignon.

« Il n'y a pas à s'excuser ! Enfin je veux dire, c'est plutôt moi qui devrai le faire, alors voilà, désolée, je suis souvent un peu trop familière trop vite... Enfin c'est ce que dit grand-mère souvent !   »

Et un regard gentil qu'elle pose sur le jeune homme, doux regard bleu qu'est le sien, aussi profond que le ciel ou l'océan quand le temps se montre plus clément qu'en cet instant. Elle se demande un instant ce qu'il a pu vivre pour avoir un tel mouvement de recul, surement des moments tristes, des moments douloureux, et en y pensant, Haku se sent déjà triste pour lui. Il ne faut pas, c'est avoir de la pitié. Et pour cacher tout cela, la brunette pointe son regard vers les gris nuages à l'horizons.

« Quand même, il pleut bien... J'espère que ça ne durera pas trop longtemps... Ah, et qu'on aura pas d'orage ! Le tonnerre est flippant après tout... »
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MessageSujet: Re: Umbrella, please ? - ft. Haku   Umbrella, please ? - ft. Haku EmptySam 25 Juil - 15:50

«Il n'y a pas à s'excuser ! Enfin je veux dire, c'est plutôt moi qui devrai le faire, alors voilà, désolée, je suis souvent un peu trop familière trop vite... Enfin c'est ce que dit grand-mère souvent !» … Eh ? Surpris, tu relèves la tête, le bout du nez ainsi que le bout de quelques mèches dépassant de l'abri que te confère la douce serviette de la jeune fille. Comment ça, elle s'excuse ? Tu l'as trouvé très polie, toi… Peut-être que vous n'avez pas la même définition de la familiarité ? En même temps, avec ta mère et tous ces rustres, tu en connais un rayon, toi sur la familiarité… Et cette jeune fille paisible semble avoir une vie bien moins difficile que la tienne, ça se voit, ça se sent. Tant mieux pour elle, d'ailleurs. Oui, tu ne souhaiterais à personne, même pas ton pire ennemi, d'avoir une vie comme la tienne. Les jours les plus sombres, tu te demandes même si ça reste ne serait-ce qu'humain… Mais passons. Aujourd'hui n'est pas un jour comme ça. Certes il pleut, certes ça pourrait être mieux, certes tu es déprimé comme d'habitude. Mais elle est là. Oui, elle est là, cette jeune fille si gentille, si attentionnée envers toi alors que tu n'as rien fait pour, alors que tu ne le mérites pas, que tu ne la connais même pas. Rien que cela, rien que ce qu'elle a déjà fait pour toi -qui te semble être vraiment de trop pour quelqu'un comme toi-, ça illumine ta journée. Tout simplement.

«Non, non… Ça va.», que tu réponds timidement. Pour elle, oui, pour elle, tu as pris ton courage à deux mains, et tu t'es efforcé de parler. Elle le mérite, elle le mérite. Tu veux vraiment lui parler, la rassurer, lui montrer ta reconnaissance pour tout ce qu'elle a fait. Vraiment, vraiment, tu veux faire quelque chose pour elle. Est-ce que tu serais en train de t'attacher…? Mauvaise idée, mauvaise idée, Hikaru. Non, non, tu es juste reconnaissant pour ce qu'elle fait, tu veux juste la remercier. Et ça s'arrêtera là… Parce que sinon ça finira mal. Que ça finisse mal pour toi, tu t'en fous, mais que ça finisse mal pour elle, ce n'est pas acceptable. C'est même insupportable, inadmissible. Donc tu feras tout cesser avant que ça ne vire à la catastrophe.

Tu la vois donc, derrière la serviette que tu ne veux décidément plus lâcher, tourner la tête, regarder les nuages. Et, bêtement, ça te rappelle toi. Mais il ne faut pas, il ne faut pas, avoir des points communs ça rapproche… Tu ne le sais que trop bien. Tu laisses échapper un mini-soupir, inaudible tu l'espères. Aah, quelle tristesses, quelle tristesse quand tu te rappelles… Tu baisses à nouveau la tête, mal à l'aise. Que dire maintenant ? Que faire ? Tu ne sais pas, tu ne sais pas. Tu devrais juste rentrer. Lui rendre la serviette et rentrer en courant, à toute vitesse. Tu pourras te sécher chez toi, tu pourras te réchauffer tout seul. Et ce sera mieux. Hein que ce sera mieux ? «Quand même, il pleut bien... J'espère que ça ne durera pas trop longtemps... Ah, et qu'on aura pas d'orage ! Le tonnerre est flippant après tout...» … Pardon ? Tu as bien entendu «orage» ? Ce mot-là te fait sursauter. L'orage. Une de tes phobies. Tout mais pas ça, tout mais pas ça, pitié…! Tu ne veux pas faire une crise de panique ici, devant elle — dehors. Tu voulais rentrer, maintenant tu es paralysé. Tu te recroquevilles sur ce petit banc, sous la serviette, tu te caches, tu te fais le plus petit possible, pas d  de l'orage pas de l'orage pas de l'orage— Tout, tout mais pas ça… Pas ça… C'est limite si tu vas pas la faire maintenant ta crise de panique, en fait. Calme-toi, calme-toi Hikaru… Respire, respire. Un, deux, trois. Ça ira. Peu de chances d'avoir un orage, pas vrai ? Pas vrai ?
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