Re:Missed Call ▬ ft. Hinata Misaki [RP rapide]

Pourquoi ne retournais-tu pas à l’Akame Dan? Aussi égoïstes soient-ils, ils pouvaient certainement t’aider. Parmi cette bande de nazes, certains devaient connaître les premiers soins pour ta blessure. Mais comment expliquer le « pourquoi »? A vrai dire, avouer la vérité, ça te tuerai presque une deuxième fois. A qui as-tu parlé de ton frère, déjà? A personne, Hide n’existe pas. Il ne vit encore que dans tes souvenirs et ceux de tes parents— d’ailleurs, ces deux parents indignes, est-ce qu’ils regrettent parfois ton absence; est-ce qu’ils regrettent d’avoir voulu t’emmener chez les fous? Bah, non, sinon ils auraient déjà payé un détective privé pour te rechercher, ils ont bien du fric à foutre en l’air pour ça.
Enfin voilà, tu te retrouvais seul sur le trottoir, en imitant les mendiants pas très loin de toi, dans le froid, car l’hiver arrivait, car il pleuvait plutôt fort. Tu avais tout d’un chien errant: l’apparence, l’odeur, l’attitude. La capuche de ton hoodie violet ne te protégeait plus de l’averse, tu la trouvais lourde, et sentir l’eau traverser le tissu pour finir sur tes cheveux, c’était sans doute la sensation que tu appréciais le moins. Tu jetais un bref coup d’œil autour de toi, tout en gardant la tête basse: personne ne regardait au moins les mendiants, ce qui te faisait de la peine. Et ces pauvres gens, ils te reluquaient un peu, fixant le sang resté sur ta veste. Il te faut de l’argent pour aller à l’hôpital, ou chez un médecin, n’importe où… Tu t’inquiétais vaguement quant à l’impact de la blessure sur ton organisme. Ah ça, elle devait être bien infectée, et elle te faisait mal par coups, mais est-ce que tu allais mourir? Tu dramatisais les choses, mais les vagues souvenirs de tes cours ne t’étaient d’aucune utilité pour déterminer ton état.

^_S’il-vous-plaît, j’ai juste besoin d’un peu d’argent pour me soigner…, tu soufflais dans la direction d’une personne qui passait par là.

Spoiler:

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De lourdes gouttes au parfum d'amertume autant que d'orange s'écrasent sur le parapluie protégeant Misaki de la pluie qui a forcé plus d'un individu à rester chez lui en ce début d'après-midi humide. La brunette n'aime toujours pas ce temps, synonyme de nervosité et d'un sentiment de malaise dont elle ne pourrait expliquer l'origine, et pourtant, la voilà dehors, à espérer que le temps s'éclaircisse vite et chasse les nuages de son cœurs autant que les nuages qui planent sur Mekakucity.

Un sac plastique à la main, il se trouve qu'elle n'avait pas prévu de sortir, préférant rester cloîtrer dans son appartement par ce temps, jusqu'à ce qu'elle remarque le néant présent dans son réfrigérateur. Ce sont là des circonstances atténuantes, il fallait bien que la jeune fille sorte pour aller chercher de quoi subvenir à ses besoins. Son porte-monnaie lui semblait également beaucoup plus léger maintenant, comme pour prouver son maigre salaire reçu en échange de pages. Et après tout ça, le froid régnant dans les rues et cette pluie presque déprimante lui incitaient vivement de rentrer chez elle au plus vite.

Se pressant dans les rues, un son, l'éclat d'une voix parvient à ses oreilles et pour instant, la voilà qui s'arrête. La demoiselle repère rapidement l'origine de l'appel dont elle n'a pas perçu les mots avec justesse en la personne d'un jeune homme, trempé jusqu'aux os. Il ferait pitié le garçon à rester ici ainsi, un peu comme un chien errant. Et en détaillant l'inconnu rapidement, Misaki découvre du sang sur la veste de l'autre, suggérant une blessure quelque part. Et comme par réflexe ou alors par un soudain élan de compassion, la brunette soulève son parapluie pour protéger également la tête de l'inconnu. Et elle tourne légèrement la tête, simplement pour ne pas avoir à croiser le regard du jeune homme.

-Tu- Vous allez attraper froid à rester comme ça.

Et immédiatement, la voilà qui s'en veut et regrette ses mots. C'était là une entrée en matière particulièrement maladroite et n'aidant personne mais dont elle n'avait pas pu s'empêcher. Quelque chose fait par instinct.

Tu étais déjà retombé dans tes pensées après avoir exprimé ce que tu désirais, puisque tu savais au fond de toi que personne ne voudrait aider un moins-que-rien crasseux et blessé par-dessus le marché. Le temps pluvieux incitait les passants à arriver à leur destination rapidement, n’ayant que faire des plaintes des pauvres; mais encore plus que ces derniers jours, tu voulais te soigner, pour ne plus être sous cette pluie qui pouvait sans aucun problème passer pour tes lamentables larmes que tu n’oses pas laisser s’échapper. Hide te manque, Hide t’a renié avant de mourir, Hide est mort et tu l’as laissé sur la route. Tu te demandais pour la dixième fois de la journée « aurais-je dû quitter l’Akame Dan et le suivre? » mais la réponse était pourtant claire: tu ne l’aurais pas fait. Tu détestes ses amis, tu détestes sa manière de vivre, tu détestes tout ce qu’il était devenu. Tu serrais les poings en admettant que tu adorais ton frère, mais que tu le détestais aussi.
La pluie s’est presque arrêtée par magie, bien qu’un vague son de goutte s’écrasant contre ce que tu reconnaissais être du plastique continuait. Tes yeux dorés se levèrent vers une brune aux cheveux plutôt longs qui penchait son parapluie vers toi. Instinctivement, tu passais ta main gauche sur ta blessure, pour cacher ne serait-ce qu’un peu ta misère, et tu plongeas ton regard dans le sien, trop ébahi par ce qu’il t’arrivait.

^_Tu- Vous allez attraper froid à rester comme ça.

Gêné, tu ouvrais ta bouche sans réussir à sortir un son correct. Tu faisais si pitié que ça? Mais elle te remarque, elle t’aide— Tu te redresses, le dos toujours collé au mur qui te soutenait, et tu bégayas:

^_J-je suis désolé, je ne dois pas être en bon état. Et m-merci…

Tu n’arrivais pas à dissimuler un petit sourire de soulagement; tu espérais obtenir son aide. Cette fille t'était apparue comme un ange, sans les ailes et l'auréole. Elle brillait un peu, t'avais l'impression.

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-J-je suis désolé, je ne dois pas être en bon état. Et m-merci…

Et le garçon se relève tout en prenant appui sur le mur, et en prononçant dans le même temps ces mots sur un ton hésitant. Mais surtout, et c'est là ce que Misaki retient le plus, il lui offre un sourire qui semble être un sourire de soulagement. Ce n'était certes pas grand-chose, mais la brunette avait déjà l'impression d'avoir accompli quelque chose de grand, assez pour mériter ce sourire d'un inconnu. Oui, c'est un raisonnement suintant d'orgueil, mais la demoiselle ne peut changer sa façon de raisonner d'un claquement de doigt.

Et toujours, elle continue de ne pas oser regarder le jeune homme, par gêne autant que par malhonnêteté. Elle ne serait quoi lui dire, et ne saurait trouver les mots justes à lui adresser. Mais peut-être devrait-elle, juste pour ce jour de pluie, faire une entorse à la règle et lui tendre la main comme tant de personne ont pu le faire avec elle. Rassemblant son courage, la brunette indique timidement le sang sur la veste du blond avant de commencer d'une voix hésitante.

-Est-ce que... Est-ce que vous auriez besoin de soins ?...

Ah, même ces quelques mots ne sonnent pas justes, encore à mi-chemin entre ce qu'elle aimerait dire, et ce qu'elle finit par dire. Misaki a évolué, il est vrai, mais toujours pas assez pour être honnête envers elle-même, restant une menteuse après tout. Et pourtant, elle essaye de regarder le garçon dans les yeux, même si ce n'est que le temps d'un instant, d'une seconde.

-E-Enfin, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas ni vous causer du tort...

Il t’était difficile de croiser son regard, elle évitait le tien, aucun doute possible. Ah, ta sauveuse était tout aussi perturbée que toi, et tu ne pouvais t’empêcher de lâcher un petit soupir, trahi par ton haussement d’épaule; épaule qui te rappela vite qu’elle était en mauvais état, tu soufras soudainement, mais c’était moins violent que les autres fois.

^_Est-ce que... Est-ce que vous auriez besoin de soins ?...

Sa petite voix hésitante attira toute ton attention, et la souffrance était déjà partie. Des soins? Ahahah, oui t’en as bien besoin, vraiment. Tu passes ta main à l’exact endroit de ta blessure frénétiquement pour essayer de ressentir une quelconque douleur, histoire de lui faire comprendre ton problème. « Ça pique, ça pique— », tu pensais en clignant des yeux quand un élancement te prenais. Finalement, tu te décidais à parler, la voix montrant nettement que tu avais mal:

^_O-oui, j’ai assez mal.. Je traîne le problème depuis quelques jours et—

Elle te coupe la parole, et te regarde enfin dans les yeux une fraction de secondes, par courage probablement.

^_E-Enfin, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas ni vous causer du tort...
^_Non! C’est plutôt moi qui ne voudrais pas causer du tort… Je veux dire, si vous m’aidez, vous allez devoir payer, et j’ai mérité cette blessure, enfin…

« Non en fait, j’ai rien mérité du tout », tu t’arrêtes dans ta phrase pour baisser ton visage. Tu n’as pas fait le mauvais choix, mais tu devais mourir des mains de ton frère. Plutôt que ça, ta plaie te rappelle un peu que tu as eu de la chance de survivre, mais que tu dois souffrir aussi en échange. Mais non, tu n’as rien mérité. Tu voulais juste revoir Hide, n’est-ce pas? Pas le voir finir comme ça…
Tu frissonnes, sans savoir si c’est un coup de vent ou penser à des choses pareilles qui te provoquent cette réaction. A ton tour, tu détournes les yeux, scrutant un objet banal à fixer du regard, pour ne penser à rien.

^_On m’a blessé, mais bon… En fait, je ne sais pas si je méritais ça, tu t’arrêtes quelques secondes pour reprendre ton souffle qui était court, mais vous pensez que j’ai une tête à faire du mal aux autres?

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Le fait de lui avoir coupé la parole alors qu'il grimaçait suite à la douleur suffit à mettre Misaki mal à l'aise. Alors que la jeune fille faisait de son mieux pour tenter d'aider le blond, cette maladresse naturelle ne pouvait s'empêcher de ressurgir, lui donnant alors l'impression de ruiner tous ses efforts. Il ne faut pas y penser, pas pour le moment, continuer à se concentrer sur ce qu'elle doit faire, et oublier ne serait-ce que pour un instant ses erreurs.

-Non! C’est plutôt moi qui ne voudrais pas causer du tort… Je veux dire, si vous m’aidez, vous allez devoir payer, et j’ai mérité cette blessure, enfin…

Et là, le simple mot de "payer" la fait légèrement réagir, mais sûrement pas assez pour que ce soit visible. Ah, elle est horrible qu'elle pense, à se préoccuper déjà de ça. Son salaire n'est pas très conséquent et il ne reste pas grand-chose de ce mois-ci... Peut-être devrait-elle demander ne serait-ce qu'un peu d'argent à ses parents, en utilisant un mensonge quelconque pour se justifier. La demoiselle ne pourrait pas leur dire qu'elle fait ça pour un inconnu, par crainte de leur réaction.

Quand elle regarde de nouveau le jeune homme, Misaki le sent comme troublé, sans pouvoir vraiment deviner pourquoi. Elle se doute que c'est en rapport avec la fameuse blessure, ou du moins la logique l'invite à cette conclusion, mais pas plus loin. Tout le monde possède sa propre histoire après tout, et demander au blond la sienne ne serait pas une action dont la brunette pourrait se féliciter. Et d'un coup, le voilà qui frissonne.

-On m’a blessé, mais bon… En fait, je ne sais pas si je méritais ça, mais vous pensez que j’ai une tête à faire du mal aux autres?

Une question qui la prend au dépourvu, et fait naître une hésitation soudaine sur son visage enfantin. La réponse à cette question lui semble incertaine, et c'est un peu comme si elle jouait quelque chose d'important en répondant après un temps de réflexion, ni trop court, ni trop long.

-Je... Je ne sais pas vraiment mais... En vous voyant comme ça, ce n'est pas l'impression que j'aurai, je pense.

"Mais il est facile pour n'importe qui de montrer plusieurs visage", qu'elle se retient de dire, en pensant à sa personne, avant de penser à d'autres visages en silence. De l'égoïsme, de l'orgueil, encore et toujours, à croire que malgré ses efforts répétés, jamais la petite Misaki n'arrivera vraiment à changer comme elle le désire. Une inspiration, et elle fixe le blond dans les yeux, mais jamais trop longtemps pour autant.

-Je dois juste vous avouer que... Je n'ai pas vraiment les moyens pour un hôpital ou même une clinique... Mais je connais un médecin peu loin d'ici qui ferra le nécessaire pour votre blessure. Enfin, si ça vous va.

Et encore, la demoiselle se retient de le tutoyer en proposant son alternative quelque peu bancale et peu réfléchie, simplement dans l'optique de sauver ce qui lui reste de porte-monnaie.

Son silence en disait long. Peut-être que tu n’aurais pas dû dire tout haut ce que tu pensais, mais tu avais juste besoin de savoir si tu étais vraiment une mauvaise personne. Tu as tué quelqu’un dans le passé, après tout! Normalement tu devrais avoir un air fou, puisqu’en plus, pour la touche finale, tu fais parti d’un groupe de terroristes.

^_Je... Je ne sais pas vraiment mais... En vous voyant comme ça, ce n'est pas l'impression que j'aurai, je pense.

Encore une fois, tu souris vaguement, rassuré de sa réponse hésitante. Tu avais encore un semblant de dignité et de raison, bien bien. Au moins, tu avais tes chances de récupérer un peu d’argent, avec ta tête de gamin attendrissant. Il te faut au moins ça pour espérer obtenir ce que tu souhaites. Tu ne voulais pas utiliser ta capacité, tu n’avais plus envie de faire du mal aux autres à cause de tes conneries, tu voulais juste te débrouiller seul, sans pour autant oublier que tu ne voulais pas l’être. Car tu savais bien que cette pauvre petite n’allait pas pouvoir t’aider, et en plus ça n’arrangera rien, tu seras toujours dans la rue après ça. Tu vas partir comme un voleur, et ne jamais vouloir la recroiser, tu aurais trop honte de lui reparler.

^_Je dois juste vous avouer que... Je n'ai pas vraiment les moyens pour un hôpital ou même une clinique... Mais je connais un médecin peu loin d'ici qui fera le nécessaire pour votre blessure. Enfin, si ça vous va.

« V-vraiment? » Alors elle allait vraiment t’aider— tu ouvrais grand ta bouche, ne sachant que dire, alors tu la refermas aussitôt, avant de rougir un peu. Tu effleures de nouveau ton épaule, touché par sa proposition. Tu ne pensais pas un jour avoir une attitude aussi enfantine, tu avais pourtant juré d’être un adulte pour avoir la décence d’affronter le regard de Hide. Là, tu avais les larmes aux yeux, parce que tu n’osais pas accepter et la mettre dans une situation difficile. Tu devais pourtant être honnête, ce serait certainement mieux.

^_S-si vous pouviez m’aider je… Je vous en serai vraiment reconnaissant…

Et enfin, tu te lèves, dévoilant enfin à quel point tu paraissais grand face à elle; cet écart tu ne l’avais pas prévu, et du coup, tu avais le vertige en méditant sur votre différence de taille. Tu paraissais direct, mais tu posas ta main la plus propre sur son épaule gauche, prêt à parler.

^_Je vous rembourserai, je le promets—

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Ses mots semblaient toucher le blond à un point qu'elle n'aurait pu imaginer. Il lui semblait presque apercevoir ses yeux comme miroitants sous l'effet de quelques larmes. Pour un peu, c'en était presque impressionnant. Avait-il vraiment besoin d'aide à ce point ? Mais alors, qu'est-ce que le jeune homme avait pu faire pour se retrouver dans cet état ? Les situations les plus sombres se présentaient déjà à l'esprit de la brunette, bien qu'elle tentait de les réfuter de son mieux. Tout cela ne la concernait pas vraiment après tout, même si elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse à propos du jeune homme.

- S-si vous pouviez m’aider je… Je vous en serai vraiment reconnaissant…

Misaki ne répond pas, n'en voyant pas vraiment l'utilité. C'est ce qu'elle propose depuis quelques minutes déjà, et une telle répétition ne serait pas nécessaire. Et enfin, le garçon se lève, et se révèle sans surprise plus grand que la brunette d'au moins vingt bons centimètres. La lycéenne aurait bien pu faire une de ses petites crises s'apparentant à de la jalousie, mais encore une fois, la situation l'en dissuade. De plus, l'inconnu ne semble pas tenir très bien sur ses deux jambes, et comme pris de vertige, il finit par s'appuyer sur elle en attrapant son épaule de sa main propre. Quelle mauvaise idée que de s'agripper à une silhouette aussi frêle que celle de Misaki, qui manque de chanceler avant de retrouver un semblant d'équilibre.

- Je vous rembourserai, je le promets—

La jeune fille marque une pause avant de lui répondre, cherchant les mots, cherchant un semblant de réponse qui paraîtrait correcte. Ce genre de situation peut amener des réponses tellement maladroites, autant prendre un instant pour y réfléchir.

- On pourra toujours reparler de ça plus tard, ce n'est pas une priorité...

Et elle fixe d'un regard presque inquiet le blond, un peu de sollicitude pour une personne dont elle ne connaît même pas le nom. C'est une situation bien étrange si on y réfléchit un peu, mais Misaki fait mine de ne pas le remarquer.

- Est-ce que vous pouvez marcher ? En y allant lentement bien-sûr...

^_On pourra toujours reparler de ça plus tard, ce n'est pas une priorité...

C’était pas tous les jours que tu croisais quelqu’un qui te dit que l’argent n’est pas la priorité. Tes parents étaient les premiers, en bons bourgeois, à dire que le fric, c’était important et qu’il fallait toujours savoir rembourser. Là, tu rencontrais une personne qui voulait vraiment t’aider, même sans te connaître. Honnêtement, tu hésitais à fuir comme un naze après qu’on t’ait soigné, vraiment. Mais en fait, tu hésitais vraiment vraiment, tu devrais être une personne exemplaire, une personne bien, comme avant quoi. Bah, tu avais du temps pour réfléchir à quoi faire ensuite.

^_Est-ce que vous pouvez marcher ? En y allant lentement bien-sûr...
^_O-oui! C’est juste que je suis resté assis assez longtemps.

Aaaah, les fourmis dans les jambes, tes ennemies! Tu tapais un peu tes pieds dans l’espoir que la vilaine sensation passe, mais au contraire ça ne te causais que des frissons –que tu as tendance à apprécier en les détestant, c’est trop bizarre. Un peu trop entreprenant, tu commençais à marcher en te concentrant uniquement sur le rythme de tes pas ; aussi, tu regardais le sol, peut-être que des personnes te connaissaient, car ils étaient présents quand Hide a voulu te blesser… Il y avait beaucoup de monde ce jour-là, pas si lointain pourtant. Et tu songeais: « est-ce que je suis vraiment en dépression, ou est-ce que j’ai pu vivre pire que ça? », car oui, tu arrivais à ne pas pleurer sans arrêt. Tu réalisais bien que tu ne le reverras jamais, mais tu n’arrivais pas à verser des larmes.
Non, non, tu ne devais pas partir dans tes pensées, car tu te connais, tu vas oublier de répondre à la brune dont tu ne connaissais pas le nom. Tu étais beaucoup trop embarrassé pour lui demander son prénom ou juste son nom, alors tu continuais à avancer, tentant maladroitement d’engager la conversation.

^_V-vous habitez loin? E-enfin, je… Non! Est-ce que l’endroit où on va n’est pas trop loin? Je voudrais pas vous faire perdre du temps…

Spoiler:

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Un pas, deux pas, ce n'est pas une tâche facile, mais en prenant le temps sans pour autant trop ralentir, l'étrange duo parvenait à se frayer un chemin dans les rues, s'attirant parfois les regards des passants. Misaki se surpris à espérer ne croiser aucun de ses voisins, pour éviter de voir rapidement ses joues s'empourprer d'un rouge bien vif synonyme de honte. Il fallait encore qu'elle pense à ce genre de chose durant ce périple en pleine ville, une sorte d'aventure inédite et qu'elle était presque sûre de ne pas revivre de sitôt.

- V-vous habitez loin? E-enfin, je… Non! Est-ce que l’endroit où on va n’est pas trop loin? Je voudrais pas vous faire perdre du temps…

Oh, le voilà qui finissait par se montrer curieux. Et peut être aussi un peu hésitant. Qui ne le serait pas après tout dans ce genre de situation ? Il ne faudrait pas non plus créer ce genre de malaise lorsque personne ne parle pendant un moment et qu'un silence pesant finit par s'installer sans montrer de signe de départ prochain. La brunette commence à esquisser un demi-sourire sur ses lèvres fines.

- Non, non, c'est tout proche, dans la rue à gauche au prochain tournant... Et puis je n'habite pas non plus spécialement loin non plus haha... Et ne vous inquiétez pas pour mon temps, j'en ai trop, de quoi ne plus savoir quoi en faire.

Mensonge, comme d'habitude. Elle manque de temps pour organiser ses idées et accumule bien souvent les retards. Parce que le temps passe trop rapidement pour elle, lui laissant simplement la désagréable sensation de louper quelque chose, d'oublier un détail important. Mais il n'y a rien qu'elle aurait pu oublier à l'instant présent, non ?...

Chassant son hésitation et quelques minutes à marcher plus tard, la lycéenne toujours accompagnée de l'inconnu à la tignasse blonde finit par arriver devant le cabinet du médecin en question, poussant la porte le plus silencieusement possible. Personne à l'intérieur, si ce n'est le médecin en question, un homme vers ses 55 ans qu'elle a l'habitude de venir consulter pour ses migraines à répétition. Rapidement, la jeune fille lui explique la situation du garçon, lui demande de l'aider en précisant qu'elle réglerait, et finit par soupirer de soulagement quand le docteur accepte sa requête en invitant l'autre dans son cabinet. Se tournant l'espace d'un instant vers le blond, Misaki semble légèrement rassurée.

- Je vais rester en salle d'attente le temps que tu finisses...

Ce n'est que quelques instants plus tard que la demoiselle se rend compte qu'elle a fini par tutoyer quelqu'un dont elle ne connaît même pas le nom par simple réflexe. Une situation embarrassante que voilà, et ses joues rapidement rougissent de gêne. Habituel.

Tu jetais un coup d’œil à la brune, pour vérifier si elle te suivait bien – enfin pour voir si elle allait te dépasser surtout. Certes, tu avais un peu l’angoisse que ce soit elle qui t’abandonne à ton sort, et tu étais pressé de soigner cette blessure pour de bon, ce qui balayerait tes inquiétudes.

^_Non, non, c'est tout proche, dans la rue à gauche au prochain tournant... Et puis je n'habite pas non plus spécialement loin non plus haha... Et ne vous inquiétez pas pour mon temps, j'en ai trop, de quoi ne plus savoir quoi en faire.
^_Ah, ça me rassure.

Te sachant pas trop comme un fardeau, tu souris de soulagement, encore. Alors tu retournes ton visage, le baissant encore pour éviter les regards ; tu cachais du mieux que tu pouvais aussi le sang sur ta veste, ce qui pouvait paraître très louche. Les passants allaient croire que tu étais un connard qui s’est battu et s’y est mal pris, à tous les coups. C’était pas ton boulot les bastons qui sont pourries et qui finissent mal, c’était celui des amis de ton frère.
Ta sauveuse poussa une porte, et tu te rendais compte que tu n’avais pas vu le temps passer. Oui, le cabinet n’était pas très loin, c’est vrai. Et il n’y avait personne dans la salle d’attente, quel soulagement– mais le vieil homme qui semblait être le médecin (parce que c’est bien connu, les vieux sont des médecins) te faisait peur, tu n’avais pas vu des personnes du troisième âge de si près depuis un petit moment. Évidemment, la brunette explique la situation, et tu te sentais très gêné à l’entendre dire que tu étais blessé, et surtout qu’il allait sûrement te demander comment tu étais parvenu à te faire ça. « Ça à l’air bon, tant mieux », puis elle se retourne vers toi :

^_Je vais rester en salle d'attente le temps que tu finisses...
^_Ah, euh… T-très bien!

Elle t’avait tutoyé, comme ça. Ça te choquait un peu sur le coup, et pour la énième fois, tu rougissais, avant de suivre bêtement le médecin.
La pièce assez blanche était impressionnante et oppressante, tu ne parlais que lorsque tu le devais. En voyant l’apparence de ta blessure, qui faisait artistique dans le dégueulasse, tu ne pouvais pas t’empêcher de faire un visage dégoûté, avec les petits cris en plus, histoire de donner l’impression que « oh je sais pas comment ça a pu m’arriver tiens! ». Puis vient le moment horrible de la désinfection, et tu hurlais sans grâce quand il approchait son coton rempli de substance démoniaque qui faisait souffrir. C’était pas trop grave apparemment, il fallait juste que tu te désinfecte une fois ou deux par jour, et si ça n’allait pas, il fallait aller à l’hôpital. La blessure avait commencé à se refermer, c’était soulageant. Il te mettait un bon bandage, et enfin tu pus ressortir, aussi gêné que tu étais entré. Tu fais un signe de la main timide à la tutoyeuse.

^_V-voilà, c’est fini…

Spoiler:

Re:Missed Call

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Et patiemment, gentiment, Misaki reste assise dans la salle d'attente, regardant son portable de temps en temps, envoyant quelques messages ici et là, Daichi, Kaede, comme d'habitude. De temps en temps, elle entendait ce qui semblait être un cri venant de la salle de consultation, et esquissait un demi-sourire amusé. Probablement, la lycéenne n'aurait pas du être amusée par si peu et rire du malheur d'un autre, mais c'était là une action tellement naturelle qu'elle n'aurait probablement pas pu s'en empêcher. Et enfin, le jeune homme dont elle ignorait toujours le nom finit par ressortir, gêné, ce qui n'était là pas très étonnant.

- V-voilà, c’est fini…

Misaki approuve d'un signe de tête avant de rapidement aller régler pour la consultation "en urgence", avant de nouveau aller rejoindre le blond, le porte-monnaie d'un coup beaucoup plus léger, le simple prix d'une bonne action.

- Euh, ça peut paraître indiscret, mais qu'est-ce que vous comptez faire maintenant ?...

Le tout en penchant légèrement la tête sur le côté. En y réfléchissant, c'était une question totalement indiscrète. Mais sur le coup, c'était une réponse qui s'était faite sur le coup, sans même y penser trop.

hrp:

Elle t'accorda à peine un regard, se dirigeant le médecin pour régler la consultation. Et tu te rendais vite compte du coup qu'elle ne devait pas être si riche que ça. C'est une gamine après tout, alors peut-être que tu lui retirais son argent de poche... Soutirer de l'argent à une plus jeune pour ton bien, alors que si tu n'avais simplement pas été stupide à rejoindre l'Akame Dan, rien ne serait arrivé. Rien ne serait arrivé.

^_Euh, ça peut paraître indiscret, mais qu'est-ce que vous comptez faire maintenant ?...

Elle te tire de tes pensées, et tu en sursautes presque. Ce que tu comptais faire, du coup? Rien. Retourner dans la rue, ou peut-être au Q.G de l'Akame Dan, si tu arrivais à supporter le regard des autres, qui doit être très agréable, surtout dans une période pareille.

^_A-Ah, eh bien...

Tu n'arrivais pas à dire une excuse correcte, rien ne venait. Tu n'allais pas non plus dire "Je vais retourner chez des terroristes tout pourris!". C'est pas une très très bonne idée.

^_Je vais retourner... Dans la rue? J'ai pas vraiment de logement, comme vous avez pu le voir, ahah.

Spoiler:

- A-Ah, eh bien...

Il semble hésiter pour un instant. Est-ce qu'elle avait par le plus grand des hasard, dit quelque chose qu'il ne fallait ou touché un point sensible ? Encore une maladresse à ajouter à son tableau.

- Je vais retourner... Dans la rue? J'ai pas vraiment de logement, comme vous avez pu le voir, ahah.

Elle prend un instant pour réfléchir après les paroles du blond. De visage, il ne semble pas forcément beaucoup plus vieux qu'elle, alors dormir dans la rue... C'était cruel, surtout qu'il devait avoir une famille quelque part non ? Il ne faut pas très longtemps pour que la brunette prenne une décision, après une longue expiration. Kaede et Daichi allait surement l'engueuler pour ça, mais tant pis, au moins aurait-elle accompli une bonne action.

- Juste pour une nuit... Je peux vous accueillir, si on demande un futon en plus à mon voisin. Rester dehors, sous la pluie avec une telle blessure, ça ne ferrait de bien à personne.

Bon, elle espérait juste que le voisin en question accepte, mais en sachant qu'un des enfants était récemment parti du cocon familial, elle ne se faisait pas trop de soucis à vrai dire. Et puis, être un peu prévenant n'a jamais fait de mal à personne, non ?

Même si tu espérais une réponse du style « oh viens, j’ai de la place chez moi! », tu ne pouvais tout de même pas crier victoire trop tôt. Elle est jeune, tu te le répétais encore une fois. Et elle n’a certainement pas fait la même connerie que toi, c’est-à-dire fuir le domicile familial dès que possible. Puis, elle avait pas l’air aussi ratée que toi, donc il n’y avait pas de raison pour que cela soit arrivé. Donc dans ce cas, qu’est-ce que sa famille dirait si un clochard venait squatter leur logement?

^_Juste pour une nuit... Je peux vous accueillir, si on demande un futon en plus à mon voisin. Rester dehors, sous la pluie avec une telle blessure, ça ne ferrait de bien à personne.

D’un coup, ton visage s’est illuminé à l’entente de sa réponse. Elle pouvait, même une nuit? C’était vraiment ton ange gardien— et voilà que tu allais presque pleurer devant la plus jeune, ce qui n’était pas très commode pour toi. Mais tu lui pris les mains sans te dire que ça pouvait sembler bizarre, et sans te soucier du fait que les tiennes étaient d’une saleté affligeante. Ça n'empêchait quand même pas de verser quelques larmes.

^_V-vraiment? Je vous suis vraiment, vraiment reconnaissant, vous savez…

Spoiler:

La réaction du blond fait encore sourire de plus belle la lycéenne. Bon, il devait sûrement se douter de sa proposition tant elle était prévisible, mais ce n'était pas vraiment quelque chose dont elle se serait plaint. Et quelques minutes plus tard, le drôle de duo se retrouve une nouvelle fois dehors, à partager un parapluie malgré que la pluie se soit un peu calmée entre temps. Elle n'habite pas trop loin, aussi en dix minutes, la distances est déjà couverte.

Son "immeuble" si on peut appeler ça ainsi, n'est pas vraiment accueillant à première vue, mais vu le loyer, Misaki n'a pas vraiment à se plaindre. Se postant devant sa porte d'entrée, l'inconnu peu loin, elle cherche ses clés un instant avant de se souvenir qu'elle devait demander au voisin un futon supplémentaire. Et après un court passage chez le voisin en question, la voilà avec l'objet en question, un sourire satisfait aux lèvres, enfin prête à accueillir le jeune homme.

Bon, son appartement est petit et difficile de passer à côté du paquet de chips qui traîne par terre, mais au moins la jeune fille a pensé à accrocher convenablement son uniforme. De nouveau, elle adresse un sourire au blond.

- Ce n'est pas très grand, désolée... Si tu as besoin d'utiliser la salle de bain, n'hésite pas.

Oui, parce qu'il était quand même encore mouillé, et qu'une douche chaude dans ces cas là, c'est toujours appréciable.

Tu n’avais pas eu à attendre longtemps, ou entendre des « mais non c’est rien », vous étiez déjà partis en direction de là où la brune habitait. Elle ne mentait pas, elle ne vivait pas vraiment loin du cabinet du vieux médecin. Et le temps était passé encore plus vite en jouant au jeu du « à quel immeuble va-t-on s’arrêter? ». Et c’était devant un immeuble pas très moderne et entretenu qu’elle s’est dirigée, ce qui te pinçait encore plus le cœur. Tu lui avais certainement fait gâcher de l’argent pour ta blessure de rien du tout – puisque, la preuve, elle se refermait seule.
Par miracle, elle avait aussi réussi à obtenir le futon du voisin dont elle parlait. Le plus drôle c’était qu’elle était plus satisfaite que toi, limite. Et enfin, tu pus entrer dans le minuscule appartement qui était, il faut le dire, en bordel. Bon pas autant que le sol du Q.G de l’Akame Dan, mais il y avait des paquets de bouffe sur le sol. « Oh putain mais… C’est pas l’uniforme du lycée?? », tu étais choqué de trouver l’uniforme du lycée dans cette pièce, là! Elle n’était pas si jeune que ça… Encore une raison de ne pas se fier aux apparences (ce qui est très drôle car ça s’applique à toi aussi).

^_Ce n'est pas très grand, désolée... Si tu as besoin d'utiliser la salle de bain, n'hésite pas.
^_Ah, euh, merci beaucoup! Je dois pas sentir très bon, oui, ahah…

Tu souris, toujours aussi perturbé de voir qu’elle était plus âgée que dans tes estimations. Alors tu cherches vite une porte qui pourrait être celle de la salle de bain et tu entres, avant de fermer presque violemment la porte. Et en silence, tu pus profiter d’une bonne douche. Ça devait faire une éternité que tu n’avais pas pu en prendre une, genre avec de l’intimité, puisque tu allais toujours aux bains publiques.
« M-merde j’ai pas mon sac avec des fringues de rechange, et ceux que je portais sont trempés… »
Tu ouvres très, très légèrement la porte pour interpeler la propriétaire de l’appartement.

^_Eh, euh… Euh, j’ai pas de vêtements de rechange… D-désolé.

Spoiler:

Le jeune homme avait rapidement accepté sa proposition, même si ça n'avait pas grand-chose d'étonnant en soi. Il avait l'air tout content d'ailleurs, une bonne chose en soi. Comme quoi, il suffit de pas énormément pour faire sourire quelqu'un. Et du coup, Misaki adossée à un des murs de l'appartement attend patiemment en jouant sur son portable à un des nombreux jeux qu'elle a pu installer. Surtout Merc Storia en ce moment, à cause de ce personnage ultra-rare qu'elle veut à tout prix.

Et puis d'un coup, la voilà qui relève le nez, prise par une illumination soudaine. Parce que la lycéenne, elle est pratiquement sûre que l'inconnu n'a pas de vêtements de rechange. Mais genre vraiment, il n'avait pas l'air de trimballer des t-shirts et slips propres sous sa veste, ou alors, ce serait carrément bizarre. Ni une, ni deux, elle quitte discrètement son appartement pour aller de nouveau demander un petit service au voisin, ou la voisine plutôt. Un peu comme une deuxième maman qui la dépanne assez souvent en cas de besoin. Mais vraiment, Misaki remercie le destin du départ du plus âgé de la fratrie à qui elle a ainsi récupéré un change respirant la simplicité. Et aussi discrètement, la demoiselle retourne chez elle en constatant que le blond n'est pas sorti de la douche. Déposant les vêtements derrière la porte de la salle de bain, d'une démarche un peu étrange, la brunette rejoint son coin préféré une nouvelle fois. Jusqu'à ce que la porte de la salle de bain s'ouvre assez timidement.

- Eh, euh… Euh, j’ai pas de vêtements de rechange… D-désolé.

Et là, Misaki lui répond d'un air presque trop fier.

- Je m'en doutais un peu en fait, du coup j'ai demandé un change à côté héhé... Normalement ça devrait être à peu près la bonne taille, peut-être même un peu trop grand.

Tellement prévoyante la Misaki. D'ailleurs, peut-être qu'elle devrait lui demander son nom à l'inconnu, juste pour éviter de le désigner comme "l'autre" dans sa tête, ce genre de choses.

hrp:

La voix de ta sauveuse parvint jusqu’à tes oreilles, et tu avais pu déceler un peu de fierté dans ce qu’elle disait:

^_Je m'en doutais un peu en fait, du coup j'ai demandé un change à côté héhé... Normalement ça devrait être à peu près la bonne taille, peut-être même un peu trop grand.
^_Aaaaah, merci! Merci, merci!

Tu ouvrais un peu plus la porte en évitant de laisser voir à la plus jeune quoi que ce soit, parce que tu es pudique mine de rien, surtout quand c’est une fille. Sans difficulté, tu réussis à attraper les vêtements, et tu refermais le seuil de l'intimité nommé porte pour les enfiler. Un simple pull, un banal pantalon, un peu grands, certes, mais au moins c’était confortable à souhait. Quitter ton éternel ami le hoodie violet te faisait un peu mal, mais tu lui promettais de le remettre bientôt, une fois lavé.
Enfin, tu sortais de la salle de bain pleine de buée, les cheveux trempés de manière très stylée, ta barrette fétiche dans la main et tes vêtements sales sous le bras, et tu t’assis en tailleur en posant précautionneusement tes habits, en face de la brune. Il te revint à l’esprit que dire qui étais semblait important, histoire qu’elle ne se dise pas qu’elle ait ramené un type louche. Tu étais louche en vrai certes, mais elle ne devait pas connaître de « Takano Shimahiga », surtout avec l’étiquette « Akame Dan » accrochée à ton nom.

^_C-ça m’a échappé mais euh… Je m’appelle Takano. Shimahiga Takano!

Voilà enfin le blond qui sort de la salle de bain, beaucoup plus présentable qu'avant. C'est déjà une bonne chose de faite, pense la brunette. Rapidement, l'inconnu vient à s'asseoir en face d'elle, et tout aussi vite, Misaki range son portable. Il serait bête que le jeune homme la voit rager sur un jeu à cause d'un certain manque de chance un peu trop récurrent. Mais bon, on ne se refait pas.

- C-ça m’a échappé mais euh… Je m’appelle Takano. Shimahiga Takano !

Pour un peu, elle aurait pu croire qu'il a deviné sa pensée en disant cela, et un sourire se dessine sur son visage juvénile. Shimahiga Takano, une identité qu'elle note dans un coin de sa tête, un nom pour désigner le blond, enfin.

- Oh, ça m'épargne la peine de demander du coup... Je suis Misaki... Enfin Hinata Misaki si on veut que ce soit un peu plus sérieux. Troisième année dans le lycée du coin, et professionnelle du séchage de cours, héhé ~

La voilà qui tentait d'avoir l'air amical, de mettre plus à l'aise l'autre, adoptant aussi un ton respirant davantage la sympathie. Et aussi pour qu'il ne la prenne pas pour plus jeune, comme beaucoup ont déjà pu le faire.

^_Oh, ça m'épargne la peine de demander du coup... Je suis Misaki... Enfin Hinata Misaki si on veut que ce soit un peu plus sérieux. Troisième année dans le lycée du coin, et professionnelle du séchage de cours, héhé ~

Alors c’était Misaki, son nom? Misaki l’Ange, ça sonne assez bien, non? Mais enfin tu pouvais mettre un nom sur cette personne, en dehors de « la naine ». Mais la désigner ainsi, tu pensais bien que ça ne devait pas trop plaire, et tu finirais sur le palier si tu avais le malheur de prononcer ce mot.
Aussi, elle t’informa bien qu’elle était en troisième année de lycée, ce qui t’impressionnait encore plus, Misaki n’était vraiment pas aussi jeune qu’on pourrait le penser. Et toi, tu allais dire quoi? Pas la vérité, bien évidemment. Et dire que tu viens de perdre un membre de ta famille? T’as l’air plus joyeux qu’on pourrait le croire, donc tu n’aurais pas l’air crédible.

^_Ah oui? J’ai arrêté mes études… Je pense que c’était pas le meilleur choix!

Tu riais, gêné par la situation. Oui, tu avais décidé par la suite de vivre chez Hide, et tu avais passé tes journées avec sa bande. Tu repris ton souffle, et plus calmement et avec un peu de regret, tu dis:

^_Au lieu de devenir quelqu’un de bien, je me suis retrouvé sans abri, à traîner dans les rues. Donc, surtout ne fais pas comme moi, Misaki!

- Ah oui? J’ai arrêté mes études… Je pense que c’était pas le meilleur choix! Au lieu de devenir quelqu’un de bien, je me suis retrouvé sans abri, à traîner dans les rues. Donc, surtout ne fais pas comme moi, Misaki!

Et voilà le blond qui ajoute à cela un rire léger, sûrement pour dédramatiser ses propos. La brunette ne peut s'empêcher de se sentir attristée pour lui un instant, ce qu'elle affiche sans s'en rendre compte. De la pitié ? Peut-être, peut-être pas, la lycéenne n'est pas vraiment sûre. Et avec un sourire et cette expression gentille et douce qu'on lui découvre parfois, elle reprend la parole à son tour.

- Tu avais probablement tes raisons, et puis chacun suit son propre chemin... Devenir quelqu'un de bien, ça reste une option parmi tant d'autres... Je ne pense pas que ce soit plus important que devenir celui qu'on désire.

Et puis avec un petit rire gêné, elle reprend de plus belle.

- Et puis je ne peux pas vraiment en parler, vu que j'ai un peu fui d'une certaine façon de chez mes parents après la perte d'un proche... Pas franchement la meilleure solution, n'est-ce pas ?

Pour oublier oui, elle a quitté cette petite ville. Mais oublier quoi ? Question sans réponse, ne faisant naître que plus d'interrogations. Et d'une soudaine prise de conscience, Misaki penche la tête sur le côté, affichant un visage bien enfantin.

- Au fait, est-ce que je peux te tutoyer ? Je me plante déjà depuis tout à l'heure, désolée héhé...

Elle souriait gentiment, te donnant l’impression qu’elle compatissait un peu, ou qu’elle avait pitié de ce que tu venais de dire. L’avoir dit de cette manière n’était pas malin, tu le reconnais.

^_Tu avais probablement tes raisons, et puis chacun suit son propre chemin... Devenir quelqu'un de bien, ça reste une option parmi tant d'autres... Je ne pense pas que ce soit plus important que devenir celui qu'on désire.

« Celui qu’on désire? », bah, même si tu désirais devenir une personne comme tu le souhaitais vraiment, c’était trop compliqué, parce que physiquement tu n’en étais pas capable sauf en utilisant tes yeux rouges. Néanmoins, ce que Misaki disait te faisait sourire, c’était mignon de le dire.

^_Et puis je ne peux pas vraiment en parler, vu que j'ai un peu fui d'une certaine façon de chez mes parents après la perte d'un proche... Pas franchement la meilleure solution, n'est-ce pas ?
^_Je te comprends, j’ai fui ma seule famille après un accident.

Accident n’était pas le mot le plus approprié pour parler de ce qu’il s’était vraiment passé, mais tu tentais de dire avec un peu de subtilité qu’il t'étais arrivé la même chose. La plus jeune t’intriguait quand même, avec son histoire. Tu voulais en savoir plus, sauf que tu ne la connaissais pas assez pour pouvoir lui demander.

^_Au fait, est-ce que je peux te tutoyer ? Je me plante déjà depuis tout à l'heure, désolée héhé...
^_B-bien sûr, après tout je t’ai tutoyé d’un coup aussi. Désolé c’est pas très poli!

Tu avais l’habitude de tutoyer tout le monde à l’Akame Dan parce que le respect n’existe pas, et après tous ces efforts, tu avais fini par reprendre cette terrible manie de manque de politesse. Mais peu importe, tu repris vite le sujet initial.

^_Sinon… Depuis que tu es ici, ça te va? Je veux dire, tu vas mieux?

Une réponse positive de Takano, et déjà la brunette soupire de soulagement. Comme ça, ça n'a l'air de rien, mais vouvoyer quelqu'un ça reste compliqué quand on tutoie un peu tout le monde. Plus besoin de réfléchir avant de parler maintenant.

- Sinon… Depuis que tu es ici, ça te va? Je veux dire, tu vas mieux ?

C'était peut-être un peu indiscret, mais qu'importe, la lycéenne aime tellement étaler son ego en parlant de sa personne. Oui, elle est comme ça Misaki, même après avoir appris de ses rencontres. Malgré l'air pensif présent sur son visage, la brunette revêt un sourire.

- Hmmm... Difficile à dire. Plus de parents sur le dos pour te répéter encore et toujours les mêmes choses, sûr que c'est cool mais... On peut dire que ça m'arrive de me sentir un peu seule, ce genre de chose ? Wow ça sonne trop emo en fait.

Et la voilà qui rit à ses propres remarques avant de reprendre rapidement en fermant légèrement les yeux.

- Mais bon, de cette façon, j'ai évolué aussi, et puis j'ai fait des rencontres, j'en ai appris un peu plus sur moi, tout ça... Mais du coup, je te retourne la question pour que ce soit équitable, genre, toi aussi ça te vas mieux comme ça ?

Bon, un instant de curiosité, et peut-être qu'après il faudra penser à se remplir un peu la panse. Evidemment, Misaki évitera de lui dire qu'à part les pâtes et le curry (bon et deux trois gâteaux), elle cuisine comme une naze. Evidemment.

Elle pensait, mais elle souriait. Maintenant que tu y réfléchissais, cette question était sortie naturellement, sans vraiment songer à si c’était délicat de demander.

^_Hmmm... Difficile à dire. Plus de parents sur le dos pour te répéter encore et toujours les mêmes choses, sûr que c'est cool mais... On peut dire que ça m'arrive de me sentir un peu seule, ce genre de chose ? Wow ça sonne trop emo en fait.

Le terme « emo » te fis instantanément rire, et Misaki avait dû penser la même chose, alors vous deviez avoir l’air intelligents à rire sur un mot. Mais tu comprenais encore ce qu’elle ressentait. Toi aussi tu avais décidé d’être seul, et tu n’avais pas remarqué que c’était triste, la solitude.

^_Mais bon, de cette façon, j'ai évolué aussi, et puis j'ai fait des rencontres, j'en ai appris un peu plus sur moi, tout ça... Mais du coup, je te retourne la question pour que ce soit équitable, genre, toi aussi ça te vas mieux comme ça ?

Ah, tu l’enviais vraiment, en fait. Elle avait des amis, et pas des partenaires de crime, ou juste des personnes que l’on peut considérer comme des connaissances juste parce que vous vous êtes tapés la gueule une fois. L’Akame Dan donnait vraiment cette impression parfois. Et du coup, tu n’aimais pas spécialement l’ambiance, car même si tu savais te battre, honnêtement, tu ne savais pas te défendre autrement que physiquement.
Alors non, ça ne t’allais pas mieux, et surtout qu’à cause de tout ça, maintenant tu n’as vraiment aucun soutien. Ça te faisait soupirer, et tu passais du rire à un sourire plus amer.

^_Je sais pas, je pense pas. C’est en partie à cause de tout ça que je me suis blessé, tu vois… Enfin, je ne te remercierai jamais assez pour m’avoir aidé, vraiment.

Du coup, tu tentais d’avoir l’air plus content, sans réellement voir si tu arrivais à faire comme si tout allait bien.

Spoiler:

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