• à la poursuite d'une fée • pv. Maeda Izumi

Ah, l'air –pas tout à fait– frais de la ville de Mekakucity... On sentait l'automne arriver, mais il ne faisait pas très froid pour autant. Je respirais profondément, marchant dans les rues du centre-ville d'un pas décidé. Regard froid, observant fixement le sol devant moi, et mains tenant fermement mon sac, je tentais de trouver une supérette ne m'éloignant pas beaucoup de chez moi, suivant les indications de la dame s'occupant de moi, "ma deuxième mère" comme le disent certains. Je frissonnai en remarquant l'heure qu'il est et resserrai mon sweater beige par réflexe. Elle n'allait pas tarder à m'envoyer des messages et de me téléphoner en hystérie si jamais je ne revenais pas dans une trentaine de minutes. Ce n'était pourtant pas si dangereux que ça de se balader dans la foule pendant la journée ; les assassins ne préféraient-ils pas frapper les nuits et soirs noirs ? Enfin bon, ce n'était pas le moment approprié pour me perdre dans les réflexions de nulle utilité comme celle-ci.

Ça faisait déjà un moment que je me suis retrouvée dans cette ville et pourtant je ne la connaissais toujours pas beaucoup. Par cœur je n'ai retenu que le trajet maison-lycée le plus court possible et les noms des voisins auxquels j'étais censée accorder un comportement de plus agréables. Je n'avais pas le temps pour sortir visiter les avenues, boulevards, ruelles et places sans de véritable but précis ; en temps libre je travaillais. J'avançais plus loin dans mes manuels, je refaisais aussi les exercices précédents ou alors, je lisais. Des auteurs japonais comme étrangers, préférant la philosophie aux poèmes et les drames aux comédies. Le savoir est une chose importante au sein de la famille Takanashi ; je me ferai remarquer à coup sûr par mon père si je me trouve première au classement national des examens de fin d'année. C'était certainement ma dernière chance, un dernier espoir je n'avais donc pas de temps à perdre. Il en était de même pour aujourd'hui, je ne pouvais pas me permettre des longs tours du quartier. Si je ne retrouve pas le magasin d'ici cinq minutes, je rentrerai les mains vides.

Après quelques minutes passées à errer dans les ruelles, je levai ma tête en apercevant un néon bien visible d'un coin d'œil. « Coiffeur masculin » pouvait-on lire. Je voulais rebaisser mon regard, mais j’aperçus une silhouette assez différente du reste de la foule. C'était une jolie femme aux longs cheveux bruns flottant dans l'air quand elle marchait. Elle avait une jupe rouge allant avec un haut qui me rappela immédiatement les "gardiennes des sanctuaires". D'ailleurs, avec son visage qui, de loin, paraissait si calme et ses mouvements gracieux elle ressemblait parfaitement aux descriptions des mikos que j'ai lues jusqu'ici. Parmi toutes ces personnes inconnues, elle semblait briller d'une lumière intense qui m'invitait à lui parler. On ne voit pas souvent une personne habillée de cette façon parcourir les rues... Je m'arrêtai sur place en l'observant partir, émue. Ce n'est que trois secondes après que j'ai repris conscience de ce que j'étais entrain de faire ou, dans ce cas, ne pas faire. Je vis un sac plastique pendouiller de sa main - venait-elle de sortir d'un magasin ? Est-elle ma sauveuse ? Il ne me suffit plus qu'aller à l'opposé de cette fée déguisée en miko pour arriver à destination ! Mais mes pieds me conduisirent d'un pas vif vers cette même femme que je ne pouvais arrêter d'admirer. Je n'avais jamais vu une personne pareille, mes yeux brilleraient si je perdais le contrôle de la mimique de mon visage.

Elle était encore loin, je me mis à courir, contre ma volonté. On sortait peu à peu des rues pleines pour se retrouver sous des grands arbres constituant un parc. C'est là qu'elle s'arrêta ce qui m'a permis de voir une sorte de... fragment d’armure sur son torse. À quoi ça lui servait ? Elle pratiquait sûrement un sport qui le nécessitait, je ne vois pas d'autre solution ! Je restais derrière elle, la fixant, l'admiration cachée par le neutre... Sur le moment, j'oubliais qu'un regard pareil pourrait l'effrayer ou la mettre mal à l'aise.

Hors RPG:

Regardant, écoutant, réfléchissant sur un principe, une idée, un concept ou n'importe quoi, prenant en note les dire du fonctionnaire faisant office de professeur, tentant de comprendre les rouages de l'apprentissage, Izumi passe ainsi ses journées à l'université. C'est une façon ennuyeuse de faire passer le temps, une façon qui ne convient qu'à quelqu'un des plus ternes, quelqu'un dans la catégorie des gens bien peu intéressant. Izumi se fiche bien d'être intéressante ou le contraire quand elle marche ici et là, n'écoutant déjà plus depuis longtemps les dires péjoratif d'une certaine personne ou d'une autre, se contentant de prendre en note le fonctionnement de la vie simplifié pour des étudiants immatures. Penser comme cela est d'une certaine façon, d'une grande arrogance et une preuve d'un ego bien présent. Sauf qu'Izumi n'a ni l'arrogance ni l'ego, juste de la naïveté, et se résume par une personne ennuyeuse et impossible à blesser par les mots. Une routine comme une autre. La brune se plie aux règles dictées, se contente de faire ce que son coeur et son esprit lui souffle comme étant juste, sans réel écart du droit chemin. Triste quotidien que voilà, ne pouvant se vanter ainsi que de son côté terne.

Quand la fin des cours est annoncée par un signal sonore destiné à être audible de tous, la jeune fille fait comme tous le monde, rassemble ses affaires soigneusement plus que dans la précipitation, et en raison de l'heure, rentre simplement chez elle, comme toujours, comme tous les soirs, routine, en faisant néanmoins attention à ne pas abîmer son pseudo-kimono, précieux à ses yeux. Ainsi fonctionne Izumi, désormais avançant dans les rues de Mekakucity, sourire aux lèvres, cette même aura bienveillante que d'habitude.

Mais bientôt le tonnerre gronde malgré le ciel découvert, façon comme une autre de parler de l'estomac d'Izumi se manifestant un peu trop, comme à son habitude. C'est qu'il est habitué à être plus que bien rempli. Aussi, la jeune fille s'oblige un arrêt dans une supérette croisée par la force du hasard. Une devanture blanche aux lignes vertes ici et là, enseigne d'une chaîne, Izumi fait attention aux détails, aime observer avec attention. C'est un arrêt rapide pour ressortir un sac à la main rempli de choses à grignoter variées que la brune entame sans vraiment se poser la moindre question, goinfre.

Mais Izumi ne se presse pas pour rentrer pour autant, sachant que les parents rentrent tard et que sa sœur n'est pas du genre à dîner tôt. C'est bien la jeune fille grignotant à l'instant présent qui pense déjà au prochain repas, gourmandise poussée à l'extrême que voilà paraître. Il n'y a que peu de choses auxquelles penser pour la brune : nourriture, famille, étude, sourire. Cycle, routine, mouvement de répétition, encore et encore, jusqu'au dernier souffle, dernier regard sur le monde terne et corrompu.

Aussi, Izumi s'avance dans un parc pour se poser et savourer comme il se doit la nourriture acquise plus tôt, celui dans lequel elle s'arrête souvent, celui qu'elle aime et connaît bien. Parce qu'Izumi suit une certaine routine établit par un sentiment qu'elle ne cherche pas même à comprendre. Se dirigeant vers les arbres, les cheveux se soulevant dans son dos au rythme de sa marche, la brune fait preuve de bonne humeur chantonnant d'un air joyeux. Une chose qui lui arrive rarement de chantonner de la sorte sans être pour autant un fait des plus exceptionnels.

Izumi face à un arbre, se retourne dans le but de s'asseoir dans la plus grande des simplicité, et c'est là qu'elle la voit, elle, une autre personne. Des couettes, sweater, sac, en apparence sûrement une lycéenne, n'ayant pas vraiment la tête à être collégienne ou étudiante universitaire. Et puis elle la regarde elle, Izumi, la brune en tenue rappelant les miko, se démarquant facilement dans les foules de la normalité. Comme pour prouver que la supposée lycéenne la regarde bien elle, la brune tourne la tête à droite, à gauche, légèrement encombrée par ses cheveux au passage avant de regarder de nouveau l'inconnu.

-Excusez-moi... Je peux vous aider de quelque façon que ce soit ?

Sa voix bien que mature et sérieuse laisse passer une certaine surprise. C'est qu'Izumi ne s'attendait pas vraiment à croiser quelqu'un de la sorte, rencontre fortuite.

Tu la fixais toujours avec tes yeux bruns, entourée de ton aura désagréable. Tes couettes dansaient au rythme imposé par le leger vent présent à l'entrée du parc. Les rares passants t'ignoraient – ou faisaient semblant – et tu en faisais de même, trop concentrée sur les mouvements de la fée. De la jeune fille, je veux dire. Elle s'apprêtait justement à s'asseoir sur le banc en bois – peint il y a plus de cinq ans, a en juger par l'état de l'objet – mais elle s'arrêta dans ses occupations en t'apercevant. Toi, tenant toujours fermement ton sac sur l'épaule de ton bras droit. La fille que tu observais sans arrêt tourna sa tête, comme pour deviner qui est-ce que tu regardais. Ses cheveux se balançaient dans le sens contraire de sa tête à chaque mouvement pour enfin se calmer et se faire juste bercer par le doux vent.

- Excusez-moi... Je peux vous aider de quelque façon que ce soit ? – la fée parla.

Tu serras ton poing droit sur la brellette de ton sac – tu t'attendais à une voix belle et féerique, mais cela sortait déjà d'un conte de fées, c'était plus que ça. Son langage plus que poli, sa voix mélodieuse et mature et son ton surpris et doux te calmait, t'accueillait, t'invitait à parler. Cette inconnue inspirait confiance plus que quiconque. Le seul problème que tu avais, c'était le manque de mots ou raisons. Tu ne savais pas quoi dire, comment tout expliquer et tu te sentais très gênée à présent. Qu'une aura magique t'attire si facilement...

Jusqu'à présent, tu ne croyais pas vraiment aux fées et à la magie. Sauf peut-être en enfance, une époque très lointaine, de ton point de vue. Mais maintenant, c'était différant, tu étais prête d'y croire, cette jeune femme devait être une descendante de ces êtres magiques ! Tu baissais ton regard sur les pointes de tes chaussures, formant des phrases dans ta tête, pour ne pas devoir y réfléchir plus tard. Ensuite, tu t'approchas de la jeune fille d'un pas imitant la confiance en soi – que tu n'avais pas vraiment à l'instant. Tu t'arrêtas devant elle et inspiras un bon coup.

- Excusez moi, je ne voulais pas être malpolie. Je me dirigeais vers le magasin quand je vous ai vue dans la rue et je... Enfin, je veux dire, quelque chose m'a imposé de vous suivre... J-Je peux paraître bête, mais... – tu t'arrêtas pour respirer, la regardant à présent dans les yeux. – Vous n'êtes pas une fée ?

Tu étais toute rouge, tu savais que tu avais l'air d'une gamine mais tu devais le savoir. Elle ne t'en voudra pas, n'est-ce pas ? Après tout, ce n'est pas mauvais, c'est plutôt un compliment ! Tu te sentais idiote à croire tout cela, mais tu n'y pouvais rien, tu ne pouvais pas simplement te persuader qu'elle n'en est pas une. Alors, tu fus même un peu fière d'avoir eu le courage d'en parler. Même si l’embarras gagnait...

L'autre s'approche comme avec une certaine confiance en elle, ou alors est-ce simplement de la gêne dissimulée en autre chose qui se veut mélioratif. Izumi ne pourrait le savoir juste en observant, car en ne sachant même pas quelle sont les sentiments qui traversent son petit coeur, comment pourrait-elle savoir ce qu'une autre peut penser ou ressentir ? Ce serait s'aventurer sur un dangereux chemin ou même la prudence ne pourrait la sauver. Vivre en société est une bien dure épreuve, apprenant aussi une partie de la nature de l'homme souvent malveillant dans cette jungle urbaine dense.

- Excusez moi, je ne voulais pas être malpolie. Je me dirigeais vers le magasin quand je vous ai vue dans la rue et je... Enfin, je veux dire, quelque chose m'a imposé de vous suivre... J-Je peux paraître bête, mais... Vous n'êtes pas une fée ?

La jeune fille aux couettes s'était arrêté en cours de phrase pour reprendre sa respiration et la fixer plus encore, comme pour prouver à quelque personne son courage pour parler à une parfaite inconnue. La brune trouva en cette acte une certaine noblesse, malgré les joues désormais rouges de l'inconnue se tenant face à elle. Abandonnant l'encas à moitié entammé, la demoiselle pencha légèrement la tête sur le côté, et affichant par la même un sourire des plus chaleureux, comme elle sait si bien le faire. L'aînée des Maede laisse échapper un petit rire amusé, mais loin d'être moqueur ou méchant.

-C'est bien la première fois que quelqu'un me fait une telle remarque. Je m'excuse aussi de vous décevoir mais il se trouve que je suis humaine à 100 %.

La jeune fille s'arrête pour se remettre droite, dans une posture caractéristique des gens issus de bonne famille, les jambes repliées, et de nouveau ou plutôt à son tour fixe l'autre, sans l'analyser ni la juger, juste pour soutenir son regard et montrer par là une forme de respect.

-Et il n'y a là aucune raison de vous excuser, vous ne m'avez en rien offensée. Et puis rien en votre attitude ne pourrait vous qualifier de "bête". Laissez moi néanmoins vous remercier pour votre compliment, il est rare que quelqu'un m'adresse de telles remarques. C'en serait pour un peu gênant, je ne mérite pas tant.

Comme pour appuyer ses dires, Izumi incline la tête vers l'avant, exprimant ainsi sa gratitude comme ses parents lui ont enseigné à le faire des années auparavant. Et puis, la brune aime bien l'inconnu d'une certaine façon, pour une raison au fond simpliste. Elle ne fait que lui rappeler sa jumelle quelques années plus tôt, avant qu'elle se coupe totalement du monde. Nouveau sourire de l'éloquente étudiante et vêtements traditionnels.

HRP:

La fée pencha sa tête et ria, visiblement amusée. Son rire était un rire divin, un rire qui te réchauffait le coeur. Il était impossible qu'elle soit totalement humaine, impossible. Ce sourire et cette voix n'étaient que trop magnifiques. Elle devait être une créature magique ou une déesse dans au moins 0.000000000000000001%. Tu en étais persuadée au point de t'éloigner complètement de la réalité, et ce n'est que sa réponse qui te 'réveilla'.

- C'est bien la première fois que quelqu'un me fait une telle remarque. Je m'excuse aussi de vous décevoir mais il se trouve que je suis humaine à 100 %.

Elle se mit droite dans une position qui t'était familière. Tu voyais ta mère être assise ainsi, tout comme des personnes qui t'étaient inconnues qui venaient chez vous. Sa façon de parler te rappelait celle de ton père, mais sur un ton bien plus bienveillant, un ton qu'on avait envie d'entendre sans cesse. Elle te fixait, certainement sans raison – tu pouvais déjà définir que même si elle n'était qu'une humaine, elle n'en était pas autant une simple. Sûrement issue d'une bonne famille, sans doute une héritière. Tout ce qu'elle te montrait ne faisait qu'en témoigner et tes pensées se feront bientôt confirmer par sa façon de parler lors d'un dialogue plus long.

- Et il n'y a là aucune raison de vous excuser, vous ne m'avez en rien offensée. Et puis rien en votre attitude ne pourrait vous qualifier de "bête". Laissez moi néanmoins vous remercier pour votre compliment, il est rare que quelqu'un m'adresse de telles remarques. C'en serait pour un peu gênant, je ne mérite pas tant.

Elle inclina sa tête et sourit de nouveau pendant que toi, tu devais te retenir de sauter de joie. Toi qui pensait ne jamais rencontrer quelqu'un à ton niveau, tu te fis bien surprendre. Même si tu était toujours aussi embarrassée par tes propres dires, tu n'en fus pas moins fière d'avoir pu lui parler et connaître ainsi une personne très intéressante. Tu voulais la connaître mieux, lui parler plus. Peut-être qu'elle te comprendra même ? Ce serait si parfait, comme dans un rêve – ne serait-ce pas la première personne à qui tu pourrais parler le plus sincèrement possible, juste après ta tuteur ?

- Ah, mais, rassurez-vous, vous le méritez plus que quiconque. Vous êtes la personne la plus splendide dans cette ville, vous avez ma parole.

Dis-tu, d'une voix sûre de toi, tout en la regardant. Ton visage, bien que joyeux, était sérieux, comme à ton habitude. Tu ne voulais pas gaspiller le temps de la – visiblement – plus âgée, mais en même temps, tu ne pouvais pas t'empêcher de rester dans ce parc et lui parler, ou seulement la fixer, quitte à devoir la suivre partout ou paraître collante.

HRP:

- Ah, mais, rassurez-vous, vous le méritez plus que quiconque. Vous êtes la personne la plus splendide dans cette ville, vous avez ma parole.

Sûre d'elle semble la plus jeune, du moins en apparence, une impression qui amuse intérieurement Izumi, sans vrai raison, juste comme ça, avant de tourner la page pour un autre sentiment, comme toujours, comme quand on tourne avec avidité les pages d'un roman. Aussi, un air étonné se peint sur la figure de la brune pour un instant. Le fait qu'elle ne pense pas mériter d'éloges sur son apparence -ou même son caractère ennuyeux- n'est là que la pure vérité, un certain embarras prend racine dans son cœur face à de telles remarques mais rien qui ne pourrait être traduit par son visage aux traits fins. Cacher ce qu'elle pense vraiment, c'est là la spécialité d'Izumi, et même si c'est là un fait des plus accidentel, la jeune fille ne saurait s'en vanter, dépréciant le faux de ses actions et même de ses pensées. Il n'y a que face à Kagome que la brune ne peut cacher ce que son cœur devenu terne lui souffle doucement à l'oreille, douce et mélancolique mélodie. Nouveau sourire pour l'inconnue, seule chose que puisse vraiment offrir la demoiselle en l'instant présent, ne pensant pas une seconde à partager son encas, âme de goinfre pure.

- Eh bien merci dans ce cas.

Sourire de nouveau, et la brune se plonge pour un instant dans une courte réflexion. Il faut bien qu'elle lui retourne un compliment, ce ne serait là que la politesse. Que quelqu'un s'arrête pour la complimenter, même si aux yeux des plus méfiants pourrait paraître une action digne de tromperies futures, c'est pour Izumi quelque chose de simplement agréable, quand bien même elle ne pourrait l'avouer ni le dire à haute voix, par soucis d'image et de modestie.

- Alors disons que vous êtes une des personnes les plus mignonnes que j'ai pu rencontrer dans cette ville... Disons à la façon d'une petite sœur ?

C'est une idée venue comme ça, mais sincère. L'étudiante trouve la jeune fille à couettes charmante, et pour une raison inconnue à sa conscience, l'identifie quelque peu à son soi passé, à une époque révolue. Tout cela avec cet immuable sourire que le temps ne saurait arracher. La jeune fille l'attend toujours, celui qui effacera cette terne et grise façade.

HRP:

Elle t'adresse un autre sourire et toi, tu manques de ne pas exploser d'une joie mélangée à l'émerveillement. Elle était vraiment une fée brillante, une femme chalereuse, un support potentiel, une grande-soeur parfaite, une senpai digne de cette appelation- attends, quel âge a-t-elle ? Tu voudrais tellement savoir mais il n'était pas dans les bonnes manières de demander son âge à une femme – surtout si jolie – ou inconnue. Dans tous les cas, elle devait être plus âgée que toi. Oui, c'était sûr. Une aura si mature l'entourait, elle était aussi grande de taille qu'Izumi et était plus raffinée que les lycéennes.

- Eh bien merci dans ce cas.

Tu souris à ton tour, essayant faire ton expression faciale autant bienveillante que la sienne. Tu n'avais plus rien à faire ici, désormais, mais quelque chose te poussait à rester devant ta senpai. Quand tu ne savais pas à quoi penser, tu répétas onee-senpai dans ta tête, avant de cligner quelques fois et vivement secouer ta tête.

- Alors disons que vous êtes une des personnes les plus mignonnes que j'ai pu rencontrer dans cette ville... Disons à la façon d'une petite sœur ?
- H-Haaa ?!

Tu sursautas pas très haut et rougis instannément, ne t'attendant pas à une telle remarque. Un compliment qui a touché ton coeur dès la seconde où la plus âgée l'a prononcé. Ton émerveillement augumentait avec chaque seconde, tout comme ta sympathie pour l'inconnue. Tu mis tes deux mains ensemble, jouant un moment avec tes doigts, à la façon d'un petit enfant. Ce n'était pas toujours que tu pouvais entendre des telles paroles et tu t'en rejouissais intérieurement. Il arrivait que certains disent des bonnes choses à ton propos, mais avec la voix de la senpai d'en face tu te sentais complétement différemment et tu réagis assez bizarrement comparé au quotidien.

- M-Merci beaucoup...

Tu détournais jusque là le regard, mais après avoir remercié, tu la regardas d'un coin d'oeil, hésitante, tête un peu baissée. Vraiment, on dirait toi quand tu étais gamine, Kaori. N'aurais-tu pas changé d'un pouce depuis, en vérité ? C'était gênant et s'en rendre compte assez désagréable. Tu laissas tomber tes mains et fis un pas au nord-est sur la carte – devant et à droite pour simplifier – et fixas tour à tour le banc et la châtine.

- Je- ... Puis-je m'asseoir ? ...

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