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 Don't escape, just remember. [SOLO + TERMINÉ]

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Uso-Tsuki

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MessageSujet: Don't escape, just remember. [SOLO + TERMINÉ]   Don't escape, just remember. [SOLO + TERMINÉ] EmptyVen 3 Oct - 19:46

I miss you.

Rouge. Oui, tout est rouge, rongé par les flammes. Les rideaux, puis le mur, les meubles, tout. Partout autour, tu ne vois que du rouge. Le rouge envahit tout l'espace autour de toi, le rouge se reflète partout, le rouge dévore ta maison. Et le rouge te dévorera aussi, si tu ne fais rien. Il faut partir, le rouge est féroce, le rouge est sans pitié. Ça, tu l'as appris, depuis le temps. Tu l'as appris car ce n'est pas la première fois que le rouge te menace. Le rouge te menace très souvent, depuis ce jour. Le rouge te poursuit, te traque, te hante. Le rouge veut ta mort. Mais tu fuis toujours, lâche comme tu es. Tu ne peux pas combattre le rouge, le rouge est trop fort. Alors tu cours, tu cours, tu cours comme un lapin. Et tu es si proche du but, si proche de la sortie, si proche de la vie. Ça paraît trop beau pour être réel, tu ne mérites pas de réussir à sortir, après tout. Et pourtant. Alors que tu sors, un frisson grimpe le long de ton échine. Et tu l'entends.

«NIICHAN !»


«AAAH- !» Noir. Tout est noir autour de moi. Pourtant y a pas deux minutes, tout était si rouge, c'est biza- Oh. Encore ce cauchemar. Cet horrible cauchemar. Non, non, non. Pas ça. Je vais pas pouvoir me rendormir, pas possible. Pourquoi est-ce que je rêve toujours de ça, en ce moment ? Ce soir-là… Depuis ce soir-là, je ne peux plus approcher la moindre flamme. C'est même limite si un briquet ne m'effraie pas. Le feu. Synonyme de destruction, de mort, d'annihilation. Et il ne laisse rien sur son passage, il dévore tout. Et tout le monde. À jamais. «NIICHAN !» Ce cri. Ce cri, il me hante. Je ne sais même plus si elle a vraiment hurlé ou si c'est juste mon esprit qui l'invente, qui l'invente pour me rappeler que je suis faible et lâche, pour me rappeler que j'ai fui au lieu de la sauver. Pour me rappeler qu'elle est morte. Par ma faute. Que je n'ai rien fait pour l'aider, quand bien même j'en avais l'impression. Que je ne la reverrai plus jamais, et ce, à cause de moi. Qu'il ne faut m'en prendre qu'à moi-même. Et que je suis celui que ça doit le plus blesser.

«Pardon. Pardon, pardon, pardon, PARDON !» Qu'est-ce que j'ai fait. Pourquoi. Ça fait plus de deux ans, quand même, pourquoi est-ce que je n'arrive pas à passer à autre chose ? Ou plutôt, pourquoi est-ce que je n'y arrive plus ? Ça fait deux ans que je pensais m'en être remis, que j'y pensais plus. Ça fait aussi deux ans que je suis au Akame Dan, serait-ce lié ? Oui. À l'époque, j'étais un connard, un abruti, un crétin, un looser qui sait pas socialiser autrement qu'en racontant des bobards à longueur de journée, une merde. Et maintenant, je suis un salaud, un enfoiré, un profiteur, un manipulateur, un monstre. Dire qu'au début, tout ça c'était qu'un jeu. Un simple jeu avec toi. On jouait aux super héros, aux Pokémon, au Papa et à la Maman des fois pour te faire plaisir, aux aventuriers. Et j'inventais plein de personnages, d'histoires pour te faire rêver — pour me faire rêver. Parce qu'on avait une vie qui nous plaisait pas, parce qu'on voulait juste vivre toute la magie que les adultes promettent aux gosses pour réussir à s'en occuper sans problème. C'est horrible. Affreux, cruel. Insupportable. Cette période va me tuer à petit feu. N'y pense plus. Force-toi à l'oublier, après tout tu ne te souviens même plus du nom que tu portais à l'époque, Uso-Tsuki. Tu es pathétique, vraiment. Alors oublie, change-toi les idées, ça changera pas de d'habitude. Espèce de lâche.

Quelle heure est-il ? … 3h26. D'accord, alors la nuit va être longue. Très longue. Pff, qu'est-ce que je vais faire ? Bonne question. Mais si je ne fais rien, je vais y repenser. Je vais réfléchir, et ça va me torturer. Non, non non non ! Tout, mais pas ça. Pitié. Je dois m'occuper. Un café. Oui, un café, c'est très bien. Ça va m'aider à tenir sans dormir. C'est parfait. Mécaniquement, je me lève, descends du lit rapiécé mais plus ou moins confortable dont je me sers, et me dirige vers la «cuisine». Cet appart' abandonné et pourri que je squatte depuis ce jour est vraiment pas terrible. Et là, tout de suite, l'ambiance est glauque. C'est sordide, sombre, silencieux, sale, vieux. Et je suis seul, dans un endroit qui n'est pas sensé être mon chez moi, qui ne m'appartient pas réellement. Je m'y suis jamais vraiment senti en sécurité complète. Y a toujours eu ce sentiment de gêne, d'angoisse, d'inconnu en moi quand j'y suis. Toujours. Comme si j'étais chez quelqu'un d'autre, que je profanais sa demeure. Et c'est pas prêt de changer, maintenant que ce cauchemar me hante… Allez, allume la cafetière, espèce de loque. C'est bien. Ça sent bon et ça va me réchauffer, c'est familier. En plus ce sera vite prêt. C'est bien. Ah, le café, tu n'aimais pas ça. Il faut dire que c'est un truc de grands, et que t'as toujours été petite, pour moi. Tu le seras toujours… Dans tous les sens du terme. Aussi bien parce que je serai toujours ton grand frère que parce que maintenant tu ne peux plus vieillir. Plus grandir. Tu n'as plus d'avenir, tu n'as plus la possibilité d'avoir une belle vie, une vie heureuse comme celle que tu souhaitais. Par ma faute. Ta vie, ton bonheur, je te les ai enlevés. Tout ça pour garder ma vie, mon bonheur. Quel égoïsme. Et qu'en ai-je fait, de cette vie ? Rien de bien beau, disons-le. Rien de ce qu'auraient voulu mes anciens proches, j'imagine. J'avais la chance d'avoir une famille sympa, de pas trop mauvaises notes, d'être plus ou moins gâté, j'étais un gosse normal quoi. Qui aurait pu croire que je deviendrais aussi… Aussi… Décevant ? Je suis ce qu'on pourrait appeler un délinquant, je fais rien de ma vie si ce n'est foutre la merde à longueur de journées. J'ai une sorte de pouvoir, mais je m'en sers que pour faire chier les autres ou servir mes intérêts, jamais j'ai aidé quelqu'un avec. Jamais j'ai pensé que je pourrais aider quelqu'un avec, d'ailleurs. C'est pathétique… Tss. Et puis, je suis homo. Ça aussi, ça vous aurait déçus, j'en suis sûr. Parce que ça veut dire pas de petits-enfants, pas de «famille». Oh, la famille. Maintenant ce n'est plus qu'une histoire de passé, tout ça, hein ? Alors ce n'est plus la peine d'y penser. C'est derrière moi, tout ça. Mais je sais que cette nuit, ça va être difficile de penser à autre chose. Allons bon.

Hm, et si je sortais ? Je pourrais aller dans des lieux qui ne me rappelleront pas toutes les conneries que j'ai faites. Qui ne me rappelleront pas mon passé, qui ne me rappelleront rien du tout. C'est bête, de fuir le passé comme ça, mais qu'est-ce que j'y peux ? L'être humain n'est-il pas fait pour fuir la douleur en recherchant le bonheur ? Si. Et je suis comme ça, certainement l'un des pires. M'en fous, j'assumerai pas. Je suis un connard, manquerait plus que ça, que j'assume. Donc maintenant, je vais m'habiller, me faire un thermos avec ce qui reste de café, prendre une veste et sortir. Je me demande où je vais aller ? Dans un bar, peut-être ? Haha, avec un peu chance je me bourrerai la gueule et je pourrai rentrer dormir tranquille. Ouais, on va faire ça. Donc plus besoin du café. Je vais rapidement le reposer sur la table, avant de sortir. Ouah, il fait froid, dis donc. J'ai l'habitude de sortir la nuit, mais là j'avais bien chaud… Bon, tant pis. C'est bizarre quand même, parce qu'on est encore en été -certes, la fin de l'été- et que le ciel est dégagé, on voit toutes les étoiles. Limite ça éclairerait mieux la ville que tous leurs lampadaires pourraves. C'est beau… Combien de temps ça fait que je me suis pas arrêté un peu de m'agiter pour regarder les étoiles ? Toute ma vie, peut-être. Les seuls moments où je le faisais vraiment, c'était avec toi, pendant le Tanabata. Ça commence à remonter. J'esquisse un léger sourire, ces souvenirs-là sont des souvenirs heureux. Et on dirait bien que je n'ai décidément pas fini de repenser à cette période, ce soir. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de vouloir batailler ? Là, j'ai le coeur un peu plus léger que tout à l'heure, peut-être parce que justement je me laisse aller ? J'en ai l'impression en tout cas. Et, brusquement, aller me soûler au bar ne me fait plus envie. Le calme, aussi, ça fait du bien, parfois. Dans ce cas je vais plutôt me balader, errer comme mes pensées vont sûrement errer. Haha, c'est que j'aurais presque l'air classe. Et là, j'ai même un petit rire, même si rire tout seul, ça fait un peu con. C'est juste parce que tu disais souvent «Niichan aurait presque l'air classe !», pour me taquiner quand je m'y croyais trop. Et je tombais des nues, mais on rigolait. Tu avais la langue bien pendue. C'était l'époque où on jouait tout le temps, où on était toujours fourrés ensemble, le bon vieux temps quoi. Deux gosses hauts comme trois pommes, et qui se ressemblaient beaucoup. Le petit garçon, qui entraînait toujours la petite fille dans de grandes aventures, dans des contes de fées. Il lui inventait toujours tout un monde, une histoire différente à chaque fois, et ça lui tenait tellement à coeur qu'au bout d'un certain temps, il pouvait lui raconter tout ce qu'il voulait en imitant n'importe quel personnage ! C'était facile, il suffisait de calquer ce que faisaient les autres.

Et c'est bien la seule chose qu'il sache encore faire, raconter des histoires. Est-ce que ça te plairait encore…? Je ne crois pas. Il faut dire, avec le temps, on s'éloignait. Mais c'était normal, non ? Tu avais tes amies, tes amis même, et à la fin tu t'étais trouvé un copain. C'était, en quelque sorte, plus moi l'homme de ta vie. Sur le coup j'ai même dû être jaloux, mais quel con. Eeeh, je me rappelle même que je savais plus de qui j'étais jaloux, parce qu'il était carrément canon, quand même. Je me demande ce qu'il devient… Mais j'ai même pas envie de le revoir. Parce que maintenant je me rends compte que je lui en voulais de m'avoir piqué ma soeur adorée. C'est-à-dire que, elle, elle était entourée. Y avait plein de gens qui l'aimaient, qu'elle aimait aussi. Alors forcément, elle m'accordait moins de temps. Beaucoup moins, mais c'était comme ça, j'avais rien à dire. Tous les frères et soeurs s'éloignent avec le temps, après tout peu de gens vivent encore avec leur fratrie, adultes. Sauf que… C'est juste… Qu'on était tellement proches, petits. T'étais la seule personne que j'avais, à l'école ou en dehors on m'aimait pas, on disait qu'on ne savait pas réellement qui j'étais, que de toute façon j'étais qu'un menteur. Mais c'était faux, je racontais juste des histoires. Je voulais leur faire plaisir comme je te faisais plaisir… Sauf qu'il n'y avait qu'avec toi que ça marchait. Donc tu comptais d'autant plus, pour moi. Et, contrairement aux autres, en grandissant, ça ne s'arrangeait pas. J'arrivais pas à me faire d'amis, à me faire aimer tout simplement. «Mythomane.» C'est qu'on disait de moi. Et j'en souffrais, j'en souffrais tellement. Le pire, c'est quand on me croyait une fois, deux fois. Et après, on s'apercevait que je mentais, que je continuerais de mentir, que je ne savais faire que ça. Et on me rejetait, on ne savait pas m'apprécier pour ce que j'étais comme toi tu faisais. Personne, personne n'a essayé. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi gentil que toi, que j'aie autant aimé que toi… Et je me rends compte que j'étais seul, si seul. Que si tu me lâchais j'avais plus personne. Si tu m'avais abandonné, je n'aurais plus eu aucune raison de vire, j'aurais souffert. Enfin, plus que je ne souffrais déjà. Mais ça, je le supportais, grâce à toi. Quand tu étais là, j'oubliais tout, il n'y avait que toi, toi et moi. Ça me faisait tellement plaisir, j'attendais toujours ces moments avec impatience, j'y pensais quand je me sentais mal, et tu me donnais le sourire, la force de continuer. Je savais que tu ne sourirais plus si je partais, et je m'en serais trop voulu, alors je restais. Il n'y avait que ça qui comptait.

«Comptait», hein. Haha, pas comme si ça pouvait compter maintenant. J'avais si peur que tu m'abandonnes, et pourtant je t'ai lâché. Je suis une enflure, mais quel con. Qu'est-ce qui m'a pris ce soir-là ? La peur ? C’est tellement mon style de lâche. … Et puis, pourquoi je me cherche des excuses ? Je sais que je suis qu'un monstre, on va arrêter de se le cacher, Uso. Uso-Tsuki. Le menteur. Le menteur qui se ment à lui-même, mais quel comble. MAIS QUEL CON, SURTOUT. Putain… Non. Non, non, NON. Inconsciemment, je suis venu au cimetière. Pourquoi, pourquoi ?! J'ai décidé d'y repenser, de déprimer, et même mon inconscient veut me faire souffrir. Je-… Si, je le mérite. Ça fait tellement longtemps que je suis pas venu, faut dire. La dernière fois, c'était avec toi. Y a si longtemps que je m'en souviens à peine. Depuis cette fois-là, je suis même pas venu ne serait-ce que voir si tu avais une tombe. Jamais, jamais jamais jamais. J'avais aucune piste, faut dire. Tellement mentir sur son nom qu'on finit par l'oublier, c'est juste… Je suis une sous-merde, sérieux. Mon nom, mon nom, quoi.  Mon nom… Comment ça s'écrivait…? Reste plus qu'à les prendre dans l'ordre alphabétique. Maintenant que je suis ici, je vais pas me défiler, non. Je vais venir au moins te saluer. Je ne me défilerai plus jamais, plus quand il s'agit de toi, du moins. C'est déjà bien, non ? J'étais toujours été un lâche, après tout… Ne m'en demande pas trop, je t'en prie… «Ka», «Ko», «Kosa», «Koshi», «Ko—

«Koji Hime
13 Mai 1997 — 15 Août 2012»


«… Hi-Hime…» Putain… Merde, aah-… Vas-y, vas-y, pleure, Uso, ça changera plus rien, elle est partie… Partie, partie… Non, pas partie. Elle ne reviendra pas. Morte… Par ta faute, si seulement tu avais pu la sauver… Non, si-… Si seulement tu-… Tu avais essayé de la sauver… Aah- AAH ! Ça fait trop mal… «Petite soeur, je suis désolé, désolé, je m'en veux tellement, je-… Pardonne-moi, je t'en supplie… Hime, Hime, Hime… Pardon ! HIMEEE !!» Des cris, des cris étranglés alors que je tombe à genoux devant cette pierre, cette pierre qui représente tellement, tellement pour moi… Hime-… Hime, Hime, Hime… «Oui, Yuushi-Niichan ?» … «Yuushi-Niichan»… «Yuushi»… «Yuushi-Niichan, tu viens jouer avec moi ?» «Tu ne m'attraperas paaas !» «Yuushi-Niichan, tout va bien ?» «Tu sais, je préfère de loin te voir sourire !» «Tu aurais presque l'air classe, Yuushi-chama !» … … … «Yuushi-Niichan», «Yuushi-Niichan», «Yuushi-Niichan»… Je-… Hime… «HIME, JE SUIS DÉSOLÉ ! Hime, Hime, Hime, je t'aime— Pa-Pard-donne-moi Hi-Hime…! AAH- !» Hime, je-… Je ne trouve pas les mots pour te dire à quel point je m'en veux, à quel point je me déteste… Hime, comment, comment ai-je pu te laisser ? Hime, Hime, Hime… Tu comptais tellement, tellement pour moi, ma princesse, ma Hime à moi… Tu comptais plus, plus que tous les autres réunis, et même comme ça ils ne te remplaceront jamais… Hime, si tu savais… Hime, Hime, ma Hime, à part toi personne ne m'avait jamais écouté, personne ne me prenait au sérieux, personne ne faisait même semblant d'être intéressé… Tout le monde me laissait, me rejetait, m'évitait… J'étais seul, seul, seul. Je n'avais que toi, toi seule m'aidais, toi seule m'acceptais… Quand je pleurais, quand je pleurais comme ça, quand on me faisait du mal, tu étais là… Tu me manques, tu me manques tellement, ma princesse… Hime, ma princesse, que vais-je faire sans toi…? Ce n'est pas comme si quelqu'un allait m'aider, me tendre la main, maintenant que tu n'es plus là…

… Me tendre la main… Me tendre la main… Si. C'est déjà fait. Lui. Il l'a fait. Pourquoi, pourquoi vouloir d'un looser comme moi ? Je-Je-… Le connaissant, il n'aurait certainement pas dû faire ça, alors pourquoi, pourquoi ? … Je ne comprends pas. Et toi, Hime, tu étais encore là. Et tu souriais, ce sourire était si lumineux… Hime… «Yuushi-Niichan, raconte-moi une histoire…» … Ces mots. Les mots que j'aimais le plus, que j'attendais, tous les soirs, je ne vivais que pour ça. Et Hime, je t'ai raconté cette rencontre. C'était maladroit, tellement gauche. Mais c'était vrai… Je te racontai la façon dont je l'avais rencontré, comment on avait rigolé, que j'espérais que peut-être il ait de la considération pour moi. Qu'il m'écoute, au moins… Que je ferais attention, que je ne mentirais pas, j'avais de l'espoir, je ne voulais pas qu'il me lâche, m'avoir tendu la main, comme ça, c'était trop beau. Il ne fallait pas laisser filer cette, chance, non, pas encore. Toi, tu m'écoutais, mais j'imaginais bien qu'un jour, tôt ou tard, tu ne pourrais plus le faire. Il fallait que j'aie quelqu'un d'autre, et même si ce n'est pas vraiment le style à être bien sage comme toi, ni même à montrer qu'il m'apprécie, il fallait que je compte sur lui. C'était lui, lui, ou personne d'autre. À cette période, je stressais, j'angoissais tellement…  Rien que d’y repenser je sens mon coeur taper tambouriner dans ma poitrine, haha… J'essayais de ne pas trop mentir, de ne pas dire n'importe quoi… Sauf que c'était pire. Et il le voyait. Mais il n'a rien dit, il rigolait juste. Bon, il se foutait de moi, mais j'avais pas l'impression que c'était si méchant… Je crois ? En tout cas je ne voulais pas que ce le soit. Alors j'ai décidé que ce ne l'était pas, qu'il ne savait juste pas comment faire de compliment. La gentillesse, la niaiserie, c'est pas son truc. Contrairement à moi, haha… Avec toi j'avais trop l'habitude d'en avoir, pas ma faute, hein, Hime ? J'espère que tu ne m'en veux pas, Hime… Que, là où tu es, si tu me regardes, tu m'écoutes encore, malgré l'horreur que j'ai pu te faire, malgré toutes les horreurs que j'aie pu faire…

«Hime-… Je- Je vais te—» Merde, ma voix tremble. Non Uso, non. Ou plutôt, Yuushi. «Koji Yuushi», «le conte» et «le héros», hein ? Tss, ce nom, il résume toute ma vie. Peut-être que c'est à cause de lui que je suis comme ça, que j'ai fait tout ce que j'ai fait ? J'étais toujours le héros, dans mes histoires, le prince qui sauvait la princesse, parfois le héros emprisonné que la princesse sauvait. «Yuushi-Niichan est mon grand frère !» Oui, ma princesse… Je suis ton grand frère à toi, et à toi seule. Alors… «Je vais te raconter une histoire, Hime. Écoute bien, ce sera la dernière. Je-Je dois avoir l'air bien moins fier qu'auparavant, n'est-ce pas…? C'est que… Je m'en veux. J'espère que tu me pardonneras, ma princesse.» J'avale ma salive en m'essuyant les yeux qui ne coulent plus, de quoi dois-je avoir l'air ? Allez, Yuushi, il faut commencer. On ne fait pas attendre les princesses. «C'est l'histoire d'un jeune homme, d'un jeune homme qui est perdu. Il ne sait pas où aller, il ne sait pas quoi faire, il ne sait pas qui il est. Mais c'est de sa faute. S'il ne sait pas où aller, c'est parce que sa maison a pris feu, sa maison est détruite, maintenant. Il ne reste plus rien, plus rien, si tu savais à quel point il est triste… S'il ne sait pas quoi faire, c'est parce qu'il n'a plus sa princesse pour poursuivre sa vie, il n'a plus personne à qui raconter des histoires comme il aimait tant le faire. Si tu savais, si tu savais à quel point il s'en veut… Il l'aimait, il l'aimait tellement sa princesse. Mais il semblerait qu'il n'ait pas pu la sauver, lors de l'incendie. Et s'il ne sait pas qui il est, c'est parce qu'il a oublié son nom, à force de se faire passer pour d'autres personnes. Il se haïssait tellement qu'il en a oublié sa propre identité. Mais ce soir, il n'a pas oublié qu'il a été un grand frère. «Hime, j'espère de tout coeur que tu ne souffres pas, là où tu es, et que tu ne me haïs pas. Je suis terriblement désolé, je ferais tout pour me racheter… Je t'aime, petite soeur.», dit-il en se recueillant sur la tombe de sa princesse. Ces mots sont la stricte vérité, il les pense plus sincèrement qu'il n'a jamais rien pensé. Enfin, presque… Il y a quelque chose qu'il pense encore plus sincèrement. Mais ce n'est plus vraiment lui, qui pense cela. Ce n'est plus Yuushi, Yuushi est perdu, perdu à tout jamais. J'espère toutefois que sa chère soeur saura le retrouver et prendre soin de lui. Yuushi a laissé place à un autre jeune homme, un jeune homme qui n'est plus perdu. Ce jeune homme sait où aller, on lui a donné un nouveau… Foyer, disons. C'est plus un Q.G. où se déroulent les réunions, mais il s'y sent chez lui. Et puis, il sait aussi quoi faire. On lui a donné de nouvelles chances de raconter des histoires, et il arrive même à convaincre les gens ! … En trichant, certes, mais il y arrive, c'est ce qui compte, non ? Mais surtout, ce jeune homme, il sait qui il est. «Uso-Tsuki». «Le menteur». Oui, il ment tellement que l'on l'appelle ainsi, et alors ? Ce nom, il en est fier, personne d'autre ne le porte. Et puis, c'est lui qui le lui a donné. Et ça, il ne l'oubliera pas. Cette personne, c'est la personne qui remplace sa princesse maintenant qu'elle est partie, même s'il ne ressemble pas du tout à une princesse. C'est plutôt… Hm, un maître, un leader. Qui mène son chien-chien partout où il veut. Mais, comme la princesse, il donne un sens à la vie du menteur. S'il venait à l'abandonner, le menteur n'y survivrait pas, deux, c'est trop. Mais surtout, surtout, il en souffrirait bien plus que pour elle.» Me relevant doucement, je regarde les étoiles. «Car je t'aime, Bankichi…» Oui, je t'aime. Comment ai-je pu ne pas m'en rendre compte plus tôt ? Fallait-il souffrir pour ouvrir les yeux ? Certainement… Hime, que dirais-tu si tu étais là ? Quelle question, je le sais, ce que tu dirais. «Uso-Niichan aurait presque l'air classe !»«J'espère que cette histoire t'a plu, désolé de ne pas te l'avoir contée plus tôt… Repose en paix, Hime.» Maintenant, je vais te laisser tranquille, j'ai trouvé quelqu'un d'autre à aimer. Et c'est dire, je l'aime encore plus que toi… Mais il va me mener la vie dure, j'espère que tu veilleras sur moi, Hime.
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