Kaori »solitude« Mitsuki

En ce pluvieux mois de septembre, j'entre dans la salle de classe d'où résonnent les bavardages. Filles, garçons, amour, haine, le nouveau film, mode, leur vie. Certains s'échangeaient des « secrets » mais chacun pouvait les entendre, problème dû au haut volume utilisé par mes camarades de classe. Je me battais intérieurement avec mon envie de soupirer et de froncer les sourcils en leur ordonnant d'arrêter immédiatement sous peine de les étrangler. Je gagnai ce combat et, jetant quelques coup d'œil par-ci, par-là, je me mis derrière le bureau du professeur. Je toussai pour attirer l'attention de la classe entière et le silence se fit assez rapidement quand on me remarqua, moi, la déléguée. Ils savaient bien que j'allais leur communiquer quelque chose de plutôt intéressant, je passai ma main dans mes longs cheveux bruns, satisfaite d'obtenir le calme.

- Comme vous devriez le savoir, le conseil des élèves aura droit à une réunion aujourd'hui. Pour cette raison, les cours de l'après-midi ainsi que les activités des clubs seront suspendus. Veuillez quitter l'établissement une fois les cours terminés. - dis-je, n'observant pas spécialement les visages de mes camarades.

Néanmoins, je pouvais entendre des chuchotements une fois ma deuxième phrase prononcée et en retournant à mon banc je vis quelques paires d'yeux s'illuminer. Étaient-ils si contents que ça ? Pourquoi ? Franchement, ça ne devrait pas leur donner du temps à s'amuser mais à travailler. Si immatures. Plusieurs sont à deux doigts de rater mais planifient tout de même une sortie en amis cet après-midi. Quand je disais que les amis ne font pas du bien...

Et les bavardages reprirent pour de bon. Mes oreilles auraient explosé si je n'étais pas habituée, mais ma tête commençait quand même à me faire mal. Elle devint vite lourde et insupportable même. Pas très contente de devoir prendre mes cachets d'aspirine, je fouillai mes poches et sortis une boite blanche décorée d'une illustration basique (tête humaine avec un point rouge dessus, ou plutôt dedans) et plusieurs inscriptions comme leur nom ou ingrédients. J'en sortis vite le contenu, avalant une des sphères aplaties, blanches comme les murs de l'hôpital à une odeur horrible et un goût encore pire. Je grimaçai discrètement, me levant à la vue du professeur d'anglais.

Les cours passaient vite. Rien ne me posait de grands soucis, même le nouveau chapitre de maths que les autres redoutaient ne m'impressionnait pas, étant donné que j'avais déjà travaillé dessus chez moi. La dernière sonnerie retentit bientôt, libérant les autres élèves qui sortirent au plus vite possible. Et moi, je pris la liste de lycéens de ma classe et traversai les couloirs en direction de la salle des profs. Il me restait environ une demi-heure avant la réunion et je comptais venir une ou deux minutes à l'avance - pas question d'être en retard. Il me restait aussi un petit tas de documents à remplir, j'avais donc de quoi m'occuper. Les avant récupérés, je m'assis dans la salle du conseil, prenant un main un stylo. J'étais pour l'instant seule, au calme donc. Je remplissais les formulaires, classais les listes et triais les documents pour obtenir une certaine satisfaction, quand, soudain, je sentis une feuille s'envoler de sous ma main. Et puis quelques autres. Jusqu'à les voir toutes par terre, devant la porte. Et le visage de Shael Hawk traversa mon esprit. Avec cette tronche moqueuse et les mots qui venaient de me blesser. « C'est sûr, au moins les feuilles ne risquent pas de te fuir ». Les pupilles de mes yeux se sont rétrécis en un morceau de seconde. Le stylo tomba de ma main.

J'étais seule.

Terriblement seule. Si seule que ça commença à me faire peur. Les mots de cette blonde agressive se répétaient en boucle dans ma tête et ne voulaient pas partir. Ça m'agaçait. « Si tu savais... Les objets me fuient, ils aussi... » pensai-je, mordant ma lèvre inférieure. Mes yeux revinrent à leur épaisseur normale, mais, en revanche, un liquide transparent en coula. Mes joues furent vite mouillées. « Pourquoi tout le monde fuit ? Pourquoi je me retrouve seule ? Pourquoi même ce stylo ? ». Je savais bien que ce n'était que le vent qui fit tomber les feuilles et le stylo disparut de mes doigts par faiblesse. Mais j'oubliais tout ceci pendant ce moment de tristesse, ça m'affectait particulièrement. « Maudite Shael. Tout est de ta faute. » me dis-je.

Tout à coup j'entendis des pas et je pris peur. Non pas de la personne qui s'approchait, mais d'être vue dans cette situation. Je serrai mes dents et passai maladroitement la manche du gilet de l'uniforme scolaire par-dessus mes yeux et joues. Calme, calme, calme-toi, Kaori. Ramasse les feuilles. J'écoutai mes propres ordres en me penchant sur les documents, faisant semblant de ne pas me soucier du lycéen qui traversait le couloir. Je vis malgré cela que je ne le connaissais pas. Il ne devrait donc pas être dans le conseil - à moins que je ne l'aie tout simplement pas retenu. Que faisait-il ici, à cette heure ?

- Les élèves du lycée ne sont pas-... - je ne dis rien de plus, remarquant que ma voix tremblait toujours. Satanée Shael, maudit vent.

Une journée plus ou moins fade. Oh que oui. L'ennuie des cours. Mais tu bossais, tu bossais quand même. Mais c'était pas ton jour aujourd'hui. Tu avais un petit peu sommeil. Ça te donnait pas envie de faire des petites farces. Mais t'avais pas non plus envie de taper des autres gars. Tu étais quand même fatigué et l'utilisation de tes yeux te fatiguent encore plus. Mais quand tu n'as pas le choix, tu le fais. C'est utile pour éviter pleins de catastrophe ! Tel qu'un verre d'eau renversé, de la nourriture au sol, ton stylo qui glisse de tes mains. Tout ça arrive peu maintenant grâce à tes yeux. Au moins tu ne t'en sert pas pour faire du mal. Tu ne t'es encore jamais battu à l'arme blanche. J'espère pour toi que jamais ça n'arrivera, tu paniquerais alors tu auras du mal à te concentré avec tes yeux. Oui la concentration est importante. Si tu n'es pas concentré et que tu l'utilises, tu te loupes complètement alors pendant un ''duel'' tu dois être concentré. Mais enfin, nous parlions des cours et non de tes petits combats.

Tu apprends que tu n'as pas cours de l'après midi, ça te fait ni chaud ni froid. Qu'importe ? De toute façon tes deux seuls amis ne seront pas là. Alors qu'allais-tu faire ? Borf, comme d'hab' je suppose. Tu vas traîner dans les couloirs sans trop avoir de direction ou alors tu te baladeras en ville ? Mais pour l'instant il fallait finir cette matinée. Tu étais alors en cours et tu avais un peu de flemme pour travailler. Tu poses alors ton stylo et tu passes lentement ta main sur ta chevelure blonde, une belle chevelure que tu as là. Tu aimes bien tes cheveux, mais bon ce qu'un détail sans trop d'importance. Tu reprends ton stylo et tu continus le cours. Puis tout s'est rapidement fait. Tu n'avais pas faim ce midi, alors tu zappes de manger complètement. Au pire tu mangeras plus ce soir ? Voilà un avantage du désavantage. Et puis quand tu n'as pas faim, tu n'as pas faim. C'est comme ça et pas autrement. Tu étais bien plus réveillé ce midi que ce matin. Tu ne baillais plus, quel avantage ! Non en fait, ça changeait tellement que tu bailles ou non. Enfin pour toi. Mais tu baillais discrètement.

Maintenant il fallait que tu trouves de quoi t'occuper le reste de la journée. Que faire ? Déambulant lentement dans les couloirs les mains dans tes poches, tu avais un petit sourire dessiné. Tout compte fait cette journée n'est pas si mauvaise. Alors que tu pourrais étudier et mieux réussir, tu préférais marcher dans les couloirs. Pourquoi ne pas rentrer chez toi alors ? Si c'était pour ne rien faire comme maintenant, à quoi ça sert ? C'est exactement ça. À rien. Puis peut-être que tu croiserais des gars que tu connais un peu pour traîner avec eux. Tu n'as pas une grande réputation, certains savent que tu te bats très bien, d'autres s'en foutent complètement. En même temps, savoir qu'un mec se bat bien ça change pas la vie de quelqu'un. Mais ça leurs évitent de se faire défoncer quand il t'agresse. Mais ce n'est pas grave. Tu te bats de moins en moins et quand tu te bats c'est juste, j'ai bien dit juste pour défendre les petits qui se font racketter. Après si on te cherche on te trouve mais voilà.

Tu continuais de marcher lentement dans les couloirs. Ses couloirs étaient vident. Tu entendais le bruit de tes pas, ça t'amusait. Oh oui, il faut peu pour t'amuser ! Tu avais limite envie de sauter pour faire du bruit, mais non non. Tu n'es plus un gamin. Tu pensais juste comme tel. Mais c'est pas grave. On t'en veut pas, après tout tu es toi. Tu n'es pas une mauvaise personne, tu es un personne très sympathique alors on peut pas t'en vouloir. Puis chacun son délire après tout. Enfin bon, tu continuais de marcher en regardant parfois les fenêtres pour voir ce qu'il se passait dehors. Mais il ne se passait rien. Enfin, rien d'intéressant. Peut-être que tes amis n'avaient eux aussi pas cours ? Tu pourrais alors leurs envoyer un message... mais tu n'osais pas déranger. Alors continuant dans ta marche tranquille tu entends une voix derrière toi.

« Les élèves du lycée ne sont pas-... » tu te tournes directement après avoir entendu cette voix. Oh tu étais habillé en tenue de lycéen, c'est la seule chose que tu déranges de la journée ! Mais tu n'as pas le choix. Elle aussi avait sa tenue d'ailleurs. C'est parfaitement logique. Pourquoi t'avait-elle parlée ? Et surtout pourquoi s'est-elle coupée en milieu de phrase ? Tu n'es pas le terroriste de l'école. Sauf si ta réputation a été dégradé d'un coup et que tu n'es pas au courant. T'avais pas vraiment d'amis pour le savoir. Tu avais des complices parfois mais pas d'ami. Enfin, tu ne les comptaient pas comme tel. Tu avais simplement tourné ton regard vers la jeune fille, tu avais l'air d'un rebelle à être dans les couloirs ouah. Tu avais toujours les mains dans tes poches dans cette tenue inconfortable mais tu t'y habituais. En même temps, quand tu portes ça tous les jours, tu n'avais pas trop le choix de t'habituer !

« eeh ? » Quelle magnifique parole ! Je n'ai jamais rien entendu de plus beau de toute ma vie ! Non sérieusement, c'est tout ce que tu trouves à dire ? Bon d'accord, c'est vrai que sur le coup, tu n'as rien a dire à part ça. Peut-être un ''Qui y a-t-il ?'' mais non, trop long à dire. Alors tu te contentes de se bruit étrange de ''eeh'', puis tu avais lentement ouvert tes lèvres. Enfin entre-ouverte même pas. C'est limite si elle avait entendu. J'espère pour elle car sinon tu vas devoir dire des mots. Attention ! Non je rigole. Mais c'est pas compliqué de parler quand même ! Aaaaah Mitsuki, parfois tu es étrange. Tu peux être bavard super social ou alors un type qui ne veut pas parler et à moitié asocial. Aujourd'hui c'était ni l'un ni l'autre. Si elle avait envie de te parler tu répondrais, mais tu t'en fichais complètement. Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? T'es souvent seul à traîner dans les couloirs … bon d'accord, tu y traînes pas souvent non plus. Mais c'est rare de rencontrer quelqu'un quand il n'y a pas cours l'après midi. Ce n'est pas la première fois et ce n'est sûrement pas la dernière.

L'inconnu ne semblait pas m'avoir remarquée, moi, assise par terre, occupée à ramasser les feuilles tombées. Du moins, jusqu'au moment où je lui ai parlé. Il ne faisait pas vraiment peur, mais quand il se retourna, prononçant un « eeh ? », ses mains dans les poches de l'uniforme, je me penchai en arrière, reculant de quelques millimètres sans vraiment le vouloir. Je restais silencieuse pendant encore un instant, voulant contrôler mes larmes qui essayent de s'échapper et se montrer sur mon visage, et calmer ma voix pour ne pas montrer ma faiblesse du moment. Je passai mon bras sous mes yeux pour faire disparaître les gouttelettes brillantes – d'abord le coude pour finir avec l'index. Ma manche n'était pas spécialement mouillé, mais on voyait quand même les traces du liquide salé.

Ensuite je me relevai, tenant les documents à remplir dans mes mains. Je toussai doucement en m'approchant d'une table pour y déposer les feuilles. Je me tournai vers le lycéen que j’espérais voir encore au même endroit en voulant terminer ma phrase précédente.

- Vous n'êtes pas autorisé à rester dans le lycée après les cours, sachant que les activités de club ont été suspendus. – oui, sur ce ton-là, plus que calme, de plus autoritaires aussi.

État-ce possible que je ne le connaisse pas ? Même de vue ? J'avais pourtant analysé les listes... Des cheveux blonds, des yeux rouges... Il ne semblait pas plus âgé. Je le regardais, essayant de me rappeler de lui, en vain. Je ne supportais pas le fait de ne pas connaître un élève de mon degré, je devais savoir son nom, je ne me pardonnerai jamais sinon. Ça peut paraître bizarre pour les autres, mais je trouve ça totalement normal. Ce n'était pas pour rien que j'analysais avec une telle attention les listes et documents qu'on m'avait confiés !

- Ton nom ? – demandai-je le fixant toujours.

Voix sèche, on pourrait dire, question simple, j'attendais une réponse immédiate et simple. Je ne voulais en aucun cas entendre des « eh ? Pourquoi je te le dirai ? » ou des « hm ? Qu'est-ce que ça t'apporte de le savoir ? », qui n'étaient malheureusement pas toujours possibles à éviter. Ça ne m'aurait sûrement pas remonté le moral, en tout cas. Et quand je suis de mauvaise humeur, vaut mieux pas- en fait, je ne change pas. Mais ce serait mieux d'éviter de me mettre en colère quand même, car on ne sait jamais quand ça tournera mal.

« Vous n'êtes pas autorisé à rester dans le lycée après les cours, sachant que les activités de club ont été suspendus. » Tu avais envie d'éclater de rire. Tu étais monté rapidement en bonne humeur, mais vraiment, il faut vraiment mais alors vraiment peu pour te rendre heureux ou t'amuser toi ! Tu te retenais de rire parce qu'au fond... qu'est-ce que t'en as à faire que c'est interdit ? T'es un peu rebelle par moment. Mais tu n'es pas fixe, tu es une personne super spéciale dans un point de vu. Tu t'empêchais de répliquer une connerie et par chance tu y arrives ! Mes félicitations, c'est un exploit pour le grand Mitsuki. Mais arriveras-tu à te retenir pour la suite ? Ahahah, peut-être pas, ça peut devenir plus fort que toi par moment, tu ne réponds pas et tu attends.

« Ton nom ? » Non... non jeune demoiselle il ne fallait pas dire ça à quelqu'un comme lui, surtout pas dans cet état, tu es devenu d'humeur que l'on pourrait déterminer ''chieur'', oui oui, un petit chieur. Je savais à quoi tu pensais, c'était flagrant comme blague, mais qu'est-ce que ça pouvait te faire rire, tu en riais mentalement avant d'avoir dit quoi que ce soir. Tu essayes alors de prendre un air sérieux, tu te rapproches pour la voir de bien plus près. Tu la regardes de haut en bas. Tu croises les bras pour prendre un air sérieux, tu inspires un bon coup pour éviter de rigoler en plein milieu, ça gâcherait tout ! Et pour toi, il ne fallait pas tout gâcher, sinon ça cassait la magie de la blague, alors tu expires discrètement avant de lentement de commencer à prendre parole.

« Hm... tu veux mon numéro aussi ? Hmm, ouais mais … non. Désolé tu n'es pas mon genre de fille. » Tu te retournes, balançant ta main dans les airs. Tu ne t'empêches pas d'ajouter encore quelques petits mots. « J'espère ne pas te décevoir uhuh. ~ » Tu ranges alors ta jolie main dans ta poche de la tenue scolaire inconfortable. Mais qu'importe, qu'importe... tu étais sur le point de rire, c'est d'ailleurs pour ça que tu t'es retourné, elle aurait remarquée ton sourire et tu étais en train de te battre avec toi même pour t'empêcher de rire. Aaaah mon pauvre Mitsuki, tu m'étonneras toujours à faire tout ce qu'il te passe par la tête. Tu dis tellement n'importe quoi. Mais tu avais bien deviner qu'elle ne voulait pas ton nom pour ça bien sûr, t'es pas imbécile à ce point, tu joues l'imbécile, nuance. Et oui, tu fais quelque chose qui t'amuses, c'est tout ce qui t'importe. Si ton ami était avec toi, il jouerait sûrement dans ton jeu pour encore plus rire, vous êtes infernaux ensemble. Enfin bon, quoi qu'il en soit, tu te demandais quand même comment elle allait réagir à ta petite vanne.

Suite à mon rappel des règles de l'établissement par rapport aux suspentions des cours et jours feriés, le lycéen sembla vouloir rire. Étrange réaction, je ne trouvais pas le règlement si marrant ! Je levai un sourcil, suivant l'inconnu du regard quand il s'approcha de moi, suite à ma question. Son expression du visage changea, je le vis de suite et cela n'annonçait rien de bon. Son visage tout à coup sérieux m'inquiéta en quelque sorte. Il me regarda, de haut en bas, ce qui me gêna.

- Q-Quoi, qu'est-ce que tu veux ?

Il croisa ses bras et inspira pendant que je reculais de quelques pas minuscules. Ma tête tournai et je commençais à difficilement supporter le mal. Après l'expiration du blond, j'entendis des mots. Des mots qui ne m'ont pas très plu. « Hm... tu veux mon numéro aussi ? Hmm, ouais mais … non. Désolé tu n'es pas mon genre de fille. J'espère ne pas te décevoir uhuh. ~ » ça, ça ne m'aidait pas. Mon humeur tomba encore plus bas et je ne comptai plus accorder de faveur au lycéen. Je le vis se retourner et sa main s'éleva dans les airs. Il s'éloigna un peu et j'en conclus qu'il voulait partir. Fuir les conséquances. Ce n'est pas bon, pas bon, pas du tout. Je serrai mes dents et fronçai les sourcils s'approchant de lui d'un pas rapide et très sûr. Je l'attrappai par le col de son uniforme et le tirai en arrière.

- Où est-ce que tu penses aller comme ça ?! – je pense que j'aurai moi même peur de mon visage si je le verrais, à cet instant.

Je le lâchai et continuai à le fixer, les bras croisés, attendant la bonne réponse. Franchement, je me demandais si dans son crâne couvert des poils blonds il y avait quelque chose. À part une noisette peut-être. Un mini-cerveau qui lui permet de vivre et parler, mais pas de réfléchir, je suppose. Il doit pas être très brillant. Et, pour le moment, je ne voyais qu'un chieur rebelle. Que je puisse vite partir d'ici, si dieu existe je prierai, mais il me faut ce foutu nom et participer au conseil. Pourquoi tout ça, pourquoi aujourd'hui, quand ma tête éclate. Je soupirai intérieurement, essayant de me calmer pour ne pas agraver les choses.

Tu t’apprêtais à partir, tu n'avais plus grand chose à faire ici de toute façon. Et tu ricanais doucement parce que tu n'as pas pu te retenir. C'était plus fort que toi ! C'est alors que tu sens ton col t'arrêter sur ta route, tu n'as pas pu avancer. Elle te retenait ? Tu te retournes sans plus sourire mais tu avais la bouche entre-ouverte, elle voulait vraiment ton numéro tu crois ? « Où est-ce que tu penses aller comme ça ?! » Où est-ce que tu comptais aller... bah dans les couloirs ? Pourquoi cette question. C'était un peu débile de te dire ça, tu allais répondre "dans les couloirs quoi" mais une autre idée t'es venue en tête. Certes, cette jeune demoiselle était pas très contente. Mais au fond, qu'est-ce que ça pouvait te faire ? Tu vas te prendre une gifle peut-être ? Ça ne sera pas la première, ni la dernière donc qu'importe ? Mais cette idée... Non Mitsuki. Elle va te faire la tête au carré, si seulement ta petite blagounette l'a mis dans cette état là ici présent. Ce que tu comptes faire allait … non... je ne vois moi même pas ce qu'elle te ferait. C'est imprévisible. Et toi, abruti comme tu peux être, l'imprévisibilité, tu trouves ça drôle ? Il manquait plus que les grognements et cette fille était un chien enragé ! Donne lui donc un os ? Ça pourrait la calmer ahah !

Tu te retournes entièrement, posant ta main sur ta hanche. Quand elle te tenait le col pour t'arrêter, tu la regardais qu'en tournant la tête. Maintenant, le corps entier est retourné vers elle. Son regard très énervé ne te faisait ni chaud... ni froid. En fait, la claque, tu ne la crains pas. Qu'importe la vitesse de sa main, tu as un pouvoir très cool qui te permettra d'avoir deux choix, tu auras quelques secondes pour agir. Alors tu y penses maintenant ! Les choix étaient; soit d'arrêter sa main, soit de l'éviter. Mais une autre idée pourrait te parcourir la tête si elle compte t'en mettre une ! Enfin bref, tout ça pour prouver que tu ne la crains pas, tu lui souris au nez, un sourire de connard que tu fais là ? Ce n'était pas un petit sourire d'ange, tu avais le coté gauche de ta bouche qui souriait plus fort que l'autre coté, ce genre de sourire n'était pas souvent bon. « Hm... ? » Dis-tu... ou plutôt, fais-tu comme bruitage car tu n'as toujours pas ouvert ta bouche ! Ton sourire était encore présent, pendant au moins trente secondes, tu restes en face d'elle, main sur la hanche en la fixant droit dans les yeux avec se sourire, tu voulais qu'elle retire ce visage de madame méchante et qu'elle prenne peur face à toi ou quoi ? Ah non, excuse moi, tes pensées ne sont pas méchantes, ni perverses. Elles sont connes tes pensées. Mais vraiment, moi même je me demande où tu vas chercher tout ça ! Un jour, peut-être que tu nous diras ton secret.

Laissant retomber ta main le long de ta hanche lentement. Tu lèves alors tes bras rapidement, approchant tes mains de son visage. Tu t'es enfin lancé. Elle pourrait te prendre pour un pervers à ce moment, le sourire, les gestes, la façon. Mais non, t'es juste con. Tu pinces alors gentiment ses joues et tu les tires. « Tu es toute kawaiii quand tu fais cette tête ! » Non... oh mon dieu. Tu avais osé, tu vas sûrement réanimer toute sa couleur qui s'était peut-être calmé ? Tu continuais de tirer gentiment ses joues, tu voulais qu'elle parle quand tu tirais, ça t'amuserais tellement ! Pourquoi ? Essayez de parler en vous tirant les joues ! Oui... ce genre de chose amuse notre cher Mitsuki. C'est vraiment con... non. Il est vraiment con. Mais il ne fallait pas lui en vouloir ! En tout cas, dans son cerveau c'était "sa réaction est imprévisible... je me demande comment elle va réagir face à ça !" pensait-il en riant mentalement. Il peut-être tellement gamin dans sa tête. Mais qui sait ? Peut-être les filles avec un très fort caractère plaisait à notre blondinet ? Non quand même pas ! C'était pour rire bien évidemment, il faisait ça pour s'amuser ! Pour le peu qu'il avait à faire dans la journée, il fallait bien s'amuser un moment ou un autre !

Il se retourna et pose sa main sur sa hanche. Il sourit d'une façon suspecte en murmurant un « hm » interrogatif et presque muet. Il te fixait pendant un bon moment avant de laisser sa main tomber le long de son corps, comme s'il venait de se fatiguer gravement. Aspirais-tu son énergie avec ton regard énervé, Kaori ? Visiblement non, car il les releva très vite, ses bras, en attrapant tes joues et les pinçant et tirant comme on le fait avec les petits enfants. Tu écarquillas tes yeux bruns et serras tes dents, colérique.

- Tu es toute kawaiii quand tu fais cette tête ! – lança-t-il joyeusement.

Il te tirait tes joues sans arrêter de sourire bêtement. Il t'énervait, pourquoi des connards comme lui existaient ? Tu essayais de grogner ce qui ne fut pas ton grognement le plus réussi de ta vie. Ton regard rempli de dédain se posa sur les yeux du blond. Si tu pouvais le tuer d'un seul regard, tu l'aurais fait sans hésiter !

Tu fronças tes sourcils en réfléchissant à ce qu'il attendait de toi. Tu essayas de lever un peu ta tête et de reculer quelques pas. Il fallait que tu te calmes, à tous les coups il ne voulait que t'énerver encore plus. Ah, il avait réussi ! Efficaces, ses méthodes. Tu ne pouvais pas tout simplement te calmer maintenant, pas dans ces conditions.

- Si tu continues, au lieu d'une simple plainte au professeur principal de ta classe, tu auras à t'expliquer au directeur... – dis-tu espérant le convaincre cette fois.

Bon, le menacer avec le directeur n'était pas très juste de ta part, mais pouvait résoudre ce problème. De plus, tu n'en pouvais plus de tes maux de crâne. Est-ce car on était un soir ? Un soir de réunion ? Avais-tu trop travaillé... non, ce n'est pas possible, tu travailles toujours autant et les maux devraient arriver plus tôt dans ta vie si c'était le cas. Enfin, tu espères. Il ne fallait surtout pas que tu inquiètes ta 'mère' avec tout ça. Sauf que tu n'avais plus de médicaments dans ton sac et elle saurait tout de suite si tu allais à la pharmacie... Aïe, ça commence à faire mal aux joues, ce tirage.

Tu fis soudainement tomber ta tête en arrière tout en reculant pour tenter de te libérer et levas ta main ensuite en prenant de l'élan avec et la dirigeant vers le visage de l'inconnu. Tu en avais marre, marre, marre, marre, marre, marre, marre, marre, marre, marre, marre, marre ! Et tu t'énervais si facilement aujourd'hui, ça te mettait encore plus en colère.

« Si tu continues, au lieu d'une simple plainte au professeur principal de ta classe, tu auras à t'expliquer au directeur... » C'est alors qu'elle te menace avec des mots ! Une menace verbale. Cette menace ne te faisait ni chaud ni froid. Ça te faisait même sourire encore plus que ça ! Rahlàlà. Mais fallait avouer. Qu'est-ce que ça pouvait te faire ? Il allait te mettre une heure de colle pour avoir tirer les joues de ta camarade ? Et encore, c'était pour faire sourire ta camarade ! Ah bah dis donc, que de violence en toi. Tu étais si méchant. Tu étais le grand méchant loup dans les trois petits cochons c'est ça ? C'est exactement ça. Ô grand Mitsuki, tu vas t'en prendre une ! Mais tu pensais déjà à t'en prendre une. En fait, tu la poussais peut-être à faire ça au fond de toi. Afin de l'énerver encore plus ? Mais tu n'as aucun but à faire ça. Que de l'égoïsme en fin de compte. Juste histoire que ça t'amuses toi et seulement toi. Tu es vraiment égoïste en fait. Mais ça t'importait tellement peu. Une journée tellement ennuyeuse. Fallait que tu la rendes plus... comment dire... plus active ! Parce qu'au point ou tu en étais jusqu'à te balader dans les couloirs sans un seul but... Enfin bref. Continuant ton délire. La jeune demoiselle recule sa tête en arrière alors tu ne bouges pas et tu ranges alors tes mains. Elle ne doit pas aimer qu'on lui tire les joues ! Mais bizarrement... tu le savais qu'elle aimait pas ça. Ça te pousser à continuer... mais fallait pas qu'elle pleure. Qu'allais-tu faire si elle se met à fondre en larme sous tes yeux... ? Et c'est alors qu'elle lève sa main. Sa main qui partait directement sur ton visage. Tu l'avais mérité. Mais les dieux ne l'ont pas décidés ainsi. Tes yeux étaient alors devenu rouge. Tu avais largement eu le temps de placer ta main pour bloquer. Alors tu oui, tu places ta main pour bloquer sa claque. Attrapant son poignet au dernier moment.

« Dis, tu sais que c'est pas gentil de mettre des claques ? Uhuh ~ » Tu baisses alors sa main et levant ton autre main vers sa joue et tu passes ton index le long de sa joue. Avant de sourire. « Fallait pas t'énerver pour si peu ma belle~ » Que comptes-tu faire ? Jouer de ton charme afin de l'énerver encore plus ? T'es vraiment un pur salaud quand tu t'y mets. Un connard, il n'y a que ce mot qui peut te décrire exactement. « Je suis sûr que tu es encore plus jolie quand tu souris. » Dis-tu en la regardant dans tes yeux. Tes iris avaient repris leurs couleurs originales. Tu souris chaleureusement et tu la regardes droit dans ses yeux quelques secondes. Puis, tu enlèves tes deux mains et tu sers tes bras et lui tournes le dos en fermant les yeux. « Quoi que ... En fait, j'm'en tape. » Dis-tu d'un air un peu spécial. Tu voulais la rendre confuse. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu voulais qu'elle soit confuse. Peut-être pour éviter de te prendre une heure de colle ? C'est sur que regarder ton cahier pendant des heures n'allait pas t'amuser ! Alors tu prends cette décision, une idée random. Alors il fallait que tu continus ainsi. « En fait je m'en fous complètement que tu te plaignes auprès des prof's. Dire que je te faisais un peu de sympathie ! Triiistesse ! » dis-tu d'un air totalement désespéré ! Tu jouais si bien la comédie. Tu avais même placer ta main sous tes yeux en partant tout droit en disant. Oui, tu te barrais. Ne l'avait-elle pas compris. « Bien, à plus taaard! ~ » Tu essayais de filer en fait. Juste pour ne pas choper une heure de colle. Allait-elle te suivre ou alors te foutre la paix. Tu gardais ta main sous tes yeux et l'autre faisait un signe de byebye le dos retourné. Bonne chance Mitsuki. ~

Spoiler:

Tu pensais bientôt sentir ta main sur la joue de l'inconnu. Tu savais que dans quelques secondes, tu lui auras mis une claque. Et une puissante, de plus. Mais quelque chose t'arrêta. Tu fixais ton bras, détenu par la main du blond, ne pouvant pas y croire. Et ta colère incompressible s’augmenta encore, mélangée au choc. Tu ne pouvais pas rester comme ça, il jouait avec toi. Impardonnable. Et lui, il souriait. Ça l'amusait.

Dis, tu sais que c'est pas gentil de mettre des claques ? Uhuh ~

Après avoir fait cette remarque de plus utiles et la dernière que tu voulais entendre aujourd'hui, il laissa ta main et leva la sienne, opposée pour passer un doigt sur ta joue qui manqua peu de devenir rouge à ce moment. Il t'énervait un peu trop pour que tu sois rouge, à vrai dire. Quoique tes joues s'enflammèrent, mais pour une toute autre raison.

Fallait pas t'énerver pour si peu ma belle~

Je suis sûr que tu es encore plus jolie quand tu souris.

Il te sourit et perça tes yeux de son regard chaleureux comme le jaune de sa chevelure. Tu ne concentrais pas sur ça, en raison de ton malaise qui s'agrandissait. Il laissa ses bras et se retourna, prononçant une phrase que tu entendis à peine. Il s'en foutait, apparemment. Il s'éloigna et le monde devint flou. Ton mal de tête était de mal en pis. Tu posas ton pied droit devant toi, levas ta main pour rattraper l'adolescent que te parla encore. Tu en l'entendis pas. Tes jambes son devenues trop molles pour que tu tiennes debout. Tu tombes. Tu vois un kaléidoscope vif qui se transforme ensuite en un noir profond, un noir du plumage d'un corbeau. Tu ne sentais pas. Tu n'entendais pas. Tu ne parlais pas. Tu ne marchais pas.

Tu étais juste sur le sol de la salle, une main devant toi, l'autre le long du corps. Tu étais comme endormie, mais tu ne rêvais pas. Tu avais peur ? Ressentais-tu quelque chose au moins ? Difficile de le dire. Tu n'était qu'évanouie, mais en quelque sorte en danger. Tu n'avais aucune chance d'être trouvée avant le moment du conseil, et encore – qui sait ce qui pourrait t'arriver. Tu ne pouvais même pas espérer d'être « sauvée », tu ne réfléchissais pas. Ou plus.

Tu n'avais alors fait que quelque pas. Oui, seulement quelques pas afin de fuir de cette heure de colle. Tu ne voulais pas regarder une feuille pendant une heure, tu préfères largement aller faire chier les gens avec tes gamineries. Mais tu n'as pas eu le temps de fuir que tu entends un corps s'étaler au sol. Un bon claquement. Ça n'était pas volontaire. Ça a même dû faire très mal. Tu te retournes lentement en étant choqué et ne savant pas comment réagir. Tu la regardais étant choqué et bugé à la fois. Qu'avais-tu fait Mitsuki... La jeune était au sol, tu ne savais pas son prénom en plus de ça. Elle était tombée dans les pommes peut-être ? Tu ne savais pas du tout ce qu'elle avait. Tu flippais. « Hé... ? Tu vas … bien ? » Aucune réponse, juste cinq secondes de silence. « Je veux bien trouver ça drôle... mais je t'avoue que là ça ne l'ai plus... » Oui, tu flippais vraiment beaucoup pour une fois. C'est bien la première fois qu'une personne s'évanouit sous tes yeux, tu ne savais vraiment pas quoi faire. Tu t'approches rapidement, t'accroupissant en la secouant légèrement. « Hé ! R– Réveilles-toi ! C'e- c'est plus drôle ! » Tu regardes à gauche puis à droite, par la fenêtre, personne. Tu commençais à trembler et regretter tes gestes. Tapant fort sur le sol à coté de la jeune demoiselle. « Kuso ! » Tu n'avais pas d'autre solution que de l'emmener à l'infirmerie et ce rapidement. L'infirmière devait être présente et personne n'est dans les couloirs, ça t'arranges. Tu retiens le couloir où tu étais au cas où car tu comptes revenir ici après.

Tu la portes comme un chevalier portant sa reine, c'était à la fois beau à voir, mais tu flippais, ton cœur battait à deux-cent à l'heure. Tu cours rapidement dans les couloirs avec elle dans tes bras. Tu espérais qu'elle se réveille en chemin, c'est vrai. Mais malheureusement pour toi, tu atteins l'infirmerie sans un signe, tu sentais son cœur battre, elle n'était pas morte, autant pour toi. Une fois en face de l'infirmerie, tu galères à ouvrir la porte avec ton pied jusqu'à que l'infirmière te l'ouvre en remarquant que tu avais une 'blessée' si c'est comme ça que nous puissions l'appeler. Elle te fait entrer rapidement en te disant de l'allonger. L'infirmière te demande alors comment c'est arrivé. Tu lui dis que tu parlais avec elle quand tout à coup, elle s'est évanouit. Elle t'explique que ce n'est rien de grave pour sûrement te rassurer. Tu restais alors à ses cotés. Elle voulait encore l'analyser prendre sa température et autres, à vrai dire tu n'en savais rien, mais tu te sentais terriblement coupable. Tu sais bien que t'en fais tomber plus d'une mais à ce point... uhuh. Bon, plus sérieusement. « Je vais chercher ses affaires. Ils sont dans la classe où elle était. » C'est tout ce que tu dis en sortant rapidement de l'infirmerie.

Coupable. Tu te sentais terriblement coupable. Malgré que ce ne soit pas grave, tu te le sentais quand même. Tu l'avais sûrement poussée à bout et ça tu t'en voulais terriblement. C'est la première fois que tu vis ce genre de situation. Tu retrousses tes mains dans tes poches en mode 'rebelle' ou alors énervé. Il ne fallait pas que quelqu'un t'interpelle, tu risques de répondre méchamment. Et tout ça parce que tu t'en veux beaucoup. Mon pauvre Mitsuki, tu en auras vu toutes les couleurs ! Tu retournes alors chercher ses affaires marchant en traînant des pieds. Dans ce genre de moment tu te détestes. Malgré ça tu continues de vivre. Tu es un spécimen très étrange mon cher. Tu arrives lentement dans la classe remarquant un tas de feuille par ci et par là. Qu'allais-tu faire de tout ça ? Et surtout, qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Elle avait sûrement une réunion avec les profs... c'est la seule solution que tu trouves. Tu arpentes les feuilles par curiosité. Tu retrouves plusieurs fois un nom et prénom. C'était sûrement le sien. « Norikawa... Kaori... » Dis-tu en lisant le papier sous tes yeux. Tu savais son nom et son prénom maintenant. Tu ranges ses papiers même si tu n'avais rien compris, dans un coin dans son sac juste pour ne pas l'emmerder encore plus. Tu étais vraiment gentil dans le fond, tu cherchais juste à t'amuser en tuant le temps. Malheureusement pour toi, tu n'es pas tombé sur la bonne personne. Tu prends son sac alors prêt à sortir.

Ouvrant la porte tu tombes nez à nez avec un professeur, celui-ci te fait peur rapidement alors tu fais un petit sursaut. Il regarde dans la classe partout, le prof avait l'air gentil et timide, étrange pour un prof. « Etto... Saviez-vous où est Norikawa-san... ? » Tu étais surpris de sa timidité, mais certains professeurs sont ainsi, on ne pouvait hélas rien y faire. « Elle s'est évanouis il y a presque dix minutes maintenant. » répondis-tu assez froidement car tu t'en voulais encore. Il va falloir quand même améliorer ton langage, c'est un professeur tout de même ! Mais tu t'en fichais, dans ce genre de moment, que ce soit le professeur, le proviseur, ou un dieu, tu restes toi même et tu parles mal car ton humeur est tombée bien bas. « Oh ! Elle va bien ? R- Rien de grave j'espère ? » Il avait l'air de vraiment s'inquiéter pour elle. Elle avait sûrement une réunion et à cause de toi elle a sûrement pris du retard et finalement elle n'ira pas à sa réunion. Il va falloir t'excuser en face d'elle mon cher blondinet. « Oui, elle doit juste se reposer, je suis venu lui rapporter ses affaires. » Tu restais un peu froid, encore et toujours, tu avais répondu ça aléatoirement mais tu étais presque sûr qu'elle devait se reposer. Puis, de toute façon, une discussion avec un prof, qui apprécierait ça ? Peut-être certains élèves mais pas toi... enfin quoi que, peut-être quand tu pètes la joie, mais là tu n'en n'avais pas particulièrement envie. « Je vois... Jee– Passez lui un bon rétablissement de ma part dans ce cas ! » Tu acquiesces pour répondre et celui-ci fait un pas en arrière afin de te laisser passer. Tu passes en t'excusant sans aucune raison particulière, juste par politesse.

Le prof' repart en ta direction opposé, tu ne te retournes pas et tu retournes à l'infirmerie. Tu espérais encore une fois qu'elle soit réveillée. Une fois en face de la porte, tu n'osais pas rentré, ça devait faire presque dix minutes que tu es sorti de l'infirmerie pour chercher ses affaires, tu es resté presque cinq minutes devant la porte en hésitant à entrer par le stresse et les minutes passaient rapidement, tu n'osais toujours pas entrer jusqu'à ce que l'infirmière sorte de la salle. Tu l'as même surpris et par reflexe tu fais genre que tu allais entrer pour ne pas te sentir très con devant la peur. « Oh vous êtes revenu ! Votre camarade à besoin de repos, elle se réveillera sous peu ! Je repasserais dans une demi heure pour m'assurer que tout vas bien ! » Dit l'infirmière souriante, puis tu t'écartes afin qu'elle sorte et toi tu entres en refermant la porte. Tu remarques qu'elle était encore endormie. Tu poses son sac au pied du lit et tu attrapes une chaise afin de t'asseoir à ses cotés. C'était la seule chose que tu pouvais faire. Tu poses tes coudes sur tes genoux et ta tête dans tes mains. Tu n'allais quand même pas pleurer, tu sais retenir tes émotions mais ça bousille ta bonne humeur. Tu attends. Tu attends encore. Et tu attends encore et toujours. Ne savant pas quoi faire à part attendre, deux mots sont sortis de ta bouche. « Gomen nasai... » C'est tout ce que tu peux dire après tout. Tu es un impuissant homme ne savant pas quoi faire dans ce genre de situation. Mon pauvre Mitsuki, tu restes les mains sur ton visage afin de le cacher et de cacher ta vision, elle voyait noir alors toi aussi, tu voyais noir a présent. C'est une façon comme une autre de se mettre à sa place... bon en fait, tu faisais ça pour retenir tes émotions.

Tu le haissais. Il t'énervait. Tu ne pensais que ça de l'inconnu blond. Ce rieur chiant qui a fini par te priver d'une réunion importante. Il ne te causait que des problèmes... Mais ce n'est pas comme s'il était différent des autres.

Les humains, ces créatures repoussantes. Tu ne ressentais que du dédain, peut-être un grain de pitié envers eux. Car oui, ils n'étaient que pitoyables. Énervants. Ils ne servait que d'obstacle à ceux qui ont vraiment évolué, à ceux qui ont des réels buts dans leur vie, qui en font quelque chose. Toi surtout. Tu les détestais toutes, ces marionnettes qui ne changeraient pas le monde si elles disparaissaient soudainement. Mais aurais-tu changé quelque chose seulement, toi, en disparaissant ? Tu me parais bien narcissique, Kaori. Tu te crois supérieure à ce point ?

Tu pouvais très bien rester là, seule sur le sol froid, tes cheveux se dispersant autour de ton corps, balayés de temps en temps par un leger vent d'automne entrant par la fenêtre. Ce vent qui a tout commencé. Tu pourrais très bien avoir quelque chose de grave, si celui que tu appelais chieur depuis un certain temps, qui « ne différait pas des autres ordures de la société », cette personne « sans objectif, avec une existence qui ne sert à rien », n'était pas là. Si seulement tu savais comme il avait peur dès qu'il entendit ce bruit terrifiant ce corps tombant. Si tu sentais comment il te secoue, te souleve, te porte jusqu'à la lointaine infirmérie du lycée en courant. Si tu savais comment il s'en voulait. Si seulement tu savais tout cela, tu pourrais le juger. Mais tu voyais le noir et tu n'entendais, ne sentais rien. Alors, tu ne pouvais pas dire quoi que ce soit du blond qui est tombé sur toi au mauvais moment.

Pourtant, tu ne les jugeais pas souvent, ces humains. Tu étais vraiment différente, aujourd'hui. Le temps passait. Seconde par seconde, minute par minute et ça commençait à se faire long. Une dizaine de minutes, plus, une trentaine. Non, plus encore ; une heure environ. Il était temps de te réveiller. Pas que tu le voulais spécialement, parfois tu te disais que tu préferais ce noir à la réalité. Aah, tu ne voulais pas revenir à ce mal de tête.

Tu entendis d'abord. Des mots sur un ton ni triste ni inquiét. Quoique. « Gonennasai ». C'était tout. Mais cette voix, tu la connaissais, et depuis peu. Tu sentis après. Cette odeur de médicaments, moins intense que dans un hôpital. Ton parfum aussi. Tu l'aimais bien, celui-là. Ce que tu ressentais était le manque d'énergie, toujours et encore. Tu étais tranquillement posée dans le lit incomfortable de l'infirmérie. Tu ouvris tes yeux. Première sensation : trop de lumière. Mais tu t'y habituas vite. Tu émis un gémissement de mécontentément.et tournas ta tête. Tu vis une silhouette assise sur une chaise, juste à côté de ce lit en métal peint en blanc.

Pourquoi c'est toujours du blanc, d'ailleurs.

Chevelure blonde, visage caché par des mains, ça ne pouvait être que l'inconnu de tout à l'heure. Celui que tu prérendais haïr mais qui semblait avoir quelques regrets à l'heure actuelle. Son chagrin - qui n'en était pas vraiment un, en vérité - te fit sourire. Tu te levas avec une certaine difficulté ; tu étais à présent assise. Tu portas ta main droite à tes lèvres d'entre lesquelles s'échappa un rire amusé. Décidément, tu changes en un rien de temps.

Mais il te fit rire, à cet instant et tu n'y pouvais rien. Et c'était mieux que ta colère d'avant, certainement. Et puis, tu ne pouvais pas rester comme une statue neutre ou hautaine vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, n'est-ce pas ?

Réfléchissant au pire comme au meilleur, tu attendais qu'elle se réveille et peu de temps après tes mots d'excuses, tu entendis un rire. Oui un rire féminin. Tes yeux se sont rapidement ouverts en grands. Très grands même. À la fois choqué, content, gêné. Tant de sentiments en un. C'était tout de fois frustrant. Tes doigts étaient croisés, ta main droite croisant ta main gauche et au centre tenait ton front. Voici comment tu étais positionné. Tu relèves alors lentement ton regard choqué de ce rire féminin. Tu aperçois qu'elle s'était enfin réveillée au bout d'une heure d'attente. Tu te demandes encore pourquoi tu as attendu ici alors que ce n'est pas ton amie. Mais tu te souviens rapidement que tu te sens coupable. Tu assumes tes conséquences en te haïssant un moment. C'est déjà une sévère punition que tu as reçu. Tu la regardé alors sourire, rire pour de vrai. Toi qui pensait que c'était une fille droite et qui ne rigolait pratiquement pas... voir jamais, ça t'a changé ta vision entre autre. Tu ne la voyais plus comme une fille chiante. Étrange ? Finalement cette relation qui tournait au négative va sûrement virer dans le positive. Est-ce mieux ainsi pour toi Mitsuki ? Ça sera peut-être ta première amie en dehors de tes deux amis d'enfance le sais-tu ? Seul l'avenir vous le dira. Pour le moment, il fallait sûrement voir comment elle se sentait, si elle aillait mieux, si elle était fatiguée ou autre. Tu la regardais alors dans ses yeux deux à trois secondes avant d'agir. Oui, tu étais assez gêné qu'elle t'ai sûrement entendu t'excuser... Tu ne voulais pas qu'elle t'ai entendu en fait. C'était trop... gênant pour toi. Ton ego en prendrait une bonne claque mon cher Hyashiro-kun. Quel est l'important pour toi, qu'elle aille mieux ou qu'elle t'ai entendu ?

« Tu– Tu es réveillée depuis combien de temps ?! » Ah bah connard comme tu es, tu changes pas et c'est ton égo qui reste assez important. Tu as une réputation de bon bagarreur et pas d'un mec qui s'excuse quand il se sent coupable. Mais tu es comme ça et tu n'y pouvais rien. Bien évidemment sa santé passait aussi avant tout. Si jamais ça empirait, tu te sentirais encore plus coupable et alors tu pourrais pleurer sur son lit. … non quand même pas. Il faut te forcer sentimentalement pour pleurer. Tu ne pleures pas facilement. Peut-être une larme de rage envers toi une fois sur deux... mais fondre en larme est limite impossible. En tout cas, même après avoir dis cela, au fond de toi tu te sentais bien mieux de l'avoir entendu sourire. Ça voudrait dire que le repos n'aurait pas servit à rien. Tu sais que l'infirmière devrait arriver d'une minute à l'autre d'ailleurs. Elle avait dit trente minutes et ces trente minutes sont largement passées. Donc, tu en déduis qu'elle pouvait venir d'une minute à l'autre. Il ne fallait pas qu'elle te voit gêné alors qu'importe qu'elle t'ai entendu ou pas, tu voulais qu'elle garde ça pour elle, afin d'éviter le sujet, tu ne lui laisses pas le temps de répondre que tu rétrécis tes yeux lentement et que tu enchaînes.

« HAHEM. … Tu te sens mieux ? » Ce gros hahem était un peu abusé de ta part, mais il fallait faire en sorte qu'elle comprenne de elle même que ça te gênait. M'enfin, je pense que ce hahem ne servait à rien, elle a bien du comprendre que tu étais gêné vu la tête que tu tirais à l'instant de son réveil. Tu décroises tes doigts de tes mains afin de former un poing avec ta main droite et envelopper le poing avec ta main gauche posant ensuite ton menton sur celle qui enveloppait le poing. Tu t'étais bien positionné hein ? Tu te demandais ce qu'elle allait te répondre car sa réponse était franchement imprévisible. Il y a une heure elle voulait t'en mettre une et là elle se réveille sans te prévenir et elle se met à rire sûrement car tu t'étais excusé. Pourquoi avoir attendu autant de temps pour t'excuser monsieur le blondinet ? C'est si long de se préparer pour dire ''Gomen nasai'' hein ? Je ne savais pas, maintenant tu regrettes un peu et tu essayes d'éviter un mot à ce sujet. À savoir comment cette histoire va se terminer... En tout cas, tu repris un visage normal dès la fin de ta phrase, c'est toujours ça à préciser. Enfin, tu essayais de faire genre d'être normal, ça se verra sûrement mieux au bout de quelques minutes afin que vous puissiez discuter ensemb– Est-ce que vous arriveriez à trouver une conversation à vous deux ? C'est surtout ça... la véritable question pour après. J'espère pour toi que si tu n'y arrives pas ou que ça ne fonctionne pas que l'infirmière vienne à ce moment. Mais ça ne doit pas être bien compliqué... Elle vient de se réveiller, tu improviseras.

Il devait être choqué. Très choqué même, ses yeux le montraient bien. Il leva sa tête et te regarda, te demandant rapidement et assez ... énergiquement, oui, avec une énergie au bord de l'agressivité, depuis combien de temps tu étais réveillée. Ah ? Avait-il peur que tu entendes d'autres choses que les deux derniers mots ? Tu te demandais ce qu'il pouvait bien dire de tel. Tu souriais toujours, comme sous un charme incroyable, mais tu n'était que de bonne humeur. Eh oui, c'était tout simple. Sa raison, par contre, était plus complexe. Et tu ne comprenais toi-même pas tout.

Il exagéra un 'hahem', ne te donnant pas le temps de répondre à la question précédente avant d'en poser une nouvelle ; il te demandais si tu allais bien. Ou mieux, pour être précis. C'est alors que tu remarquas que ta céphalée disparut suite à ta longue pâmoison. Tu souris alors encore.

- Je suis juste un peu fatiguée. – dis-tu.

Et dire que tu étais courroucée il y a plus d'une heure... On ne dirait pas, à ton sourire brillant de cet instant. C'était comme si tu sortais d'un magnifique rêve et pourtant, tu n'en avais pas eu. Pour des raisons inconnues, tu changeas ton attitude envers l'adolescent – qui t'était toujours inconnu par ailleurs. Qui sait, vous deviendrez peut-être même amis.

- Arigatou. ♪

Tu lui remerciais pour t'avoir aidé et tu ne voulais pas qu'il se sente coupable. Ce n'était pas totalement de sa faute, après tout. Enfin, si. Mais peu importe ! C'était le passé après tout. Tu ne pouvais pas lui en vouloir après avoir vu cette réaction pleine de gêne et avoir entendu ses excuses sincères. Tu te demandais combien de temps tu étais dans cet état. Et s'il attendait ton réveil, ici. Il a dû vraiment gâcher sa journée, de ta faute.

- Ça fait longtemps ? Que je me suis évanouie, je veux dire. Tu m'excuseras, je n'avais pas prévu cela.

Tu fis tomber ta tête sur le côté, comme tirée par l'une de tes couettes brunes.

« Je suis juste un peu fatiguée. » Encore un peu fatiguée... te sentir coupable ou ne pas te sentir coupable. Telle était la question. Tu remarquais qu'elle était bien souriante comparée à toute à l'heure. Tu ne fais qu'acquiescer ce qu'elle vient te dire, que pouvais-tu dire de plus ? Un truc du style ''bah recouche toi ?'' si elle ne le fait pas, c'est qu'elle n'a pas vraiment envie donc... tu ne dis rien, tu te contentes de garder le silence. C'est parfois une bonne chose de garder le silence. Si tu aurais fermer ta gueule elle ne serait sûrement pas ici ? Peut-être qu'elle stressait pour sa réunion ? Elle a dû comprendre que maintenant c'est fini, aucune chance d'y aller ? Donc elle doit être décompresser, c'est comme ça que tu juges... mais ta façon de penser est spéciale. Mais qu'importe, elle se sent quand même mieux, c'est l'important après tout. Pense au pire ! Si tu n'aurais pas été là, elle aurait sûrement eu des gros problèmes ?

« Arigatou. ♪ » Elle te semblait joyeuse. Peut-être car en tombant elle ne s'attendait pas à ce que tu la ''sauve''. Mais toi, tu continues de garder le silence. Tu t'en voulais vraiment, malgré ton beau geste, il faut le dire, tu n'as pas mal agit en fin de compte. Mais tu penses que tu aurais pu faire du mal à quelqu'un juste pour t'amuser, ce n'est pas toi ça. C'était involontaire. Mais malgré ça tu t'en voulais quand même, tu sentais que tu étais la cause de tout ça... Tu es vraiment, vraiment, mais vraiment quelqu'un d'étrange. Malgré que parfois tu sois un vrai connard, tu restes un garçon gentil. Tu es un connard juste pour t'amuser, rien d'autres. Tu aimes juste embêter légèrement et ne pas trop pousser comme aujourd'hui. Ça t'aurait servit de leçon ? Non, non, bien sûr que non, tu es comme ça, on en peut pas encore te changer mon pauvre garçon. Tu t'amuses avec ce que tu es tout simplement. Mais ne t'en fait pas, ce n'est pas entièrement de ta faute... peut-être un peu ?

« Ça fait longtemps ? Que je me suis évanouie, je veux dire. Tu m'excuseras, je n'avais pas prévu cela. » Oh, elle te pose alors une question. Tu continuais de la regarder en tournant parfois ton regard à gauche & à droite, tu as du mal à fixer une personne trop longtemps, surtout une fille, qu'importe la fille, tu risquerais de rougir un petit peu, alors quand elle te parlait, tu la regardais puis après ton regard partait un peu sur la gauche ou sur la droite, tu observais la pièce que tu avais vu plus d'une fois. Heureusement que tu sais où est l'infirmerie, bien évidemment que tu y as été plusieurs fois. Tu aimes bien apporter les gens à l'infirmerie pour éviter ne serait-ce que quinze minutes de cours. Toutes ses minutes de cours ratées n'auront pas servit à rien ! Mais tu te sentais obligé. Obligé de faire quoi ? Sûrement de t'excuser.

« Ouais, ça fait une heure que j'ai le cul posé sur la chaise, on aurait pu me filer un coussin, j'aurais eu moins mal hmpf. » Dis-tu en essayant de faire passer en petite blague afin de te détendre un peu. Oui, tu n'étais pas entièrement détendu. Malgré qu'elle t'a sûrement entendu t'excuser, tu te sentais obligé de lui dire bien en face, c'était plus fort que toi. N'empêche Mitsuki, tu sauves plusieurs personnes, que ce soit d'un rackettes ou d'une tombée dans les pommes, tu sauves les personnes. Tu es peut-être un héros caché uh? « Etto... Gomen nasai-... je ne voulais pas te pousser si loin, je me sens coupable de ce qu'il vient de t'arriver... Donc si tu as besoin de quelque chose... n'hésite pas...? » Sur ces mots tu ranges tes mains dans tes poches et tu tournes ton regard vers la fenêtre. Afin d'éviter de voir aussi sa réaction. Tu ne voulais pas vraiment voir. Tu es vraiment spécial comme garçon. Mais tu as quand même eu le cran de t'excuser en face d'elle et pas refaire un gros 'hahem' mais tu et sentais si coupable, ça t'aidait à vider ton petit sac du culpabilité afin que tu culpabilises pas plus.

- Ouais, ça fait une heure que j'ai le cul posé sur la chaise, on aurait pu me filer un coussin, j'aurais eu moins mal hmpf.

Étrangement, ce que tu considéras comme blague de sa part te fit rire cette fois. Par contre, le fait de l'avoir fait attendre une heure te plut moins. Une heure, c'est long. Et tu le compris tout de suite – pour la réunion, c'était mort. Tu n'y iras pas. Si ça se trouve, elle s'est même terminée. Dire que tu l'avais attendue depuis un si long moment, que tu avais tellement de choses à dire, à reprocher, à corriger, à rajouter...

- Etto... Gomen nasai-... je ne voulais pas te pousser si loin, je me sens coupable de ce qu'il vient de t'arriver... Donc si tu as besoin de quelque chose... n'hésite pas...?

Il venait donc de s'excuser, encore. Et ça te fit de nouveau sourire, pour tout dire. Il tourna sa tête et mit ses mains dans les poches. Était-il encore gêné ? Tu te fis droite. Il s'en voulait. Et toi, tu t'en voulais de l'avoir fait culpabiliser. Enfin, pas que tu le montrais à ce moment... Tu souris tout de même, étant vraiment joyeuse.

- Pas besoin de t'excuser, tu m'as aidé, après tout. – dis-tu d'une voix plus affaiblie que tout à l'heure. Il ne fallait surtout pas te forcer à parler fort maintenant, pour ne pas refaire de malaise. – Hmmm, de quoi aurais-je besoin...

Tu mis ton index sur tes lèvres et levas ton regard vers le plafond, pour montrer que tu réfléchis. Action tellement stéréotypée que cela te faisait limite mal de l'utiliser. Mais soit, tu n'allais pas penser à cela. Tu connaissais d'ailleurs bien ce que tu voulais savoir, pour des différentes raisons qu'avant, mais toujours. Tu reposas ta main derrière toi pour ne pas tomber en arrière – ce serait très con – et te préparas à continuer ta phrase.

- Ah ! J'ai vraiment besoin de savoir ce nom que je te demande depuis plus d'une heure !

Tu savais bien que sa phrase d'excuses ne parlait pas de besoin dans ce genre-là. Tu l'avais très bien compris, tu n'étais pas idiote, pas à ce point. Mais tu n'allais pas renoncer. Une fille, c'est fort, ça bats tous les obstacles et finit par avoir ce qu'elle veut. ♥

« Pas besoin de t'excuser, tu m'as aidé, après tout. » Seulement ça t'as suffit pour te rassurer. Donc, tu n'avais pas à t'en faire énormément. Tu ne sais pas trop ce qu'elle a eu d'ailleurs... mais tu vas éviter d'aller dans ce sujet que tu risques d'absolument ne rien comprendre. Toi et les maladies ça doit bien faire deux. Tu n'as pas de maladie physique, tomber dans les pommes tu ne sais pas ce que ça fait. Tu aimerais peut-être connaître ça une fois dans ta vie histoire de ne pas mourir con peut-être ? C'est toujours ça à savoir après tout. Mais ça doit être le noir complet, le vide, le néant quoi. Donc une sensation que tu n'as pas vraiment envie de voir dans un sens car ça doit bien faire peur non ? Ce n'est pas que tu as peur du noir, bien au contraire, mais rester indéfiniment dans le noir fait peur, tu perdrais alors ta vie et tu laisserais ta grand-mère seule. Tu ne veux pas qu'elle finisse ses jours seule, tu es à ses cotés, elle n'a plus personne à présent ta pauvre grand-mère. Mais quoi qu'il en soit, peut-être que tu pouvais lui rendre un service afin de te racheter ! Ça serait pas mal après tout.

« Hmmm, de quoi aurais-je besoin... » Elle devait profiter de cette opportunité, ce n'est pas tout les jours que Mitsuki veut rendre un service pour se faire en sorte racheter même si ce n'est quand dans sa tête à notre cher blondinet. D'ailleurs, tu la regardes réfléchir, elle regardait le plafond en posant son index sur ses lèvres. Tu avais limite peur de ce qu'elle allait te demander, tu te retenais de lui sortir une petite vanne de merde dans le genre ''c'est mon numéro hein ? ~'' mais tu te retiens. Parfois... fermer sa gueule n'est pas plus mal ! De toute façon, tu allais bien le savoir un jour ce qu'elle voulait. Sauf si au fond elle ne veut rien ? Tant que ce n'est pas un gros service, ça pourrait t'arranger n'est-ce pas ?

« Ah ! J'ai vraiment besoin de savoir ce nom que je te demande depuis plus d'une heure ! » … soit elle voulait savoir le nom de son héros, soit elle voulait vraiment te filer cette heure de colle. Mais bizarrement... tu avais plus confiance en elle maintenant que toute à l'heure. Tu te doutais bien qu'elle n'avait sûrement pas l'envie de te coller alors que tu viens de l'aider. Sauf si c'est une vraie connasse alors là, tu te barrerais de la pièce sur le champ si elle te fait ça, tu n'aurais plus l'envie de la revoir. Tu le prendrais vraiment très mal. Mais tu ne sais pas... en toi, une petite voix te dit que c'est bon et qu'elle ne fera rien de mal. C'est la voix de la raison de Mitsuki, ta conscience ! Et il ne fallait pas le donner directement, ça ne serait pas marrant, tu te devais te sortir une vanne sur l'heure de colle bien évidemment !

« T'es sûre que tu préfères pas mon numéro ? Sauf si tu veux vraiment me mettre cette heure de colle ahah! » Et oui, c'était entre autre une dédicace pour tes paroles datant d'une heure, tu n'avais pas oublié et tu t'en souvenais encore très bien de la scène. Et aussi, évidemment tu as ricané à la fin de ta phrase. D'ailleurs, elle ne regardait plus le plafond et elle avait mis sa main derrière elle, sûrement pour ne pas tomber. Ce n'est pas un détail très important, tu l'as juste remarqué. Après avoir rigolé quelques secondes, tu t'arrêtes afin de continuer. « Non, je rigole bien sûr, je m'appelle Hyashiro Mitsuki, yoroshiku Norikawa-chan. ~ » Tu lui montres entre autre que tu connaissais déjà son prénom et qu'elle n'avait pas vraiment la peine de se présenter. Tu avais lu son prénom dans ses papiers par curiosité. Un petit peu curieux. Il ne manquerait plus que ce ne soit pas le sien, tu te sentirais vraiment, mais vraiment con. Mais normalement si, il y avait marqué ça sur plusieurs papiers. Tu devrais sûrement la prévenir que tu as posé son sac d'ailleurs, tu as encore le temps de lui dire après.

- T'es sûre que tu préfères pas mon numéro ? Sauf si tu veux vraiment me mettre cette heure de colle ahah!

Tu laissas échapper un rire, toi aussi. Oui, ça t'amusait. Ça aurait été le contraire il y a une heure. Mais bon, maintenant, tu ne pensais même pas à tout rapporter à un professeur et encore moins au directeur. Ça serait vraiment vache de ta part, et même si tu donnes cette impression, tu ne l'es pas.

- Non, je rigole bien sûr, je m'appelle Hyashiro Mitsuki, yoroshiku Norikawa-chan. ~

Par magie, il connaissait déjà ton nom de famille. Cela te surprit, mais tu ne le montras pas. Tu souris juste plus et 'enregistras' son nom dans ta mémoire. Mitsuki... Tu pensais que ce nom était meilleur pour les filles, mais finalement ça lui allait bien.

- Un, yoroshiku onegaishimasu. Et cette heure de colle, ne t'en soucie pas, je pense qu'attendre mon réveil était pire. ♪ Sauf si tu y tiens ?

Ton sourire chaleureux restait sur ton visage encore un peu pâle. Ta question était, bien sûr, rhétorique. Tu te doutais bien qu'il ne voulait pas rester collé à une chaise en fixant une feuille pendant une heure~~, il n'était pas toi~~. Toi, tu aimais les feuilles. Tous les documents te réconfortaient. Les remplir pendant des heures te changeait les idées. Avec l'étude, c'était la même chose ; était-ce pour cela que tu appréciais tellement tout ça ? En parlant des feuilles, tu te rappelais de tous les papiers qui sont restés dans la classe, tout comme ton sac. Tu te levas en sursauts, manquant de peu de trébucher.

- Tu n'as pas vu mon sac, par hasard ?

Demandas-tu, comme apeurée. Pas que tu avais des choses que les gens qui le trouveraient ne devraient pas voir, du tout, du tout ! Juste que tu n'aimais pas t'éloigner de tes affaires. C'est d'ailleurs pour ça que tu le déplaçais même si tu allais juste un banc devant pour quelques secondes – tu ne t'en séparais pas, de ton sac et tes documents. Et surtout ceux-ci. Tu mis longtemps à les rédiger et signer. Ils reprenaient tout ton discours qui devait se faire à la réunion. Ce conseil qui a eu lieu cet après-midi, sans toi. Ta tête commença à légèrement tourner, mais tu te sentais toujours mieux. Tant que ça ne s'empire pas, tant que tu ne tombes pas, ça allait.

Décidément, tout ce stress n'avait aucune bonne influence sur ta santé. Tu devrais te reposer, de temps en temps.

« Un, yoroshiku onegaishimasu. Et cette heure de colle, ne t'en soucie pas, je pense qu'attendre mon réveil était pire. ♪ Sauf si tu y tiens ? » Oh comment elle marquait un point. Tu allais la manger cette heure ahah ! Mais tu avais bien remarqué qu'elle rigolait elle aussi. Il fallait mieux en rire après tout ! Dire que cette relation tournait au négative car tu l'avais bien emmerdé et après son évanouissement... tout va si mieux entre vous, une relation qui tournerait bien dans le positive. Si ça devient vraiment ton amie, vous pourriez en rigoler bien plus tard sur votre rencontre. C'est une rencontre si originale après tout! Bien s'entendre après un évanouissement... vraiment originale. Quoi qu'il en soit, tu riais à ses cotés et c'était bien mieux comme ça ! Le rire guérit tout en plus ! Tu sors les mains de tes poches, reprenant ta position avec le poing et l'enveloppement de toute à l'heure. C'est une position que tu as l'air d'apprécier tiens ! ~

« Hmpf, sans façon ! ~ » Réponds-tu en riant toujours. Ah que ça te faisait du bien de rire, tu as passé une heure à te faire chier et sans rire ! Rire, tu aimes ça toi. C'est bien pour ça que tu fais chier certaines personnes, c'est pour rire ! Je devrais compter combien de fois on t'as dit ''Mais t'es vraiment un gamin toi'', tu battrais des records, c'est pratiquement sûr ! Mais quoi qu'il en soit mon cher Mitsuki, tu es plutôt content maintenant. Oui, franchement, toi qui n'avais rien à faire, te voilà à l'infirmerie du lycée avec une fille qui risque d'être ton amie. Comment aurais-tu pu devenir que ta journée allait finir ainsi. D'ailleurs tu te demandes quelle heure il est, mais tu n'eus le temps de jeter un coup d’œil que la demoiselle te parlait encore.

« Tu n'as pas vu mon sac, par hasard ? » Oh, toi qui comptait la prévenir que son sac était là, tu tournes ton regard vers le sac. D'ailleurs, tu ne sais pas si tu devrais la prévenir qu'un prof est passé la chercher ? Tu es hésitant, mais le feeling allait t'emporter, c'est la meilleure des choses le feeling. En même temps, qui serait prédire ses actions... bon, toi peut-être que tu ne prédis pas, mais tu as un temps de réaction surhumain. Tu arrives à rattraper de l'eau qui tombe d'un verre, c'est d'une grande utilité, ça te permet de ne pas nettoyer entièrement la flaque et que quelques goûtes. Ton don ou plutôt, ton pouvoir te permet de faire pleins de choses. Tu n'hésites jamais à l'utiliser d'ailleurs. Par exemple, tout à l'heure tu as pu éviter de te prendre sa claque grâce à ce temps de réaction plus rapide ! Quelle chance tu avais. D'ailleurs, tu protèges les faibles avec ce pouvoir, tu comprends mieux que parfois, c'est la loi du plus fort et maintenant, tu joues dans la même cour que certains.

« Oui, je l'ai posé juste là, » dis-tu en te levant et te penchant au pied du lit afin d'atteindre son sac. Tu l'attrapes sur une des bretelles et tu le soulèves. Son sac n'était pas si léger que ça, mais on ne pourra pas dire qu'il est vraiment lourd, tu as déjà soulevé largement plus lourd dans ta vie. « tiens. » termines-tu en posant le sac sur le lit, tu lâches alors les bretelles rangeant tes deux mains dans tes poches et tu te rassois évidemment. Tu n'avais pas froid mais c'était une habitude pour toi de les mettre dedans, elle entrait, elle sortait. Tu ne t'en rendais même plus compte parfois. « J'ai rangé toutes les feuilles dedans, elles sont dans un coin normalement. » Tu essayes de montrer un peu de gentillesse encore une fois. Tu ne savais si elle allait se sentir gênée que tu ais fais ça, mais c'est la moindre des choses que tu as pu faire après tout. Tout compte fait, tu ne sais pas comment lui dire que tu es tombé sur un prof, alors tu comptes attendre un peu ou ne pas le dire du tout. Tu pourras dire que tu as oublié si jamais elle l'apprend, ce qui serait un peu un mensonge mais dire que tu ne savais pas comme le dire... c'est très spécial.

« Je n'ai pas fouillé dans ton sac ! Ne t'en fait pas. J'ai juste rangé les feuilles qui étaient sur le bureau et je l'ai ramené ici. » Elle aurait pu te prendre pour un voleur ou autre. Bon, quand même pas, si tu étais un voleur, tu serais sûrement parti avant qu'elle se réveille. Mais tu préfères lui dire, des affaires c'est quand même privées. Tu n'aimerais pas qu'on fouille dans les tiennes alors sans permission tu ne fouilles pas dans les affaires des autres. C'est logique après tout... on en fait pas ce qu'on aimerait pas recevoir. Certains le font, mais toi, tu n'es pas ce genre de type vraiment salopard. « Pour ton nom, je l'ai juste vu sur les feuilles en les rangeant... si tu veux savoir. » Tu te justifies une dernière fois, au cas où. Tu parles trop monsieur le blond, mais vaut mieux être vraiment bavard que pas du tout hein ?

- Hmpf, sans façon ! ~

Il sortit ses mains des poches de son uniforme pour reprendre la position de tout à l'heure. Il riait, encore et toujours. Et, avant que tu ne te lèves, tu pensais à à quel point cette scène était impossible, incroyable. Toi, Kaori, tu riais avec Mitsuki qui ne faisais que t'énerver il y a une heure et qui t'a empêchée de faire certaines choses importantes pour toi. Mais, angoissée, tu te levas, tombant presque, la tête qui tournait par le stress. Tu regardais autour de toi, sans vraiment savoir pourquoi.

- Oui, je l'ai posé juste là, – il se pencha, attrapant sans véritable difficulté un sac, le tien en occurence. – tiens.

Il te le passa, le posant sur le lit sur lequel tu tombas brusquement, soulagée. Tu soupiras, t'allongeant sur la couverture blanche, posant une main sur ton front. Dieu merci – pensas-tu. Mais ce n'était pas le Dieu, Akio-sama, que tu devais remercier, mais Mitsuki. Tu l'entendis d'ailleurs t'annoncer qu'il avait rangé toutes tes feuilles dedans. Tu ne savais pas trop quoi en penser – et s'il les avait lues ? Bon, de toute façon, c'était une sorte de rapport qui allait être rendu public si tout se passait bien à la réunion, ça ne te fit pas une grande différence, mais quand même.

- Je n'ai pas fouillé dans ton sac ! Ne t'en fait pas. J'ai juste rangé les feuilles qui étaient sur le bureau et je l'ai ramené ici.

Il te rassura et tu te relevas pour être de nouveau assise. Que des exercices physiques, dis moi. Quel dynamisme, quelle énergie, mais bravo ! Il t'informa aussi qu'il avait lu ton nom complet sur ces mêmes feuilles et tout s'expliquait. Par contre, tu en t'étais toujours pas habituée à être appelée par ce nom par les personnes qui n'étaient pas obligées de te parler – à savoir le vice-déléguée de la classe et quelques personnes en charge du confort, de l'étude, des événements scolaires. Et, bien sûr, tout le conseil des élèves. Mais il était vrai que toutes ces personnes-là utilisaient le suffixe « san ». La nostalgie t'envahit, tu repensais à tes anciens amis, ton ancien nom et à ton précieux objectifs. Tu te repris cependant peu de temps après, heureusement.

- Merci, c'est gentil.

Dis-tu. Te sentais-tu obligée de le remercier ? Non, ce n'était pas ça. Cette fois, c'était car tu voulais prononcer ce merci sérieux mais plus bienveillant que d'habitude.

Spoiler:

« Merci, c'est gentil. » Elle te remerciait. Tiens, tu ne pensais pas à ce genre de réaction. Tu la voyais plus dans le genre de fille qui ne t'aurait pas cru car tu es un mec qui aime s'amuser. Et par chance, elle n'était pas comme ça. Sincèrement, un sourire sortit de tes lèvres. Un vrai sourire bordel, tu riais énormément, mais un sourire, il fallait l'avoir. Ça veut dire que rien que ça t'a rendu heureux. Ce n'est pas bien sûr que le fait qu'elle ne te prends pas pour un voleur, mais surtout pour le fait que tu as bien fait. Oui, tu voulais bien faire en ramenant ses affaires, c'est tout ce que tu pouvais faire hein ? Mais ça l'a évitée de perdre ses affaires par exemple, se les faire voler, les oublier et bien autres ! Heureusement que tu étais donc là mon cher blondinet. Et oui, ce sourire est particulièrement pour cela et pas vraiment pour la phrase en elle même. Tu regardais alors encore une seconde fois pas la fenêtre continuant de sourire. Que pouvais-tu répondre à ça ? Te lancer des fleurs ? Tes chevilles en prendront encore une claque mon petit blond. Mais tu trouves ça tellement marrant de flatter ton ego ! Et oui, chacun son délire après tout. Ils doivent bien respecter ça. Bien sûr, tu ne flatteras pas ton ego pour une fois. Tu aimes être différent à chaque paroles que tu dis, ça permet de te rendre un coté mystérieux et imprévisible.

« C'est tout ce que je pouvais faire après tout. » Tu me reprends Mitsuki ! Bon, je ne t'en veux pas. Mais nous avons totalement raison. Tu ne pouvais pas faire grand chose hormis ramener ses affaires et attendre son réveil. Ça devait bien faire attendre cinq minutes qu'elle était réveillée a présent et l'infirmière ne venait toujours pas. Que dire de plus ? Vraiment rien. Elle devait être quelques parts dans les couloirs l'infirmière ? Pourquoi pas aller la chercher pour la prévenir que la jeune Norikawa s'est enfin réveillée ? Il te fallait l'avis de la demoiselle. « Tu veux que j'aille chercher l'infirmière ? ... Sauf si tu préfères te reposer ? » Si elle préfère se reposer, tu risques de t'incruster dans le lit d'à coté afin de ne pas la laisser seule. De toute façon, tu n'as vraiment rien à faire. Donc rester là ne te dérange pas, mais aller chercher l'infirmière n'est pas une mauvaise idée. Si ça se trouve, elle est maladroite et a fait tomber ses affaires dans un des couloirs et ramasses tout. Tu pourrais faire ton gentleman et l'aider à ramasser. Tes pensées son spéciales mon cher. Mais voyons voir l'avis de la demoiselle avant d'agir. Tu l'avais regardé en lui posant la question évidemment. Tu regardes souvent en posant des questions, ton regard se tourne que quand il est gêné. Comme tout à l'heure par exemple ! Que tu es drôle quand tu es gêné mon cher Mitsuki. M'enfin, il ne te reste plus qu'à savoir si tu restes ici à t'allonger en essayant de discuter avec ou alors tu vas chercher l’infirmière !

- C'est tout ce que je pouvais faire après tout.

Dit-il suite à tes remerciements très courts. Il souriait, visiblement content de ses actes. Tu levas encore ta tête au plafond, l'observant. Le silence dura un moment, alors que tu réfléchissais. Le prochain conseil ne se tiendra que dans, minimum, un mois. C'était long à attendre. Tu pourrais simplement passer les documents aux profs et, comme ça, ils pourront en faire ce qu'ils veulent, mais ils ne pourraient te poser aucune question dessus et cela te désavantageait, toi et tes plans. La voix sereine de Mitsuki te rappela au monde réel.

- Tu veux que j'aille chercher l'infirmière ? ... Sauf si tu préfères te reposer ?

Tu grimaças, le regardant. Tu te sentais bien et tu pourrais dire à l'infirmière qu'elle ne doit pas s'inquiéter et que tu peux partir mais, en même temps, tu avais honte de tomber face à face avec elle. Déjà que tu n'aimais pas discuter avec les gens ou qu'ils voient quoi que ce soit derrière cette masque de neutralité, là, c'était pire. Tu as montré que tu étais faible. Tu t'étais évanouie et tu avais honte.

- Je... Je préfère encore me reposer, un peu.

Dis-tu, tournant ton regard sur le sol. Tu ne savais pas trop si c'était un bon choix – tu devras affronter cette bonne femme à un moment ou un autre. Sauf si tu fugues discrètement... Mais ça n'aurait pas eu de conséquences très fortes sur ton réputation ? Tu n'es savais vraiment, mais vraiment rien. Tu soupiras soudainement en relevant ton regard.

« Je... Je préfère encore me reposer, un peu. » Tu remarques qu'elle avait baissée son regard. Ta première pensée était qu'elle ne voulait pas 'affronter' l'infirmière. N'aimait-elle pas ça ? Toi ça t'importait peu. Mais vraiment. Après tout, c'était sa vie, elle faisait ce qu'elle voulait non ? Tu n'as pas à te mêler de ses affaires, ça ne se fait pas. Donc, tu ne le fais pas. Tu te lèves d'un coup, rangeant la chaise où tu l'as trouvé. Et oui, il fallait ranger, toujours ranger quand on prend quelque chose. Tu t'approches alors de l'autre lit, celui qui était à quelques mètres de la miss Norikawa. Tu tapotes le lit avant de t'allonger comme une crêpe. Ou plutôt une merde crevé. Toi aussi tu étais fatigué. Fatigué de cette journée mouvementé et lente. Trop de changements hein? Tu avais les bras croisés derrière la tête sur le lit. Une jambe pliée. Bref, en mode beau gosse en beau. Est-ce que tu te trouvais beau... ? Tout ce que tu sais, c'est que tu plais à plusieurs filles. Mais aucune te plaît. Tu n'as encore jamais rencontré l'amour. Et... tu ne comptes pas le chercher pour le rencontrer. Tu es si bien comme tu es.

« Je ne vais pas te laisser ici toute seule, hmpf. » dis-tu après t'être allongé. Il est vrai que tu te sentais tout de même coupable, partir comme ça aurait été vraiment salaud de ta part. Mais genre, vraiment. Une fois allongé, tu ne savais que faire. Et oui ! Comme un peu prévu. Ou plutôt, comme tu le pensais, vous n'avez pas un super sujet de conversation. Tu ne savais que dire, elle aussi tu supposes. En même temps, vous venez de vous connaître, tu ne sais pas ce qu'elle aime, c'est pareil pour elle. Donc tu évites de dire de la merde et tu te tais. Puis un peu de repos ne faisait pas de mal, que ce soit pour toi ou pour elle. Tic, tac, tic, tac, tic, tac. Le temps coulaient et tu commençais à te faire chier. Ce n'est pas comme si ça fait 1h, mais presque cinq minutes que le silence est absolue dans la salle. Tu es là, dans une infirmerie avec une fille de ton âge... enfin sûrement ? Peut-être plus jeune... ? Mais si des gars de connaissances l’apprenait, ils pourront faire tourner des rumeurs comme quoi il s'est passé quelque chose entre vous et ça, ça t'irriterait vraiment. Les couettes comme ça, ce n'est pas ton truc en plus. Toi, tu aimes les cheveux rouges. Peut-être qu'un jour tu croiseras une beauté digne de ce nom... ? ~

« Tu n'as vraiment pas envie de la voir hein? » Après les à peu près cinq minutes de blanc, tu te décides à parler en faisant comprendre que tu avais sûrement compris qu'elle n'osait pas 'affronter' l'infirmière pour tu ne sais qu'elle raison. « L'infirmière. » Termines-tu. Et oui, il fallait savoir de qui tu parlais aussi ! Sinon la pauvre pourrait être brouillé. Bon, toi tu pensais qu'elle avait parfaitement de qui tu parlais. Tu regardais le plafond en lui parlant. Si ça se trouve elle s'est endormie ? Mais d'après toi, si elle craint vraiment l'infirmière, elle ne dormira pas peur. Et oui, la peur empêche facilement de dormir ou de passer une bonne sieste, si elle dort, que feras-tu ? Tu dormiras aussi ? Ou alors, tu appelleras l'infirmière ? Tu n'en sais rien, mais tu laisses un peu de blanc entre ton dernier mot et ta prochaine phrase. « Si tu veux, j'peux te raccompagner chez toi. » Tu lâches un soupir avant de continuer ta phrase. Un petit soupir. « Si c'est ce que tu préfères. » Maintenant, il ne reste qu'à savoir ce qu'elle préfère elle. En tout cas, tu n'allais pas la laisser rentrer chez elle toute seule, si jamais elle s'évanouit sur la route... ça serait dangereux. Alors tu comptes la ramener chez elle. Mais, il faut son avis maintenant.

Mitsuki se coucha sur le lit proche. Il semblait regarder le plafond, dos contre le matelas, une jambe repliée, mains derrière la tête. Pendant un moment tu pensas que c'était la position idéale pour muscler ses abdomens et tu te mis presque à ricaner dans la salle rien que d'y penser. Tu te retenais cependant, tombant à ton tour sur le lit blanc. Tu tournas ta tête histoire de pouvoir regarder ton voisin de lit d'infirmerie si jamais il te parlait, et remontas la couverture vers ton visage, par simple réflexe de vieux temps, te cachant le visage jusqu'au nez.

Il affirma qu'il n'allait pas te laisser seule. Ensuite, il se tut. Pour longtemps. Les secondes passaient lentement et, à vrai dire, tu t'ennuyais. C'était probablement la première fois depuis un bon bout de temps que cela t'arrivait. L'ennui ne venait jamais auprès de toi. Comme s'il te détestait. Comme les autres. L'ennui collait aux professeurs, aux élèves, à ta tuteur, à la vendeuse du konbini du coin, mais pas à toi. Toi, l'ennui t'évitait. Il avait, lui aussi, peur de ton regard – pourrait-on penser.

Te réveilla de tes pensées poétiques le prince charmant qui te sauva tout à l'heure. Il n'était pas tout à fait un prince charmant, à vrai dire. Il n'avait rien de ces hommes dans les contes de princesses, il n'était même pas issu d'une famille riche – ou ne semblait pas l'être – et charmant, il ne l'était vraiment pas. Vraiment pas, mais que pour ton goût. Et il ne te sauva que par obligation, à moins que tu aies mal compris. Il s'en voulait car c'était de sa faute. Il t'a portée jusqu'ici car il s'en voulait. Simple. Eh oui, il ne ressemblait dans ce cas qu'à ces humains si simples que tu avais l'habitude de fréquenter mais éviter au plus possible.

Et c'était normal. Il en était un, un humain simple. Mais il t'intriguait. Et se faire des amis n'était pas mauvais de temps en temps. Tu souris inconsciemment, mais cela ne put se voir que dans ton regard qui s'illumina en fraction d'une seconde, tes lèvres étant couvertes du tissus blanchâtre et doux, sentant la violette. Ce parfum de fleur couleur mauve clair masquait les fumets de médicaments cachés autour de toi dans toutes les armoires en bois peint.

Enfin, tu te rendis compte de l'évidence – si une voix d'un Mitsuki te réveilla, en quelque sorte, ça voulait dire qu'il a parlé. Et qu'a-t-il dit, exactement ? Tu t'étais encore perdue dans l’impasse de tes pensées étranges et n'écoutais plus l'extérieur. Déconcentrée, trop fatiguée peut-être. Tu ne fis qu'hocher un peu ta tête. Un geste qui ne signifiait ni un oui, ni un non, qui ne l'informait juste de son écoute. Ensuite, il prononça des nouveaux mots.

Il te proposa, gentiment et sans insister, de te ramener chez toi. Avec tout ça, te rappelais-tu encore de ta rue ? Espérons que oui, tu serais dans le caca sinon, pauvre Kaori. Et ce n'était pas si grave que ça, après tout, tu avais ta mémoire. Tu te relevas lentement. Tu inclinas ta tête et te levas. Tu souris chaleureusement, juste pour remercier. Bonnes manières obligent.

- Pourquoi pas. C'est vrai que ce serait plus confortable de se reposer chez soi qu'au lycée. Je te serais grandement reconnaissante si tu pouvais bien veiller à moi sur la route de retour, je ne voudrais pas m'évanouir sous une voiture.

Soudain changement de registre – de courant au soutenu, comme par magie tu retrouvais tes mots. Tu attrapas ton sac et te mis à côté de la porte. Tu te demandais si te faire un ami était vraiment une bonne idée. Si tu restais polie, peut-être que ça restera une connaissance des plus banales. Et tu n'auras aucun souci à te faire à propos de ton but. Mais y arriveras-tu seulement ? C'est bien dur de tenir ce lourd masque d'héritière. Et pourtant, si tu veux retourner chez toi, tu devras le porter du jour au lendemain, sans arrêt, sans pause pour laisser ta peau transpirer en toute tranquillité. Et tu te perdis encore dans tes réflexions inutiles.

« Pourquoi pas. C'est vrai que ce serait plus confortable de se reposer chez soi qu'au lycée. Je te serais grandement reconnaissante si tu pouvais bien veiller à moi sur la route de retour, je ne voudrais pas m'évanouir sous une voiture. » Tu avais remarqué la jeune se lever avec son sac. Tu ne bouges pas encore. Tu ne veux pas faire le fainéant mais tu fixes son sac quelques secondes... sac … sac... ce mot te revient plusieurs fois dans ta tête. Mais où est ton sac à toi ! La question te tape dans ta tête. Merde, tu avais complètement oublié ton sac. Tu l'avais laissé dans la salle de classe. Tu ne dis rien quelques secondes puis te te lèves enfin et lentement. Tu espérais que personne n'avait pris ton sac ou autre. Mais en même temps, tu ne vois pas qui prendrait ton sac. Tu t'es pas vraiment familiarisé avec des gens de ta classe. Simplement des connaissances ou des bouches-troues comme tu as le bon mot à la bouche. D'après toi, il est donc encore en train de t'attendre dans la salle de classe. La jeune n'avait pas envie de rentrer seule. Ce qui est logique, tu n'allais pas la laisser rentrer toute seule de toute façon. Tu t'approches d'elle, la miss qui était devant le porte prête à partir. Était-elle pressée ? Pourtant, elle ne devrait rien avoir à faire à cette heure-ci. Sauf si, évidemment. Elle a des amis qui l'attendent et autres dans le genre. Au pire, tu n'en sais rien et tu t'en fous pas vrai ? Elle avait l'air si souriante. Ça y est, tu l'as fait charmé. Mes félicitations ? Ou bien mes condoléances ? Qu'importe, ce n'est qu'un sourire !

« Je ne comptais pas te laisser rentrer toute seule de toute façon. Mais par contre, on va passer pas ma salle de classe, j'ai laissé mes affaires là bas. Allons-y. » Ce n'était même pas une question, la pauvre demoiselle n'avait pas vraiment son mot à dire. Elle veut rentrer chez elle avec un beau-garçon que tu es ? Il va falloir faire ce que tu as à faire avant ! Bon, tu ne penses pas comme ça. Tu te disais juste que tu n'allais pas rentrer sans ton sac. Tes devoirs ne peuvent pas se faire tout seul ou tu risques de te les faire voler. Tu ouvres donc la porte sortant de la salle et direction ta salle de classe. La route a été rapide, tu n'étais pas si loin de l'infirmerie tout compte fait. À force de faire le tour, tu n'es pas habitué à voir l'infirmerie à quelques pas de ta classe ! Bon, ce n'est pas à deux pas non plus, mais ce n'est pas à dix minutes comme tu le fais si souvent ahah. Ça doit faire la moitié, donc pratiquement cinq bonne minutes. Enfin, c'est peut-être mauvaise déduction. Tu t'approchais alors de la porte. « C'est là. Attends moi, j'en ai pour une minute. » dis-tu en avançant vers la porte. Tu ouvres alors la porte et tu entres pour rapidement apercevoir ton sac qui était ma foi, le seul dans la classe. Qui est le seul boulet à ne pas penser à ses affaires ? Mitsuki ! Tu attrapes ton sac. Ta place dans la classe était au fond évidemment. Tu n'es pas une grosse tête. Proche de la fenêtre et au fond de la classe. C'était la place parfaite pour toi. Attrapant ton sac, tu le trouves léger, tu l'ouvres et tu remarques que tes affaires sont rangés sous ton bureau comme très souvent. Tu embarques tout et tu refermes ton sac. Tu ressors de la salle sans dire un mot encore une fois.

Arpentant les couloirs aux cotés de la miss Norikawa sans dire un mot. Ceux-ci étaient vides. Ça te faisait quand même bizarre. Tu entends le bruit de tes pas et d'ailleurs tu n'as pas croisés l'infirmière. Elle avait peut-être oubliée la jeune demoiselle ? Ou alors une urgence ? Tu n'en sais rien et tu ne le saura sûrement jamais ! Tu ne vas pas non plus chercher à savoir... il ne faut pas le cacher. Tu marchais donc les mains dans les poches, une bretelle de ton sac sur l'épaule et l'autre qui nageait dans les airs. Une vraie démarche de rebelle. Tu étais un peu un rebelle en même temps... Vous approchez la porte principale afin de sortir du lycée. Super, ça n'a pas été si long. Mais tu penses qu'il va falloir que tu sortes une connerie ou autre afin de démarrer une discussion car ça te saoulait un peu ce blanc. Un peu beaucoup même. C'est déjà rare quand tu traînes avec quelqu'un car tu l'as décidé alors si c'est pour ne pas parler, à quoi ça sert ? Tu es un chevalier qui doit protéger la demoiselle ou … ? On ne sait pas. Mais vous sortez du lycée. Une fois dehors tu t'étires un bon coup, le soleil était caché derrière les nuages. Éclairant quand même l'extérieur. « Ça va ? Tu n'as pas trop peur de t'évanouir ? » dis-tu en rabaissant tes bras de ton étirement. Et le miracle te tombe dessus. Une autre connerie qui va sortir de tes lèvres... pour changer. « Tu veux que je te tienne la main si tu as trop peur de t'évanouir ? » conclus-tu d'un sourire mesquin en lui proposant ta main. Oui, tu avais mis ta main au niveau de son ventre. Manquerait plus qu'elle te l'attrape vraiment, tu te sentirais bien con mon pauvre. Mais comme tu le penses si bien, tu es sûr à cent pour cent qu'elle rejettera ta main et ça va te faire marrer. Oui ce genre de chose te fait bien marrer. Quel humour pourrie mais qu'est-ce qu'on peut y faire ? Chacun son humour après tout. Elle peut aussi te trouver assez lourd tu sais ? Je suppose qu'elle ne tiendrait pas une journée avec toi. Il faut avoir du courage pour tenir une journée avec tes pseudo-blagues !

solitude

Tu regardais le plafond en attendant que Mitsuki se lève. Il était lent. Il semblait réfléchir et pas besoin de lunettes pour voir ça. Tu tenais ton sac de deux mains, devant toi. Tu souriais encore légèrement, mais tu plongeais lentement dans tes pensées. Mais tu t'en réveillas vite, quand le blond t'informa de la direction que vous alliez prendre. Il laissa ses affaires dans sa salle de classe, vous deviez donc les récupérer. Logique.

Tu le suivis pendant les cinq minutes qui séparaient l'infirmerie de sa classe – ce parcours t'a permis aussi de savoir à quelle classe appartenait ton compagnon de l'après-midi. Tu observais ces chiffres et lettres avec une forte concentration, jusqu'à ce que Mitsuki revienne avec son sac. Tu ne comprenais d'ailleurs pas vraiment le pourquoi de ses mots précédents. Il t'a ordonnée de l'attendre devant la salle. Comme s'il ne voulait pas que tu entres – pas que tu irais le faire, loin de là. Tu n'étais pas une fan de promenades entre bancs. Une minute, a-t-il précisé. Si prendre ses affaires prenait une minute, c'était que sa classe faisait deux kilomètres de longueur et qu'il devait s'aventurer jusqu'au bout de celle-ci. Tu soupiras.

Le lycée était grand, tu le savais. Mais aujourd'hui, il te paraissait infini, dans toutes ses mesures. Un peu comme attendre qu'un train passe et en compter les wagons. Vous avanciez vers la sortie, Mitsuki et toi. Tu voulais sortir d'ici au plus vite et te coucher chez toi, lisant un livre. Et oublier Mitsuki, surtout. Il ne fallait pas te faire d'amis, c'était comme un interdit de ton père, tu le sentais. Et la pression montait quand tu te rendais compte que, malgré ce qu'il a fait, tu penses qu'il est un gentil adolescent. Il ne fallait pas. Il fallait juste rester calme et inaccessible, le nez dans les livres.

À la sortie, tu n'étais toujours pas libérée. Tu devrais te retenir de parler, regarder le paysage devant toi seulement. Ah, étais-tu naïve au point de penser que tout se passerait comme tu le souhaitais ? On dirait un souhait d'une gamine hautaine – que tu étais, d'ailleurs. Ne compte pas sur Mitsuki, en tout cas.

- Ça va ? Tu n'as pas trop peur de t'évanouir ?

Demanda-t-il soudainement. Et si ce n'était que ça, tu allais tranquillement répondre une vérité sûre, c'est-à-dire que non, que tu vas bien et que ça devrait aller, mais que, par précaution, tu aimerais quand même qu'il t'accompagne. Mais Mitsuki n'était pas du genre à retenir ses conneries alors qu'elles lui venaient en tête. Tu ne le savais pas, certes, mais tu devrais au moins t'en douter.

- Tu veux que je te tienne la main si tu as trop peur de t'évanouir ?

Tu levas un sourcil et tu t'arrêtas le temps d'analyser la situation. Était-il sérieux ... ? Tu vis sa main arriver et tu leva ta tête encore plus haut, un geste de plus hautains mais naturel. Tu sortis un « hein ? » pas plus surpris que toi, plus méprisant que quoi que ce soit. Il n'y avait qu'un imbécile pour te demander quelque chose comme ça... Pas que, il y avait aussi le mauvais blagueur appelé Hyashiro Mitsuki. Tu commençais à comprendre qu'il ne s'agissait que d'une blague très conne, tu soupiras alors, ayant une brillante idée en tête.

- Non, je ne pense pas m'évanouir sur la route, mais on ne sait jamais. – dis-tu, tout en attrapant sa main et recommençant ta marche. Tu souris légèrement, un air de gagnante imprimé sur ton visage.

» Mais c'était ma place! (Avec Mitsuki)
» Prince-san? [PV Mitsuki!]
» relecture ••• mitsuki & akira
» Un an ••• Koyen/Taiyo/Mitsuki
» Random talks - ft. Mitsuki