Agent Akatsuki à votre service !...enfin bientôt...[terminé]

Analyser Seïa-nii ? Pas de problème. On commence par ce que son visage révèle de lui, et principalement ses yeux. Beaucoup de gens peuvent se sentir mal à l'aise à cause de leur couleur, mais le pire est qu'ils brillent toujours d'une lueur assez enfantine, il faut dire ce qui est, il a mon âge dans sa tête alors...Enfin bref, il a l'air relativement stupide, sachant que parfois il a carrément la chanson, et vous penserez même pouvoir le pigeonner assez facilement, mais j'y reviendrais plus tard. Ensuite sa voix toujours trop forte, pas forcément celle d'un castra mais pas une voix d'homme non plus, celle d'un adolescent...quoi ? Oui je sais mais il faut bien commencer quelque part, tu m'as demandé alors je m'exécute, j'y peux rien si de prime abord, t'as tout de l'abruti fini...seulement de prime abord je précise.

Oui, car il est légèrement plus sérieux en vrai...et encore heureux puisqu'il me colle aux basques depuis que mon beau-père l'a recueilli ! Soit depuis la quasi totalité de ma vie. Enfin bref, il est doué pour les études, notamment le sport et le combat, ce qui est normal puisqu'il veut devenir policier depuis que je le connais, il a d'ailleurs un grand sens de la justice, toujours à sauver la veuve et l'orphelin lorsqu'il le peut. C'est pour ça qu'il revient souvent blessé à la maison, que ça m'énerve parce que...bah non je le dirai pas puisque tu le sais ! Autre chose, j'ai dit qu'il avait l'air stupidement joyeux, mais il a quand même un excellent sens de l'analyse d'une personne. De ce fait, il est parfois adepte du bluff sauf qu'il ne sait pas quand est-ce qu'il vaudrait mieux s'arrêter avant que ça dégénère, je crois d'ailleurs qu'il aimerait bien savoir ça. Et aussi...cela ne concerne que moi mais autant prévenir que si il s'attache à vous, ça va être la surprotection assurée...Enfin bref, je vous dirai juste de ne pas le prendre pour plus stupide que ce qu'il n'est en réalité.

Seïa est né dans une famille tout ce qu'il y a de plus normale, et même clichée. En effet, il fut élevé par des parents aimants, dans un appartement moyen, et cela aurait pu durer encore longtemps ainsi. Sauf que récemment, les parents avaient développé un goût certain pour l'alcool et les jeux d'argent. Des fois gagnants, des fois perdants, les faits étaient qu'ils devaient une somme assez importante auprès de plusieurs personnes. Ils firent alors de leur mieux pour rembourser ces personnes, quitte à vendre leur corps, leurs bien ou même s'épuiser au travail, mais ne purent tenir que six mois, peut être un peu moins. Plus précisément, jusqu'aux cinq ans de leur fils, où les plus désireux de se faire rembourser allèrent à leur rencontre et voyant qu'ils n'avaient décidément pas les moyens de payer, tuèrent les adultes, prit ce qui restait dans l'appartement et manquèrent de tuer l'enfant.

Oui, manquèrent, car la police arriva juste à temps, alertée par un voisin, et permirent à l'enfant de survivre, malgré de graves blessures. Pour cela, il resta un an à l'hôpital, aussi bien pour se remettre des blessures physiques que du traumatisme subi en ayant vu ses parents mourir sous ses yeux. Au cours de sa convalescence, le policier en chef de son sauvetage lui rendait parfois visite, souvent pour lui poser des questions sur d'éventuels fuyards, mais sans jamais avoir de réponse, le garçon étant enfermé dans des ténèbres de désespoir dont rien ne semblait pouvoir l'en libérer...ou pas. En effet, un jour, ce policier arriva, avec un air moins sévère, et deux personnes en plus, chose inhabituelle. Alors qu'il se tournait vers la porte, il vit donc un autre homme, moins imposant que l'autre et paraissant plus sympathique, qui tenait la main d'une petite fille qui s'était cachée derrière lui, fixant Seïa de ses yeux au bleu-vert intense.

C'était comme si il avait trouvé la lumière d'espoir qu'il avait perdue de vue depuis des mois. L'expression était juste en passant, c'était la signification des kanjis avec lesquels s'écrivait le prénom de la petite qui se nommait Mitsuki, Mitsuki Kagehime. Le policier la présenta alors comme sa fille, qui avait perdu son frère jumeau à la naissance mais n'eut le temps de finir que l'autre homme, s'étant rapproché de lui en tenant la petite dans les bras lui proposa de devenir un grand frère pour elle. Il fut abasourdi à l'idée d'avoir une nouvelle famille et surtout, une petite sœur de quatre ans sa cadette. Regardant alors à petite dans les yeux, il prononça un faible "Mitsu-chan ?" auquel elle répondit, après que l'homme la tenant lui ait chuchoté quelque chose dans l'oreille, un joyeux "Seïa-nii !" en frappant dans ses mains.

Il ne fallut pas plus que le son de la voix de cette petite fille apprenant tout juste à parler, pour qu'il accepte de devenir son grand frère. Ainsi, quelques mois plus tard, à la sortie de l'hôpital, il fut accueilli par sa nouvelle famille, celle de Mitsuki, qui se composait de son père, Takeru Kagehime, agent de police comme il le savait, et du beau père qu'elle agrippait toujours, Satoshi Hoshizora. La famille coula alors des jours heureux malgré la rudesse du père qui voulait faire d'eux -surtout de sa fille- des policiers de renom. C'est d'ailleurs ainsi que son rêve est né : en demandant à son nouveau père ce que signifiait exactement le terme "policier". En entendant la réponse, il décréta qu'il ferait ça plus tard pour protéger sa petite sœur. Bien que content de connaître cet enthousiasme, il continuait d'entraîner sa fille, qui, en dépit de son excellence dans ses exercices, avait de plus en plus de mal à cacher son désaccord avec les choix de son père.

Mais si celui-ci ne voyait rien, ou du moins faisait semblant de ne rien voir, le jeune Akatsuki, lui s'inquiétait du moral de la petite. Il avait quatorze ans et elle dix lorsqu'il lui demanda ce qu'elle aimerait faire. Elle n'avait pas répondu sur le coup mais avait sorti de sous son oreiller un livre apparemment compliqué, qui parlait de l'observation d'étoiles en murmurant un faible "Comme papa..." avant de le reposer, en disant "...mais je ne décevrai pas père.". Il fut alors très impressionné par la maturité qu'elle avait si jeune, mais ce qu'il voulait par dessus tout, c'était son bonheur.. Ce fut donc normal pour lui d'en parler quelques jours plus tard avec le père en question, mais à peine avait-il fini de s'expliquer qu'elle entrait en larmes dans la pièce, hurlant que le brun mentait et que jamais elle n'oserait trahir les espoirs de son père. Mais cela ne dura pas longtemps, puisqu'elle s’effondra en s'excusant de vouloir faire autre chose. Son père la prit dans ses bras, la calma, et s'excusa de son manque d'attention envers elle en lui faisant promettre de ne plus cacher ce qui lui pèserait à l'avenir.

Depuis, il continuait la "formation" et y acquit son très bon sens de l'analyse, alors que Mitsuki suivait attentivement les "cours" de son beau père. Tout allait bien, le frère et la sœur ne se disputaient que rarement, et seulement pour que Mitsuki utilise "watashi" au lieu de "ore" trop grossier. Et ça se finissait par elle obtempérant sur "boku". En revanche, il avait été impossible de changer son "omae" en "anata" où même "kimi". Or, quelque chose arriva lors de sa dernière année de lycée. En effet, il avait appris, en une chaude journée de mi-août, alors qu'il se faisait décolorer les cheveux, qu'un attentat à la bombe a eu lieu dans le centre ville, or ce jour là, la jeune Kagehime était sortie voir ce qu'elle pourrait offrir à son père dont l'anniversaire approchait. Elle fut prise dans l'explosion en essayant de sauver un petit garçon mais alors que ce dernier mourut, elle, elle survécut, c'était le plus important pour lui, qui était mort de trouille à l'idée que sa sœur soit morte.

Cependant, suite à cet incident, Mitsuki semblait avoir acquis une capacité d'analyse et d'observation aussi grande, si ce n'est plus, que Seïa, comme si l'humain était un livre ouvert qu'elle pouvait prévoir, au grand bonheur de son père qui espérait quand même voir sa fille dans l'uniforme de policière si jamais elle venait à échouer à devenir astronome comme elle le souhaitait. Cela faisait d'ailleurs légèrement rire l'assemblée mais un jour, il annonça quelque chose d'important : il avait été muté à Mekakucity, pour essayer de stopper un gang qui sévissait là-bas, un certain Akame Dan. Conscients des responsabilités du paternel, le beau père ainsi que les adolescents acceptèrent, et préparèrent en quelques mois leur départ pour une nouvelle vie. Alors que le beau-père avait rempli une place vacante à l'observatoire, le père faisait connaissance avec ses coéquipiers tandis que Seïa, avant d'intégrer sa nouvelle école de police, souhaita à sa sœur qu'il avait accompagnée, le jour de son entrée au lycée -ayant pris des cours par correspondance jusqu'alors- de passer une bonne journée et d'essayer de bien s'entendre avec ses nouveaux, et premiers camarades.