Un banal repas, ou presque.. ─ ft. Ao Shimizu

La journée est normale. Mun est en cours, pour une fois. C'est un grand exploit, elle est allée une semaine en cours sans un jour de repos pour faire des activités ludiques tel que jouer, regarder par-dessus son balcon ce qu'on pourrait appeler des "fourmis" allant au travail la grande majorité des cas...
Mais elle apprécie l'heure du repas dans la cafétéria. Car sa mère lui fait des choses à manger bien meilleures que quand elle mange chez elle. Elle n'a pas encore saisi la logique...

Donc, comme à son habitude, Mun s'est éloignée des autres pour s'installer sur une table, toute seule. Parfois, des camarades de classe l'invitent à manger avec eux, mais leurs discussions sont tellement dénuées de sens qu'elle finissait rapidement son repas pour partir.
Bref. Elle s'installa dans un coin et sortit de son sac un bento.

"Bon appétit..", pensa-t-elle en regardant ce qu'il y avait dans son bento.
Il y avait un tas de trucs à manger, très colorés. Sauf que la jeune fille avait totalement oublié ce que sa mère avait préparé.
En pendant qu'elle commencer à goûter son repas, elle réfléchissait aux cours. Vraiment, les mathématiques ne sont pas son fort. Elle n'a aucune logique pour comprendre cette matière. Les chiffres, jouer avec des chiffres, additionner, multiplier.. Que c'est barbant. Et c'est une torture d'esprit pour le cerveau qui n'est pas assez vif de Mun.

"Ce soir, j'essaie de demander aux parents si ils veulent bien m'acheter un nouveau jeu, je voudrais que ça change un peu.."
L'approche du week-end lui donnait envie de changement. Un nouveau jeu, c'est pas mal! Depuis le temps qu'elle en veut un.
Et si elle n'en a pas un de nouveau, elle va devoir regarder Mekakucity par son balcon telle un dépressive qui se dit que les oiseaux, c'est cool, ça vole, c'est libre, et tout le topo habituel. Ça lui est arrivé de penser à ça, mais elle s'est rendu compte que c'était inutile, et que sa plainte ne changerait pas les choses. Tout le monde a déjà prié Dieu pour qu'il y change quelque chose, sauf que lui, il doit trouver ça tellement amusant de voir ses jouets souffrir de leur situation. C'est vrai, qui ne s'est jamais amusé de voir quelqu'un agoniser, pleurer, se débattre vainement?

Mun fut perturbée dans sa pensée en voyant une fille arriver à sa table. Une blondinette aux longs cheveux avec un ruban bleu sur une mèche, et des yeux de la même couleur que son ruban. Elle était assez jolie, il fallait l'avouer. Mais bon sang, c'était un géant pour Mun! Et elle semblait plus jeune pourtant!
"Un titan vient me parler.. Oh.."
"Le titan" s'asseya en face de l'adolescente, et elle ne put murmurer que:

^_B-bonjour..

kawabungah:

Aujourd’hui, Shimizu était très heureuse, car après plusieurs mois, elle avait enfin eu une journée complète de repos. Même s’il y avait 3 évaluations, elle ne pouvait pas se permettre de rater cette journée car elle avait trop de notes de retards et savait qu’en manquant d’autres, elle aurait des cours de rattrapages, ce qui ne convenait pas à son image de célébrité.
Premier contrôle en Maths et le second en Physique Chimie, ses matières préférées, les passer n’étaient donc qu’une partie de plaisir. En revanche, à son dernier contrôle, celui d’histoire, elle eut également une impression de réussite, même si c‘était la matière qu’elle détestait le plus, à cause de son professeur et de toutes les dates à retenir. Ses prédispositions énervaient les intellectuels de la classe qui travaillaient des heures pour finalement avoir de moins bons résultats que Mizu, qui n’avait que peu de temps à consacrer à ses études.

Après ces épreuves qui lui parurent interminables, la matinée se termina enfin.
Dès qu’elle alluma son téléphone, il se mit à sonner, vibrer et émettre tout sorte d’autres sons. Mizu savait parfaitement ce que ça signifiait. Elle ne voulait même pas y prêter attention.

Il était maintenant midi, le moment de la journée qu’elle détestait car tout le monde pouvait la dévisager.
Arrivée à la cafeteria, elle se mit dans la queue. Elle sentait tous ces regards moqueurs sur elle et la méchanceté de ses camarades mais elle n’y prenait pas garde sans doute par habitude ou parce que ses pensées étaient occupées ailleurs. Malgré l’absence de shooting photo et de compétition elle se sentait quand même différente des autres. Devant les différents choix de plats, plus variés les uns que les autres, elle prit comme à son habitude peu de chose sur son plateau qui semblait vide. Une salade. Un verre d’eau.
Plateau entre les mains, elle se dirigea vers l’une des tables de la salle et comme très souvent, une personne ne put s’empêcher de lui faire un croche pied. Lorsqu’elle s’étala de tout son long sur le sol, son plateau valsant loin d’elle, renversant salade et eau, une vague d’hilarité monta dans la cafeteria avant de se transformer en un énorme fou rire général. Sans émotions apparentes, elle ramassa ce qui était tombé, jeta le tout stoïquement, retourna se servir et se dirigea mécaniquement vers la table la plus éloignée.

Elle posa son plateau sur la table, s’installa et ouvrit son magazine sans plus faire attention à ce qui l’entourait, lorsqu’elle entendit un :

« B-bonjour.. »

Shimizu leva la tête et aperçu une jeune fille aux cheveux châtains regroupés grâce à deux tresses. Ses yeux étaient presque de la même couleur et semblaient fatigués.
Shimizu restait de marbre physiquement, mais intérieurement elle était très heureuse, quelqu’un venait de lui dire bonjour ! Elle n’osait pas parler car elle savait que la jeune fille finirait par partir, mais sa curiosité prit le dessus. Mizu voulait tenter sa chance, elle n’avait rien à perdre de toute façon.
Elle posa son magazine et se lança.

« Salut … je m’appelle Shimizu, tu as surement dû entendre mon nom.
Dit elle d’une voix tremblante.
Pardon pour tout le bouquant tout à l’heure, quelqu’un m’as fait un croche pied, enfin … je dis ça mais comme tout le monde a rigolé … tu a dû en faire autant ? »

« Pourquoi je dis ça moi ? Je suis vraiment trop nul » Shimizu ne sachant plus quoi dire, ni quoi faire, baissa sa tête et regarda son assiette. Mizu n’osait plus bouger. Elle avait peur que la jeune fille parte et qu’on l’abandonne, … une fois de plus.

En fait, la blondinette s'était installée sans se rendre compte de sa présence. Ah, donc Mun savait se fondre dans le décor à merveille! Bonne nouvelle! Son physique banal et presque délaissé lui donne un atout supplémentaire pour ne pas subir de brimades de ses camarades –certes ils n’ont pas l’air de vouloir s’en prendre à elle pour le moment. La nouvelle arrivée à la table avait déballé son magazine tranquillement, et c’est seulement au moment où elle l’a saluée qu’elle a presque daigné lever son visage. Avec un air indifférent d’ailleurs. Est-ce déplaisant de lui parler? Enfin, c’est elle qui a fait le premier pas tout de même! On devrait tous l’applaudir!
Ceci dit, elle porta son attention sur la plus âgée, car elle posa son magazine sur la table, et se présenta :

^_Salut … je m’appelle Shimizu, tu as sûrement dû entendre mon nom.

Même si sa voix tremblait, Mun sourit au courage de sa voisine de lui avoir parlé.
Shimizu? Non, elle ne voit pas qui cela pourrait être en particulier.. A vrai dire, la jeune fille ne connait les noms que de ses camarades de classe. Son cerveau ne pourrait pas retenir plus de prénoms que ceux qu’elle à déjà emmagasiné. Et puis eh, elle est arrivée seulement cette année! Elle ne peut pas connaître les "populaires" et les autres étiquettes attribuées aux lycéens.

^_Pardon pour tout le boucan tout à l’heure, quelqu’un m’a fait un croche-pied, enfin… je dis ça mais comme tout le monde a rigolé… tu as dû en faire autant?

"Ah-ah oui.. ?"
La nourriture d’abord. Elle n’a même pas été perturbée le moins du monde par des moqueries. Quelle honte, elle aurait pu la rassurer ou jouer le boulot d’être l’aînée, mais comme elle n’a rien vu –et entendu, elle ne peut pas faire semblant. Ses joues avaient pris une teinte rosée sans qu’elle ne s’en rende compte.

^_N-non désolée j’ai rien vu.. Je suis désolée pour toi, ils sont idiots.. Moi c’est Heijokyo Mun, mais appelle-moi Mun.

La chaleur qui empourprait ses joues se calma après avoir expiré quelques phrases. Mais Mun n’était toujours pas aussi à l’aise avec quelqu’un pour parler. Elle se demande comment Misaki fait pour parler avec autant d’aisance aux inconnus sans qu’elle ne ressente de gêne.
Elle jeta un coup d’œil au plateau de Shimizu. Il est vide. Voilà pourquoi il attirait l’attention de la brunette. Il n’y avait un bol de salade, et un verre d’eau. Étrange, en sachant que manger donne de la force pour suivre les horribles cours barbants de l’après-midi. Peut-être qu’elle n’a pas les moyens..?
Gaiement, pour cacher son inquiétude, elle demanda sa compagne de repas d’un midi:

^_Tu ne manges que ça? Tu veux quelque chose de mon plat, je ne mangerai pas tout..

» La confiance n'est pas facile à accorder > Ao Shimizu
» La chance fait une part des choses, l'amitié fait le reste ≈ Ao Shimizu
» Élégie sous-marine sous le signe des camélias. ft Ao Shimizu