Chanson pour deux cœur solitairess ft. Nakamura Shinku

Cette nuit, je jouais... je jouais jusqu'à ne plus avoir de force, j'étais … fatigué ! Deux jours que je dors que trois heures... en tout, six heures pour deux nuits, oui ce n'est pas beaucoup d'heures de sommeil... mais j'avais envie de jouer ! Ça va, j'avais l'habitude de dormir peu. Très peu, mais cette fois, le problème c'était qu'actuellement il est … 2h du matin, les deux nuits dernières j'ai dormit trois heures chacune, on est lundi matin. La reprise des cours ? Et oui, des cernes pleins les yeux et je dois aller à l'école.

La seule façon de ne pas s'endormir était de … rester éveillé toute la nuit. Dur, mais je dois le faire, la nuit passait, je jouais a fond, je jouais sans m’arrêter jusqu'à que mon réveillé avait sonné. Huit heures sonna. Je m'étais allongé sur le lit pour le prendre mais... manque de bol, un simple clignement des yeux et je me suis endormis. Oui, endormit comme une vraie m*rde. Dommage pour moi en tout cas...

Je me suis réveillé en sursaut. Pour qui pourquoi ? Je n'en sais rien, j'ai même eu un cri de peur ! « M-Merde ! » wow, la vulgarité ma emporter, mauvais moi ! Je lève ma tête avant de voir qu'il était huit heures et cinquante minutes. Quoiii ? Je-suis-à-la-bourre. La prof' va encore croire que je sèche pour aller à la salle d'arcade. Pff. Je m'habille rapidement, car oui j'étais en pyjama ! J'enfile mon sweat, mon jean, mes chaussettes et mes chaussures et hop, c'est partit pour un petit sprint matinal.

Je sors des chez moi et courant comme un fou dans les couloirs, j'ai l'impression de vivre seul en fait ! Je pris les clées pour fermé la porte a clé, une fois la en dehors de la maison, porte fermé, je pris mon inspiration et mon expiration avant de courir comme un fou pour aller au collège ! Allez je peux le faire, je ne devais pas m'arrêter, toujours courir, toujours plus. La seule chose qui pouvait m'arrêter, c'était la mort. Si je me fais écrasé, mais ça m'étonnerai !

Une fois dans une rue, je m'arrête pour levé ma tête, la première pensée qui m'étais venu était... ' où suis-je ? ' Pourquoi je me suis trompé de route moi, sois je retourne sur mes pas, sois je … je ne sais pas. Donc je retourne sur mes pas toujours en courant. Avant de remarqué une chose. Je … n'ai pas pris mon sac à dos. J'étais au centre ville, pratiquement a mi-chemin ! Et je remarque ça maintenant ? Je suis définitivement doué.

Je cours jusqu'à rentré rapidement, et prendre mon sac à dos, il devait être neuf heure et demi là, environs... je n'ai pas l'heure sur moi, je ne sais pas exactement. Mais vaut mieux pas savoir... Je déambulais brusquement dans les rues, jusqu'à bousculer une personne, et …pas de chance, bon, les cours de la matinée sont pratiquement loupé ça se trouve. La personne que j'ai bousculé était une fille. Elle avait des livres, je ne lui ai pas fait mal, c'est moi qui est tombé... et j'ai renversé la totalité de ses livres qu'elle tenait... je ne sais pas combien il y en avait. Mais j'avais les fesses au sol. « M-mince ! Attend, je vais tout ramasser ! » avais-je dis tout en me relevant pour ramasser les livres.

Chanson pour deux cœurs solitaires

« Je ne veux pas de cette vie »

Les cris ricochaient à ses oreilles, elle n’entendait rien, imitant un sourd. Un bruit de verre cassé qui ne l’atteignit pas, et des bouts de verre réfléchissant la lumière ambiante. Devant ses yeux, une femme d’une quarantaine d’année, s’agitant en vain, vociférant des insultes qui n’arrivaient pas au cœur de la fillette, déjà trop habituée à ces cris. Shinku soupira, avant de mettre de quoi se couvrir sur les épaules et de claquer la porte, comme pratiquement tous les matins. C’était une sorte de routine, les cris, la porte qui claque, la capuche sur la tête et finalement l’air frais de dehors.

Inspirant comme si elle avait été privée d’oxygène depuis longtemps, la jeune fille se surprit à penser que le temps n’était pas si mauvais. Ou plutôt un temps à acheter des livres et s’isoler dans un coin de la ville pour voyager entre les lignes. Imaginant déjà l’odeur du papier, elle se mit en route, recherchant une librairie. Elle avait dans ses poches de quoi acquérir sept livres de poches, peut-être même huit. La pile qui s’affichait dans sa tête ne cessait de changer, passant sans cesse de sept à huit ouvrages. Cette confusion l’agaçait au plus haut point. Ses yeux se trompaient rarement mais il était rare que ses prédiction soient exactes immédiatement. Elles s’actualisaient simplement au fur et à mesure. Il parait qu’internet marche de la même façon. Enfin, elle n’en savait rien, ne comprenant pas le fonctionnement de toutes ces pages et onglets. Mais le pire dans internet et la modernité, c’était les livres numériques. Un véritable blasphème vis-à-vis des auteurs. Rien ne remplacera jamais le papier.

C’est lorsque qu’elle entra dans la librairie qu’elle sut enfin qu’elle ressortirait avec huit livres. Elle aurait surement à les cacher sous la latte de plancher de sa chambre mais tant pis. Une pile dans les bras, elle ressortit de la boutique sans prêter attention à ce que disait le vendeur qui semblait peu réveillé et mécontent de cette visiteuse matinale qui avait interrompu la fin de sa nuit de sommeil.

Elle déambulait maintenant dans les rues, cherchant un coin tranquille ou s’asseoir et quitter pour un moment la réalité. Perdue dans ses pensées, elle fut brusquement ramenée à la réalité par un garçon plus grand qu’elle qui l’avait percutée. Dans sa surprise elle laissa tomber ses nouvelles acquisitions qui s’écrasèrent par terre avec un bruit de papier froissé. L’autre était tombé sur les fesses, avant de se relever.

« M-mince ! Attend, je vais tout ramasser ! »

Elle le regardait faire, sans aucune intention de l’aider. C’était la moindre des choses qu’il ramasse ce qu’il avait fait tomber. Elle avait à peine récupéré ses livres que déjà elle adressait au garçon un regard agressif. Il n’avait pas fallu plus de quelques secondes pour que Shinku remarque les pages froissées et la couverture abimée.

« Il… Il est abimé… Ne pense pas t’en tirer juste comme ça. »

Pour la seconde fois de la journée, ses prédictions avaient étés tardives. Elle n’avait besoin de sa capacité pour savoir que sa journée commençait mal.

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Alors que je ramassais les livres avec gentillesse de la petite fille. Elle n'avait pas l'air de bonne humeur, levé de mauvais pied celle-là. « Il… Il est abimé… Ne pense pas t’en tirer juste comme ça. » m'en tirer comme ça ? J'ai rien fait mo-... ah si, j'ai un peu froissé ses livres... Je lui repasse ses livres en réfléchissant a ce qu'elle venait de me dire. Au moment ou je lui redonna ses livres. Je réfléchissais. Et pour ma part, la seule solution … de toute façon, il n'y en avait pas deux ou trois.

« Tu veux que je te rembourse, c'est ça ? » sans hésité, je me retourne, regardant dans mon sac pour prendre mon porte-monnaie … qui … qui n'étais pas présent dans mon sac tout simplement. C'est pas sérieux, je fouille brusquement mon sac jusqu'à vraiment remarqué que je n'avais pas mon porte-monnaie, je regarde même sur les poches sur les côtés et la poche a l'avant, rien, pas de porte-monnaie. Comment je vais la rembourser ? Je ne vais pas devoir retourner a la maison quand même ? Sachant que je suis à la bourre pour le collège...

Je referme mon sac et le remet sur mon dos. « Désolé, je n'ai pas mon porte-monnaie. » Vu son caractère et sa joie pourrie, elle refuserait me laisser partir comme ça ! Alors je devais lui proposer un ou deux trucs. « Tu as le choix, soit tu me laisses aller en cours, soit tu m'accompagnes jusqu'à chez moi pour que j'aille chercher mon porte-monnaie et te rembourser. » L'argent pour moi n'est pas ce qui manquait, ce qu'il manquait était mon cerveau. J'ai trop la tête en l'air... c'est mauvais pour la santé de dormir peu, j'en perds la tête !

Chanson pour deux cœurs solitaires

« Tu veux que je te rembourse, c'est ça ? »

Elle ne répondit ni par oui, ni par non, juste une sorte de soupir. Elle ne désirait pas réellement de l’argent, seulement au minimum des excuses de la part de l’ennemi de la littérature. L’argent n’avait pas de valeur quelconque pour la fillette, c’était seulement un moyen de corrompre et manipuler. Quel monde repoussant. Le garçon s’était retourné pour fouiller avec acharnement dans son sac, surement à la recherche d’un quelconque billet. Au vu de l’agitation du jeune homme, elle émit l’hypothèse qu’il avait surement oublié quelque chose, probablement son porte-monnaie vu l’ardeur avec laquelle il lui avait proposé son argent. Elle ne soupira même pas, se contentant de bailler, en souvenir de sa dernière nuit, quelque peu mouvementée. Elle avait un peu de mal à tenir debout et ne désirait que la tranquillité, le silence. Le garçon avait remis son sac sur ses épaules avec une moue dépitée.

« Désolé, je n'ai pas mon porte-monnaie. Tu as le choix, soit tu me laisses aller en cours, soit tu m'accompagnes jusqu'à chez moi pour que j'aille chercher mon porte-monnaie et te rembourser. »

S’il allait en cours, vu sa stature, c’est qu’il était collégien. La seule pensée de ce lieu fit pâlir et reculer la fillette. Elle déglutit péniblement, tentant de garder une expression froide sur son visage. Il lui semblait que ses poignets brulaient, une douleur irréelle. C’était une peur minable et digne d’un animal. Pour un peu elle aurait fondu en larme. Shinku se sentait tellement misérable avec ces peurs bénignes que la mort lui semblait être une douce alternative. Ou du moins elle l’aurait voulu, sachant très qu’en plus d’être pathétique, elle était couarde au point de ne pouvoir s’achever. Rassemblant un semblant de dignité et tentant de revêtir un masque indifférent, elle lança d’une voix tremblante et presque inaudible au garçon :

« La… la deuxième option. Je préfère, la deuxième option. »

S’éloigner vite, ne pas s’approcher du lieu qui lui rappelait à quel point elle était lamentable, et plus que tout faible. Essayer de maîtriser ses tremblements, proches de ceux d’un enfant en pleurs. Si elle s’approchait de l’établissement, elle serait brisée. Elle le savait juste, grâce aux images défilant devant ses yeux.

Tellement obsédée par ses peurs égoïstes, elle n’avait même pas remarqué qu’a aucun moment, il lui avait proposé de l’accompagner près de son école.

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« La… la deuxième option. Je préfère, la deuxième option. » … moi qui pensait qu'elle allait me laisser aller en cours. Bon, ce n'est pas plus mal, malgré qu'ils vont encore m'engueuler... Pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi ? Je ne suis pas chanceux du tout, mais pas du tout, je montre du doigt la route que l'on devait emprunter, « Suis moi, c'est par là. » dépointant mon doigt et rangeant ma main dans ma poche, je commençais a marcher aux coté de cette jeune fille. Tout le long de la route, on ne sait même pas regarder, même pas parler ! Elle est décidément de mauvais poil … Tiens, mais j'y réfléchis, elle n'a pas école aujourd'hui ? Peut être qu'elle n'a pas école aujourd'hui tout simplement, ou elle sèche... ou bien elle est malade, tout les solutions sont possible après tout, je ne l'a connaît pas.

Après quelques minutes de marche au côté de cette fille qui était... plutôt froide de regard, elle me fichu un peu la frousse, si ça se trouve elle sera prêt a me mettre un coup de boule, une boxeuse professionnelle dans ce cas ! Bon vu ça corpulence, ça m'étonnerai, en arrivait en face de chez moi, je soupirais de joie et de peur... car il est possible qu'un de mes parents soit à la maison, si c'est le cas, je vais me faire tuer. « Attend moi ici, j'en ai pour deux minutes. » lui ai-je dit tout en sortant mes clés et ouvrant la porte d'entrée, j'entre dans la maison, laissant les clés sur la porte d'entrée et la porte ouverte, de toute façon karaté girl était devant ma porte, si quelqu'un osait s'approcher, elle lui fait sa peau et on en parle plus.

Montant dans ma chambre en cherchant mon porte-monnaie, je remarqua ma belle console, j'avais trop trop trop envie d'y jouer ! Une partie ? ' non ' Une seule ?! ' non ' Rah, le cerveau qui refuse une partie... pff bon, où était se fichu porte-monnaie, pas sur le lit, ni sur la chaise, pas sur le bureau... mais il était encore dans ce foutu tiroir ! Bon, ça devait faire bien deux minutes que je cherche... mais elle va sûrement râler si je descend trop à la bourre, enfin... Je suis à la bourre ! Je suis sûr que ça fait bien plus de deux minutes... je descends les escaliers en courant, j'ai même failli tomber mais, j'ai foncé droit dans la porte, j'ai juste eu le réflexe de me tourne et c'est mon épaule qui a amortis la ' chute '. Enfin, je ne suis pas tombé ! Mais en tout cas elle est toujours là ! Je m'approche donc d'elle le porte-monnaie à la main. « Tu préfères qu'on aille acheter des livres à la librairie tout les deux ? Je ne vais pas te laisser mon porte-monnaie non plus ! » Je veux bien être gentil, mais lui repayer des livres, OK, mais pas tout mes yen !

Chanson pour deux cœurs solitaires

Ils avaient marché pendant un moment, sans échanger une parole ou un regard, un silence gêné. Elle ne voyait pas la nécessité de lui parler, préférant garder ses distances, comme suivant un instinct de préservation. La fillette commençait à fatiguer, de par le poids des livres et son manque de sommeil. Elle sentait par moment ses jambes squelettiques trembler mais continuait de suivre le jeune garçon vers une destination inconnue. Si ça se trouve, il allait juste faire en sorte de la perdre avant de continuer son chemin, sans remords aucun. Après tout, qui serait assez candide-ou stupide, pour donner de l’argent à une parfaite inconnue, à l’apparence de fantôme de plus ?

Arrivés devant une bâtisse à l’apparence des plus normales, il prononça les premiers mots depuis un bon moment, brisant le moment de quiétude présent. Shinku ne savait si elle en était heureuse, toujours est-il qu’elle fut une nouvelle fois priée d’attendre comme l’enfant sage qu’elle n’était plus.

« Attend moi ici, j'en ai pour deux minutes. »

Elle n’avait rien de mieux à faire après tout et alors que le garçon s’engouffrait dans la maison, elle préféra s’adosser à un muret et regarder avec une envie non dissimulée les nuages s’appropriant l’espace céleste. Nouveau soupir de la part de la créature squelettique qui sombrait dans l’inconscience après à peine un court instant, victime de son sommeil. Brusquement ramenée à la réalité par un choc sourd, la porte vers nul-part s’ouvrit de nouveau laissant passer le garçon, les cheveux en bataille. Elle conclut qu’il devait être la personne ayant provoqué tant de bruit. D’ailleurs le fait de ne pouvoir l’appeler autrement que « il » ou « lui » commençait à irriter la fillette. Disons qu’il sera la personne A, un anonyme parmi une foule. Oui, ça lui semblait être une idée pertinente. Et donc la personne A reprit la parole.

« Tu préfères qu'on aille acheter des livres à la librairie tout les deux ? Je ne vais pas te laisser mon porte-monnaie non plus ! »

La solution de la personne A lui sembla adaptée à la situation même si devoir côtoyer quelqu’un à nouveau ne l’enchantait guère.

« Bien sûr. Je ne voudrais pas être prise pour une voleuse ou quoi que ce soit dans ce genre. »

Tentant de cacher un bâillement de ses mains gantées, elle décida de prendre les devants, encore une idée frisant la folie. De sa démarche de zombie, elle fit quelque pas mal assurés avant de désigner la route.

« Il n’y a que Candide qui nécessite vraiment d’être remplacé. Si ça ne te gêne pas, accepterais-tu que je te guide à une librairie ? J'en connait une où ils font des prix intéressants. »

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Il ne manquait plus que ça ! Lui laisser mon porte-monnaie ! Bon, la jeune fille était d'accord avec moi sur ce point. « Bien sûr. Je ne voudrais pas être prise pour une voleuse ou quoi que ce soit dans ce genre. » Une voleuse ? Je ne voulais que la rembourser moi... rien d'autre... Mais si je lui laisse mon porte-monnaie c'est du vol ? Je ne sais pas... bref, la jeune fille me pointa du doigt un chemin, « Il n’y a que Candide qui nécessite vraiment d’être remplacé. Si ça ne te gêne pas, accepterais-tu que je te guide à une librairie ? J'en connait une où ils font des prix intéressants. ». Je lui fis un signe de tête positif. Elle parlait de prix intéressant ? Pourquoi elle ne va pas se les repayer alors ?! Ah oui... c'est vrai, c'est moi qui a tout déchiré, chiffonné ou je sais plus quoi, mais ils sont morts. Bon, une librairie... dire ça a la prof, c'est une bonne excuse ? Non, non, non. Mais c'est cool d'un côté, je loupais les cours, je ne peux que la remercier !

Elle passa à l'avant, je l'ai donc suivi ensuite. « J'm'en fous du prix. » lui ai-je annoncé clairement et directement, je ne vais pas passer par quarante chemin, tant que je lui repaye ses livres, le reste m'importait. Donc le prix ne m'intéressait pas, puis j'ai pris tout mon argent, j'ai largement assez pour lui payer ses livres et … peut être passer au super-marché pour m'acheter quelques bonbons histoire de faire l'après midi avec, sauf si je m'endors en cours. Bref, je suivais Karaté Girl jusqu'à la librairie, c'est loin dis donc... elle avait l'air de galérer avec ses livres, je devais l'aider ? Mais après tout cette fille est une ceinture noire... mais peut être qu'hier elle a combattu des aliens de l'espace ninja ceinture galactique ! Peut être qu'elle est fatigué et a bout de force... c'est peut être pour ça qu'elle était de mauvais poil. Je me suis mis en face d'elle en la stoppant dans sa route, je tourna le regard gêné, merde. Pourquoi j'ai fait ça ?!

Bon, je n'avais plus le choix de lui proposer de prendre ses livres. « Tu veux que je les portes ? » Lui dis-je en regardant les livres qui lui restait, j'avais ranger mon porte-monnaie dans ma poche, donc c'était bon, je pouvais tout de même l'aider, elle avait l'air de plus tenir en marchant... puis si c'est une karaté girl, elle aura une dette envers moi et peut être qu'elle pourra m'apprendre le karaté des aliens ! J'aimerais tant... je m'imagine déjà dans une équipe galactique ! Mais elle sera mon maître Karaté ?! Bon, si ce n'est que pour quelques jours et qu'elle ne soit pas désagréable je ne suis pas contre mais j'espère quand même qu'elle m'apprendra sans que je lui demande, sinon j'en juge que c'est une ninja … et si c'est le cas, je ne pourrais rien savoir. Merde !

Le garçon acquiesça positivement et les deux reprirent leur route vers l’endroit qu’elle avait en tête, coincé entre deux magasins de vêtement imposants comme elle était coincée entre les contraintes et son incapacité à mourir. C’était idiot d’ailleurs de ne pouvoir réaliser ses souhaits par couardise quand on y pensait un peu. La fillette n’avait pourtant rien de précieux et aucune relation à conserver en tant que déchet. Tant de ridicule en une personne.

« J'm'en fous du prix. »

Elle fut presque exaspérée de cette phrase immature de la part de la personne A. Elle n’avait rien contre les gens possédant des moyens, mais n’aimait pas ce sentiment pathétique qu’elle éprouvait face à eux.

« Tant mieux pour toi. Ce n’est pas le cas de tous. »

Shinku avait tenté de ne pas être trop sèche, trop fatiguée pour faire des efforts quelconques. Ou peut-être était-ce simplement par pitié pour l’autre et son étroitesse d’esprit, pensée qu’elle remarqua risible par la suite. Elle était la seule à être renfermé sur ses idées ici et ne comptait pas changer de quelque façon que ce soit. D’un coup et sans avertissement, la personne A se posta devant elle, la stoppant dans son élan. Néanmoins il ne la regarda pas, et la fillette devinait sa gêne certaine.

« Tu veux que je les portes ? »

La fillette fut surprise et ne tenta même pas de le cacher, affichant enfin une expression normale pour une enfant de son âge. Rare étaient les moments où on s’occupait d’elle pas par pitié. Un instant, elle voulut lui parler d’elle, de sa vie, ses envies suicidaires, simplement de parler avec quelqu’un qui ne semblait pas la prendre en pitié. Shinku se ravisa rapidement, jugeant l’étendu de la stupidité de ce qu’elle avait failli faire. Elle n’en savait rien après tout. Prenant un air légèrement gêné également, elle répliqua d’une voix plus douce que ce qu’elle aurait voulu.

« Si tu veux… Je ne veux pas te forcer. »

Néanmoins elle lui passa sa cargaison et reprit sa route sans un mot. La fillette éprouvait une réelle gêne, sentiment qu’elle n’était pas habituée à ressentir. C’était assez étrange à décrire. Toujours en tête, elle se retourna avant de prendre la parole d’une voix légèrement tremblotante.

« Dis… Comment je peux t’appeler ? Ne pas pouvoir mettre un nom sur un visage m’angoisse légèrement. Et tu peux m’appeler Shinku ou comme tu veux en fait. »

Tant de bruit de sa part l’étonnait mais elle fit mine d’avoir l’habitude de parler. Elle se replongea rapidement dans ses prédictions pour ne pas avoir l’air embarrassée. Apparemment, elle allait tomber de quelque façon que ce soit dans peu de temps. Des curieux la fixaient, surement à cause de ses vêtements, de son compagnon étrange ou de ses pupilles rouges qu’elle montait presque tout le temps de toute façon.

Elle accepta de me passer ses livres ! Super, je m'approche de mon but du karaté man de l'espace ! Avant de penser à tout ça, il fallait déjà prendre ses livres et repayer ses autres livres. « Si tu veux… Je ne veux pas te forcer. » Oh... sa voix avait tellement l'air moins colérique qu'avant, elle était plus douce... bon, peut-être qu'elle croit que j'ai découvert son secret de Ninja de l'espace, faut que j'arrête d'y penser sinon elle va envoyer une équipe intergalactique sur moi ! Mince, mince et encore mince ! … Bref, elle déposa ses livres sur mes bras que j'avais proposé, ce n'était pas si lourd que ça... bon le reste de la route était sans une parole, enfin '' le reste '', jusqu'à ce qu'elle décide de reprendre encore une fois la parole, « Dis… Comment je peux t’appeler ? Ne pas pouvoir mettre un nom sur un visage m’angoisse légèrement. Et tu peux m’appeler Shinku ou comme tu veux en fait. » Elle avait froid ? Elle avait l'air de trembloter un peu, c'est comme ça quand on va dans la piscine après tout... tu claques des dents, enfin presque !

Elle venait de se présenter ? Shinku avait-elle dit ? Mais comment je la connais pas ! Ni elle, ni son prénom. Bon, ça me fera une connaissance après tout, elle n'avait pas l'air sympa mais tout compte fait elle est plutôt sympa quand elle le veut ! Tu vois, c'est pas compliquer de parler gentiment ! Tout ça parce que j'ai bousillé des livres... encore si c'est des bons mangas je comprends, mais... oh, mais je n'ai même pas vérifié si c'était des mangas ? En fait je m'en souviens plus, mais si c'est le cas, c'est triste à voir, des mangas bousillés quoi ! En parlant de manga, je devrais peut-être aller acheter des nouveaux moi ? Certes la lecture n'est pas mon fort, mais j'adore les mangas ! Animé je préfère... mais j'aime bien suivre des mangas papiers, ce n'est pas parce que je joue un peu – beaucoup – aux jeux vidéos que je n'aime pas lire des mangas, au contraire, c'est très plaisant pour certains, dommage que je n'ai pas d'ami(e) qui pourrait me conseiller niveau manga, je n'en connais pas beaucoup... mais bon, qui sait ? Peut-être qu'un jour !

Je devais moi aussi me présenter à mon tour au lieu de m'enfouir dans mes plus profondes pensée... « Euh... bah appelle moi par mon prénom, Taiyou ! » J'avais un visage bien plus amical qu'avant, si elle devenait plus sympa, je le serais aussi alors ! Logique, non ? Bref, nous continuons la route, je savais pas où c'était moi, je connais que le chemin pour aller à la boutique de jeux-vidéos ! Et le chemin du retour pour rentrer chez moi … sinon je ne serais vraiment pas doué ! « C'est drôle, moi qui pensait que tu n'allais pas me parler, t'es plus sympa que ce que je pensais. » Et oui, le jeune petit qui pense un peu trop fort c'est moi... J'espère qu'elle ne va pas le prendre mal, à sa place je le prendrais comme un compliment. En même temps... c'est vrai, elle m'a limite agressé en mode '' Karateka ! '' et ensuite elle me parle gentiment, je peux au moins lui dire ça, non ?

« Euh... bah appelle moi par mon prénom, Taiyou ! »

L’appeler par son prénom sans aucun préavis ? N’était-ce pas impoli ou quoi que ce soit ? Jusqu’à ce que la fillette se rende compte qu’il ne faisait que la même chose qu’elle, sûrement pour l’ambiance ou une idiotie du genre. Enfin même si Shinku n’avait pas donné son nom pour des raisons différentes. Par exemple le fait qu’elle ne veuille pas être associée à cette femme qui lui sert de mère à cause de son nom, ou le fait qu’elle soit connu dans le quartier pour ses fugues à répétitions. Les parents devaient surement mettre en garde leurs protégés et leur conseiller de ne pas finir comme "l’enfant de la veuve Nakamura". Pas comme si la fillette s’en souciait beaucoup mais avoir des rumeurs à son propos n’est jamais plaisant, n’en déplaise à la presse à scandale. Pour en revenir à la trame principale, elle se surprit à répéter le nom du garçon plusieurs fois, pour ne pas oublier cette première rencontre depuis longtemps. Taiyou donc. Ça sonnait bien quand on y pensait. Joli et simple.

Chemin faisant, la brunette n’ouvrit plus la bouche, ignorante des pratiques des gens civilisés. Et puis, elle n’allait pas briser tous ses engagements à cause de quelqu’un d’un peu accueillant. Elle savait déjà très bien à quel point la confiance pouvait se révéler blessante. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait déserté le collège, responsable de trop de mauvais souvenirs. De temps en temps, Shinku jetait des regards en biais eu garçon, se demandant s’il connaissait son ancienne classe, ou s’il en avait fait partit, s’il connaissait les gens qui l’avait poussée à se renfermer dans une carapace de solitude. Dans tous les cas, cette histoire n’était guère plus d’actualité, même si la fillette avait encore du mal à déterminer ce que pouvait être le futur, coincée entre les murs de sa réalité brisée. L’utopie n’est pas partie de ce monde après tout.
Une nouvelle fois, le garçon l’interrompit dans sa réflexion de toute façon récurrente dans sa vie inintéressante.

« C'est drôle, moi qui pensait que tu n'allais pas me parler, t'es plus sympa que ce que je pensais. »

Elle s’arrêta net sous le coup de la surprise, les yeux brillants d’émotion. C’était la première fois qu’elle entendait de tels mots depuis des années, depuis l’accident. Et bizarrement, la brunette était heureuse de recevoir ce qui semblait être un compliment, au point d’en perdre ses moyens et de bégayer bêtement avant de se reprendre, en fille mature qu’elle était.

« S-Sympa ? Vraiment ? C’est la première fois qu’on me le dit… »

Pour un peu, la fillette taciturne en aurait pleuré. Un début de sourire commençait même à naître sur ses lèvres. Réalisant qu’elle exposait ses faiblesses, Shinku se reprit rapidement de peur d’être blessée une nouvelle fois et recommença à marcher avant de s’arrêter devant la fameuse librairie. Elle savait déjà le prix du livre, affiché depuis quelques minutes dans sa tête. Se retournant vers le garçon, elle prit néanmoins soin de détourner le regard, tandis qu’elle accédait à de nouvelles informations.

« Le livre est à 350 yens. Ah, il y aura moins de monde à la caisse de gauche aussi. Bref, on y va ?»

Et elle s’engouffra dans la boutique, réfléchissant encore et toujours sur son attitude des moments précédents.

« S-Sympa ? Vraiment ? C’est la première fois qu’on me le dit… » Je tourna mon regard vers elle, j'étais assez choqué... je marmonnais solitairement « La première fois ? En même temps si elle est aussi sympa que quand j'lui ai foncé dedans... » ça me paraissait logique pour moi, elle avait pas été sympa du tout, mais il faut peut-être la connaître pour être sympa... après tout en tant que ninja inter-galactique elle se doit d'être discrète et ne pas se faire d'ami... quoi que. Elle a peut-être le droit de se faire des amis, du moins j'espère... en parlant d'ami, j'en ai pas énormément beaucoup moi aussi... les personnes me trouvent bizarre, alors que je suis normal... devrais-je lui demander si je suis normal ? Je suis juste un garçon qui adore jouer aux jeux-vidéos... c'est un choix après tout, je m'intéresse aux news du gaming et autres ! Si j'arrive a percer dans l'e-sport, j'aurais réussis ma vie ! Je ne devrais pas écouter les autres. Je dois vivre comme je le sens après tout

« Le livre est à 350 yens. Ah, il y aura moins de monde à la caisse de gauche aussi. Bref, on y va ?», « O-ok. » et nous sommes entrés dans la boutique, je la suivais jusqu'à son livre, elle avait l'air de chercher et la tête dans les bouquins, ce n'est pas mon truc, encore des mangas j'accepte mais la … des livres banales... j'en vois pas l'intérêt, je m'approche d'elle en sortant un billet de 1000 yens, « Tiens. En attendant j'vais de ce coté, on se rejoint à la caisse de gauche dans cinq minutes. » c'est pas qu'elle m'énervait, mais j'aime pas ce genre de livre, je suis un peu perdu dans une bibliothèque ou n'importe quoi... je marche tranquillement en cherchant des mangas... au bout de cinq minutes, je remarque Shinku qui avait l'air d'attendre devant la caisse, bon ok. J'ai dit cinq minutes, j'ai peut-être pris plus longtemps que ça... et j'ai même pas trouvé ce que je cherchais ! Je suis fort ... « Euh... t'as finis ? On peut partir ? » lui ai-je demandé, si elle avait fini, plus qu'à payer puis à partir ! Mais je devrais retourner à l'école ?! Non pas le collège ! S'il te plaît Shinku, garde moi en otage encore quelques heures !

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