hisahito akina ▬ god has given you one face, and you make yourself another.

Timide. T'es trop timide, on te l'a dit trop souvent et on continue de te le dire. Parce que tu n'as pas socialisé depuis des années, tu ne sais presque plus communiquer - c'est limite si t'as perdu ta voix - et tu as extrêmement de mal à savoir quoi dire, que ce soit pour saluer quelqu'un ou pour tenir la conversation. Tu ne sais pas trop de quoi parler et tu as un peu peur de t'avancer, déjà parce que tu as peur qu'on pense du mal de toi. C'est idiot mais c'est comme ça, tu ne peux pas t'empêcher de te dire qu'à la moindre parole, les gens vont te tuer et vouloir ta mort. C'est probablement ce qu'on appellerais de la paranoïa. Tu ne le caches même pas, que tu l'es. Mais seulement sur ce point-là... Du coup, tu es devenue assez silencieuse et neutre, tu ne donnes jamais ton avis, tu ne fais que répondre à des questions, essayant de temps à autre de faire tenir la conversation mais... sans donner son avis, c'est assez dur. Enfin, même sans, c'est un effort pour toi.

Ce qui est bien dommage, puisque derrière cette sorte de carapace que tu t'es construite se trouve une jeune fille de très bonne compagnie. Parce que tu es discrète, tu n'empiètes jamais trop sur le territoire des autres ce qui leur rend bien service. Tu peux aussi servir de ce que les gens appellent de "confident", même si tu ne serais pas bien constructive au niveau des avis... Ça te fait plaisir, de voir les gens évacuer leur mauvaises ondes sur toi, petit récipient de ces sentiments. Tu les réconfortes et tu les encourages assez bien - à ta grande surprise -, ce qui fait que tu as souvent servi de "bouche trou", quand on avait besoin de dire des choses qu'on avait pas vraiment envie de dire aux autres. Parce que tu es silencieuse et que de toute façon, tu n'as pas vraiment d'amis, tu n'as personne à qui répéter les secrets. Ce qui fait que tu es plutôt bien informée sur tous les derniers ragots de l'école - du moins, tu étais -.

Et si quelqu'un arrive à percer ta timidité, tu deviens beaucoup plus confiante. Tu doutes encore sur certains actes, mais tu n'hésites pas à engager la conversation - même si cela arrive rarement -. Parfois même, tu donnes ton avis! Si ça ce n'est pas un progrès. Tu aimes bien discuter de ce que tu lis, de ce que t'écoutes même parfois, tu aimerais bien que la personne en question partage tes passions, t'essaie de la convaincre mais bon... Il faut dire, tu es quelqu'un d'assez spécial, tes goûts ne sont pas vraiment ceux d'une adolescente à l'université. T'es assez unique en ton genre.

T'en as un peu honte, tu ne veux pas trop en parler mais tu ne peux pas t'en empêcher; t'as ce que les gens appellent des goûts étranges. Tu n'es pas fan du dernier groupe de J-Pop en vogue, mais plutôt tournée vers la J-Core, le breakcore, le speedcore... Pas vraiment ce qu'une fille comme toi écouterai, hein? Mais cette sorte d'étrangeté que tu possèdes ne s'arrête pas seulement à tes goûts musicaux. Que ce soit aux niveaux des vêtements, de la décoration, des séries télé, tout chez toi est étrange. C'est pourquoi tu as vraiment besoin de te sentir proche de quelqu'un pour pouvoir tout déballer. C'est pas comme si cette personne existait, hein?  

Hisahito Akina. Fille de Hisahito Shigeko et de... Bah, ta mère a jamais voulu te dire. T'es issue d'une relation d'un soir, d'une soirée alcoolisée et de deux adultes un peu fêtards. Ta mère t'a jamais trop aimé, t'en étais bien consciente mais tu pouvais pas y faire grand chose... Elle te répétait sans cesse que t'avais les même traits que ton père et que ça la déprimait. Ce n'est pas non plus comme si tu étais battue par ta mère, elle était pas tarée à ce point là, non plus. Juste un peu droguée. Tu la voyais souvent s'injecter des seringues contenant qui-sait-quoi dans le bras, et quand tu demandais ce qu'elle se mettait, elle te disait de fermer ta gueule, évidemment. Tu vivais donc un silence presque total. Même l'école n'y changeait pas grand chose.

Parce que t'arrivais pas à t'imposer. Des fillettes de ton âge, te voyant seule et un peu perdue, te proposait de venir avec elle, tu acceptais, sauf que ta petite taille et ta voix frêle et pas très audible ne t'imposait pas vraiment, tu écoutais, tu riais, mais on te coupait la parole quand tu voulais donner ton avis. Au bout d'un moment, tu t'en lassais et tu repartais sur ton banc. Et un autre groupe de fille t'accostait, et cela finissait toujours de la même façon. Un cercle vicieux auquel tu ne pouvais pas t'échapper. Tu n'avais  pas le courage de leur couper la parole toi ou même de lever un peu le ton, tu avais peur qu'on te voit d'un mauvais oeil.

Du coup, tu restas toute seule, observant d'un oeil discret ce que faisait les autres en soupirant. Heureusement, les récréations étaient courtes et tu n'avais pas à attendre tant que ça. Cependant, ce manque de socialisation n'est pas supportable pour une gamine de ton âge, tu en pleuras longtemps sans pour autant en parler à qui que soit, trop timide pour ça. Du coup, tu commenças à cacher tes sentiments par un calque de contentement, sans que même toi tu le réalises. Ce n'est pas comme si tu faisais partie de ces personnes qui peuvent très bien vivre sans qui que soit... Non, toi, t'étais une gamine fragile, quelqu'un qui avait besoin d'attention et pourtant, t'étais seule contre le monde.

A tes douze ans, ta mère fut renvoyée de son travail en tant que pharmacienne. Evidemment, une pharmacienne droguée, c'est pas vraiment la meilleure combinaison possible et lorsque le gérant de la pharmacie à accidentellement découvert quelques seringues qui traînaient par-ci par-là, il n'attendit même pas d'avoir un mot avec ta mère pour la dégager. Ce fut une très mauvaise période, autant pour toi et ta mère, qui chercha et chercha du travail longtemps. Cependant, dès que tu fus en âge de travailler, elle te força à travailler dans la librairie du coin - là où il y avait du travail en vérité -.

Entre temps, tu es passée au collège, où les regards sur toi devinrent pesant et presque nauséeux. A chaque fois que tu passais, c'était des "Hé, regarde, c'est l'intello" ou des "Tiens, c'est cette fille aux 100%". Tu te contentais de soupirer, tu te disais qu'ils n'en valaient pas la peine et pourtant, ça te déprimait. A leur yeux, tu n'étais que celle qui bossait et qui jouait la fayotte, alors que toi aussi, t'étais humaine, t'avais des sentiments. Mais les enfants sont cruels, tu l'avais bien compris dans ta triste vie.  

Le collège passa comme ça, trois rapides années que tu ne vis pas défiler. Le lycée quant à lui, passa beaucoup plus lentement et douloureusement. Tu avais décidé de ne plus essayer de te mêler à des personnes aussi horribles que tu avais pu connaître dans le passé. Pourtant, au lycée, c'est un certain stade de maturité qui est atteint! C'est probablement ce qu'on appelle un "traumatisme", hein? Tu ne le réalisas pas toute seule, ce fut les commentaire agressif de tes camarades réagissant à ta certaine attitude quelque peu désagréable qui te le fit remarquer. Mais t'avais trop peur de te faire rejeter à nouveau, tu voulais plus qu'on t'abandonne.

A la place, t'avais les livres.

C'était quelque chose que t'avais développer durant les trois années de travail à la librairie, t'avais pas grand chose à faire mais il fallait que tu sois présente. Du coup, tu lisais les livres que t'avais sous la main dès que t'avais le temps. Tu en profitas pour lire des livres dont on parlait beaucoup, des auteurs connus et ce genre de choses. Ce que  t'avais pas prévu en revanche, c'était que ça te plairait bien plus que tout ce que tu avais pu apprécier jusqu'à maintenant. Les pièces de théâtre en particulier te plaisaient assez, tu pouvais les regarder après pour pouvoir comparer tes idées avec celles du metteur en scène et c'était bien quelque chose qui te plaisait. Ta "réputation" baissa encore un peu. Il faut dire qu'aimer les livres de nos jours, c'est assez mal vu, tu n'as jamais compris pourquoi.

Un miracle te permit de déménager, ta mère ayant retrouver du travail - qui sait comment -. Tes excellentes notes te permirent d'avoir une bourse pour avoir accès à l'université. Tu te permis d'arrêter ton travail à mi-temps, mais tu restas toujours aussi mordue de livres. Ainsi, te voilà à l'université de Mekakucity, tes livres et tes bonnes notes en main.