action ou vérité? ••• uso-tsuki & bankichi [R15 ; TERMINÉ]

Ce soir, j'ai vraiment de la chance ! Bankichi et moi sommes au bar, seuls. Personne pour nous emmerder, ça faisait longtemps, va falloir en profiter ! Enfin, personne, c'est très relatif. Personne du groupe, on va dire. Personne de plus proche de lui que moi, ce soir. Mais y a quelques gamins qui se la pètent en buvant du pastis, de la bière et je-ne-sais-quoi. C'est con, on faisait pareil à leur âge, et maintenant je réalise à quel point ils ont l'air débile. Même s'ils sont mignons, hu. Enfin bref, pas de ça près du chef. J'ai pas envie qu'il me trouve bizarre, donc je vais pas les fixer plus longtemps, hein. Autant le fixer lui, en fait. Je me demande à quoi il pense ? Aux affaires du groupe ? Nan, c'est pas son genre de me traîner ici pour parler de ça. Il doit sûrement vouloir s'amuser. À en croire son attitude, il doit encore penser à se faire saigner, c'est bien son trip, ça. J'espère qu'il va éviter, ça me fait toujours un peu flipper. Surtout vu le nombre de verres qu'il s'enfile, là. Et comme un con, je le suis. Faudrait peut-être que je fasse plus attention d'ailleurs, je sais plus à combien j'en suis. Et je le fixe bizarrement là, non ? Oh meeeerde. J'sais pas pourquoi, j'arrive pas à m'en empêcher. Peut-être parce qu'il est sexy. Ouaaais, ça doit être ça. Oh, l'alcool, ça me réussit pas. Mais on dirait qu'il a pas remarqué, cool.

«Diiiiiiiiis Usooooo~» Eh ? Wow, qu'est-ce qu'il fout là ? Pourquoi il s'allonge sur moi ? C'est… Euh, perturbant ? Mais étrangement, l'alcool peut-être, c'est plutôt pas mal… Hn, il me fixe assez bizarrement. Nan, comme d'hab' quand il veut rigoler. Je suis sûr que je tire un sourire bizarre, et ça me fait sourire encore plus. Qu'est-ce qu'il a derrière la tête ? Ah, bah je l'ai, ma réponse : «Je parie que t'es pas cap' d'aller rouler une pelle à ce type là bas~» Attends, il m'a vu le fixer ? Bah, au final c'est pour rire, alors bon… J'éclate de rire, je peux rouler des pelles à autant de mecs qu'il veut ! Même lui… Hnn~ «Tss, tu vas voir si je suis pas cap~», que je roucoule.

Aussitôt, je me lève et vais m'asseoir près du gamin. Il a quoi, quatorze ans ? J'avais vu juste en tout cas, il est carrément canon. Tout en prenant garde que le chef regarde -parce que sinon c'est inutile-, et en lui lançant un regard provocant, je passe un bras autour des épaules du gosse. «Hey, tu sais que t'es mignon ? ~», lancé-je avec un sourire malicieux. Le gosse a pas vraiment l'air d'apprécier d'ailleurs, il est crispé. Je lui fais peur ? Pas possible… «Oh, allez, me fais pas croire que t'es hétéro~ Tu vas voir, c'est cool de se faire des mecs~» Surtout pour moi, si je suis le premier à t'embrasser -bien que j'en doute-, ça va être marrant ! Sans plus de cérémonie, je lui laisse même pas le temps de répondre et l'embrasse, l'air toujours aussi dédaigneux. Ça faisait longtemps que j'avais pas fait ça d'ailleurs… Je mets rapidement la langue, et je profite au passage, ça dure une bonne douzaine de secondes pendant lesquelles tout le monde a le temps de nous voir. Quand je m'écarte, j'observe à peine la mine ébranlée du type, tournant ma tête vers Bankichi avec un sourire victorieux, et plante le gosse pour retourner auprès de lui. «Il embrasse mal.», dis-je avec un petit rire. Maintenant, à moi de lui lancer un défi. Bah oui, sinon c'est pas drôle. «T'aurais les couilles de draguer le barman ? ~» Putain c'est carrément con comme idée. Mais c'est la première chose à laquelle j'ai pensée.

Hm, à en voir sa tête il va le faire, c'est sûr ! En même temps j'en attendais pas moins de mon cher chef ! Il jète un coup d'oeil au barman, qui, disons-le, est pas vraiment attirant. J'ai bien choisi ma cible, ça va lui rendre la tâche plus difficile. Sauf s'il triche comme moi. Mais en même temps c'est sûr que c'était plus facile comme ça, vu que la drague et moi ça fait deux. Ce pouvoir est quand même bien pratique quand je veux me taper quelqu'un… Pourquoi est-ce qu'il marche pas sur les porteurs de capacités, j'en loup- «Mmh- ?!» Attends, attends, qu'est-ce qui se passe, là ? J'ai pas tout suivi, pourquoi il m'embrasse ?! Bon, je vais pas me plaindre, après tout. La surprise passée, je réponds au baiser langoureusement, c'est agréable… Bien plus qu'avec l'autre gosse. Aaah. C'est bizarre, c'est tout chaud. Je me doutais qu'il embrasse bien, le chef, mais à ce point-là… Attends, c'est déjà fini ? Putain, c'est passé trop vite, là. Même quand il s'essuie le coin des lèvres il est sexy. Oh putain, à quoi je pense, moi ? Je le regarde avec un sourire en coin, pour pas paraître trop bizarre, l'air de dire "Ok mec, si tu veux". «Ça va, t'es pas le pire.», balance-t-il en se tournant vers sa victime. Attends, quoi ? Je le connais, je sais qu'il est pas très fort pour dire des trucs sympas, mais il a essayé, là, non ? Ça fait bizarre. Nan, faut pas chercher, ça doit être l'alcool. Ouais, on a un peu bu alors je mets tout sur le compte de cette pauuuuuvre boisson. Et je finis mon verre cul-sec pendant qu'il réfléchit. Je me sens bizarre rien qu'à le regarder. Bordel.

«Dis, on se serait pas déjà vu quelque part ?», sourit-il à l'autre. Sa technique est pas mieux que la mienne, apparemment. Rien que le voir galérer comme ça -parce que vu la tête de l'autre, c'est pas gagné- me fait sourire. «Ah mais oui, c'était toi dans mon rêve hier soir !» Attends, attends, sérieux ?! Pfff ! Je m'entends glousser sans vergogne, j'aurais peut-être pas dû finir mon verre cul-sec. Mais qu'est-ce que c'est drôle, quand même ! Je sais pas où il a pêché cette phrase, mais c'est du lourd. Et le barman qui tire une de ces tronches ! «Aaah sérieux, tu nous vends du rêve, Bankichi.», murmuré-je pour moi-même. Oh quel jeu de mots de merde, même pas fait exprès. J'espère qu'il m'a pas entendu. Bon, ça n'en a pas l'air, tant mieux. Je raconte que de la merde, encore plus que d'habitude, quand je suis bourré. Oh, tiens ? Qui vois-je en train de tricher ? Si c'est pas mignon, ça. Bon, ok, c'était mal parti, mais maintenant l'autre roucoule un truc complètement bateau avec des yeux de merlan frit. Oui, moi aussi j'ai triché mais c'était bien moindre, j'ai pas un super pouvoir comme monsieur, moi.

«Putain, je vais me suicider sérieux.», lance-t-il en se rasseyant. Ça me fait rire, mais j'ai pas le temps d'en placer une qu'il renchérit : «En tout cas, ça pouvait pas être aussi nul que ta performance hahahah. Avec un peu de chance, on pourra avoir tout ça gratuit, au moins.» Aussi nul que moi ? Certes, c'était pourri, mais tu te serais vu, mec. D'ailleurs ton rire forcé -oui même bourré je sais en reconnaître, surtout avec toi- te trahit. «Ouais, "aussi nul", "aussi nul", je lui ai roulé une pelle, moi.», rétorqué-je avec un ton défiant. Putain, qu'est-ce que je raconte ? Je sens que ça va partir en couille, là, pourquoi j'ai dit ça ? Bon, c'est pas comme si ça commençait pas déjà à devenir bizarre, mais j'aurais peut-être pas dû en remettre une couche. «Au pire je lui ferai croire que c'est sa tournée, il peut bien faire ça pour tes beaux yeux…» Hm, je viens de m'entendre dire ça ? Merde, j'arrive plus à différencier si je pense ou je parle. Oh putain de merde. Le sec de vodka, quand c'est pas le premier verre, s'abstenir. S'abstenir, bordel. Je sens que je vais faire que de la merde. Et qu'il va en profiter, le chef. Oooooh j'espère qu'il va pas faire -trop- de conneries… J'ai la tête qui commence à tourner, et je dois le fixer bizarrement. Boh, comme d'hab' quand je le regarde, en fait. Euh, quoi ? À quoi je pense, là ? Oh et puis merde. C'est l'alcool, voilà.

Et voilààààà, qu'est-ce que je disais quand j'affirmais qu'il en profiterait ? C'était pas un mensonge, ça, ha ! Mais quand même, forcer son nouveau jouet à me resservir -et pas qu'un peu en plus !-, c'est genre, chaud. Parce que si on me sert, c'est pour que je boive. Je sais très bien qu'il jette pas -ou pas trop- son fric par les fenêtres, le chef. Même si on pourra avoir cet alcool gratuit. Bon bah, je vais boire. Mais pas sec ! Ah, ça non. Trois gorgées, c'est déjà mal… Euh, pas mal. Ouh là, en fait si, c'est mal. Je parle même plus comme il faut dans mes pensées, merde de bor-… «Bordel de merde. Ouais, c'est ça.» Eh ? Oh c'est pas vrai, je l'ai dit. Pas trop fort j'espère. Mais quel cooooooon. De quoi je vais avoir l'air, maintenaaaaaant. Je vais déprimer, je crois. Et arrêter l'alcool. Dès demain. Ou après peut-être. On verra. Donc oui, au lieu de divaguer ce serait bien de justifier ce juron pour pas avoir l'air débiiiile, Tsuki-kun. Wow c'est quoi ce surnom que je me donne, là ? Bon, on s'en fout, passons. Faut dire un truc, et vite !

Une excuse, une excuse, heeeeeem. Plus dur à trouver que ça n'y paraît. Parce que non, je vais pas dire la vérité, je m'appelle pas Uso-Tsuki pour rien ! Alors, alooooors. Pourquoi est-ce que j'aurais pu dire un truc pareil ? Je mets six plombes à chercher mon excuse mais ça a pas l'air de le choquer. Il est aussi bourré que moi alors ? Pas possible, il a moins bu, n'a pas pris de sec et tient mieux l'alcool que moi. C'te chance. Mais bon, c'est normal, c'est du chef, dont on parle, après tout. Oh là, on s'égare pas ! Plus vite je l'aurai, cette foutue excuse, mieux ce sera. En plus je fais pas du tout gaffe au reste puisque je la cherche. Mais c'est plus important que le reste, de pas paraître bizarre devant le chef. Oui, ça c'est vrai. Si seulement je pouvais la trouver ! Mais j'ai aucune inspiration, ça me réussit pas, mais alors paaaas duuu touuut, l'alcool. Réfléchis, réflechis, Tsuki-kun. D'habitude ça te vient naturellement, ce genre de conneries. Tu mens tellement que c'en est devenu maladif, alors si t'arrives pas à trouver une petite excuse de rien du tout pour justifier une connerie que t'as faite sous l'emprise de l'alcool, t'es vraiment naze. … … … Oh, oh ! J'ai ! C'est par-fait ! En plus il se penche vers moi, il va bien m'entendre ! «Hm, nan, c'est juste que je dis de la merde, faut pas faire gaffe !», lancé-je en rigolant un peu. J'espère que c'est crédible.

Cul-sec. Tu prends le reste de ta boisson direct et ton corps le prend très mal. Mais alors, genre il va porter plainte contre toi quoi. ... Et c'est quand tu penses ce genre de phrases que tu te dis qu'il faut peut-être penser à arrêter sur l'anti-gel. En même temps, ça doit faire quoi, le dixième verre? À vrai dire t'as arrêté de compter à partir du moment où t'en étais plus capable. Tu prends une bonne bouffée d'air. Putain vous deviez avoir l'air ridicule tous les deux, à vous bourrer la gueule et vous rouler des pelles. C'est beau la jeunesse. ❝ Bordel de merde. Ouais, c'est ça. ❞ Et là t'es tellement saoul que tu cherches pas réellement à comprendre; pour toi il répondait à ta question. Ce qui veut dire — Uso était assez bourré pour dire la vérité. Parce que bon, tu le connais, il n'a jamais vraiment énoncé l'affection qu'il ressent envers toi (peut-être qu'il s'en bat les couilles de toi aha) alors quand tu le vois répondre aussi clairement, ça veut forcément dire qu'il est complètement torché. Et t'en es bien content, t'as réussi ce que tu voulais faire (comme d'habitude hahaha), même si là t'étais pas dans le bon état pour t'en rendre compte. Tu prends d'abord ça comme une déclaration d'amour, con comme t'es. Et t'es quand même content. Va savoir pourquoi. Tu te contentes de sourire comme un gamin de cinq ans qui vient d'avoir un nouveau jouet. ❝ Hm, nan, c'est juste que je dis de la merde, faut pas faire gaffe ! ❞

Trop chou! Il était trop timide pour l'avouer alors il faisait comme d'habitude, il mentait. Et toi, comme t'es content, tu le sers dans tes bras. Bordel de merde Bankichi, reprends toi là, t'es pas aussi faible que ça!! Tu le sers bieeeen fort, murmurant un ❝ Aaaaah ~ Je savais que tu m'aimais Uso!  ❞ tout content, tout innocent. Bankichi, l'homme qui devient un garçon de quatre ans quand il est sous l'emprise de l'alcool. Heureusement (?) que vous auriez probablement oublié ça lorsque votre sobriété sera revenue. ❝ Moi aussi, je t'aime! ❞ Et là c'est le drame. Est-ce que tu le penses, est-ce que tu ne le penses pas? Disons que l'alcool à tendance à exagérer tes réactions, alors... Un peu. Tu l'aimes bien Uso. Il a à peu près ton âge, il est pas trop chiant (bon il ment tout le temps mais ça c'est devenu quotidien, limite tu te sentirais seul sans ses mensonges) et il te suit partout — un gentil toutou. Tu restes collé au corps maigre de ton... euh... amant-mais-pas-trop-quand-même, savourant cet instant de non sobriété pour prouver que quand même, ça t'arrive d'apprécier des gens.

J'étais un peu stressé, pensant qu'il trouverait ça bizarre, mais on dirait que c'est passé. Ça doit être parce qu'il sait que je mens tout le temps, donc il en 'a plus rien à battre. Ma vie est nuuuuuulle. Oh, il a l'air super content en fait. C'est quoi ce sourire bizarre qui se dessine sur son visage ? On dirait un gamin de cinq ans. Mais quoique je puisse dire, même ça ça lui va bien. C'est sûr que c'est pas courant de le voir sourire comme ça, donc j'vais en profiter. Il est mignoooon, pourquoi j'ai le sentiment que j'aurai tout oublié dès demain matin ? Fait chier, je veux m'en souvenir moi. Regardez-moi cet air innocent, sur personne d'autre que Bankichi, oui, le leader du Akame Dan, messieurs dames ! … Ouh là, je parle à un public imaginaire. Faut que je me calme, vraiment. En plus je dois être naze en présentateur, quoi.

Woh ! Il est content au point de me faire un câlin ? Eh ben ! Son état doit pas être loin du mien, finalement… C'est qu'il me serre fort en plus. Hm, c'est agréable. Allez Tsuki-kun, sois pas coincé, tu lui as roulé une pelle tout à l'heure. Et t'as aimé ça, ouais. Donc un câlin, c'est rien. Je l'enlace à mon tour, c'est pas souvent que j'en aurai l'occasion. Il est là, dans mes bras, à me faire un sourire des plus adorables. Chef, qu'est-ce que l'alcool te fait faire… «Aaaaah ~ Je savais que tu m'aimais Uso !» …Et dire. C'est parce que je te fais un câlin que tu penses que je t'aime ? Woah… C'est con, mais ça me fait super plaisir. Je me sens bizarre, j'ai chaud d'un coup. Bon, je sais bien qu'après une cuite de vodka tu peux pas avoir froid, mais à ce point-là… Je comprends pourquoi les Russes en boivent des litres et des litres, fait froid chez eux !

«Moi aussi, je t'aime !» … Euh, attends. Quoi ?! Bankichi, je te reconnais pas, ça m'a tellement surpris que j'ai failli tomber de mon siège, de quoi j'ai l'air…Je-… J'arrive pas à te croire, là. Je sais que je mens tout le temps et tout, que c'est un comble pour moi, mais t'entendre dire ça, mec ! C'est l'apocalypse demain ou quoi ? Et pourquoi je me sens si bizarre rien qu'en entendant trois mots ? J'arrive pas à te regarder, merde. C'est sûrement une connerie due à l'alcool, mais-… «Si tu m'aimes, tu m'embrasserais encore, alors ?» À quoi je pense ? En tout cas j'aurai jamais les couilles de le lui dire, faut que je me calme. De toute façon je me ferais rembarrer, même bourré et avec des penchants gays il ferait pas ça… Si ? Enfin je sais pas, j'suis son meilleur pote, c'est tout. Et je crois que l'amour, il en est vacciné. Donc ouais, on va arrêter de penser à ça et changer habilement de sujet de conversation… Peut-être… Je cherche, je cherche, mais j'y arrive pas, fait chier. Comment ça se fait que ça me tourmente autant ? C'est pas normal, je peux quand même pas mettre ça sur le compte de l'alcool, quoi. Enfin je sais pas, remarque. J'suis trop torché pour y réfléchir comme il faut, d'façon.

Il est chaud, encore plus chaud que d'habitude. ... Comment tu savais qu'il était plus chaud que d'habitude? Secret professionnel. C'était à moitié agréable, vu qu'il faisait déjà plutôt chaud et que tu l'étais encore plus à cause de tes vêtements. Note: acheter des vêtements au lieu de gaspiller de l'argent dans la drogue, l'alcool et les clopes. Mais c'était agréable, la chaleur humaine, quand c'était celle d'une personne supportable. Tu le sentais limite brûler à cause de la chaleur — de l'alcool? Dans ta tête, tu te disais que tu lui faisais vraiment de l'effet, et ton ego en était satisfait, ha. ❝ Si tu m'aimes, tu m'embrasserais encore, alors? ❞  Heureusement que tu n'étais pas dans ton état normal, tu te serais posé de sérieuses questions quant à la sexualité de Uso-Tsuki. Heureusement pour vous deux, cette “soirée” quelque peu mouvementée sera oubliée dès que vous vous endormirez, que ce soit à côté probablement à poil où chacun dans un des très nombreux trous mal fréquentés de la banlieue. Tant de possibilités! Dans les deux cas, il y a de très forte chances que vous deux vous demandiez que diable avez vous fait la nuit dernière...

❝ J'embrasse si bien que ça? ❞ tu rigoles, te rapprochant en t'essayant carrément sur ses cuisses. Tes lèvres parcourent lentement la gorge de ton bras droit, avant de s'appuyer sur celles plus rosies du plus grand — ouais t'es plutôt petit. Mais en baissant un peu la tête du menteur, ses lèvres étaient faciles à atteindre alors tu fais comme si t'étais pas si petit que ça. Tu mêles rapidement ta langue à la sienne pour une danse endiablée vous coupant tous les deux le souffle. Ça dure une petite minute où tu t'amuses vraiment beaucoup, puisque de toute façon tout est amusant quand on est torché comme tu l'es. ❝ Monsieur est-il satisfait ou en redemande-t-il encore~? ❞ tu demandes en essuyant — de nouveau, un filet de salive sur toi. Tu halètes un peu, t'avais été incapable de respirer après tout. Mais au moins, monsieur devrait avoir calmé ses pulsions sexuelles. Tu t'approches de lui en posant tes bras sur ses épaules, lui murmurant à l'oreille: ❝ Parce que sinon je peux aller encore plus loin.  ❞ Ok tu regrettes un peu avoir dit ça — tu n'avais jamais été aussi loin... avec un garçon. Tu t'éloignes un peu en restant dans la même position. ❝ Mais pas en public, quand même.   ❞ Oui parce que là, tu pouvais voir du coin de l'œil le barman prêt à tuer Uso-Tsuki et les autres habitués du bar vous foudroyer du regard — c'est beau, l'homophobie.

Bon, bon, comment faire pour que- Uh ? Mais qu'est-ce qu'il fout, Bankichi ? Le voilà carrément assis sur moi, dans une pose aussi sexy que provocante… À quoi il joue ? J'ai super chaud mais bizarrement j'ai des sueurs froides, c'est à la fois agréable et désagréable. Qu'est-ce qui m'arrive putain ? Je sais que je suis gay comme un phoque et tout, mais jamais on m'avait fait ressentir ça. Enfin, pas que je me rappelle en tout cas. Si ça se trouve à chaque fois que j'ai trop bu je suis comme ça, mais comme je m'en rappelle jamais… Pff, je pourrai jamais vérifier, fait chier. Mais bon, là tout de suite c'est pas vraiment ma préoccupation, en fait. «J'embrasse si bien que ça ?», qu'il rigole. Moi je trouve, oui. Et même qu- «Ah ?! Hu- pourquoi tu-» J'ai pas le temps de finir ma phrase que ses lèvres chaudes passent de ma gorge à mes lèvres à moi. Mmh… Pourquoi tu m'embrasses, je m'en fous, mais t'arrête pas… C'est terrible quand même. Et il met la langue, ce con. Il veut me tuer ou quoi ? Je mourrai heureux si je meurs comme ça… Qu'est-ce que c'est bon, bordel. Sans vraiment m'en rendre compte, je resserre mon étreinte autour de sa taille tandis que je réponds au baiser. Ça devient assez sportif, tout de même ! Et ça dure, ça dure, aah… J'ai du mal à respirer mais j'en ai rien à battre, en fait. Profite, profite, Tsuki-kun ! Ce baiser, mon dieu…

«Monsieur est-il satisfait ou en redemande-t-il encore~ ?» Oh, c'est fini… S'il y avait que moi je t'embrasserais toute la nuit, tu sais. Bon, on va déjà se contenter de reprendre notre souffle, Tsuki-kun. Oui, je me parle à moi-même en faisant genre je suis plusieurs et en me donnant des surnoms mignons. Mais je fais ce que je veux, je suis bourré. Na. «Parce que sinon je peux aller encore plus loin.» Oh putain ! J'arrive pas à retenir un gros frisson. Préviens quand tu fais ça, mec ! Quelle idée de me souffler des choses comme ça à l'oreille, surtout dans cette position et après m'avoir roulé une putain de pelle ! «Mais pas en public, quand même.»Pfiou, c'est ça, éloigne-toi un peu quand même. Pas que j'apprécie pas, hein, mais j'apprécie peut-être trop, en fait. Au point de faire n'importe quoi, de pas me contrôler. Ô, alcool, qu'as-tu fait de moi ?

… Attends. "Pas en public", ça veut dire quoi ? Que si on se barre il va vraiment continuer ? Oh. Mon. Dieu. Sérieux, je te reconnais pas, chef. Ça doit être pour rire. Malgré la situation ambiguë. Oui, c'est ça, c'est une putain de blague. Ça peut pas en être autrement. Mais c'est tentant, avouons-le. Je pourrais jouer le jeu, si c'est pour rire. Pas spécialement pour "aller encore plus loin" -même si je suis pas contre en fait, t'es trop sexy-, mais ne serait-ce que pour t'embrasser encore… Je vois, une fraction de seconde, ton regard se diriger vers autre chose que moi. Je regarde donc aussi, et, oh, le barman. Je l'avais oublié, lui. On dirait qu'il veut me tuer. Ça se comprend, je roule des pelles à son prince charmant. Eh ben tu sais quoi ? Tout le monde n'a pas la chance d'être le meilleur ami et bras droit du chef, alors va te faire foutre ! C'est avec un regard et un sourire provocants qui lui sont spécialement adressés que je m'empare -une fois de plus- des lèvres de Bankichi, en mettant la langue bien sûr. Et je passe une main à l'arrière de sa tête pour qu'il s'enfuie pas. Ou pas trop vite. Puis ça fait genre il est à moi, et ça c'est cool parce que ça va le rendre jaloux, l'autre. Et puis je profite. Parce que bordel, c'est addictif en fait. C'est encore plus chaud qu'avant, je sens même de l'adrénaline parcourir mon corps. Je sais pas si c'est très normal, mais je m'en plains pas, au contraire. Je l'embrasse assez fougueusement et ça nous fait vite perdre notre souffle à nouveau. Mais je fais tout de même durer le plaisir, je sais pas si ça se reproduira un jour. Bon, allez, ça doit bien faire trente grosses secondes que je tiens, je vais te lâcher - à regret toutefois. Aussi parce que je sens une aura de plus en plus meurtrière dirigée sur moi. Alors que je décolle mes lèvres et lâche sa tête, je me justifie (bien merdiquement d'ailleurs) : «Jamais deux sans trois, hn~ ?», souris-je au chef, malicieusement. Je poursuis en chuchotant : «Tu serais capable d'aller plus loin~ ?» Oui, c'est une provocation pure et dure, appuyée par le baiser que je viens de te voler. Je veux voir jusqu'où tu peux aller, Bankichi. «Dans ce cas on se casse de ce trou, je veux voir ça~», que j'ajoute plus fort, bien décidé à ce qu'il réponde à ma provoc' (et je me sers de celle-ci pour qu'il capte pas que j'ai pris la décision de partir alors que c'est lui le chef). Je me tourne ensuite vers le barman : «Et toi, c'était ta tournée. Qui plus est tu ne m'en veux pas du tout ! Passe une bonne fin de soirée.», ris-je de façon moqueuse. Mon pouvoir est tellement pratique, c'est jouissif ! Oh, qu'est-ce que c'est cool, quand même !

Voilà qui est fait ! J'ai berné le barman, ce connard, alors maintenant on peut partir tranquilles ! C'est que j'en ai vraiment envie. Ouais, je sais pas où ça va aller mais je veux voir jusqu'où il peut aller. C'est comme un jeu, même si c'est quand même un peu plus grave que ces trucs de gosses… Enfin bon, pas grave ! On est dans un tel état que demain -en plus d'avoir un horrible putain de mal de crâne de merde- on aura tout oublié -dommage-, donc je peux faire ce que je veux ce soir ! Et je compte bien en profiter, c'est pas tous les jours que je suis seul avec le chef, surtout dans cet état-là ! Quand je me retourne, je le vois marcher vers la sortie et… S'étaler par terre. J'explose de rire. Mec, comment tu veux faire quoi que ce soit si t'arrives même pas à marcher ? C'est trop drôle. Enfin, je dis ça mais je me suis pas encore levé, alors bon… Allez Tsuki-kun, lève-toi et marche. Sinon on est mal barrés. Woah, mon corps a l'air d'être au ralenti, qu'est-ce que je dois avoir l'air con… Mais au moins ça bouge… Et ça a l'air stable. Quoique j'ai la tête qui tourne. À moins que ce soit le bar qui tourne ? C'est dur de marcher dans cet état. Mais au moins, moi, je marche, haha.

«Trop bête, je crois que —», il hoquète, l'alcool le met vraiment dans un de ces états, «que tu vas devoir me porter ~» Et il en a l'air fier, le con ! Je rigole encore, il est pas sérieux… Ah ben si sûrement, vu comment il me regarde. C'est un ordre alors ? J'ai l'habitude de te connaître plus ferme. Bah, allez… Je m'approche non sans maladresse et m'accroupis, posant un genou par terre. Putain j'ai plus qu'à sortir un écrin et je peux le demander en mariage, trop drôle ! Je laisse échapper un petit rire et tends les bras. «Vous montez, princesse~ ?» Ouais j'veux le porter en princesse, lui, le Bankichi ! Et il a pas le choix, s'il veut monter sur mon dos il se casse la gueule puisque je me penche pas assez pour le soutenir. C'est beau, d'être bourré. Les autres clients doivent commencer à carrément en avoir marre, de nos conneries, par contre. À part un ou deux qui se foutent de notre gueule. Mais on s'en fout, car ce soir je peux faire ce que je veux de mon Bankichi, c'est ce qui compte le plus ! J'adore le provoquer, en fait. Mais j'en ai pas souvent l'occasion, donc là j'en profite, quoi. Est-ce qu'il va venir ? Mmh, j'ai hâte de voir sa réaction !

«Si tu savais ce que la — princesse te réserve mon pau — vre», qu'il hoquète. Même s'il y a un putain de sous-entendu… T'es pas crédible une seul seconde, chef ! On dirait que ton état est pire que le mien… Je crois. On va voir ça tout de suite, de toute façon. C'est bien, monte, accroche-toi, installe-toi bien, et maintenant… Oh, merde, faut que je me relève. Alors, doucement, Tsuki-kun, doucement. J'aimerais bien m'accrocher à un truc mais ça voudrait dire le lâcher. Oooh, fait chier. Tremblant -alors que j'ai si chaud, surtout avec lui et sa chaleur dans mes bras- je me relève, et j'essaie de marcher pour garder mon équilibre, mais je titube et manque de tomber. Rattrape-toi, Tsuki-kun, rattrape-toi ! Ouf, c'est bon. On a eu chaud… Je suis sûr que s'il était pas bourré il me tuerait si je tomb- Nan, parce que s'il était pas bourré je le porterais pas, ducon. Il est vraiment temps de rentrer. Mais est-ce qu'on va y arriver ? Peut-être pas en un seul morceau… Ça me décourage déjà, mais quand faut y aller, faut y aller. Buuuh.

Eeeh, t'agite pas trop quand t'es dans mes bras, je te rappelle que je suis aussi torché que toi ! Bon, c'est cool de faire des fucks aux autres et tout, mais imagine ils se mettent à nous courser. On pourra certainement pas se battre, à peine fuir. Mh, ouais, j'aurai mon pouvoir, mais je sais pas si j'en ferais bon usage dans cet état? J'préfère pas imaginer. En parlant de ça, je le vois utiliser le sien… Certainement pour pas que le barman me tue. Ce serait préférable, en effet. Je veux rentreeeeer. Pour ça il faut marcher. Ah oui, marcher. Bon, bah go ! Au début c'est un peu dur mais faut s'habituer… Heureusement que la porte de sortie est grande ouverte… Direction, euh… Le Q.G. ! C'est pas très loin, je vais pouvoir retrouver la route sans faire n'importe quoi -je l'espère- en chemin. Au passage, il parle plus beaucoup, l'autre. Comment ça se fait ? Oh putain. Il dort ?! Mais ! Mais mais maiiiiis ! C'était pas prévuuuuuu, sérieux. J'ai l'air de quoi, moi, maintenant ? Oh, fait chier. C'est bien beau ce qu'elle me réserve, la princesse. Tant pis, on rentre quand même, j'veux pas pourrir ici non plus. Le Q.G., le Q.G.…

Ah, voilà. Une fois arrivé, et sans plus de cérémonie, je vais m'allonger dans le canapé en le gardant contre moi. J'avais dit que j'en profiterais, alors j'en profite, na. Il est mignon quand il dort, il a l'air inoffensif. Ce qui n'est, bien sûr, pas du tout le cas. Son bandage s'est un peu défait, et son œil de verre est dans un état de pire en pire. Berk, ça gâche tout. J'essaie de le remettre, et je finis par arriver à me débrouiller pour qu'au moins on ne voie plus rien. Et en plus je l'ai pas réveillé, je suis un dieu, ha ! Maintenant je peux le regarder tranquille. Mais c'est bizarre, mes yeux se ferment tout seuls. Oh nan, pas maintenant, vous pouvez pas me faire… Me faire ça… Dire que j'ai le chef juste là… Dans mes bras comme un doudou… Hnn…