jun » what should i hope for ? ▬ completed.

»  tu te glisses, tu te glisses, pourtant tu n'es pas aussi nonchalant qu'un serpent.

Malgré son œil manquant et malgré sa chevelure voyante, Jun arrive à se faire discret, non pas qu'il efface totalement sa présence, mais il arrive en quelque sorte à éviter que les gens ne le regarde un peu trop longtemps ou encore qu'il attire les regards lorsqu'il sort de chez lui. Même si il s'agit simplement d'aller chercher le courrier.  On pourrait le considérer d'asociale, en réalité il est juste très timide. Il a vraiment du mal à débuter une conversation avec quelqu'un que le jeune homme ne connait pas et même si c'est le cas le blond parlera à peine, il chuchotera, baissera la tête, balbutiera et se tournera les pouces, le tout accompagné de petits rires nerveux, bien entendu. Il apparaitra un peu comme quelqu'un de stressé, c'est un peu le cas pour tout dire bien que cela ne soit pas dans sa nature.

Non pas qu'il se la joue "zen & cool" mais surtout qu'il fait en sorte toute forme de problèmes. De la lâcheté en toute sa splendeur. Avec peut être une pointe de raison. Oui, Jun est quelqu'un de raisonnable il sait faire la part des choses, surtout en ce qui concerne les problèmes. Jun a conscience de ce qu'il peut lui arriver et il est donc naturel qu'il fasse en sorte d'éviter les ennuis. Le blond aime la tranquillité et ne voit pas du tout l'intérêt d'aller chercher les embrouilles à l'extérieur, surtout que cela ne lui apporterait rien de bon, à moins qu'en plus d'être gay, il soit masochiste ... Mais ne nous étendons pas plus sur le sujet. Gay. Cette face de sa personnalité, du moins si on peut dire que s'en est une, fait très honte à Jun. Il ne sait pas vraiment depuis quand il a apprit que les femmes ne l'intéressait, mais ce n'est certainement pas quelque chose qu'il assume. Pour tout dire, le blond évite toute conversation - quand il en a - sentimentale, il change brutalement de sujet ou bien fait mine de ne pas entendre. Par peur et lâcheté.

» tu ne crois pas aux miracles mais tu affirmes que les rêves se réalisent.

Jun a toujours été quelqu'un de très rêveur, depuis qu'il est petit il ne cesse de parler de ses rêves ! Pour lui c'est un rituel de raconter chaque matin ce que Morphée lui a montré lors de son séjour au pays des songes. A ses yeux, ils ont beaucoup d'importance, un signe du destin, un sentiment caché ... Un rêve peut avoir tellement de signification pour lui ! Il en va de même pour les cauchemars, naturellement, bien que ces derniers ne le rendent pas tout aussi joyeux. Car oui, il vous suffit d'évoquer une seule fois l'un de vos rêves et il serait prêt à vous sortir tout un discours et tout ce qu'il a apprit dessus. Documentaire, livre, article sur le web, Jun à un peu près tout lu, vu et entendu à ce sujet.

Les rêves en font bien entendu parti, mais quand quelque chose l'intéresse Jun se montre plutôt curieux. Il aime bien être bien renseigné, ne pas faire les choses à moitié, du coup il fait tout ce qu'il peut pour en savoir un maximum. Malheureusement pour lui ce n'est pas vraiment le cas tout le temps, cette motivation n'est réservé exclusivement au sujet qui le passionne. En ce qui concerne le reste ... C'est à dire les résultats scolaires, eh bien Jun ne s'en sort pas trop mal. C'est pas excellent mais c'est pas mauvais non plus. Un peu trop flemmard pour travailler sérieusement et suivre en cours - il y passe son temps à rêvasser - Jun ne peut compter uniquement sur ses facilités pour obtenir des résultats corrects.  Le blond a parfaitement conscience qu'il pourrait faire mieux, il sait qu'il pourrait devenir un bon élève sans non plus être extraordinaire.

Réaliste, il a parfaitement conscience de l'étendu de ses capacités et de sa vision des choses. Dans un sens ça, on peut dire que cela contraste avec son cote "enfant rêveur".  Il a beau croire aux rêves, il sait très bien que les miracles n'existent pas.

» tu veux briser cette glace, tu veux la briser mais tu as peur de la tacher de ton sang sale.

Jun n'aime pas les miroirs. Il n'aime pas s'y voir dedans pour être plus précis.  Physiquement, Jun ne s'aime pas, il se trouve laid. Très laid. Et cela le marque beaucoup, lorsqu'il croise un miroir il détourne aussitôt le regard, il évite d'être trop prêt des fenêtres aussi. Tout comme son homosexualité, son physique lui fait honte, il a honte de lui même. Et il fait tout pour le cacher, il remerciera les vêtements larges. Il évitera également les lieux un peu trop fréquenté. Sans non plus se balader dans ces ruelles vide où les gens pas très nets traînent souvent. Le blond n'apprécie pas vraiment ce genre d'endroit, pour tout dire ils lui font peur. Les gens aussi lui font peur. Et son physique aussi lui faire peur .... Il se compare souvent à un monstre, il est peureux, peureux au point de s'effrayer lui-même. Sa peur en demeure tout du moins particulière, il ne hurle pas, il ne pleure pas. Il se cache, il se cache, se replie, se recroqueville au plus profond de lui. Son corps devient cadavre. Son âme devient le Vide. Et tout ce qu'il reste dans ces moments de peur n'est qu'une simple Abysse.

Sa lâcheté le reprend souvent dans ces moments, il fuit, il fuit. Non pas par instinct, il garde la tête froide mais fuit tout de même, parce qu'il a conscience du danger. Le blond est une personne posée, rarement le calme le quitte pour laisser place à d'autres sentiments tel que la panique. Ou plutôt, il fait tout ses choix parce qu'il le veut et non par instinct. On peut le considérer dans ces cas-là comme réfléchis.

» tu n'es pas un enfant, tu n'es pas un adulte, tu te crois monstre ... mais qui es-tu au juste ?

Un rêveur, sans doute.

« Tu es laid.

On te le dit souvent, tu es laid. Tu te trouves laid pour tout dire, mais tu ne le dis pas, tu le penses c'est tout. Juste un murmure qui parcourt le plus profond de ton âme, le plus profond de ton cœur. Tu te contemples souvent dans ce grand miroir, ton regard et tes pensées se perdent dans cet affreux portrait qu'esquisse la glace.  Tu fixes cette tignasse blonde voire blanchâtre, légèrement décoiffée. Tu ne prends jamais le temps  de soigner correctement tes cheveux, un coup de brosse par ici et un autre par-là, à vrai dire tu n'as pas réellement l'imagination et la créativité pour te trouver une coiffure correcte.

Puis tu te regardes droit dans les yeux, d'un coté tu observes ton œil jaunes,  encerclé cernés. Laid, laid, laid. L'autre n'existe plus, tu l'as perdu il y a quelques années dans un accident, bien sur on a tenté de t'opérer mais le résultat était tellement affreux que tu tentas de le camoufler avec un dispositif étrange ... Tu aurais préféré un simple cache œil mais l'avantage de cet engin c'est qu'il te permet de voir de ton œil invalide. Tu ne caches pas que le fait d'être privé d'une partie de ta vue te gênais, tu ne le caches pas mais tu ne le dis pas.

Et tu fixes ton corps, mince voir frêle, tu te qualifies souvent de osseux. Osseux oui, parce que tu te trouves laid. Ton corps n'a rien de particulier pourtant, peut être un teint un peu plus pale que la normale, peut être une corpulence plus discrète que tu tentes pourtant de dissimuler sous tes larges vêtements. De larges vêtements oui, tu n'es pas vraiment un accro à la mode, pour tout te dire les vêtements n'ont pas de réel valeur à tes yeux, tu ne les portes pas, tu te caches avec, c'est tout. Tu ne fais même pas attention à ce que tu portes, des habits amples, des habits noirs, non tu ne sais pas, tu n'y prête pas attention.

Tu te trouves laid après tout. »

« Tu penses que ta vie n'a rien d'intéressante. En fait, tu la considère banale parce qu'il s'agit de ton quotidien, un quotidien qui se répète jour après jour. Quelque chose dont tu es lassé depuis longtemps. Mais tu arrives à t'évader des fois ! Tu t'évades oui, tu t'évades dans cet endroit que tu chéris tant, le monde des Rêves.

Tu es né un 31 décembre, drôle de date n'est-ce-pas ? Tu aurais pu être le grand à un jour près, malheureusement le destin n'a pas joué en ta faveur : tu es le plus petit de ton année.  Ca te parait souvent cliché, mais en plus d'être petit, la nature ne t'as pas offert une bonne santé. Tu étais souvent malade dans ton enfance, le moindre coup de vent et tu attrapais un rhume, une grippe ou je ne sais quelle autre maladie. Tu étais également asthmatique, tu détestais cette maladie, à cause d'elle tu as passé toute ta primaire seul. Tu observais tes petits camarades de classes pendant les récréations, courant, sautant et rigolant, tapant dans un ballon, s'attrapant et se bagarrant gentiment. Des enfants joyeux. Tu les enviais, oh oui, tu les enviais, tu aurais tellement voulu courir à leur coté, mais ton corps t'en empêchais. Ca te faisait pleurer des fois, tu pleurais intérieurement, hors de question de pleurer devant tous les autres, tu devenais le Vide pendant ces instants. Tu ne voulais pas que la faiblesse prenne le dessus sur toi, tu ne voulais pas craqué et de tu savais très bien ce qu'il pouvait arriver si tu essayais de courir toi aussi.

Mais au final tu t'y habituas. Mais pas pour le meilleur, à force d'être resté assis à contempler la joie des autres, tu devins très timide. Et cette timidité t'empêchas d'avoir de réels amis, tu n'étais pas vraiment seul mais pas vraiment accompagné. On te parlait de temps à autres, lorsque l'un des élèves de ta classe s'ennuyait ou encore qu'il avait besoin de quelque chose. Tu étais considéré comme cet élève un peu trop solitaire, pas non plus asocial mais qui aimait bien être tranquille. Certains se moquèrent de toi pour ça, tu en souffris  beaucoup. On te faisait parfois des crasses : on écrivait des choses stupides sur ton bureau, on te volait tes affaires ou encore on déchirait tes cahiers de cours. Et tu redevins le Vide. Malheureusement et heureusement, tes problèmes de santé prirent le dessus, tu étais obligés de ne plus venir en cours pendant une période d'environ 6 mois. Tu restais chez toi ou sur un lit d'hôpital, tu faisais souvent des malaises - tu faisais de l'hypotension - ou des crises d'asthmes.

Tu repris bien sur les cours, mais dans un collège différent, heureusement pour toi les adolescents semblaient être beaucoup plus sympathiques avec toi. Tu restas cependant sur tes gardes un instant, jusqu'à ce qu'un garçon du nom de Kei se présenta à toi. Tu ne sais pas vraiment quand vous êtes venu à vous rapproché, mais en tout cas, il fut ton premier vrai ami.  Tu lui parlais de tout et de rien, vous vous entendiez bien, vous rigoliez pour un rien et vous vous comprenez. Mais il était si différent de toi, grand et sportif, joyeux et sociable - dans le sens où il n'avait aucune difficulté à parler aux autres - parfois tu te demandais comment tu étais arrivé à t'entendre avec quelqu'un comme lui. Il était ton opposé.

Puis il y eut ce jour, tu étais en troisième année du collège, tout était pour le plus normal. Ta santé semblait bien se tenir et tu avais réussi  à te faire quelques autres amis et Kei devint officiellement ton meilleur ami. Ce jour bouleversa tout ton quotidien, tu rentrais chez toi, en compagnie de Kei. Vous avez empruntez un mauvais chemin, fréquentez par les mauvaises personnes, un groupe de lycéen, pas franchement commode. Ils ont tentez de vous piquer de l'argent, tu étais prêt à leur passer tout ton portefeuille, cela dit, Kei ne se laissa pas faire. Il se contenta de les ignorer. Tu aurais du le suivre à ce moment-là. Non à la place, tu étais resté paralysé, tremblant de peur,  une crise d'asthme naissante t'empêchant de bouger.  Et on s'en prit à toi, tu ne sais plus comment, tu étais trop occupé à essayé de respirer convenablement. Tout devint flou autour de toi. Tu ne comprenais plus rien, jusqu'à ce qu'une douleur de transperça, ton œil te faisait mal, mal... Tu hurlais sans t'en compte, tu avais l'impression de vivre l'enfer. Cette douleur te déchirait de l'intérieur, elle consumait tes forces et ta conscience, elle était vorace.

Tu restas longtemps à l'hôpital après cet incident, mais tu y étais habitué. On avait opéré ton œil, tu te trouvais encore plus laid. Mais ce n'était pas le pire, pas pur culpabilité, Kei ne t'adressait plus la parole, il t'avait rendu visite plusieurs fois, mais il demeurait silencieux. Lorsque tu revins au collège, le regard des gens avait changé. Ils te fixaient avec pitié ... Voir parfois de la méprise. Tu restais toujours  en compagnie de Kei, mais il restait silencieux. Tu essayas de lui en parler plusieurs fois, mais lorsque son regard triste se posait sur toi, tu t'arrêtas. Il était remplit de regrets.

Et un 15 Aout, alors que le silence et ton ami t'accompagnait dehors, tu recroisas la même bande de type. Mécontents de leur première rencontre avec vous, ils se jetèrent sur toi et Kei sans que vous ne compreniez, Kei te protégeait à chaque fois.

Chaque fois parce que ce jour ce répétait sans cesse. Tu en devins vite fou, dès le début en fait. Tu ne comprenais pas, cette journée se répétait sans cesse, tu le voyais à chaque fois s'interposer entre toi et ces types. Ces types dont tu n'arrivais pas à te souvenir de leur visage. C'était étrange ... Trop étrange. Tu devenais fou. Et tandis que tu t'apprêtais à regarder pour une énième fois Kei se placer devant toi, la lassitude, la folie et le désespoir disparurent. Pendant ce court instant tu n'eus plus peur, tu bousculas ton meilleur ami de toute tes forces, préparer à recevoir les coups de ces inconnus sans visage, tu te retournas une dernière fois, tu le fixas, il ne comprenait pas, tu le savais, ça se lisait si facilement sur son visage. Tu lui souris une dernière fois et avant de te faire plaquer à terre un mot sortis de ta bouche.


Tu ne te souvins de rien, comme tout ceux qui sont passés par-là d'ailleurs. Tu redevins seul,  mais tu te disais que c'était le quotidien. Pourtant tu te sentais horriblement seul. »