Une vente de fleurs au style manga!✿ feat. Hinata Misaki

La jeune vendeuse, ou du moins en apparence, semblait hésitante, presque paniquée, ce qui fit sourire la lycéenne. Elle était vraiment jolie, surtout avec ses cheveux blonds… Misaki n’osait pas lui demander quel shampoing elle utilisait de peur de paraître ridicule.

«A-alors, euh.. j'ai aujourd'hui des...»

Elle paniqua de plus belle, surement du genre timide. On le lisait sur son visage. Misaki espérait juste ne pas la déranger, avec ses idées bizarres et son apparence négligée. Elle avait honte de cet énorme épi sur le sommet de son crâne mais peu importe ce qu’elle faisait, il semblait décidé à ne pas bouger, comme doté d’une volonté propre.

«J-j'ai des œillets, des marguerites et des roses.. C'est tout ce que j'ai, désolée!»

La vendeuse lui adressa un nouveau sourire gêné. Misaki de son côté tentait de rassembler un peu d’intelligence et surtout de se remémorer ce qu’elle avait appris dans ses manga sur le langage des fleurs. Simplement pour ne pas avoir l’air ridicule et pour satisfaire son ego même si pour le moment elle se contentait de froncer les sourcils dans sa grande réflexion.

«Vous trouvez une fleur qui vous plaît, malgré tout?..»

Elle continua à présenter son visage aux traits tirés jusqu’à trouver une réponse satisfaisante.

« Les marguerites sont jolies… Elles représentent l’amour pur et l'innocence non ? Comme ce jeu-là, du "il m’aime, un peu" et tout ça non ? Enfin je crois… »

Elle fut forcée d’arrêter d’étaler son savoir à cause d’un gargouillis suivis d’un morceau chantonné discrètement comme pour couvrir un son par la jeune fille en face d’elle. Misaki se rendit compte du fait qu’elle devait paraître impolie, son sandwich à la main, devant quelqu’un qui n’avait de toute évidence pas encore mangé. La lycéenne fouilla dans le sac plastique qu’elle trainait depuis son passage au supermarché, pour en ressortir quelque chose qui ressemblait de loin à un muffin. Misaki était d’humeur à partager aujourd’hui, même quelque chose de sucré.

« Euh…Je ne veux pas paraître rustre mais j’ai ça en trop si tu veux… C’est pas parce que j’ai entendu ton estomac hein… »

N’importe qui aurait pu sentir son mensonge à des kilomètres. Misaki tentait simplement de ne pas mettre son interlocutrice mal à l’aise, ce qui semblait déjà le cas de toute façon. Elle se contenta juste de tendre le gâteau avec un sourire bête.

«Je-je ne sais pas si je devrais accepter... Je ne sais pas comment vous remercier..!»

Et finalement, elle l’attrapa sous le regard amusé de Misaki. Elle se sentait fière de ce qui semblait être une bonne action à ses yeux. La jeune fille blonde semblait à la fois heureuse et gênée, peut-être embarrassée de recevoir de la nourriture de la part d’un inconnue, qui plus est. Finalement, ce n’était peut-être pas l’idée du siècle. Tiraillée par ce qu’elle aurait dû et ce qu’elle n’aurait pas dû faire, la lycéenne fut tirée de ses pensées par la jeune vendeuse.

«Je ne suis pas sûre qu'offrir une fleur pourrait remplacer ce muffin...»

« Ne t’inquiètes pas ! C’est cadeau de la maison ! Je vais quand même pas te demander te remplacer un muffin de supermarché, ce serait vraiment pas cool et surtout déplacé. »

Ne sachant en plus pas si ce fameux muffin était comestible, demander à être remboursée aurait vraiment été une action idiote surtout en sachant que ce n’était pas le genre de Misaki de quémander ou de jouer les cupides. Akiko par contre n’aurait eu aucun problème à demander remboursement. Les deux étaient définitivement bien différentes. Mais la différence a du bon comme le répétait si souvent Misaki.

Alors qu’elle cherchait dans ses poches de quoi régler les fleurs, elle remarqua l’air étrange de la vendeuse, pouvant difficilement définir si c’était du stress ou si elle se sentait mal. Se retrouver avec une évanouie sur les bras n’enchantait évidemment pas la lycéenne, qui commença réfléchir à une solution plausible et réalisable.

« Dis, tout va bien ? Tu veux peut-être qu’on aille à l’ombre plus loin ? Je veux dire, il y a pas mal d’agitation ici, enfin si tu vois ce que je veux dire… Ah mais, ton stand ne peut pas rester sans surveillance non plus... Je peux toujours courir après les potentiels voleurs mais... »

C’était une faible introduction en la matière, elle s’en rendait compte et afficha par la suite une expression légèrement paniquée, de peur que la vendeuse lui fasse un malaise ou quoi que ce soit. Elle soupira intérieurement contre sa capacité d’interaction avec les autres. Et dire que certaines rumeurs la prétendait sociable et à l’aise pour parler. Si seulement les commères connaissaient la véritables Misaki, elles auraient probablement étés déçues par tant de banalité dans ce petit corps.