Prince-san? [PV Mitsuki!]

Mia commence à avoir l'habitude, des jours comme ça. Les foules autour d'elle grouille et palpite, telle de petits insectes agités par le temps qu'ils pourraient perdre en ces lieux. Le Centre Commercial était bondé, et elle avait envie de se dire "comme d'habitude". Mais bon... Il ne fallait pas être cynique aujourd'hui. Non.
La guitare sur son épaule, Mia connait déjà sa destination. Le marchand de matériel de musique, troisième étage. Prenant l'escalator sur la gauche, elle regarde son téléphone un instant. 13h26. La boutique n'ouvrait qu'à 14h, elle était un peu en avance. Qu'est-ce qu'il lui avait pris, à ce bus, de rouler aussi vite sur la route? Voilà qu'elle était en avance maintenant. Rien à voir avec son obsession des horaires, non, aucun lien.
Elle incline la tête légèrement sur le côté, pensive, au milieu de la monté automatique. Il lui manquait des cordes, et de la graisse pour son archet aussi. Elle se devait de bien les entretenir, même si elle ne produisait pas grand-chose en ce moment. C'était en quelque sorte une déception d'ailleurs. L'inspiration la narguait, venant puis repartant. On peut être un génie, ça ne veut pas non plus dire que tout nous est facile. Et c'est ce que ressent Mia en ce moment, le syndrome de la page blanche.
Après, elle pourrait très bien revoir Misa un de ses quatre, et rire un peu avec elle. Si ça se trouve, l'inspiration pourrait venir de la petite voisine électrique! Elle secoue les épaules, dépitées par ses propres pensées, alors qu'elle arrive enfin en haut. Un trajet habituel, des visages inconnus qui passent, proches. Rien de particulier dans ce monde sans vie. Elle tourne au coin habituel, donnant sur la boutique. Soulagement non dissimulé. La foule, c'est cool quand on est sur scène et qu'on peut la contempler. Pas quand on est au milieu.
Le centre commercial fait une sorte de place en cercle qu'elle traverse à pas rapide, se dirigeant vers sa destination sans un regard pour les gens autour d'elle. Certains boivent un gobelet de café, d'autres lisent le journal, les couples sont collés/serré sur un banc. Ah, les couples, c'est pitoyable...
Une ombre se dresse alors soudainement devant elle, comme une montagne. C'était une montagne. De muscles.
Un frisson remonte le long de son échine, alors qu'elle lève la tête pour voir le visage de son "bloqueur de route". Ses doigts fins et fragiles se serrèrent sur la sangle de sa guitare, lorsqu'il ouvrit la bouche. Il puait la clope.

-Hey Hime-san, t'es seule? C'est tel'ment triste, une fille 'ssi mignonne...

Il avait l'air faussement désolé, mais Mia n'en gobait rien. La racaille. Elle savait très bien ce qu'il voulait. Les potes de la montagne de nerfs arrivèrent aussi, les mains dans les poches. Ils traînent en bande, ces chiens...
Le visage de Mia se durcit légèrement, alors que la montagne passe son bras autour de ses épaules, comme si de rien n'était.

-Tu v'drais venir avec moi et mes potes? On sait s'am'ser, tu verras!

Ses "potes" riaient à gorge déployée, tel des porcs qu'on égorge, et le doux visage de Mia se tord en une grimace de dégoût. L'odeur de la clope du mec qui osait poser la main sur elle la prenait à la gorge. Tant et si bien qu'elle n'arrivait pas à respirer convenablement. Seule contre trois, elle ne pouvait pas faire grand-chose... Si elle arrivait à échapper à la prise de plus grand, peut-être pourrait-elle se réfugier dans le magasin, elle connait bien le gérant, il pourrait faire fuir les voyous sans soucis. Suffisait qu'il menace d’appeler la sécurité pour ça. Mais encore faudrait-il qu'elle parvienne à rejoindre son objectif. Son regard se balada rapidement de droite à gauche. Pas besoin de dire ce que les yeux de Mia traduisaient à cette instant.
"Tasukete..."

« Tasukete... » C'est bien rare qu'une personne appelle à l'aide n'est-ce pas ? D'habitude tu interviens sans qu'on le demande. Mais cette fois, ce n'était pas le cas. Tu n'étais pas très loin de cette personne et son appel t'a en quelque sorte aidé à ce que tu l'entendes encore mieux. Tu aurais pu très bien ne pas faire attention et partir à l'opposé. Tu ne fais pas vraiment attention à ce qu'il t'entoure parfois. Mais que faisais-tu dans un centre-commercial ? Tu cherchais deux-trois bricoles pour changer. C'était bientôt la rentrée et tu manquais de stylo donc tu étais venu en chercher et tu regardais ce qu'il y avait d'autre d'intéressant. C'est vrai, tu pouvais très bien tomber sur un truc qui t'intéressait ? Ou pas. Tu passais le temps aussi. Il faut bien trouver quelque chose pour le passer, parce que parfois, quand on a rien à faire. Il est très dur de le faire passer. Mais enfin, toi tu dois faire avec et tu y arrives en regardant les rayons et tout ça. Qu'est-ce que tu comptais faire après ? À vrai dire, tu n'en n'avais aucune idée, tu allais un peu comme le vent t'emportait. S'il te faisait aller à gauche, tu irais à gauche et si d'un coup, il te pousse sur la droite, tu vas à droite. En gros, journée qui s'annonçait ennuyeuse jusqu'à ce qu'une demoiselle en détresse appel à l'aide. Ça fait combien de temps que tu n'as pas frappé quelqu'un ? Ça remonte quand même, ça ne date pas d'hier en tout cas. Qu'importe de tout ça, il va falloir que tu te dépêches quand même. Tu t'approches de la fille et des gars. Pf. Ça ne te fait pas peur, ce sont des brutes typiquement stupide. Les mêmes, toujours les mêmes.

« Vous arrêtez ça tout de suite. Ok? »  En plus, tu n'étais pas vraiment d'humeur, tu étais blasé. Mais tu ne le fais pas par plaisir et non. Tu te souviens de Shige ? Ce petit garçon parano, c'est à lui et lui seul que tu as dis pourquoi tu agissais ainsi. C'est la première et dernière fois que tu fais ça... sûrement. Peut-être que tu avais réagit comme ça sur un coup de tête, ou pas. Mais ce n'est pas là le sujet. Le sujet était plutôt les trois racailles en face de toi. Trois, c'est facilement gérable avec ton pouvoir. Oui, ce pouvoir qui t'avantage si facilement. Tu t'étais d'ailleurs placé devant la fille aux cheveux longs et bleus. Le mec en face de toi, sûrement un pseudo-chef de groupe. Ce genre de mecs ne se baladent jamais seul. C'est stupide, très stupide. Maintenant que tu as la capacité de protéger, tu protèges. Le mec fait un peu pas de place et approche sa tête dégueulasse en face de toi. « Qu'est-ce que t'vas faiiire ? Gamiiiiiin. » ça te fait sourire. Le mec était tellement cliché. Tu es lunatique ?? Moi aussi j'en apprends sur toi Mitsuki, mais tu changes si vite d'humeur... c'est incroyable. Tu es passé d'un regard totalement blasé à un sourire d'amusement. Ce genre de cliché te fait si marrer que ça ? Pourtant, tu as une chance sur … trois de te faire taper sévèrement ? Tu sous-estimes les clichés. Peut-être qu'ils ont un couteau ou une autre arme blanche. Il suffisait juste que tu le repères et c'était joué pour toi. Le roi renverse le plateau si j'ose dire.

« Limite, si tu veux faire quelque chose comme ça... j'sais pas, fais le avec classe ? » Ahahahah, tu disais carrément ce que tu pensais sur le coup et tu le disais en ricanant un peu. C'est vrai qu'il n'avait rien de classe se type. Il avait l'air de s'énerver sur ce que tu as dis. Il t'attrape par le col et te soulève un peu. Il était plus grand que toi, tu fais un mètre soixante-dix tout pile et la racaille en face devait faire... cinq centimètres de plus ? Environs, pas exactement. « Quoi ?! Moi j'suis pas classe ?? T'veux que j'te montre c'que c'est la classe p'tit con?! » Tu lui rigoles au nez comme le connard que tu es. Et oui, il ne faut pas s'en prendre à Hyashiro Mitsu-- … ah non, c'est toi qui est intervenu. Bon, dans tout les cas, c'est lui qui ose attaquer en premier. Tu sais te battre et tu as un pouvoir. Il n'a aucune chance contre toi. Tu vois qu'il tend son bras pour te frapper. Tu le vois de ton gauche. Il va frapper avec sa main droite. Tu dois attendre le moment précis pour l'esquiver. Le poing se rapprochait rapidement de toi et oups. Tu arrives à l'esquiver avec ton pouvoir en tournant la tête. Pendant même pas deux secondes, tu as activé ton pouvoir. Si rapide et efficace. Tu réagis rapidement avec un coup de pied dans la cote. Celui-ci est tombé au sol car tu n'y es pas allé de main morte. Oui, tu t'es carrément lâché. Il fallait bien ! « Pas classe du tout. » T'avais envie de faire le connard. T'avais une grosse envie de faire le connard, sans aucune raison. Tu t'approches alors du mec au sol en fixant les deux autres gars. Tu poses ton pied sur la tête du mec. « Maintenant, dis le. Dis que tu n'as rien de classe comparé à moi. » Il fallait faire vite, car quelqu'un allait sûrement appelé la police et tout ça. Il manquerait plus que ça que tu sois coupable.

Le plus grand commençait à peser lourd sur moi, alors que je grimace de plus en plus. La femme et son amoureux regardent, mais ne font rien. Dans leur esprit et leur regard, je ne lis que de la peur. Cette vielle femme et son petit chien, elle ne regarde même pas. Peut-être est-elle sourde, peut-être ne l'est-elle pas, j'en sais rien. Tout ce que je vois, c'est que la plupart des personnes sont de vrais trouillards. Je vois même là-bas trois adolescentes qui semblent pouffer de rire devant la scène. Elles doivent se dire que c'est amusant, que c'est innocent, juste de la déconne! L'armoire à glace serre son bras un peu plus autour de mes épaules, et je tente un léger coup de m'en détacher, mais c'est peine perdue.
Alors une voix s'élève, interpellant les "racailles" sur le ton le plus blasé du monde sans doute. Mes yeux glissent vers cette silhouette salutaire, qui s'approche tranquillement. Au début, je lui suis reconnaissante de son aide. Puis je me rends compte de quelque chose. Il n'est pas spécialement fort, ni grand. Et il a trois armoires à glace en de lui, simplement parce qu'il veut m'aider. C'est suicidaire. Mais la surprise du grand homme relâche la prise qu'il a sur moi, et j'arrive à m'en défaire, faisant deux petits pas maladroit, alors que le blond se place devant moi, comme un bouclier. Mes doigts tremblent légèrement de peur, alors que le colosse saisit mon sauveur par le col. Mais lui, il rigole. Pourquoi? J'en sais rien merde, pourquoi je me le demande aussi! Il va se faire démontrer, le colosse arme son poing. Et il frappe.
Tout est si rapide. Le colosse est déjà par terre.
Comment?
Je n'avais vu qu'un léger décalage de tête, et un mouvement de jambe, rien de plus. Et il l'avait mis par terre, comme ça. Ce mec devait pratiquer un art martial complètement inconnu pour réussir à faire ça, franchement! J'en reviens pas, je suis bouche bée. Mais la scène qui se poursuit reste d'autant plus ahurissante. Il le piétine, comme une merde... C'est le cas de le dire. Je lève les yeux vers les deux autres, j'ai l'impression qu'ils vont bientôt se faire dessus tellement il flippe. Mon Prince Sauveur était un Démon Sympathique peut-être. Il y a des murmures autour de nous, des gens qui regardent, réellement effrayé. Celui qui avait vaincu le géant était maintenant plus dangereux que lui. Je vois le gérant de mon magasin habituel passer la tête par la porte de sa boutique, regardant la scène avec horreur, je sais bien ce qu'il va faire. Je regarde le blond de dos, qui lui semble bien s'amuser à son petit jeu.
La racaille grommelle sous son pied, limite à se faire dans son froc lui aussi. "Va te faire foutre..." Avait-il dit au blond qui se tenait au dessus de lui. Les choses risquent de mal tourner! Sans réfléchir, je serre fortement la lanière de ma guitare, reposant sur mon épaule, et lance ma main dans la direction de mon "acolyte". Le gérant avait appelé la sécurité, on avait... Une dizaine de minutes pour nous planquer. Et avec autant de témoins, on allait sans aucun doute être cherché dans tout le centre commercial. Je saisis son bras avec force, poussant un grognement sous l'effort de lui faire lever le pied pour qu'il me suive.

-La sécurité va arriver, faut partir.

J'avais lâchée ça, sec, rapidement, alors que je tenais toujours son bras, prête à courir. Je connaissais le magasin par coeur, il y avait un local de service toujours ouvert à l'étage juste au dessus de nous, à quelques allées prêt. Sans attendre, je courrais, gardant la main du blond dans la mienne. Je me faufilais dans les escalators, les gens se décalant sur notre passage pour nous laisser une voie libre complète. J'ai faillis me prendre les pieds dans une des marches qui se rétractait à l'arrivée, mais me rattrapais au bon moment. Il ne faut pas que la gars de la sécurité nous attrape, ni l'un comme l'autre. Si on l'attrape lui, vu comment il a amoché l'autre gars, ça pourrait chauffer. Et moi, s'ils m'attrapent, ils serraient capables de me renvoyer chez moi père, mon habitation loin de la maison étant relativement... Illégale. Je vire rapidement à gauche, puis à droite dans une allée, esquivant une femme et son gamin de cinq ans qui pleure avant de trouver la petite impasse et le local au bout, entrouvert. Yes!
Je passe la porte rapidement, entraînant le blond avec moi, avant que la porte ne se referme derrière nous. J'y vois absolument rien, mais je m'en fout, je suis à bout de souffle, j'en peux plus. Je lâche ma prise sur la lanière de ma guitare, posant cette main contre ma poitrine, essayant de calmer mon pouls qui bat frénétiquement.

-Ils...ne devraient pas...venir chercher ici...normalement...

Haletais-je doucement, baisant la tête un petit peu. Puis je me rendis compte que je tenais toujours son bras. Dans un moment de panique, je le lâche subitement, reculant de deux pas, avant de sortir mon téléphone portable pour nous faire un petit peu de lumière. Je le regardais alors, perplexe.

-Désolée... Pour la course, tout ça... Et de t'avoir traîné jusqu'ici, franchement...

Je retirais la lanière de ma guitare de mon épaule, la posant dans un coin, à côté des armoires pleines de bricole pour le nettoyage, ce genre de chose. Je prend un seau et le met à l'envers, avant de m'asseoir dessus comme si il s'agissait d'une chaise. J'en propose un à l'inconnu, par politesse sans aucun doute.

-Au fait, je m'appelle Tachibana Mia... Merci de m'avoir aidée... Ces brutasses sont vraiment une plaie...

Alors que tu t'amusais avec la petite brute, la fille aux cheveux bleus t'attrape le bras. Elle t’interrompt totalement dans ton petit délire. Elle avait un peu grogner ? Tu n'avais pas compris pourquoi elle t'arrêtait sur le coup et avait que tu puisses dire quoi que ce soit. « La sécurité va arriver, faut partir. » Ah oui merde ! Ton cerveau s'était déconnecté et tu avais complètement oublié la sécurité alors que tu y avais pensé il n'y a pas longtemps. Tu passes un petit regard à gauche et à droite rapidement pour voir s'il n'y a pas des gens que tu connais, ne serait-ce qu'un peu et d'après ta rapide vue, personne. Tu n'avais pas envie qu'on te prenne pour un fuyard, mais c'est vrai que tu préfères éviter les problèmes judiciaires ou... même les problèmes tout court en fait. Tu enlèves donc ton pied de la gueule de l'autre, emporté par la jeune bleutée. Les autres se décalaient pendant vous courrez. C'était bien gentil de leur part. En même temps, c'était soit ça, soit ils vous rentraient dedans. Je pense qu'il ne voulait pas avoir à faire à un mec qui venait de piétiner comme une merde, une racaille clichée. Tu t'en foutais toi, tu te moquais bien de lui. Tu es quand même triste de ne pas avoir fait grand chose avec. Tu aurais pu encore t'amuser encore un peu. Il n'a même pas dit qu'il n'était pas classe. Bon, l'avantage c'est qu'il va appeler sa bande, s'il en a une et qu'ils vont te chercher pour te casser la gueule. Ce genre de type, t'as juste à tabasser le chef et voilà. Tu n'as pas peur, surtout pas d'eux.

Vous prenez les escaliers et tu ne savais pas où elle allait t'emmener. Tu n'y pensais même pas. Une sortie de secours peut-être ou alors une sortie secrète ? Mais c'est une fois que vous arrivez à destination que tu te rends compte que ce n'est ni l'un, ni l'autre. Tu étais dans une sorte de locale ou d'un bric-à-brac, là où on range tout et rien. Elle avait l'air essoufflé, toi, ça allait. Tu n'étais pas si essoufflé que ça. On peut dire que tu souffles un peu, mais tu as connu bel et bien pire comme course. « Ils...ne devraient pas...venir chercher ici...normalement... » D'ailleurs, il faisait tout noir ici. Pas la moindre lumière. Heureusement que tu n'as pas peur du noir. C'est sûr, il y a des personnes de ton âge qui ne doivent pas supporter le noir. Toi tu t'en fous. Tu avais d'ailleurs oublié, mais elle a subitement lâché ton bras. Ça t'a fait un peu rire parce que bon. De la façon qu'elle l'a fait c'était du genre. ''Un gars et une fille dans le noir ???!'' Enfin, c'était la pensée que tu avais eu sur ça. Ou alors, elle était tout simplement gênée. Après tout, elle te connaît pas et elle t’emmène dans un endroit totalement noir. Tu l'entends reculer, wow, wow calme. Mitsuki n'est pas un violeur, il est encore trop jeune pour ça. Puis pour sûrement s'assurer que tu ne fais rien, elle allume sa lumière de téléphone, petite lumière...

« Désolée... Pour la course, tout ça... Et de t'avoir traîné jusqu'ici, franchement... » Ahah, elle avait quoi de s'excuser, elle t'a interrompu dans ton délire quand même. Certes, tu préfères te battre avec des délinquants non-clichés, mais quand ce sont des clichés, tu t'amuses tellement car tu sais comment ils vont réagir principalement alors tu t'amuses, tu t'amuses ! Tu regardes la demoiselle faire, elle pose sa guitare que tu n'avais même pas remarqué jusqu'à maintenant et ensuite elle prend un seau … quoi ? Un seau ? Non deux ! Elle retourne un seau pour s'asseoir dessus et elle t'en propose un... alors tu auras tout vu. « Au fait, je m'appelle Tachibana Mia... Merci de m'avoir aidée... Ces brutasses sont vraiment une plaie... » Son nom te disait tellement rien. Tu ne la connaissais pas alors, c'était vraiment sûr. Mais c'est marrant quoi, la demoiselle te proposes un seau. Comment vas-tu réagir à ça monsieur Mitsuki ? Tu regardes le seau et tu rigoles. « C'est comme ça qu'on remercie son prince charmant ? En lui offrant un seau ? » dis-tu en ricanant comme un con. C'est vrai, elle aurait pu largement faire mieux. Comme... t'offrir un truc à manger. Ou alors, tu aurais favorisé qu'elle ne t'offre rien du tout. Tu n'aimes pas quand quelqu'un se sent dans l'obligation de t'offrir quelque chose alors que tu fais ça … pas pour ça ? « De toute façon, je compte pas rester. J'ai pas vraiment envie de rester dans le noir avec une fille vois-tu, si on ressort dans dix minutes et que plusieurs personnes nous on vu entrer et sortir. Ils vont se poser des questions... c'est  hm... comment dire... gênant ? » Tu pourrais sortir le premier. De toute façon, tu n'es pas en tord et tu n'as pas peur. Tu as juste protéger une demoiselle en détresse.

Je ris doucement. Mais pourquoi je ris déjà? Ah oui, c'est un rire nerveux, par rapport à sa remarque. Oui, un seau, tu as bien raison, inconnu en face de moi. Un seau, je n'aurais pas pu trouver quelque chose de plus "original", et je sous-entends ici totalement ridicule. Mon bras tombe doucement avec le seau à son extrémité, le déposant doucement dans le sol alors que je ne calme toujours pas mes petits sursauts. C'est un rire un peu crispée, un peu gêné. C'est le genre de rire que tu fais quand tu te retrouves dans une situation un peu foireuse quoi. Je secouais la tête de droite à gauche, lâchant simplement un bête "Je fais avec les moyens du bord, comme on dit...". C'est clair que si j'avais autre chose sous la main, je n’aurais pas hésité ne serait-ce qu'une seconde entre ça et un seau quoi...
Je serre mes genoux, posant une de mes mains dessus alors que l'autre tien mon téléphone qui me sert de lumière dans ce coin sombre. Ce n'est que maintenant que je peux détailler convenablement mon sauveur en fait, dans la pénombre. C'est étrange n'est-ce pas? Par exemple, je remarque sa mèche rouge dans ses cheveux, ses quelques piercings au niveau des oreilles. Plus je m'attardais sur les détails, plus je me rendais compte que le prince charmant était plutôt un démon sous des airs de sauveur. Mais je n'allais pas le juger, ce n’est pas mon genre. Moi, j'ai l'air de quoi, avec ma tresse, mes cheveux noirs/bleues, ma guitare et mes vêtements qui ne respirent pas la fortune, hum?
Je rougis soudainement à sa remarque. Houla... Trop de sous-entendu dans sa phrase, je commence à avoir des images... Je détourne la tête rapidement. Non non non, ce local n'avait pas ce "genre" de vocation! Il a raison, d'un point de vue extérieur, c'est tout comme. Merde... Je me sens pas super bien là, c'est un peu...gênant oui, c'est le mot. "Gomen..." ne puis-je qu'articuler faiblement "ça me gêne aussi, mais c'est la seule planque que je connais dans ce centre commerciale..."

Mon téléphone vibre dans mes mains alors doucement. Pourquoi on m'appelle à un moment pareil? Mr. Satoshi? Le gérant du magasin! Avant qu'on se demande comment il a eu mon numéro, je précise lui avoir demander un jour s'il aurait besoin d'une vendeuse supplémentaire, et lui avait laissé ma carte à l'époque. Je décroche rapidement, parlant à voix basse.
"Oui, allo?...Oui, oui, tout vas bien, ne vous inquiétez pas... La sécurité les a attrapée?...Seulement le grand?...D'accord, merci pour leur avoir expliqué la situation...Je passerais tout à l'heure quand ça se sera un peu calmé...Merci monsieur Satoshi..."
Je coupais le contact, lâchant un faible soupire avant de me redresser, abandonnant mon seau qui me servait jusque-là de siège.

-Le gérant d'un magasin que je connais bien a discuté avec la sécurité, il leur a dit que nous étions sorti du centre commerciale et expliqué ce qui s'était passé. Normalement, il ne devrait plus y avoir de problèmes...

Je m'approchais de la porte, l'entrouvrant pour passer la tête et vérifier que personne ne regardait par ici. C’est alors que je vois un peu plus loin l'enseigne d'un Starbuck. Un sourire pointe sur mes lèvres, alors que je désigne le café du doigt, me tournant vers mon acolyte.

-La princesse en détresse peut-elle se permettre d'offrir quelque chose à son prince charmant dont le sauvetage vaudrait un peu plus qu'un seau?

Je disais ça avec le sourire, alors que j'attrapais ma guitare. Je n’allais quand même pas m'en aller sans elle, attendez! C'est comme une seconde partie de moi!

« Gomen... ça me gêne aussi, mais c'est la seule planque que je connais dans ce centre commerciale... » Oh, elle connaissait bien ce centre-commercial ? Quand tu veux faire des bonnes courses ou que tu veux simplement voir les nouveautés, tu viens ici et c'est sympa. C'est un assez grand magasin avec tout plein de choix. Tu aimes bien aussi les petits magasins. Mais quand tu veux des affaires scolaires, c'est bien ici qu'il vaut mieux aller. Enfin... c'est ce que t'as l'habitude de faire. Peut-être qu'il y en a un meilleur ? Tu n'en sais rien. Tu t'en fous tant que tu as ce que tu souhaites bien que financièrement parlant, tu n'es pas super bien. Tu fais avec, de tout façon t'as pas le choix ! Tu ne voyais pas vraiment le visage de celle-ci car elle t'éclairait plutôt toi. T'avais envie de dire ''Tu m'admires ?'' en riant, mais tu n'as pas eu le temps de dire quoi que ce soit car son téléphone se met à vibrer. Tu n'allais quand même pas partir comme ça ? Tu recules et tu passes ta main sur des objets inconnus. Un gros carton... un deuxième ! Ils font à peu près ta taille. Tu t'adosses à ceux-ci en essayant d'écouter la conversation car ça avait l'air d'être un ami qui a vu ce qu'il s'est passé.

« Oui, allo?...Oui, oui, tout vas bien, ne vous inquiétez pas... La sécurité les a attrapée?...Seulement le grand?...D'accord, merci pour leur avoir expliqué la situation...Je passerais tout à l'heure quand ça se sera un peu calmé...Merci monsieur Satoshi... » C'est cool ça, ça te réjouis de savoir ça parce que si jamais tu te fais chier et qu'ils te cherchent, tu vas pouvoir t'amuser un petit peu. Mais quel connard tu fais. Tu ne regardais pas la demoiselle en l'écoutant, tu fixais le sol, adosser contre tes cartons sans trop t'appuyer et les bras croiser. Une position tellement classe. Tu attends la fin de la conversation pour jeter un œil sur ta princesse. Car elle avait fait du bruit en se levant. Elle lâche enfin son petit siège! Tu étais à l'écoute de ce qu'elle disait car tu n'avais que ça à faire. Après tout ça, tu n'auras plus qu'à partir chercher tes stylos et tout ça pour rentrer chez toi. Tu regardes la bleutée qui s'était alors levé. Prête à partir ?

« Le gérant d'un magasin que je connais bien a discuté avec la sécurité, il leur a dit que nous étions sorti du centre commerciale et expliqué ce qui s'était passé. Normalement, il ne devrait plus y avoir de problèmes... » Qu'il y en ai ou pas, tu t'en foutais ? Quoi que... c'est bientôt la rentrée alors fallait quand même éviter les problèmes. Sauf si les problèmes ne feront pas chier ton entrée ou quelque chose dans le genre. Tant que ça reste entre toi et le problème. Ça peut passer. Mais enfin, ''tant mieux'' n'est-ce pas ? Tu ne dis rien. Tu attends en regardant et en écoutant. Tu ne voyais pas grand-chose puis d'un coup une petite lumière. Elle venait d'ouvrir la porte ? Ça en avait bien l'air. Tu l'avais entendu s'approcher de la porte mais tu ne pensais pas qu'elle allait l'ouvrir. Peut-être qu'elle attendait à ce que tu proposes de partir ? Elle passe la tête pour regarder... ? Elle était vraiment parano, car même si tu disais ça comme ça... bah, tu ne penses pas que des gens passent régulièrement devant un local. Surtout que ce local à l'air tellement pourrie. Tu n'y vois pas grand chose et tu n'as pas envie d'en voir plus. D'ailleurs, la lumière t'a un peu brûlé les yeux. Voir un éclairage d'un coup... ça fait mal. Donc tu prends deux secondes avant de revoir convenablement.

« La princesse en détresse peut-elle se permettre d'offrir quelque chose à son prince charmant dont le sauvetage vaudrait un peu plus qu'un seau? » Tu soupires intérieurement. Tu ne veux pas qu'on te remercie. Tu n'aimes pas ça. Que ce soit un garçon ou une fille... mais dans des cas rares, tu acceptes. Alors cette fois-ci, que comptes-tu faire ? T'en sais rien et tu re-soupires intérieurement. Tu n'avais rien à faire de vraiment intéressant aujourd'hui... mais dire j'accepte n'est pas ton truc. Il fallait dire quelque chose bien plus sympathique que ça. Ou alors une connerie, c'est une de tes spécialités alors tu ne devrais pas avoir de mal. Tu voyais qu'elle pointait quelque chose du doigt. Sauf que tu ne voyais pas. Tu te redresses et tu t'approches un petit peu. Bon, d'accord, tu as juste fait un pas. Tu souris et t'étais sur le point de ricaner de ta connerie. « C'est plutôt un rencard que tu me proposes là, n'est-ce pas ? ~ ♪ » Tu dis ça juste pour la gêner. Ça te fait marrer alors tu le fais, t'es qu'un sale con Hyashiro-kun. Tu n'arrivais pas à voir où elle te proposait d'aller... mais tant pis, tu ne cherchais pas non plus à voir, d'accord. Tu vas simplement passer le temps et finir tes courses un peu plus tard que prévu. Peut-être qu'en sortant plus tard, tu auras l'occasion de revoir les deux bouffons qui ont pris la fuite ?

Je crois qu'il est amusé. Pourquoi donc? Je lui propose quoi en somme? Un café, c'est tout, rien de plus. Pas besoin d'avoir cet air moqueur sur le visage non plus. J'ai l'impression que le prince n'est pas si charmant que ça. En fait non, je le savais déjà, mais j'étais bien trop gentille et un peu crédule pour l'oublier. Quoiqu'il en soit, sa remarque sur mon offre me fit l'effet d'une douche froide. J'essaye d'être gentille, et voilà qu'on plaisante sur ce genre de chose. Surtout avec moi. Et dire que je suis prude à ce niveau là serait mentir. Je ne suis même plus prude, mais surtout incapable d'évoquer la question.
Si bien que ma remarque fusela comme une réflexe. "Mais t'es con toi ou pas?" Ce n'était pas un "con" méchant, plutôt une véritable question. Genre, une fille t'invite, pour toi, c'est directement un rencard. Même si je dois avouer que son physique n'est pas "repoussant", ce n'est pas vraiment mon style non plus...
Dans tous les cas, je venais de me rendre compte que je l'avais assez mochement insulté. Un léger rouge tinta mes joues, bien qu'infime, prenant une légère inspiration.

"Excuse moi, c'est surtout tout seul... Je voulais pas que tu le prennes mal. Juste que bon... Tu dis quand même de sacrée connerie. Pourquoi je voudrais un rencard avec un gars que j'ai à peine rencontrée, il y a une dizaine de minutes à peine? Si je cherchais ce genre de choses, je serais resté avec les trois loubards mal-odorants."

Se justifier était la preuve d'un crime. Je sortais du petit cagibi pour prendre un peu l'air, laissant la porte ouverte pour lui dégager le passage à lui aussi. Franchement, cette journée est vraiment... Déprimante, je dirais.

Spoiler: