Ah mais oui, j'ai une voisine moi... [MISA-CHIIIIIIIIII]

Je regardais la porte devant moi d'un air distrait. "Hinata Misaki" me faisait face, sur une petite cartouche de plastique, à côté de la sonnette. Il fallait bien que je sonne, je n'avais pas vraiment le choix...

Un peu plus tôt, dans la vie de Mia

Je rentrais à la maison après une petite sortie vers le Parc. J'ai jouée au même endroit que d'habitude, il y avait pas mal de monde aujourd'hui d'ailleurs. Sans trop y penser, je déposais ma camarade à sa place habituelle, allant m'asseoir sur mon cousins/fauteuil avec mon PC portable.
La chanson d'Alys fait un tabac en France, je suis plutôt fière de moi. Pianotant sur mon clavier, je commence à chantonner un petit air pour me vider la tête.
"Kimi no koe wo kikasete...yodomu kokoro wo haratte..."
Quelques news par-ci par-là, des pubs, un mail pour une loteri à laquelle j'avais participer pour Noël, ma vie virtuelle était loin d'être très animée ces derniers temps.
Avant que je ne me rende compte, 19h30 se fit sentir lorsque mon estomac grogna plutôt férocement. Et un estomac qui crie, c'est un estomac qui n'attend pas.
Sans attendre, je lance une petite musique de fond alors que je me dirige vers la cuisine. Prendre le riz, laver le riz, et mettre le riz dans le cuiseur. Puis lancer le cuiseur, tandis que l'on sort un chou du bac à légume dans le frigo pour accompagner le tout. Je me demande si des tomates... Oh tant pis, j'irais en racheter demain si il n'y en a plus!
En plein atelier découpage de légumidés, un bip répétitif parvint à détourner mon attention de la musique qui résonnait dans l'appartement. Un bip qui n'augurait rien de bon: mon cuiseur était en train de fumer!
Sans attendre, je le débranchais pour qu'il arrête de fonctionner mais je devais me faire une raisons. Le riz était carbonisé, donc fichu, et mon cuiseur venait de rendre l'arme...
Et mon ventre qui grogne aussi au passage...


Affamée donc, j'appuyais sur la petite sonnette. Une jeune fille vient m'ouvrir, on aurait presque dit qu'on avait le même âge d'ailleurs. Sans attendre, je me redressais un peu et inclinait légèrement la tête.

-Pardonnez moi de vous déranger à cette heure, je me nomme Tachibana Mia, je suis votre voisine, de la porte juste à droite de la votre. J'ai eu un petit accident avec mon cuiseur à riz...

Je relevais la tête, désignant le dit cuiseur, tout fumant encore, que j'avais mis à côté de ma porte pour le jeter plus tard avec mes autres ordures. Fidèle compagnon qui avait rendu l'âme, il lui faudrait des funérailles dignes de ce nom.
Secouant légèrement la tête, je me concentrais sur mon possible sauveur de la soirée. J'allais pas dépenser mon argent de la journée dans un snack alors que j'ai encore 5 kilo de riz à écouler.

-Es-ce que ça vous dérangerait que j'utilise le votre, le temps de cuir mon repas du soir?

Les mains croisés devant moi, je me tenais droite, la fixant dans les yeux en attente de sa réponse. Que j'espérais positive d'ailleurs, sinon j'aurais sans doute à me passer de riz pour le repas, ce qui signifie se coucher sans presque rien dans l'estomac, et donc très mal dormir...

Douce soirée pour Misaki, douce et qui passe lentement sans événement aucun. Répétition d'actions, quotidien d'une lycéenne presque banale qui apprend encore le fonctionnement de ses yeux. Une journée de lycée ou l'on sèche un cours sur deux ou parfois un peu plus, jamais de grande logique chez Misaki, seulement du hasard et encore du hasard, décidant les choses par la force de l'aléatoire.

Installée devant sa table basse, un des seules meubles de l'appartement de petite taille mais convenant parfaitement a la demoiselle, n'en demandant pas plus. Elle avait l'habitude de vivre dans plus grand avec ses parents et sa sœur, loin de Mekakucity et de l'agitation urbaine, dans la banlieue entre campagne et ville. Mais c'est la époque révolue et Misaki chasse ces pensées d'un haussement d'épaule.

Puis sonnerie et surprise pour la brunette, pas préparée a recevoir qui que ce soit ce soir. C'était même le moment ou elle s'apprêtait a se dire qu'il faudrait manger bientôt mais pas tout de suite, occupée sur son ordinateur, vidéos et tout cela. Se levant rapidement, la brunette se dirige vers la porte avec un "j'arrive" traînant, avant de se retrouver face a sa voisine.

-Pardonnez moi de vous déranger à cette heure, je me nomme Tachibana Mia, je suis votre voisine, de la porte juste à droite de la votre. J'ai eu un petit accident avec mon cuiseur à riz... Es-ce que ça vous dérangerait que j'utilise le votre, le temps de cuir mon repas du soir?

En tournant la tête, Misaki remarque le cuiseur a riz, mort et plus que mort, et ressent la détresse de celle qui semble aussi âgée qu'elle, malgré la différence de taille. Misaki elle a finir par apprendre a voir ce genre de choses, a force d'observer les gens pour adapter son comportement et ce genre de chose, sans succès parfois.  Sourire de la brunette pour sa voisine.

- Bien sur, aucun problème !

Et elle s'écarte pour laisser passer l'autre avant te refermer la porte pour conserver la chaleur de l'appartement déjà assez mal chauffé. La brunette met en marche ledit cuiseur, même si en général elle préfère l'option nouilles instantanées en général. Mais Misaki est timide a sa façon, elle n'ose pas proposer. Un silence s'installe pour un instant et la jeune fille comme responsable pour le briser.

- Mia-san donc ? Je mange plutôt tard en général donc rien n'est près, sorry...

Ne pas montrer sa gêne et paraître assurée, une tâche dans laquelle la demoiselle excelle a son grand soulagement, évitant alors la plupart du temps d'être tournée en ridicule.

HRP:

Je soupirais de soulagement lorsque ma charmante voisine m'autorisa à squatter son électroménager. Sans plus attendre, je pénétrais à l’intérieur du petit appartement semblable au mien. Il ne faisait pas bien chaud, je me demandais si elle avait des problèmes de chauffage. Je dois dire qu'avec mon petit radiateur portable, j'étais loin d'avoir froid chez moi. Vive la technologie et surtout l'argent que j'avais pu prendre avec moi avant de disparaître.
Misaki mit le cuiseur en marche et je la remercia d'un hochement de tête, me dirigeant vers l'espace cuisine tout en détaillant le lieu du regard. Une table basse, un paquet de chips dans un coin, un PC allumé, un cartable de lycéenne. Elle allait donc au lycée encore elle...
Sans y penser, un sourire vint se glisser sur mon visage tandis que je mettais mon riz à chauffer. La voix de ma voisine me tira de mes rêveries.

- Mia-san donc ? Je mange plutôt tard en général donc rien n'est près, sorry...

Je levais la main et la balayait de droite à gauche pour signifier que ce n'était pas grave.

-J'ai déjà eus le temps de préparer mes accompagnements avant que le cuiseur décide de me préparer du riz carbonisé, pas besoin de t'inquiétez pour ça... Misaki-san?

Passant une main dans mes cheveux, j'hésitais. Serait-il malvenu de lui proposer de partager le repas? Si ça se trouve, elle n'aime pas le chou. Ou alors elle peut aussi bien faire une allergie aux tomates. Je sais bien qu'au Japon, on en mange pas tant que ça, j'ai pris cette vielle habitude chez les français. Ils adorent la salade ces gens là. Moi aussi d'ailleurs. Mais encore une fois je m'écarte du sujet. Désignant un petit sac de course que j'avais posé en entrant, je repris la parole.

-J'ai fait un petit peu plus que prévu si vous voulez... On peut partager, en échange du coup de main pour le riz... Par contre, j'ai que du chou et des tomates en salade... Et des fraises dans mon frigo aussi pour le désert.

Esquissant un petit sourire amicale, j'espérais qu'elle accepte ma proposition malgré mon maigre présent. Que voulez-vous, je n'aime pas la viande, j'en mange qu'une fois par semaine grand maximum... Déjà que ça coûte cher! Les légumes, c'est frai, c'est bon, la vendeuse me les fait parfois à moitié prix donc il faut savoir en profiter.

L'autre se lève et d'un geste de la main lui indique que ce n'est pas grave, rassurant quelque peu la brunette, désireuse de paraître le plus détachée possible, sans pour autant être désagréable. Une tâche ardue pour Misaki, qui s'étonne encore parfois de ses réactions, se qualifiant de trop contradictoire, et trop faible pour ce monde et les gens le peuplant. Il y a bien sur des exceptions, des gens qui ne blessent pas, ou alors comptent sur elle, et c'est une certaine chaleur qui prend alors place en son cœur.

-J'ai déjà eus le temps de préparer mes accompagnements avant que le cuiseur décide de me préparer du riz carbonisé, pas besoin de t'inquiétez pour ça... Misaki-san?

Elle adopte une mine visiblement gênée avec malgré tout un sourire, quelque peu embarassé du -san. La lycéenne est plus habituée à Misaki ou Hinata, et au final se soucie peu de si les gens utilisent son nom de famille ou prénom. Mais ajouter un suffixe comme celui-ci, elle trouve ça embarrasant, surtout en observant les différences entre elle et sa voisine. Après réflexion, la demoiselle se rend compte qu'elle est celle ayant commencé avec le suffixe, soupirant intérieurement.

- Pas besoin du -san... Je ne suis pas particulièrement importante ou c'est pas comme si qui que ce soit devait me respecter en sachant que je suis genre super chiante ?

Rire gêné, Misaki ne sait quoi ajouter, et le désagréable sentiment d'avoir dit quelque chose de faux ou déplacé prend place dans son petit coeur. Mais bientôt Mia la tire de ce moment d'embarras provoquée de façon idiote, en désignant un sac dans l'entrée. Tiens, Misaki ne l'avait pas remarqué celui-là, et déduit rapidement que c'est la bleutée qui a du l'amener en arrivant, comme en guise d'excuse ou quoi que ce soit.

-J'ai fait un petit peu plus que prévu si vous voulez... On peut partager, en échange du coup de main pour le riz... Par contre, j'ai que du chou et des tomates en salade... Et des fraises dans mon frigo aussi pour le désert.

Un sourire illumine le visage de la brunette, comme en réponse de celui de la bleutée, et elle-même ouvre la porte de son petit frigo, présent offert par ses parents pour son déménagement, peu rassurés de voir leur fille partir au loin. Misaki a l'habitude de voir un peu tout et n'importe quoi dedans, ne suivant pas vraiment un programme alimentaire prédéfini, improvisant simplement selon le temps qu'il fait et ses envies. Rapidement, elle détaille un peu de viande, mais aussi pommes de terre et carotte. Et une illumination.

-Hmm... Pourquoi ne pas prendre tes légumes en entrée ? J'ai de quoi faire le curry magique... Enfin si dîner ici te semble ok, je voudrais pas te forcer la main. Mais ce genre de plat c'est plus cool à plusieurs non ?

Sourire amical et presque chaleureux sur les lèvres de la jeune fille, emballée par son idée, à la façon d'un manga ou anime.

HRP:

On se serait cru dans un anime, c'était le cas de le dire. Les deux nanas qui fouillent dans un frigo pour trouver de quoi manger, une situation abracadabrante qui les rassemble, les scènes clichés. J'avais la net impression que le courant passait bien entre moi et cette petite brune. Sa gêne était vite oubliée. J'étais un peu fautive aussi, j'ai une façon de parler avec les gens beaucoup trop formel parfois.. Que voulez vous, c'est l’éducation qui veut ça!

-Je ne te trouve pas particulièrement chiante... Tu me files un sacré coup de main Misaki.

Je fis écho à son rire gêné par un rire franc et doux. On me disait toujours que j'avais un petit don pour mettre les gens en confiance. J'avais l'air si innocente et gentille que ça? Je crois que Shotaru rigolerait bien s'il entendait ce genre de remarque sur moi...
Apparemment, mon sac de course devait la ravir, vu son expression. Il fallait concocter un super menu avec les ingrédients qu'on avait sous la main! Et un curry était tout a fait appréciable!
Je ramassais mon sac pour le poser sur la table et approchais de ma camarade du soir.

-Un curry magique? J'ai hâte de savoir ce que c'est que ça... Si tu veux, je peux te donner un coup de main pour le préparer, ça ne me dérange pas! Et à deux, on ira toujours plus vite!

Je remontais mes manches, prête à l'ouvrage, la grande tâche qui serait la notre: manger! Je regardais la pièce.

-Je met la table et je finis l'entrée pendant que tu prépares le plat, ça te va?

Sans vraiment attendre, je fouillais dans le petit appartement à la recherche d'assiettes et de baguette, ainsi que deux verres pour tout mettre en place. Portée par l’enthousiasme de ma camarade, je chantonnais Avenir sans m'en rendre compte, l'air emplissant ma tête en posant une carafe d'eau. Sans plus attendre, je pris un saladier et mis ma salade dedans, avec de quoi se servir. Je regardais la table avec une certaine fierté, passant mon poignet sur mon front après la petite labeur.
Mon regard se tourna vers Misaki qui semblait en pleine cuisine.

-Tu as besoin d'aide?

Demandais-je sans trop savoir si il restait quelque chose de plus encore à faire.

Mia remonte ses manches, et la brunette ne peut qu'afficher un grand sourire face à ça, décidément contente que son idée plaise. Il y a des plats comme ça qu'on ne peut faire qu'à plusieurs, et le curry en fait partie. Misaki déjà pense à appeler Mun un jour pour partager ce même genre de repas. Et elle redemandera aussi à Mia de venir à ce moment-là, trouvant sa voisine sympathique et agréable, du moins aux premières impression. La brunette ne sait pas trop ce qui se passera après, c'est là une surprise comme la vie les aime.

-Je met la table et je finis l'entrée pendant que tu prépares le plat, ça te va?

La jeune fille acquiesce avec un sourire, et lance de sa voix quelque peu trop enfantine mais avec ce ton joyeux des bons jours :

- Pas de problèmes ! Les assiettes et tout sont dans les placards, et le reste, euh... Tiroirs ?

Hésitation, la lycéenne arrive encore à se planter même après plus d'un an, alors ses indications sont légèrement brouillones, comme d'habitude. Et la bleutée a l'air de très bien se débrouiller, soulagement pour la demoiselle. Retournant à son ouvrage, Misaki fait tout cela avec minutie, comme avec Akiko, coupant les légumes en morceaux ni trop gros ni trop petits, avant de les plonger avec le bouillon et la viande. Des souvenirs resurgissent, et un sourire nostalgique se peint sur son visage juvénile. Elle écoute distraitement sa voisine chantonner, appréciant la voix, et lui trouvant un talent qu'on ne saurait cacher. Enfin la lycéenne met sur son portable un minuteur, se connaisant à oublier les plats souvent. Si on excluait ce point, alors Misaki serait douée en cuisine, peut-être même très douée, ne sachant comment se définir.

-Tu as besoin d'aide?
-Je viens de finir, il ne nous reste plus qu'à attendre...

Et la brunette invite sa voisine à s'installer près de la table basse, tout en excusant, son appartement n'étant ni très confortable ni très bien rangé. Entre consoles et chips dans un coin, et planche et matériel de dessin et encrage pour ses planches dans un autre, la demoiselle avait de quoi être honteuse, du moins un peu.

-Sinon Mia, je t'ai entendue chanter tout à l'heure, et peut-être aussi une autre fois, parce que l'isolation pas top, tu es artiste ? Parce que comment dire... Wow ?

Et elle se gratte la tête, après une description enfantine.

-Je viens de finir, il ne nous reste plus qu'à attendre...

Avait-elle dit en m'invitant à m'asseoir à table avec elle. La douce odeur de la nourriture qui mijote au chaud se repensait dans la pièce telle une douce effluve, me mettant l'eau a la bouche. Discuter et m'occuper avait presque réussis a me faire oublier ma faim mais la revoilà qui arrive au galop! Je posais mes fessé sur un coussin face à elle, nous servant par réflexe un verre d'eau à toute les deux.
C'est vrai que l'ordre éetait pas de mise ici, mais comment pouvait-on sérieusement entretenir nos affaires et les ordonner dans un espace si restreint? J'avais aussi fini par me faire une raison et empilait mes livre sur mon étagere quand je n'avais plus de place dans ma bibliothèque, ou bien je laissais encore traîner des feuilles de partition gribouiller et incomplète. Je remarquais les planches un peu plus loin mais Misaki m'interpelle avant que je la questionne à ce sujet.

-Sinon Mia, je t'ai entendue chanter tout à l'heure, et peut-être aussi une autre fois, parce que l'isolation pas top, tu es artiste ? Parce que comment dire... Wow ?

Je ne me m'empêcher de rougir légèrement à sa remarque. On m'entendait à travers les murs alors? Il faudrait que je fasse plus attention à force, sinon les autres voisins pourraient aussi finir par s'en plaindre. Je prie mon verre d'eau, buvant une petite gorgée en réfléchissant.

-Je ne suis pas vraiment une artiste... Enfin, pas de métier, tu vois? J'aime la musique et le chant mais je ne suis pas... Professionnelle, malheureusement!

Un petit rire crispé échappa de mes lèvres un instant, avant que je reprenne mon attitude habituelle.

-J'aurais aimée être une vraie artiste mais c'est un peu compliqué comme histoire... Je joue plus par passion qu'autre chose!

J'esquisait mon sourire le plus convainquant. Je voudrais un jour pouvoir vivre de ma musique et de mon talent. Mais jouer dans le parc ou alors dans le bus... Ça ne me rapprochais pas vraiment de mon rêve, je ne le sais que trop bien.
Voulant dévier rapidement de sujet, je désignais le matériel à dessin.

-Et toi alors, tu es une artiste aussi à ce que je vois... Tu veux devenir mangaka?

C'était le rêve de beaucoup de jeune gens de mon âge au Japon, ,de réussir dans ce milieu. Entre ça et être une idole, on avait énormément de choix, nous les jeunes!

Spoiler:

-Je ne suis pas vraiment une artiste... Enfin, pas de métier, tu vois? J'aime la musique et le chant mais je ne suis pas... Professionnelle, malheureusement!

Misaki écoute, attentive. Et elle l'admire aussi sa voisine d'une certaine façon. Parce qu'elle joue sans être professionnelle, elle joue juste par amour, ou du moins la brunette le voit comme ça, et elle trouve ça beau d'une certaine façon, sans pouvoir vraiment définir tout ça. Mia complète par un rire crispé.

-J'aurais aimée être une vraie artiste mais c'est un peu compliqué comme histoire... Je joue plus par passion qu'autre chose!

Réflexion chez la brunette, l'espace d'un court instant, une pensée passagère qui s'en ira naturellement quand le vent se décidera a souffler. Elle est simpliste dans sa réflexion, voyant l'option du diplôme en école de musique comme la solution la plus évidente.

- Et en école de musique sinon ? Ce serait pas plus simple ? Je veux dire vivre seulement de ta passion ça doit être chaud.

Mia veut changer de sujet et la lycéens le sent bien, elle est douée pour déceler ce genre de choses, de lire entre les lignes et dans les yeux des gens. C'est un truc qu'elle aime sans aimer, elle trouve ça un peu hypocrite mais ça l'aide quand même alors Misaki ne se plaint pas. La bleutée désigne les planches et matériel de dessin dans un coin et déjà la demoiselle sent ses joues rosir.

-Et toi alors, tu es une artiste aussi à ce que je vois... Tu veux devenir mangaka?

-Techniquement je le suis déjà ? Je publie tous les mois et ça a du succès je crois ? Un truc entre Shoujo et Shounen, un slice of life en résumé.

Et Misaki se gratte la tête, un peu gênée parce qu'elle j'aime pas particulièrement se vanter face aux gens qui ont l'air cool. Face a ses camarades, la brunette se soucie moins des conséquences, mais les voisins, c'est une autre histoire.

Je pense que ma diversion était plutôt évidente. Mais Misaki eut la bonté de ne pas appuyer sur le sujet, bien heureusement. L'école de musique, je ne pouvais pas y aller car je n'en avais simplement pas les moyens... Mon charmant père m'aillant couper les vivres.

-Techniquement je le suis déjà ? Je publie tous les mois et ça a du succès je crois ? Un truc entre Shoujo et Shounen, un slice of life en résumé.

Elle était déjà une professionnelle? J'étais relativement étonné, la détaillant une nouvelle fois. Pour certains, ce phénomène aurait pu paraître malvenu de ma part, de dévisager les gens de cette manière.
C'est juste que je n'aurais pas cru, au premier abord. Il fallait que j'assimile.

-Omedeto... Tu dois être contente que ton travail soit reconnu!

Je ne pu m'empêcher de rire nerveusement encore une fois. Ça devait plutôt bien se voir, il parait que je fais toujours cette petite grimace quand je souris alors que ma tête est plus occupée à cogiter. Pour être totalement honnête, je l'enviais un peu. Même beaucoup. Pour elle qui m'en parlait, on aurait pu penser que cette réussite la gênait. Peut-être est-elle le genre de personne un peu modeste qui ne se sent pas méritante. J'essayais de reprendre un air plus calme et serein, comme à mon habitude.

-Tu crois que tu me laisserais voir un de tes dessins? Demandais-je, avant de lever la main devant moi et de l'agiter de droite à gauche. Si tu ne veux pas, c'est pas grave tu sais, je comprendrais, je suis juste quelqu'un de curieux donc bon...

Pour singer son dernier mouvement, je passais ma main derrière ma tête, agitant mes cheveux au passage. Une petite idée me vint à l'esprit d'un coup.

-Et puis, si tu veux bien, je pourrais te faire écouter une de mes chansons...

Dis-je avec un sourire qu'on pourrait qualifier de "baka". Vous le voyez bien, non? C'est celui qui vous monte jusqu'aux oreilles, avec les yeux qui pétillent de rêves et d'espoir.
[LaRousse: Un peu à la Naruto qui se fait promettre un bol de ramen par Iruka-sensei quoi...
Mia: Laisse moi mon RP vilaine!! *lancer de chaise*]
Il ne me restait plus qu'à espérer que Misaki connaissent cette superbe langue qu'on nomme le français...

Elle acquiesce face aux paroles de la bleutée, réfléchissant rapidement à tous cela. Contente ou pas, la demoiselle ne saurait le dire. Misaki est simplement fière de voir son travail publié, et même si personne ne lisait son oeuvre, elle ne changerait en rien son avis, flattant son ego de la même façon. Il y a des gens qui aiment comme des critiques là dessus, mais la jeune fille fait mine de ne pas s'en rendre compte, une manière de penser bien simpliste.

-Tu crois que tu me laisserais voir un de tes dessins? Si tu ne veux pas, c'est pas grave tu sais, je comprendrais, je suis juste quelqu'un de curieux donc bon... Et puis, si tu veux bien, je pourrais te faire écouter une de mes chansons...

Une demande qui surprend Misaki un instant avant de lui arracher un souvenir, entre fier et gêné. Non pas qu'elle n'aime pas qu'on voit ce qu'elle fait surtout en sachant que plus d'un peu lire son oeuvre, mais la montrer à une personne proche, c'est une autre histoire. Un certain excitement qui lui colore de rose les joues, l'espace d'un instant.

-Bien sûr, je vois pas pourquoi ce serait un problème... Je veux dire tout le monde les voit déjà alors, aucun problème. Et puis, ce serait avec plaisir pour la chanson, moi aussi je suis une curieuse ~

Et la demoiselle se lève, en tapotant rapidement ses vêtements pour enlever les plis, une simple question d'esthétique. Avec son sweet blanc et son legging, elle n'a déjà pas l'air très présentable, autant ne pas en rajouter. Misaki examine les planches avec un oeil d'expert, avant d'en attraper quelques unes, une dizaine environ, certaines encrées et d'autres non, avant d'aller se rasseoir et de les tendre à sa voisine, un sourire presque gêné aux lèvres.

-C'est pas encore assez bien d'après moi mais bon, j'ai encore le temps de m'améliorer après tout... Et puis c'est juste un passe-temps...

La brunette se rend compte que tout ce qu'elle dit ne sonne que comme justifications diverses, et baisse les yeux, une ombre basse rapidement sur son visage. Un instant de honte et hésitation qu'elle ne saurait révéler au monde, connaissant parfaitement sa faiblesse, aussi enchaîne-t-elle rapidement avec l'habituel sourire.

-Et puis, fonde ton avis comme tu veux. Après tout c'est loin d'être parfait.

Rire gêné, la demoiselle passe sa main dans sa tignasse désordonnée, soupirant intérieurement sur sa bêtise qu'elle qualifierait d'enfantine.

HRP:

Je la suivais des yeux, alors qu'elle allait chercher ses planches. Je ne sais pas, je me sentait plutôt enthousiaste à l'idée de voir ça. Je manipulais les planches avec une sainte délicatesse, veillant scrupuleusement à ne pas les abîmer. Je pense qu'on ferait de même avec mes instruments d'ailleurs. Le premier qui érafle ma guitare, je lui fait avaler le manche. Les dessins n'étaient par moches, pour être honnête. Un style agréable et doux pour les yeux. Peut-être un peu trop enfantin encore à mon goût dans le coup de crayon. Mais je ne suis pas une experte non plus en la matière.

-C'est pas encore assez bien d'après moi mais bon, j'ai encore le temps de m'améliorer après tout... Et puis c'est juste un passe-temps...

Je redressais la tête vers elle, son expression ayant évidement attirée mon intention. Elle se sous-estimait vraiment beaucoup trop cette petite là. Enfin, je crois que je pense mal, je devrais plutôt dire qu'elle n'a pas assez de confiance en elle sans doute pour se rendre compte de ce dont elle est réellement capable.
Les rougeurs sur ses joues sont bien la preuve qu'elle ne se sent pas à l'aise devant son propre travail.

-Et puis, fonde ton avis comme tu veux. Après tout c'est loin d'être parfait.
-Moi je trouve que tu dessines plutôt bien quand même...

Je posais le doigts sur une petite vignette, suivant le contour de celle-ci, pas encore encrée.

-Il y a beaucoup d'expression dans les yeux des personnages je trouve... Dis-je, un peu songeuse. Et puis, j'aime bien là, avec tout les arbres sur le chemin de l'école... Je n'ai pas eus l’occasion de souvent voir cette scène dans la vie de tout les jours, mais c'est comme si j'y étais en regardant ton dessin.

Je relevais une nouvelle fois les yeux vers elle, posant la planche que j'avais saisis à nouveau sur la table. Je n'étais pas sure de la porté de mes propos, et de ce que ça pouvait signifier pour elle.

-C'est vrai que ça n'est pas parfait... Mais je pense que c'est ces petites imperfections qui donne un style à un artiste.

Je tapotais la table en souriant tranquillement. Moi non plus je n'étais pas parfaite, loin de là. Je ne joue pas parfaitement, je ne chante pas parfaitement. Mais rien n'a besoin d'être parfait, tant que l'amour qu'on met à l'intérieur comble ce vide.

-Je vais te montrer, attend...

Je pris l'ordinateur déjà connecté à internet avant d'ouvrir YouTube, cherchant mon premier "dessin". Je n'étais pas allée voir le nombre de vue depuis un long moment, je crois que ma chanson continu de bien fonctionner en France en tout cas, vu le nombre d'utilisateur. Je gardais le Pc tourné vers moi un moment, un peu hésitante.

-Je te préviens... Je l'ai chantée tandis que j'étais encore en France alors heu... C'est en français...

Je tournais le PC vers elle, décalant les planches de la table pour les poser délicatement sur le sol à côté.

Je me décalais pour me mettre à côté d'elle.

-C'est un ami qui a fait les dessins... Je me suis occupée de l'instru avec lui et par contre, la chanson est de moi...

J'appuyais sur le l'écran, laissant la vidéo se lancer. J'étais nostalgique de cette mélodie. Elle me rappelait tellement de souvenir sur cette époque. Je la consultais des yeux pour entendre sa possible critique. Après tout... Nous avons chacun nos imperfections.

-Moi je trouve que tu dessines plutôt bien quand même... Il y a beaucoup d'expression dans les yeux des personnages je trouve... Et puis, j'aime bien là, avec tout les arbres sur le chemin de l'école... Je n'ai pas eus l’occasion de souvent voir cette scène dans la vie de tout les jours, mais c'est comme si j'y étais en regardant ton dessin.

La bleutée détaille de ses doigts les cases, certaines encrées et d'autres non, illustrant ses dires de cette façon. Misaki ne sait pas si sa voisine dit ça pour lui faire plaisir ou si elle le pense vraiment, mais elle semble touchée par les dessins, et comprendre parfaitement la scène. La plupart des passages du manga de la demoiselle sont inspirés de sa propre vie, par le dessin elle retranscrit ce qu'elle a pu voir elle à d'autre, elle offre son regard. Et que Mia le voit de cette façon, ça rend la brunette heureuse, d'une certaine façon. Sourire chaleureux qui se peint sur son visage.

-C'est vrai que ça n'est pas parfait... Mais je pense que c'est ces petites imperfections qui donne un style à un artiste.

-Je vois...

Tout ça lui fait chaud au coeur à Misaki, une douce douce chaleur, agréable, dans laquelle on aimerait se prélasser encore et encore. Un lien, c'est ainsi qu'elle le voit. Un lien qu'il ne faut pas briser, qu'il faut conserver et préserver du mieux qu'on peut. Elle assimile rapidement ce sentiment à l'amitié, sans pour autant pouvoir énoncer cette conclusion à haute voix. Malgré tout, elle est contente de tout ça Misaki, sans savoir pourquoi.

-Je vais te montrer, attend... Je te préviens... Je l'ai chantée tandis que j'étais encore en France alors heu... C'est en français...

Et Mia prend l'ordinateur encore allumé, direction Youtube pour illustrer tout cela. Un instant d'arrêt, Misaki la sent légèrement hésitante, surement le même genre de réaction qu'elle a eu au début, avant de montrer ses planches. Ou peut-être pas, la brunette ne sait pas vraiment, ne pouvant deviner les pensées des gens, seulement les transmettre. Et la musique se met en route. Misaki ne connait pas la langue et ne la comprend pas, c'est tout un autre univers. Mais le son l'entoure et l'accompagne, la vidéo défile devant ses grand yeux verts aux reflets marrons.

La voix de Mia est belle, et encore une fois la brunette est impressionnée. A la fois mature et puissante, mais aussi claire et particulièrement mélodieuse, la lycéenne est bercée par les sons. Elle écoute avec attention le premier couplet et refrain, pour fredonner la mélodie au deuxième, trouvant la chanson belle, très belle, et même si elle n'en comprend pas le moindre mot, simplement captivée. Et à la fin de la musique, la brunette ne peut s'empêcher d'attraper les mains de sa voisine, une certaine émotion dans les yeux.

-C'est genre wow ! Beaucoup beaucoup d'émotions ! Je comprend rien mais, je trouve ça joli ! Et ça donne des frissons un peu ? Genre doki doki...

Et elle lâche ses mains, se grattant la tête avec un "désolée", se rendant compte qu'elle a été ridicule pour un temps. Misaki ne pourra pas dire que c'est la première fois que ça lui arrive, elle s'emballe souvent pour un rien, simplement et naturellement. Ne voulant pas couper court à la conversation ni provoquer de silence gênant, elle enchaîne après un temps.

- Mais si c'est la France... Tu y a déjà été ? Ou tu es étrangère ? Et psst tu as déjà mangé de la baguette ?

La question ultime pour tout japonais qui se respecte.

"Réécris et leurs mots s'effacent.."
Je souris un instant au moment de cette phrase, parce que Shotaro m'avait dit la même chose pendant que j'écrivais mes paroles. Un instant de doute m'avait traversé. Mes professeurs me disaient que je n'arriverais à rien si je ne continuais pas dans le droit. Que la vie n'aurait plus aucun sens d'être vécue si je m'enfuyais maintenant. Mais alors je j'avais des doutes, Shotaro m'a dit: "Ne fais pas attention à ce qu'ils disent, c'est toi qui écrit ta vie, pas eux".
Alors j'avais pris cette plume et écrit mon histoire. Mot par mot. Phrase par phrase. Et mon Happy Ever After était encore bien loin, mais lentement, lentement je comptais un jour l'atteindre.
Misaki bondit presque sur moi, attrapant mes mains. Il me faut un moment pour comprendre ce qu'elle me dit, elle semble si... énergique d'un seul coup.

-C'est genre wow ! Beaucoup beaucoup d'émotions ! Je comprend rien mais, je trouve ça joli ! Et ça donne des frissons un peu ? Genre doki doki...

Je regardais son visage quelques instant. Puis je sentis mes joue chauffer légèrement et je secouais la tête avant d'éclater de rire. Son expression, sa façon de parler me faisait rire sans que je ne comprenne pourquoi.

-Arigota Misaki... Ça me touche que tu dises ça...

Je souris pleinement, alors qu'elle se détachait de mes mains.

-Quand j'ai écris cette chanson... J'avais besoin d'exprimer quelque chose, aux autres comme... à moi même... "Entends moi, fais rugir ta voix dans un ouragan. Et si tu le dois, détruit ce monde dans un hurlement" fis-je en chantonnant légèrement, en japonais. Je suis contente au moins d'avoir pu te la faire entendre à toi!

Je ris, même si au fond, l'ombre de mon père siégeait toujours au dessus de moi. Jamais ma chanson je parviendra à l'atteindre lui. Il ne m'écoute pas. Où peut-être le refuse-t-il simplement, je ne veux pas en savoir. Depuis mon retour de France, je ne l'ai pas vu... Et je ne compte pas le revoir.

- Mais si c'est la France... Tu y a déjà été ? Ou tu es étrangère ? Et psst tu as déjà mangé de la baguette ?

Sa question me ramena la réalité, tandis que je partais dans des rêveries qui n'avait pas vraiment lieu d'être. Sans pouvoir m'en empêcher, je pris un air très sérieux.

-Et bien oui, en effet... j'ai déjà mangé de la baguette... Et même des croissants! Puis je ne pu rester sérieuse plus longtemps, continuant en riant un peu. Je suis allée faire une partie de mes études là bas, j'y ai vécu simplement deux ans... mais je suis bien d'origine japonaise. Et toi alors, tu viens d'où?

Je soupirais simplement à ce temps perdu là-bas. Il ne me manquait pas vraiment, mais je ne le haïssais pas non plus. Au final, la France n'est pas un pays si moche quand on y pense.
Un bruit alerta soudainement mon attention, je ne m'en étais pas rendue compte tout de suite mais...

-Heu... Tu avais mis un minuteur pour le riz non?

Demandais-je, plutôt perplexe. On ne voit pas le temps passer quand on s'amuse!

-Et bien oui, en effet... j'ai déjà mangé de la baguette... Et même des croissants! Je suis allée faire une partie de mes études là bas, j'y ai vécu simplement deux ans... mais je suis bien d'origine japonaise. Et toi alors, tu viens d'où?

L'admiration se lit dans les yeux de la brunette, qui n'a jamais voyagé en dehors du Japon. Enfin si, une fois à Londres, ou elle a fini par se perdre dans les rues, grand moment de joie quand on a un accent facilement qualifiable d'horrible. Un souvenir ni bon ni mauvais, mais dont elle ne parlerait pas non plus à n'importe qui. Mais la France, c'est autre chose, et de toute façon tous les japonais aiment la France, Misaki ne faisant pas exception, un mouton dans un troupeau. La demoiselle trouve sa voisine sérieusement cool maintenant, en sachant qu'elle est bilingue techniquement, et ça force l'admiration tout ça.

-A côté, je suis simplement japonaise... Mais les gens demandent parfois, à cause de mes cheveux. Je suis plus brune à la base, mais je sais pas j'avais envie de changer et j'aimais bien la couleur, donc pouf, teinture. Rien de bien excitant comparé à toi...

Un bruit se fait entendre, presque en la coupant durant sa réponse, et lui arrachant un sursaut. Toujours à sursauter face à l'imprévu cette demoiselle, et elle trouve ce côté de sa personnalité absolument ridicule, sans réussir pour autant à s'en détacher. Akiko avait les mêmes réactions, et parfois même en même temps que sa grande soeur, ce qui provoquait toujours les rires d'untel ou untel. Mais Akiko n'est plus là, c'est maintenant un temps révolu, une époque qui ne reviendra pas.

-Heu... Tu avais mis un minuteur pour le riz non?
-Yup, je vais préparer tout ça ~

La lycéenne se lève, ouvre le cuiseur et profite de l'odeur un moment. Elle aime bien l'odeur de la nourriture Misaki, comme elle aime cuisiner et possède un talent là-dedans, même si aujourd'hui personne n'en profite à part sa propre personne de temps en temps, et encore pas toujours. Attrapant une première assiette, une moitié de riz, et l'autre du curry tout chaud, respectant cet équilibre parfait, et répétant l'action pour la deuxième assiette. Déposant avec précaution le tout sur la table, la brunette affiche un sourire sur son visage encore enfantin.

-Et voilà ! Il y a du rab', donc pas d'inquiétude de ce côté là ! Tu me diras ce que tu en penses, et si tu aimes, ma sœur en sera ravie. Enfin probablement.

Parce que Misaki suit toujours la recette d'Akiko concernant le curry, sa recette personnelle, elle la trouve mauvaise, pas assez de goût, ou manquant simplement de quelque chose, sans trop savoir quoi.

Misaki se leva pour s'occuper de riz, laissant Mia seule assise à table un petit un instant. Celle-là baissa la tête sur ses genoux, y posant ses mains de façon droite, tic nerveux sans doute. Misa, elle la considérait déjà comme une sorte d'ami, en fait. La première depuis qu'elle était revenue sur sa terre natale. Cette pensée lui faisait chaud au cœur, alors que la rouquine/châtain revint avec des assiettes, et de quoi manger ce curry qui semblait excellent. Les yeux de Mia se mirent à briller en découvrant le plat, l'odeur lui remontait le moral avant même qu'elle n'est mise ses baguettes dans la nourriture. La cuisine, franchement... C'est tellement cool!

-Et voilà ! Il y a du rab', donc pas d'inquiétude de ce côté-là ! Tu me diras ce que tu en penses, et si tu aimes, ma sœur en sera ravie. Enfin probablement.
-Ça à l'air vraiment délicieux déjà, j'en ai l'eau à la bouche rien qu'à regarder!

Je séparais mes baguettes, avant de lâcher un bon appétit comme on les aime, prenant une petite portion de riz trempant dans la sauce du curry. Explosion sur sa langue, goût exquis. Mais chaud!! Elle mâche rapidement, avant d'avaler, s'étouffant à moitié. Sans attendre, elle prit la bouteille d'eau, se servit un verre, et le but d'une traite, quitte à paraître ridicule!
Une fois son verre posé sur la table, elle posa un profond soupir de soulagement, avant de sourire à Misaki, à pleine dent.

-Il est délicieux Misa, franchement! Et j'adore les épices en plus! Ta sœur doit être vraiment une super cuistot pour avoir des recettes pareilles, et toi aussi! A côté de ça, j'ai l'impression que mes plats n'ont aucun goût...

Elle plissa légèrement des sourcils, prenant un bout des légumes qu'elle avait ramenés pour se calmer un peu les papilles, et les préparer au second round. Qui vient bien rapidement, moins spectaculaire que le précédent, bien sûr. Après tout, la première fois est la plus compliquée (Pierre R-/TRAIN/). Mangeant tranquillement, la jeune bleutée croisa ses jambes sous la table, quittant la position assez formelle qu'elle avait jusqu'à maintenant. La détente gagnait peu à peu son âme. Finissant sa dernière bouchée, elle en prépara encore une, alors qu'elle demanda à sa voisine.

-Au fait, tu es encore au lycée toi, j'imagine. C'est...sympa?

La curiosité, vilain défaut qui est le tien, Mia. Mais avoue que tu te poses parfois la question, toi qui n'avais pas pu le voir de tes propres yeux, cette vie retranscrit dans les mangas que tu lisais en France.

Sur un "bon appétit" enjoué, la bleutée semble apprécier le plat, qui semble néanmoins encore trop chaud aux yeux de Misaki. Et rapidement, Mia semble presque manquer de s'étouffer, avalant surement trop vite. Un verre d'eau et ça repart, tandis que la brunette retient un soupir consterné, même elle est surement en temps normal celle qui aurait le plus ce genre de réaction. Et de nouveau, grand sourire de sa voisine, des sourires comme on aimerait en faire.

-Il est délicieux Misa, franchement! Et j'adore les épices en plus! Ta sœur doit être vraiment une super cuistot pour avoir des recettes pareilles, et toi aussi! A côté de ça, j'ai l'impression que mes plats n'ont aucun goût...

-Eh, pas vraiment... Elle était juste douée pour certains plats... Et un peu pareil pour moi en fait. Du style, je te raconte même pas quand j'essaye de faire un truc avec du poulet : une vraie catastrophe.

Et avec un demi-sourire, la brunette se penche de nouveau sur son assiette, le contenu ayant légèrement refroidi, juste assez pour ne pas se bruler la langue. D'un coin de l'oeil, elle voit sa voisine changer de position, pour plus de confort, tandis que la petite lycéenne reste dans sa position bien formelle. Surement quelque chose qu'elle tient de sa grand-mère.


-Au fait, tu es encore au lycée toi, j'imagine. C'est...sympa?
-Hmmmm...

Un instant de réflexion, le temps de finir une bouchée, et de fixer le lointain ciel derrière la seule fenêtre d'un air bien pensif, avant d'afficher une sourire doux, presque triste.

-Yup. Je pense que c'est sympa au final... Y'a plein de personnalités différentes, beaucoup d'avis qui divergent et... Peut-être que c'est ce qui en fait son charme, comme un pot-pourri. Enfin ce genre de choses... Mais wait, t'es pas scolarisée Mia ?

Et un air surpris qui s'invite sur le visage enfantin de Misaki.

Les yeux brillants de curiosité, le temps que mettait Misaki à finir sa bouchée était presque un calvaire. L'attente, halala! C'était une chose que Mia n'aimait pas énormément. Dans certaine circonstance, cette jeune demoiselle n'était pas patiente!
Enfin la rouquine déglutit, offrant la réponse salvatrice-ou pas.

-Yup. Je pense que c'est sympa au final... Y'a plein de personnalités différentes, beaucoup d'avis qui divergent et... Peut-être que c'est ce qui en fait son charme, comme un pot-pourri. Enfin ce genre de choses... Mais wait, t'es pas scolarisée Mia ?

Un petit moment de bug interne dans le cerveau. C'est vrai qu'elles semblent avoir le même âge. Et logique qu'elle pose la question, étant donné que Mia avait posée une question en rapport. La boulette! Gênée, la bleuté plissa les yeux un instant, ne sachant comment répondre.

-Beh... Je t'ai dis, j'ai vécue pas mal de temps en France... J'ai déjà mon bac là-bas, j'ai sautée 2 classes. Mais malheureusement, il ne vaut pas grand chose ici en fait... J'ai le choix, soit je travaille, soit je dois reprendre des études pour pouvoir aller à l'université...

Elle haussa des épaules, s'accoudant sur la petite table basse avec nonchalance, prenant une nouvelle gorgée d'eau. Elle ne le dirait pas, mais elle avait bien envie d'y retourner, au lycée. Elle pourrait vivre pleinement son adolescence, sans être bridée par son père, ou obligée de suivre des cours de droit. Le hic, c'est que...

-Je préfère travailler pour l'instant, c'est plus pratique, comme je vis seule et que mon père m'a coupé les vivres... Et puis, je ne suis pas vraiment douée pour me faire des amis...

Elle se gratta l'arrière du crâne, confuse par ses propres paroles. Pauvre Mia...