Coucou, coucou, je ne fais que passer ! ft. Haruhira Shige

Des yeux bleus se tenait au loin de toi... « Chuuuuuut! » dis-tu en positionnant ton index en face de ta bouche. Tu restais collé à la porte, sans dire autre chose, étant à l'écoute de ce qui allait se passer dans le couloir. Des pas, des bruits de pas qui courent. Qu'avais-tu fait ? Telle était la question. Puis après ses pas, plus rien. Tu ne stressais pas en tout cas. Sur ton visage, on pouvait clairement lire de l'amusement. Oui, tu t'amusais. Mais à faire quoi ? Pourquoi ? Comment ? Tant de questions et il fallait y répondre en reprenant le début de ta journée car tu n'es pas tombé par hasard dans cette classe. ENFIN ! Si, un petit peu quand même, mais si tu n'étais pas d'humeur chieur, tu ne serais pas là et tu auras déjà tapé les personnes qui te poursuivaient. Tu préférais juste t'amuser à les faire courir ? Mais j'en reviens aux questions, pourquoi te coursent-ils ? C'est bien là une question que nous sommes en devoir de répondre mon cher Mitsuki.

Ta journée débutait totalement, normalement. Tu étais au lycée comme tout les jours ou tu as cours, pratiquement. Il t'arrive toi aussi d'être malade ou des problèmes personnels comme tout les autres humains sur terre. Mais tu es principalement présent et c'est bien là, le plus important. Mitsuki, élève de seconde année actuellement, tu vas passer en troisième année, mais il te restait une chose à faire avant de passer en troisième année. Une chose que tu ne pourras pas faire en troisième année évidemment. Sinon, ça pourrait bien attendre ! Alors, c'est aujourd'hui que tu te décides à faire ce truc qui était de ''faire chier un groupe d'élèves de troisième année''. Fabuleuse idée n'est-ce pas. Tu savais très bien qu'avec se pouvoir, qu'il soit plus vieux que toi ou non, tu étais carrément avantagé, alors tu peux t'éclater comme bon te semble, tu peux sauter, courir et vivre tranquillement avec ce pouvoir car personne ne te fera chier ! Enfin... la personne qui va te frapper, s'en prendra une en retour et personne ne va suivre. Donc logiquement, tu es totalement libre. Mais comment as-tu pu te faire courser dans ce cas ?

Un geste volontaire, totalement volontaire. Tu avais ton sac sur ton dos et c'était la fin des cours. Tu te baladais avec un gobelet dans la main, du café était à l'intérieur du gobelet. Comment as-tu dégoté ce gobelet ? Tu as été furtif et tu l'as en quelque sorte, emprunté dans la salle des professeurs. Le café ça tâche et ça tu le sais très bien. Te baladant avec celui-ci dans ta main, l'autre fourré dans ta poche, tu cherchais du coin de l’œil un groupe assez chaud. Miraculeusement, tu vois un groupe pas très net et qui semblait être assez en colère pour une raison qui t'étais inconnu. Tu allais en profiter. Tu t’avançais vers le groupe, faisant style de glisser et comme par magie, le café se renverse sur la personne qui était au centre. Trois types. Tu vises lui du milieu volontairement car c'est souvent le chef du groupe. Miraculeusement, ça avait l'air d'être lui ! « T'as vu ce que tu as fait sale connard ? » … en temps normal, tu auras frapper celui-ci en lui demandant c'est qui le connard. Mais il fallait jouer la victime pour qu'il te course. « Par- pardon... je ne--- » et tu te barres en courant, partant à gauche, à droite. « OÏ REVIENT LA ! ENFOIRÉ ! J'AIME PAS LES FUYARDS ! » C'est à partir de ce moment que tu commences à avoir le sourire en courant. Voyant que les trois imbéciles te coursaient, ça t'amusais... mais ça t'amusais genre vraiment ! Tu n'es qu'une gamin Mitsuki.

Et c'est donc en courant dans les couloirs que tu te décides d'entrer dans une classe choisie aléatoirement et que tu tombes sur un type aux cheveux noirs et aux yeux bleus. « Chuuuuuut! » avais-tu dis en positionnant ton doigt en face de tes lèvres. Et nous en revenons donc là, au même instant. Maintenant qu'allait-il se passer ? Aucune idée. Tu en avais aucune idée. Une fois que tu n'entends plus des pas courir, tu ouvres lentement la porte, regardant à gauche et à droite. Rien. Il fallait que tu te planques plus longtemps que ça si tu ne voulais pas qu'il te trouve. Et oui les gars, la partie de cache-cache ne fait que commencer. Mais en revanche, il y avait un garçon, tu n'allais pas rester là, à le regarder. Tu prends la chaise en phase de lui, t'asseyant à l'envers pour lui parler. « Bon, beh tu vas devoir me tenir compagnie le temps que ces gars se calme ! » dis-tu tout enjoué. Tu souriais tel un enfant qui venait de s'amuser, c'était si mignon à voir et si salopard. Tu as quand même bousillé une veste scolaire mais pour toi, ça en valait le coup. Le garçon en face de toi … avait l'air occupé avec un objet électronique. Tu n'avais pas fait attention. « Oh, tu fais quoi ? » Dis-tu en essayant de voir ce qu'il faisait. Et ce fut tes dernières paroles avant d'attendre une réponse de celui-ci.

Seize heures quarante-trois. Maman est en retard... D'habitude, c'est aux environs de trente qu'elle vient te chercher. Ce n'est que quinze pauvre minutes, mais suffisant pour te mettre mal à l'aise: être forcé de rester plus longtemps au lycée, c'est tout sauf agréable. Heureusement pour toi, les autres sont soit rentrés chez eux, soit occupés avec leur club... Ce qui faisait que tu étais tout seul, à jongler entre trois applications sur ton téléphone: Groove Coaster, Nico Nico et Musique. Ça résume assez bien ta vie, en fait... Tu n'as rien de mieux à faire de toute façon; tes consoles sont chez toi (maman t'interdit de les prendre parce qu'on pourrait te les voler, ce qui est plus que possible, vu que tout le monde te déteste...). Heureusement que beaucoup de jeux sont sortis sur iOS, c'est tout de suite plus pratique lorsqu'on doit attendre maman à l'intérieur du lycée. Plus le temps passe, plus t'as l'impression qu'elle rentre tardivement... Et tu ne sais rien de ce qu'elle fait, qui plus est... C'est maman, c'est maman, c'est maman, elle ne peut pas te vouloir de mal, hein? Tu pousses un long soupir en montant le son dans tes écouteurs au volume maximum, pour que tu disparaisses du monde réel. C'est bien, comme jeu, Groove Coaster. Ça demande pas à apprendre des tonnes de manipulations compliquées, tu dois juste appuyer sur l'écran, comme ça. T'as un peu le pouce droit qui brûle du coup, alors c'est un peu désagréable mais au moins ça passe le temps et ça change les idées.

N'empêche, t'as hâte de rentrer chez toi, t'as toujours pas fini Dangan Ronpa Another Episode... Puis t'as plein d'autre jeux à finir en fait, c'est pratique mais non. Puis au moins, ta chambre est bien loin de tout le monde, avec seulement maman, qui elle-même est dehors de toute façon. Qu'est-ce qu'elle est bien, ta chambre... T'as pas besoin de t'habiller correctement. Tiens, t'en profites pour détacher ta cravate parce que de toute façon, personne n'est là donc personne ne verra ça. Ouais, y'a personne, bien évidemment, seulement toi et ton téléphone, toi et ton téléphone, toi et ton jeu... Toi et ton bureau, ton bureau qui te semble rempli de menaces alors qu'il n'en est absolument rien, le tableau salis par les élèves s'amusant dessus, l'atmosphère relaxante du coucher de soleil... Tout va bien, tout va bien, tout va bien... Il n'empêche que tes mains tremblent assez pour que tu ne puisses plus voir normalement l'écran et, plutôt que de continuer à perdre des points comme ça, tu préfères arrêter et poser tes lunettes sur le bureau pour te frotter les yeux. Allez allez, un peu de calme, tout va bien, tout va bien, tout va bien, il n'y a personne, il n'y a personne, il n'y a personne de toute façon. Tu te lèves pour regarder pour la énième fois devant l'école, pour voir si maman est arrivée. Elle va pas te faire le même coup que pour tes treize ans, si...?

Ah, tes treize ans, merveilleux souvenir, hein? Rien que d'y penser, tu tombes sur tes genoux, tes mains agrippées au bord de la fenêtre. Tout va bien tout va bien tout va bien— pourquoi est-ce que tu te penses à repenser à ça? Tu pousses un profond soupir pour te calmer et déverrouille ton téléphone pour mettre de la musique au hasard pour la chantonner dans ta tête et ignorer le reste, puisque de toute façon tu ne peux pas réfléchir et écouter de la musique en même temps. Ah puis du coup tu ne vois plus grand chose autour de toi, alors tu retournes t'asseoir devant ton bureau pour retrouver une vue plus ou moins normale et limite t'écrouler sur ton bureau. Elle n'aime pas les messages pendant qu'elle travaille... De toute façon, tu n'as pas besoin de lui dire de t'appeler quand elle est là, elle le sait déjà. En réflexion profonde sur les paroles du morceau en cours dont tu as oublié certaines lignes, tu te masses les tempes et fermes les yeux. Adieu monde réel, bonjour monde du karaoké par télépathie! La mélodie s'échappe quand même de tes cordes vocales et on peut entendre résonner quelque chose de plus ou moins stable.

Puis la porte s'ouvre vraiment violemment avant de se fermer avec autant de violence, ce qui manque de te faire tomber. Embuscade?! Parce que t'es tout seul, parce que t'es sans défense, parce que t'es déconcentré?! Ignore-le, ignore-le ignore-le ignore-le— tes mains tremblent encore plus pour le coup, c'en devient sur de tenir ton téléphone. Calme-toi, calme-toi Shige, tout va bien, tout va bien, tout va bien, il n'a pas l'air armé ni quoi que soit. À moins qu'il veuille t'étrangler ou te tabasser à mort... C'est terrible, comme mort... Rien qu'à y pense, tu sens la nausée venir et limite ta gorge se serrer au contact des mains du blond.

▬ Chuuuuuuut!

Qu'est-ce qu'il fait? ... Il a l'air de bien s'amuser... Il te dit ça pour que tu retiennes tes cris lorsqu'il te plantera, qu'il te tabassera, qu'il t'étranglera, qu'il te brisera les os, qu'il te— qu'il te— tu ne sais même pas, il y a tellement de façon de mourir... Vous êtes au troisième étage... Il pourrait très bien juste te faire tomber... Calme-toi, calme-toi, tu le connais pas, il peut pas te connaître, t'es pas dans sa classe, hein? Il peut pas te connaître... Mais quelqu'un a dû passer le mot, tout le monde doit savoir combien t'es fou, ce qu'il te passe par la tête, tes mauvaises notes, les centaines de défauts que tu possèdes, et bien plus encore. Allez allez, tu sais tout hein? Tu vas profiter de l'occasion pour te défouler sur moi, c'est ça?

▬ Bon, beh tu vas devoir me tenir compagnie le temps de ces gars se calment!

... Ah? Ces gars? Il s'est passé quoi? Tu n'as pas entendu grand chose, vu que jusqu'à maintenant tu « jouais » plus ou moins correctement. Maintenant que tu entendais correctement, des bruits de pas résonnait dans le couloir et tes oreilles accessoirement. C'est lui qui à fait ça? Volontairement? Qu'est-ce qu'il fait... Ça l'amuse? En même temps, vu le sourire sur son visage... Et tu dois lui Tenir compagnie à cause de ses passe-temps étranges? ...Comment est-ce que tu peux possiblement faire ça? Rester dans une pièce, face-à-face avec une autre personne... Surtout qu'il est proche de toi, il peut t'attaquer à tout moment, même juste parler pourrait suffire, pourquoi est-ce qu'il est venu dans cette salle en particulier... Il a fait exprès, hein? Tu préfères verrouiller ton portable, sait-on jamais, il pourrait essayer de regarder.

▬ Oh, tu fais quoi?

Ah, trop tard visiblement. Ce que tu fous ici aussi tardivement ou ce que tu fais sur ton téléphone? Tu peux pas lui répondre « Je jouais à Groove Coaster », même si t'aimes bien ce jeu, tu ne sais pas si lui l'apprécie et si ce n'est pas le cas, ça risque de mal tourner. « J'écoute de la musique » ou « J'étais sur Nico Nico » marchent pas non plus, il va te demander quelle musique/vidéo et ça sera une autre occasion pour de moquer de toi. Pff... T'aurais pas pu prendre une autre classe?! Tu l'as fait exprès hein— Comme tous les autres, tu me veux du mal... J'en ai déjà marre du lycée, dépêche-toi maman—. Tu prends ton temps pour trouver une réponse neutre.

▬ ...Rien, en te craquant l'index gauche.

Il ne peut rien faire avec cette réponse, hein? Tant pis si tu mens, tu veux pas que les autres te connaissent de toute façon, même si c'est déjà fait, en fait... S'il te connaît, autant faire qu'il te connaisse le moins possible, en fait.

▬ J'attends maman, c'est tout...

Tu te le marmonnes parce que tu ne veux pas trop non plus qu'il en sache trop sur toi— il sait juste que tu rentres en voiture du coup...? Qu'est-ce qu'il doit savoir d'autre sur toi— Il sait que t'es tout sauf fréquentable hein? Après tout, tout le monde doit avoir fait passer le mot... Pourquoi il reste avec toi alors? Pour se moquer de toi avec les autres après? Peut-être que s'il sourit, c'est justement parce que ce que tu vas répondre va l'amuser... Inconsciemment, tu serres un peu plus ton téléphone, poussant un très long soupir intérieur pour te calmer. Maman va bientôt arriver, tu pourras très vite rentrer chez toi et finir des jeux, relire des tomes reliés en écoutant de la musique, ce genre de choses... Tout va bien, tout va bien, tout va bien...

« ...Rien » Rien ? … vraiment ? Tu avais pourtant l'impression qu'il faisait quelque chose sur son téléphone. Peut-être qu'il est timide ? Toi qui aurait favorisé une personne sociable avec qui tu sais quoi dire... t'es pas tombé sur la meilleure des personnes et c'est bien dommage. Mais c'est aussi ce qui rend cette scène intéressante ! Alors, qu'allais-tu faire pour qu'il se décoince un peu ? Ne serait-ce que pour simplement discuter... hm, tu n'en savais rien pour l'instant. Toi, tu vis un peu à l'improvisation et là, tu improvises comme souvent. Comme ce café que tu as volontairement renversé. Comme le vent aussi. Le vent... oui, c'est un bon exemple, le vent. Un jour tu peux être rapide comme le vent et éclater d'énervement. Un air, tu peux être un air frais et triste. Un autre encore, tu peux être un vent calme et qui s'agite par moment. Ça te représente assez. Mais aujourd'hui, tu es un vent agité, voulant t'amuser, rire et faire des conneries. Même si la connerie peut être énorme, tu le fais, juste car ça t'amuses. Il faut vraiment être fou pour agir comme une personne aussi stupide que toi. Renversé du café sur quelqu'un juste pour te faire courser... oui, il faut être fou.

« J'attends maman, c'est tout... » Attendre sa mère dans le lycée ? Soit, il te faisait une blague, soit tu ne comprenais pas. Une mère est importante de toute façon. Toi, tu n'as plus la tienne et ça te rend triste le mot maman. C'est un petit air de tristesse qui se pose sur ton visage car le jeune avait marmonné le mot 'maman' dans sa phrase. Ça te rappelle des souvenirs que tu ne voulais pas te rappeler. Les bons comme les mauvais moments te rendent triste car c'est du moment que tu as passé avec une personne qui n'est plus là et qui te manque. Mais tu n'avais pas l'intention de partir en déprime. Ton visage a été triste seulement trois secondes avant de reprendre un sourire stupide. Rester là devait être tellement... ennuyant. Au final, c'est comme si c'était toi qui lui tenait compagnie non ? Quoi que... vous vous tenez compagnie mutuellement même si ça ne fait même pas cinq minutes que vous êtes là. Le temps est long et il faut en profiter un maximum ! Tu n'acceptes pas vraiment qu'il reste là, à ne rien faire. C'était … en quelque sorte triste. Et aujourd'hui, tu n'avais pas envie d'être triste. Alors tu allais tout faire pour rester heureux et plein d'énergie.

« Ça t'ennuie pas d'attendre en ne faisant rien ? » Dis-tu en te levant et t'approchant d'une fenêtre que tu ouvrais avec une seule main. Respirant l'air de dehors. Un bel air s'y baladait d'ailleurs. Ni trop chaud et ni trop froid. Tes deux mains étaient sur le bord de la fenêtre, elle tenait ton corps qui se penchait un petit peu pour respirer l'air. L'inconnu pouvait très bien te mettre un coup de pied et tu finirais sûrement dehors avec quelques blessures. Mais vu ses réactions précédentes, tu en juges qu'il n'osera même pas bouger de sa chaise. Alors tu dois le faire se lever et ne pas rester là à ne rien faire ! « C'est triste d'attendre et de ne rien faire. » Ajoutes-tu après vingt secondes de blanc. Tu avais fermé les yeux et tu respirais l'air de l'environnement. Tu prenais l'air quoi ! Ce n'est pas dans ton genre d'être comme ça. Mais si cette personne est triste, tu n'as que deux choix, te barrer ou alors le faire sourire. C'est comme un défi que tu t'étais donner là. Tu ne connais pas sa vie, tu ne connais pas sa personnalité à la perfection, tu ne connais pas ses hobbys, ses goûts et ni son nom. Tu ne connais rien de ce garçon. Il avait juste l'air timide... c'est tout. Arriveras-tu à pousser cette personne à faire quelque chose pour passer le temps ? Quelque chose de marrant évidemment. Être sur le téléphone, ça va cinq minutes mais on s'en lasse vite. Il faut que vous vous amusiez... comme par exemple. Retrouver ce groupe ensemble ? Pourquoi pas, tu trouverais ça marrant toi.

Pendant même pas cinq secondes, tu vois son sourire disparaître pour laisser place à une sorte de... tristesse? Qu'est-ce qu'il pourrait est en train de penser? Il doit être déçu... De ton manque de réaction? D'être tombé sur quelqu'un comme toi? D'être tombé sur une pourriture? Tu agrippes ton téléphone pour essayer de cacher un minimum combien tu trembles. Mauvaise idée; maintenant le téléphone tremble avec toi. Tu préfères détourner ton regard vers tes mains tremblantes et ce qu'elles contiennent, pour ne pas avoir à supporter le regard assassin(?) de l'autre. Qu'est-ce qu'il compte te faire, maintenant...? Tu pousses un long soupir intérieur, pas vraiment efficace, c'est mieux quand c'est à l'extérieur que tu les pousses, normal après tout.

▬ Ça t'ennuie pas d'attendre en ne faisant rien?

Tu hausses les épaules pendant qu'il se dirige vers la fenêtre, histoire de prendre l'air lui aussi, ses deux mains le retenant de tomber. Tomber... Il a ouvert la fenêtre, il va te faire tomber, c'est ça? C'est normal de vouloir de tuer, de toute façon— mais tomber de trois étages, la chute te laisse le temps de réfléchir, quand c'est volontaire parfois de regretter ton action... Si tu devais te faire tuer, ça serait vraiment pas par chute, par pitié. En prenant l'air comme ça, il n'a pas l'air offensif, en fait. Mais il y a souvent des meurtriers avec des airs innocents, et ça passe mieux avec eux, parce qu'on leur fait confiance, hein... De toute façon, tout le monde veut te tuer ici, pas besoin d'avoir un air innocent connerie du genre pour que ça se voie... Tu profites du fait qu'il est trop occupé à se pencher dans le vide (urgh) pour augmenter légèrement le volume de tes écouteurs. Tant que ce n'était pas assez fort pour qu'on puisse l'entendre, tu peux le faire sans soucis— t'as bien besoin de ça pour garder un minimum de calme. Tu te chantonnes intérieurement les paroles parce que ça te permet de changer d'air, même si tes ongles imitent silencieusement la mélodie sur ton bureau. Est-ce que c'est assez fort pour que tu ne l'entendes plus...? L'autre, je veux dire. Si tu ne l'entends plus, il peut t'attaquer par derrière... En même temps, si tu n'essaies pas de détourner un minimum ton attention de lui, tu sens déjà la catastrophe sentimentale venir. Tu te répètes la voix de maman, cette même phrase qu'elle te répètes toujours au téléphone— tout va bien, tout va bien, tout va bien, il ne peut pas possiblement te tuer au lycée, hein? De toute façon les élèves aux alentours entendraient probablement— quoiqu'il ne feront rien pour empêcher ça d'arriver, eux-aussi, ont un problème avec toi.

▬ ＸＸＸ triste ＸＸＸattendre sans ＸＸＸ faire.

Ah, du coup, tu n'entends que cinquante pour-cent de ce qu'il dit. Honnêtement, tu ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas: s'il remarque que tu essaies de l'ignorer, il va s'énerver et tu vas encore te prendre un coup. Tout comme le silence avec quelqu'un te rassure encore moins; et tu ne peux encore moins jouer: tu aurais pu l'ignorer et il aurait passé son chemin. Il aurait essayé de te tuer par la suite mais t'as l'habitude de voir des tentatives d'homicide te concernant, alors bon... En tout cas, tu as compris ce qu'il voulait dire, normalement: que tu faisais rien de ta vie, en somme. C'est pas comme si tu n'avais pas l'habitude de toute façon. Vu que tu ne sors jamais (et heureusement: sortir c'est beaucoup trop dangereux pour toi), que t'es cloitré dans ta chambre à lire les aventures d'un monstre qui veut détruire la Terre et que tu joues à des jeux de rythmes... C'est beaucoup mieux de se mêler à une foule qui veut ta mort, c'est beaucoup mieux que le lycée où tu te fais réprimander à cause de tes mauvaises notes et ta légère agressivité pourtant justifiée. Le monde réel est vraiment trop terrifiant pour ta pauvre personne, seul maman l'a compris, visiblement. Vivement que maman vienne te chercher, d'ailleurs...

▬ Qu'est-ce que ça peut te faire?

Et voilà, ta légère agressivité justifiée refait surface, parce que t'es pratiquement sûr que ce type te veut du mal: tu veux pas rester dans une salle en face à face avec quelqu'un de toute façon, c'est trop épuisant mentalement, s'il se rend compte que tu n'es vraiment pas fréquentable, peut-être qu'il te laissera tout seul, et tu pourras retourner à tes occupations passionnantes. Ah mais, il risque de vouloir se venger par la suite... Être équipé de la fonction « retour dans le passé », tu l'aurais bien utilisée, vu la connerie incroyable que tu viens de débiter. Bien joué, moi... Tu ne lèves toujours pas les yeux, c'est trop épuisant mentalement, de devoir supporter le regard pourtant tourné vers le ciel du blond. Tu n'as pas besoin de ses yeux pour sentir la haine qu'il ressent envers toi, de toute façon. Même s'il s'énerve sur toi, tu n'auras qu'à augmenter le son... Voilà, concentre-toi sur tes écouteurs, oublie la connerie justifiée (c'est important de le préciser, légitime défense oblige) que tu viens de faire. Tout va bien, tout va bien, tout va bien.

« Qu'est-ce que ça peut te faire? » C'est vrai ça. Qu'est-ce que ça pouvait te faire qu'il ne fasse rien ? Tu trouves juste ça triste car le temps est plus long quand on ne fait rien. Mais peut-être que lui, il aimait ça rien faire. Il y a plein de personnes qui aiment ne rien faire et passer le temps à ne rien faire. Bien que là, il touchait son objet électronique mais arrêta à ton arrivé. Avait-il quelque chose à cacher ? Tu n'en savais rien et tu ne voulais pas savoir non plus. Chacun sa merde après tout. Mais dans ce cas... pourquoi veux-tu vraiment qu'il fasse quelque chose? C'est pour qu'il vienne avec toi car à deux c'est plus marrant. Mais est-ce que ce genre de personne rirait des mêmes choses que toi ? Tu n'en sais vraiment rien. Tu penses vraiment bizarrement. Après cette réponse presque agressive, tu penses qu'il n'y a pas vraiment moyen qu'il accepte de te suivre faire chier ses gars. Il ne faut pas être timide mon petit, Mitsuki ne te veut rien de mal ! Ça, c'est vrai. Tu veux juste faire chier des personnes pour t'amuser. Tu vises souvent les plus grands bien que l'année prochaine, c'est toi le plus grand. 'Mitsuki-senpai' il faut avouer que tu as hâte que quelqu'un te nomme ainsi, ça serait tellement marrant ! Tu te sentirais si fort, si grand, si... Senpai quoi ! Mais pour l'instant, tu as encore le temps, quelques mois sont encore là pour la fin de cette année scolaire et il faut passer le temps et à plusieurs c'est plus marrant ! Tu n'es pas vraiment tombé sur la bonne personne...

« Rien. Je m'en fous un peu en fait. Mais c'est ennuyant de rester là à ne rien faire. » C'était ton avis personnel. Parce que toi, quand tu ne fais rien, tu pars vite t'occuper, tu ferais n'importe quoi pour passer le temps après tout. Non, je me formule, TU fais n'importe quoi pour passer le temps. C'est mieux dit comme ça, parce que jusqu'à faire chier un groupe de troisième année que tu ne connais pas pour passer le temps. Une course qui a d'ailleurs durée... pas mal de minutes. Tu t'en sors bien. Ces gars risquent de ne pas oublier ton visage. Quant à toi, tu risques de vite oublier leurs visages. Ce n'est pas sympa parce que tu as bousillé une tenue scolaire juste pour t'amuser ! Rahlàlà, t'es une sacrée personne toi. Un vrai salaud mais gentil à la fois. Un spécimen rare que tu es. Mais bref. Ce n'est pas plus important de ce qu'il va se passer avec ces gars, si ça se trouve, tu ne les reverra jamais. Ce n'est pas comme si il y avait que dix personnes au lycée... donc il y a peu de chance que vous vous recroisez par pur hasard. Ça serait quand même marrant une course poursuite numéro deux ! Enfin, toi ça t'amuses, puis s'ils veulent vraiment se battre, tu peux régler leurs comptes facilement … donc voilà. Tu fermes la fenêtre, tu avais assez pris l'air comme ça. Tu reprends ta place devant le jeune garçon.

« Et tu attends comme ça tout les soirs à ne rien faire ? Tu préfères pas venir avec moi retrouver les gars qui me coursaient pour te marrer un peu ? » Dis-tu en souriant et riant un petit peu. Un petit rire qui ne dure qu'une seconde. C'était un simple ''Hmhm'' tout en ricanant, rien de plus. Tu voulais vraiment qu'il comprenne ce que c'est de rire avec toi ou ? Que vas-tu faire s'il refuse. Car rester ici avec un gars qui ne veut rien faire ne t'apportera rien. Tu le sais, mais tu veux tenter, si tu n'essayes pas, tu ne sauras jamais. Pourquoi lui et pas un autre ? À l'heure qu'il est, il ne doit plus y avoir grand monde au lycée... donc voilà la raison du pourquoi lui et pas un autre ? Ça ne va pas le tuer de se marrer un peu. Faut se décoincer dans la vie ! C'est bien à ça que tu penses. Mais bizarrement, au fond de toi, tu n'attends rien de lui. Enfin... tu ne t'attends pas à une réponse positive. Tu risques même de forcer un peu le bouchon s'il refuse directement sans essayer de te suivre.

▬ ＸＸＸ. Je m'en fous ＸＸＸ en fait. ＸＸＸ ennuyant ＸＸＸ là à ne rien faire.

Visiblement, il n'a pas remarqué que tu étais occupé jusqu'à-ce qu'il vienne... Pourtant, il t'a demandé ce que tu faisais...? Cette suite d'actes illogiques te semblent— comment dire— dangereux? De plus, ce qu'il dit est contradictoire— il dit qu'il en à rien faire mais finalement, ça l'ennuie? C'est toi qui est trop maniaque ou lui qui est trop stupide? Il faudra que tu demandes à maman ce soir... Ahhh elle prend son temps d'ailleurs— c'est stressant de parler à un inconnu— c'est stressant de de devoir converser tout court... Tu aimerais bien devenir sourd ou muet, le silence est plus agréable que les voix humaines, au final... Tu n'aurais pas à supporter du blabla inutile du blond. Comme si ta vie l'intéressait à ce point... Vous venez de vous rencontrer, c'est juste une manière de tuer le temps, au fond, il doit vraiment en avoir rien à foutre, il doit même te détester, parce qu'au final, la façon dont tu réagis n'est pas normale et le plus rapidement la conversation se finit, le mieux c'est pour lui... C'est au moins un point commun avec lui— finissons rapidement tout ça, pour que tu retournes à tes occupations. C'est désagréable... Surtout qu'il pourrait t'attaquer à n'importe quel moment— c'est peut-être pour ça qu'il est là? Il ferme la fenêtre pour se replacer devant toi— au moins il ne te jettera pas du troisième étage— tu penses déjà à la douleur que ça doit être et— wow.

▬ ＸＸＸ attends ＸＸＸ soir ＸＸＸ rien ＸＸＸ? ＸＸＸ venir ー moi ＸＸＸ les gars ＸＸＸmarrer ＸＸＸ?

Le volume est aussi fort? T'as l'impression de ne plus rien entendre— et tant mieux? Le peu que tu avais entendu— le peu que tu avais entendu— le peu que tu avais entendu! Tu n'entends pas son rire mais tu vois un rictus— sadique? malsain? Ça va mal se passer ça va mal de passer ça va mal se passer c'est sûr— Tu trembles encore plus et pousse un profond soupir (extérieur cette fois-ci!) pour essayer de te calmer. Allez allez allez, c'est rien, on est au lycée, maman l'a toujours dit, le lycée, c'est un endroit normal. Ah mais— dans Psycho Pass— non non non haha, maman l'a toujours dit, les animes c'est pas la vraie vie— mais quand même— mais quand même!! Allez allez, un peu de calme— un peu de calme et—

▬ Pour quoi faire?! Pour me coincer dans un coin et me tuer en toute discrétion, c'est ça?! Yuka vous l'a dit, c'est ça?! Vous me prenez pour un fou, c'est ça?!

...Ah, c'est sorti involontairement. Mais c'est ça, c'est exactement ça, ils vont te tuer, c'est Yuka, c'est forcément Yuka, qui d'autre ça peut être?! Quand est-ce qu'elle va te laisser tranquille?! C'est horrible— c'est horrible— tu t'échappes de ta chaise et recules de cinq mètres, faisant tomber ton téléphone tiré par tes écouteurs. Tout va mal tout va mal tout va mal, c'est pas possible, tu vas encore mal finir, tu devrais appeler maman— ton téléphone ton téléphone ton téléphone, il est hors de portée—! Il va te l'écraser sous tes yeux, pour qu'il montre bien qui domine ici, hein? Yuka t'a fait la même, Yuka t'a fait la même, Yuka Yuka Yuka— voilà, elle s'est introduite dans ta tête, merveilleux! Tu commences à hyperventiler comme ça, juste à cause de la peur et de Yuka.

▬ Crève!! Je tomberai pas dans ton piège, connard!

Faut que tu te calmes, comment tu dois faire déjà? Penser à quelque chose d'autre— à tes jeux à finir, à maman, à tes mangas, à— à— Yuka? J'en peux plus j'en peux plus— arrête arrête arrête— C'est limite si tu pouvais entendre son rire dégueulasse résonner dans ta tête, sa voix répéter encore et encore ton nom, son visage se tordre de joie en essuyant tes larmes qui auraient pu faire naître un lac— son existence te pourrir la vie. Et quand tu arrives à te détendre un minimum, voilà que ses complices débarquent pour se venger de ton déménagement, c'est horrible, c'est horrible, c'est horrible!! Elle ne sortira jamais de ta vie, tu es voué à te faire empoisonner l'existence par cette— cette tarée.Tout va mal tout va mal tout va mal, c'est ça?

« Pour quoi faire?! Pour me coincer dans un coin et me tuer en toute discrétion, c'est ça?! Yuka vous l'a dit, c'est ça?! Vous me prenez pour un fou, c'est ça?! » Et tu es perdu. Le jeune recule et fait tomber son portable au sol, toi ? Tu entres en pleine confusion. Mais de quoi parlait-il ? Qui est cette Yuka ? Pourquoi tu voudrais le tuer ? Tu ne comprenais absolument rien à ce qu'il venait de se passer. C'est à peu près normal que tu ne comprennes pas. Décidément, tu es tombé sur une personne vraiment étrange. Elle avait l'air tellement … bizarre comme personne. Tu n'avais jamais, mais alors jamais vécu ce genre de situation. Tu ne savais pas comment agir à ce genre de réaction. Tu ne faisais rien, ton visage était perdu dans l'incompréhension. La confusion. Et tout les synonymes qui suivent. Mais il fallait réagir ! Bien évidemment, ton coté chieur et ton coté connard était portée disparue. Faire le connard ou le chiant... ça ne se faisait pas dans ce genre de situation. Tu ne pouvais pas être méchant avec ce garçon qui avait l'air d'avoir peur de quelque chose, mais de quoi ? Tu n'en savais rien. Troublé, tu ne réagis pas, tu ne fais rien, tu ne bouges pas ton petit doigt. Tu restes figé, dans la même position sur ta chaise, réfléchissant à quoi répondre, quoi faire pour le calmer. Attendre sa maman avec lui ? Aucune idée. Tu n'en n'avais aucune idée. Et tu stressais psychologiquement car tu ne veux pas que quelque chose de grave lui arrive. Comme la fois où une certaine jeune fille s'est évanouit après que tu l'es un peu embêté. En bref, tu t'en voudrais un peu beaucoup si quelque chose de grave allait lui arriver.

« Crève!! Je tomberai pas dans ton piège, connard! » Dans ton piège ? Il juge peut-être trop vite les personnes ou tu ne comprenais pas, tu ne comprenais rien à cette situation de toute façon. Tu voulais le calmer là. C'est tout ce que tu voulais faire. Mais comment ? Tu ne connais rien de lui, en faisant le gentil, ça devrait le calmer non ? Enfin, c'est ce que tu te dis. Personne ne peut être encore plus méchant si on a une personne gentille en face. Mais comment être gentil ? Que dire exactement. C'était une bien bonne question. Mais les secondes coulent et il fallait que tu réagisses plus vite que ça. Utiliser ton pouvoir ne servirait à rien. Tu aurais pu l'utiliser pour attraper son téléphone, mais tu n'as rien compris et donc tu n'as pas eu le temps de réagir psychologiquement. Ça serait vraiment dommage que le téléphone se casse un peu par ta faute, tu n'as pas vraiment les moyens d'en rembourser un... donc tu espères aussi qu'il n'a rien. C'est d'ailleurs la première chose que tu fais. Tu te lèves à ton tour sans ne rien dire. Tu t'accroupis en face du téléphone. L'attrapant avec ta main droite pour vérifier vite fait s'il n'a rien. Et la chance te souris, il n'avait rien.

« Si je voudrais vraiment te tuer... tu penses pas que je l'aurais déjà fait ? C'est pas comme si que nous étions que deux dans cette pièce... » Un peu d'un ton désespéré car tu n'avais aucune intention. Toi ? Tuer quelqu'un ? Jamais tu n'en serais capable. Tu es certes un connard, mais prendre une vie, tu ne te vois pas faire ça. Et tu essayes d'être gentil, mais ce que tu dis reste bizarre. Mais ça peut être rassurant... enfin, c'est ce que tu penses. Après, vous pensez différemment mais tu essayes ! Il ne faut pas rester sans rien faire, tu as raison. Vraiment raison. Si tu ne fais rien, il pourrait peut-être faire une crise s'il a des maladies et tu n'en sais rien. Donc tu tentes de le calmer avec tes moyens. Après avoir dis ça, tu te relèves et tu t'approches lentement de lui. Lentement pour réfléchir à ce que tu allais dire, il ne fallait pas l'effrayer encore plus. Déjà qu'il était dans un sale état alors que tu l'effraies encore plus... tu serais bien plus que dans la merde. Alors dis quelque chose d'intelligent pour une fois. Une fois presque en face du jeune, tu lui tends ton tel. Tu n'osais pas trop t'approcher de lui... si c'est toi qui lui fait peur, c'est le mieux à faire... enfin tu penses vraiment bizarrement.

« Tu veux appeler ta mère ? Tu veux que je reste avec toi pour l'attendre ? Ou tu veux que je parte ? » Tu parlais rapidement, c'était un signe de stresse chez toi. Et oui, parfois quand tu stresses il t'arrive de parler vite en bafouillant un petit peu, mais tu ne voulais pas l'effrayer et si c'était toi qui lui faisait peur, autant sortir de la pièce si ça peut le calmer ? Mais il ne sera jamais seul même s'il attend sa mère ici. Parfois des personnes rôdent dans les couloirs donc... raaaah, tu n'en savais rien. Tu voulais te rendre utile et être gentil ! Alors que tu comptais qu'il vienne s'amuser avec toi. Cette histoire est compliqué et le plus gros problème c'est que tu ne sais pas comment il va réagir. Peut-être qu'il va te dire de sortir ? Dans ce cas tu risques de rentrer chez toi dans la confusion et tu vas vouloir oublier vite cette histoire. Des situations imprévisibles, c'est rare mais quand ça t'arrive, tu ne gères pas ça vraiment bien.

Le stresse et ta respiration plus que saccadée finissent par te couper la respiration, et tu te forces à tousser pour au moins que quelque chose sorte de ta trachée. Tremblant comme une feuille, ton état psychologique était tellement embrouillé que tu n'arrivais même pas à réfléchir correctement, mais une chose était sûre; à un moment où un autre, ce type allait te tuer. Peut-être que c'est l'idée de la mort qui te terrifie, peut-être que c'est l'idée d'une victoire de Yuka qui te terrifie, peut-être que c'est l'idée de ne plus revoir maman qui te terrifie. Pourtant, il avait l'air désemparé quant à la situation, et il ne peut pas jouer quelque chose comme ça, il aurait sourit discrètement, connerie du genre... Il ne s'attendait peut-être pas à une réaction aussi extrême de ta part... Si Yuka lui en avait parlé, il ne serait pas aussi confus? De toute façon, Yuka ou pas, tout le monde te veut du mal alors la situation est la même— et t'as pas envie t'as pas envie t'as pas envie, pourquoi t'a écouté maman, au final, à aller au lycée comme ça? C'est juste nul comme idée, t'es censé rester dans ta chambre toute la journée, sans que qui que soit te dérange. C'est terrible c'est juste terrible t'en as juste marre de toute ça— Tu remarques à peine qu'il s'est levé de sa chaise pour récupérer ton téléphone, trop occupé à ne respirer qu'à peine.

▬ Si je voudrais vraiment te tuer... Tu penses pas que je l'aurais déjà fait? C'est pas comme si que nous étions que deux dans cette pièce...

Il semble désespéré pour une raison que tu ignores. « C'est pas comme si nous n'étions que deux dans cette pièce... »...? C'est du second degré, hein? Il blague, c'est ça? Où est-ce qu'ils sont, de toute façon? Au final, il compte te tuer tout seul, parce que ta réaction était imprévisible et du coup... voilà... Après avoir récupéré ton téléphone, il s'approche pendant que tu essaies tant bien que mal de reculer, réalisant douloureux que tu étais déjà collé au mur. Tu pousses un très léger soupir juste pour voir si t'arrives à respirer plus ou moins normalement. Il n'empêche que ta gorge te brûle énormément à cause de la toux forcée et pourtant tu tousses encore et toujours, parce qu'en même temps, ça te permet d'ignorer le blond. Et il s'approche il s'approche et toi tu ne peux pas rien faire à part prier pour au moins trois mètres, peut-être cinq, peut-être dix? Peut-être des centaines de kilomètres. Finalement, il ne s'approche pas tant que ça que te tend ton téléphone.

▬ Tu veux appeler ta mère? Tu veux que je reste avec toi pour l'attendre? Ou tu veux que je parte?

Il le dit plutôt rapidement mais bizarrement ça te semblait assez rassurant. C'est un piège? Non? Oui? Il peut pas possiblement te piéger, il peut te laisser appeler maman... Mais s'il reste avec toi, les risques pour qu'il réessaye sont plutôt élevée... S'il part, tu seras plus ou moins persuadé que personne n'essaiera de te tuer, même si, à cause tes écouteurs s'étant violemment détachés de tes oreilles, tu pouvais entendre des bruits en dehors du couloir tout sauf rassurants. Maman n'aime pas qu'on l'appelle quand elle travaille... T'es censé l'appeler qu'en cas d'extrême urgence... Tu ne sais pas si c'est considère pour— ça risque de l'énerver, et tu n'as pas envie que maman s'énerve sur toi. Mais t'as juste trop envie d'entendre sa voix, ça te rassurera un minimum— si tu l'appelles il profitera du fait que tu ne prêtes pas attention pour te tuer? Voilà, tu ne comprends plus rien, du coup, tu fonds en larmes. J'en ai marre j'en ai marre j'en ai marre—

▬ Maman— j-je veux appeler maman—

Tu prends plus ou moins violemment le téléphone de ave tes mains trop tremblantes pour que tu puisses taper correctement son numéro, c'en était à un point où même tenir l'objet était une difficulté en soi. Calme toi calme toi calme toi— N'embête pas maman, c'est nul. Quand maman décroche, tu n'as même pas le temps de dire quoi que soit qu'elle te répète « Tout va bien » et te dit de te rassurer à haute voix parce que dans ta tête ça sert à rien, puis raccroche soudainement. Elle doit être occupée, tu t'en veux maintenant... Tout va bien, tout va bien, tout va bien— Tout va bien, tout va bien, tout va bien, tout va bien, c'est maman qui l'a dit, alors tout va bien. Tu pousses un profond soupir, que doit le blond penser? Tu n'as pas même pas parler, « Sa mère n'a même pas décroché » ? Si si si, elle te connaît plus que personne, c'est pour ça— et normal.

▬ Tout va bien, tout va bien, tout va bien..., murmuré à toi-même.

Finalement, tu décides d'ignorer pendant un moment pour te rassurer comme maman l'a dit, à haute voix. Il va peut-être te prendre pour un fou, mais de toute façon, Yuka lui a déjà dit, alors à quoi bon... Tu essaies de calmer tes tremblements, d'essuyer tes larmes et tousser une dernière fois pour que tu puisses parler normalement— même si tu es absolument persuadé que tu n'allais pas parler correctement, après tout, quelqu'un vient d'essayer de te tuer.

▬ Tu sais Shige, dans vraiment pas longtemps l'al-bum Mikagura va sortir— puis y'a plein de single dd'opening et d'ending qui sortent en ce moment— le nouveau spin-off de Persona 4 sort dans pas longtemps! Puis tu sais, c'est même pas un mois avant ton anniversaire, tu auras deux semaines à attendre mais ça va être bien tu sais— c'est un jeu de rythme après tout!— puis, puis dans pas longtemps le deuxième volume relié de Tokyo Ghoul:re aussi, tu vas pouvoir le commander— ça fait beaucoup de choses à acheter hein, mais c'est pas grave, tu peux toujours attendre, t'as déjà plein de jeux en retards à finir et plein de mangas à relire alors voilà— voilà— tout va bien tout va bien, toujours murmuré à toi.

Finalement, tu avais complètement oublié la présence du blond, parce que finalement ton monologue très très pas enrichissant avait vraiment réussi, et c'était le but, donc tant mieux? Ton regard fixait l'écran de ton téléphone tâché par les nombreuses empreintes digitales (jeu de rythme oblige), toujours un peu tremblant mais avec un très léger sourire sur ton visage. Tout va bien, tout va bien, tout va bien—

« Maman— j-je veux appeler maman— » Ça ne t'étonnait pas vraiment. Ce garçon avait l'air d'avoir besoin d'une personne très proche et il n'y avait sûrement que sa maman. Cette fois-ci, ça ne te rend pas triste d'entendre le mot 'maman'. Tu étais si frustré par la situation que tu ne comprenais pas vraiment. Tu étais en pleine confusion en tout cas. Mais ça, on l'a compris mon cher Mitsuki, mais que dire de plus sur toi bien que tu ne fais aucun action, aucune parole, aucun geste. C'est bien triste d'être en face d'une situation imprévisible, ce n'était pas pensable. Comment est-ce que tu as pu te retrouver avec une personne traumatisé de tu-ne-sais-pas-quoi. Parce qu'au final, c'est de toi, ou alors des gens ? Car il ne te connaît pas personnellement, enfin. Ça c'est ce que tu en juges car il n'a pas prononcé ton nom. Si il aurait peur de toi, il aurait pu faire un « Hyashiro-sama !?? Ne me tuez pas ! » Bien que tu n'as jamais tué quelqu'un... étrange, étrange, étrange. Tout ça est bel et bien étrange. Mais que pouvais-tu faire en face d'une personne traumatisé du moindre geste. Tu lui proposes de la gentillesse et c'est encore pire à ce que tu vois. En tout cas, tu avais l'impression que ça empirait vu comment il tapait sur son téléphone puis … ça ne dure que une seconde ? Sa mère ne l'aime peut-être pas ? D'où le traumatisme ? Tu es trop contradictoire, tu dis que tu t'en fous mais au final tu veux quand même savoir bien que tu ne risques de pas savoir car ce n'est pas lui qui allait te dire quoi que ce soit à son sujet. Peut-être sa mère ? Visiblement, elle n'est peut-être pas disponible... ou tu n'en sais rien, il ne fallait pas juger, juger les personnes c'est mal. Surtout une personne comme lui, il est faible psychologiquement. Mais bordel, comment peux-tu réagir à une telle situation ?!

« Tout va bien, tout va bien, tout va bien... » se répète-t-il plusieurs fois. Mais tu n'allais rien lui faire pourtant. Tu ne savais vraiment pas comment agir, mais alors pas du tout. De plus, il se monologuait quelque chose que tu ne suivais pas car tu étais frustré. Mais il fallait que toi aussi tu te calmes. Tout va bien se finir pour lui, c'était ce que tu espérais en tout cas. Comment vas-tu réagir s'il fait un malaise ? Ça serait la deuxième personne à qui tu fais du mal. Involontairement certes, mais toi tu es un peu stupide à ce niveau et tu t'en veux d'avoir agis ainsi. Pourtant tu ne demandais juste à t'amuser, à passer le temps avec une personne qui aurait pu être un camarade ensuite. Pas vraiment un ami car ça aurait été une seule fois. Peut-être une seconde qui sait. Mais là, c'est fichu, la prochaine fois que tu le vois, tu risques de l'éviter. Pas car tu ne l'aimes pas, juste pour ne pas l'effrayer. Mais comment ce garçon peut vivre s'il a une phobie des personnes ? C'est logiquement invivable ? Tu ne comprends rien. Mais alors rien. Tu réfléchis quelques secondes le temps de son monologue et une idée te parvient en tête. Tu tentes une seconde fois, mais tu pries pour ne pas faire pire qu'il y a quelques minutes.

« C– Calme toi. Je ne vais rien te faire, je te le promet ! » Après avoir dit ça, il fallait que tu le prouves évidemment, car tu l'as un peu déjà dit ça ? Je cite : « Si je voudrais vraiment te tuer... Tu penses pas que je l'aurais déjà fait? C'est pas comme si que nous étions que deux dans cette pièce... » mais de la manière dont tu l'as dit, ça a dû plus l'effrayer que n'importe quoi vu comment il est actuellement. C'est pratiquement sûr. Mais il fallait que tu sois plus intelligent cette fois. Tu tremblais un peu par peur de tout faire rater. « Comment veux-tu que je te le prouve ? » Encore une voix, tu parlais assez vite et tu tremblotais un peu de la voix. Bon, c'est étrange dis comme ça. Mais vous m'avez à peu près compris. En tout cas, toi tu paniquais. Voilà ! Tu paniquais, c'était le mot qui convenait vraiment bien. Et quand tu paniques, tu parles souvent rapide comme toute à l'heure. Tu espères une seconde fois ne pas l'effrayer, mais il va falloir attendre sa réponse pour le savoir. Tu stressais intérieurement et la boule au ventre était apparue. Pourquoi es-tu rentré dans cette classe mon pauvre Mitsuki, tu t'es mis dans une galère pire que la dernière fois avec la jeune demoiselle !

▬ Tout va bien tout va bien tout va bien tout va bien tout va bien tout va bien tout va bien— t-tout va bien tout va bien—

T'en étais à un point où tu t'essoufflais, à essayer de te rassurer aussi stupidement, mais une pause ne te traversa pas même pas une seconde, trop occupé à te rassurer, même un moment court, tu avais juste besoin de calme ne serait-ce qu'une minute de silence, de paix, de tranquillité. Juste un moment où tu pourrais disparaître ou juste te téléporter à la maison... Juste loin de tout le monde, aux côtés de maman, devant la télé ou juste dans ton lit, à éviter tes devoirs et réessayer un boss pour la énième fois, à faire quelque chose de rassurant. Pour le coup, c'était comme si le blond avait disparu de ton champ de vision, et pourtant tu n'arrivais pas à te sortir de la tête l'idée d'un complot contre toi— juste à cause de l'autre tarée— parce qu'elle a juste retourner le monde entier contre toi, logique— Dépêche-toi dépêche-toi dépêche-toi— tu ne comptes pas m'abandonner toi aussi, hein? Non non haha— maman est maman après tout—

▬ C-Calme-toi. Je vais rien te faire, je te le promet!

Maman est maman, elle va venir, elle va venir, elle te sauver du blond, tu vas pouvoir continuer ton jeu, elle va venir elle va venir elle va venir— Tu n'entends pas complètement ce que le blond venait de dire mais en tout cas, il était complètement déconcerté par la situation. Bon comédien ou est-ce qu'il a juste abandonné...? Victoire ou défaite...? Où est le bouton continue? Le bouton reset? Est-ce que tu as passé le niveau? Est-ce que le boss va rejoindre ton équipe? Est-ce que tu vas devoir te battre contre une façon plus puissante de lui-même? Une tactique? Une tactique? Une tactique? Tu n'as même pas le temps de réfléchir, où est le bouton pause? C'est trop rapide trop rapide trop rapide, les jeux ne sont pas censés être aussi rapides, si? Recommence recommence recommence! Un désavantage donné par l'ennemi? Ou au contraire un avantage? Une potion de rapidité à maman— des objets des objets des objets, où est-ce que tout ça est passé? Te calmer hein, tu dois te calmer, c'est ça. Tu n'es pas censé écouter l'ennemi— au final, c'est un allié? Où est-ce qu'il compte te trahir comme tout le monde le prépare? Tremblant, tu lèves les yeux pour regarder le blond— pas dans les yeux, ça te met mal à l'aise.

▬ Comment veux-tu que je te le prouve?

—! Un choix, hein? Comment...? Tu connais même pas la réponse à cette question. Tu sais que tout le monde complote contre toi donc tu te poses jamais la question, alors quelle réponse donner? Tu réfléchis encore et encore, cette fois-ci le bouton pause s'étant activé tout seul, aucun de vous deux ne parlent et le temps passent très lentement, probablement seulement pour le blond vu que pour toi, il s'est arrêté volontairement. Prend ton temps, prend ton temps, prend ton temps, après-tout c'est pas comme si il allait le remarquer, hein? Un choix, un choix, un choix— on ne peut même pas appeler ça un choix, aucune réponse n'est proposée au final. Fin ouverte? En général, tu prends plus semaines pour réfléchir à ce genre de choses... Il faut qu'il te le prouve, hein? Qu'il n'est pas un ennemi, hein? ... Les ennemis sont censés avoir des armes sur eux, hein? Tu peux le fouiller, pour confirmer qu'il ne porte pas d'armes.

▬ Je—je veux te fouiller, pause, p-pour voir si t'es pas armé.

Tu tournes les yeux pour ne pas avoir à supporter son regard— c'est bizarre, on aurait dit que t'avais régressé et que tu étais devenu un gosse de six ans. À partir du moment où tu trouves dans un jeu vidéo, tu n'as pas besoin d'être formel donc voilà. Mais surtout— s'il avère qu'il est vraiment un ennemi, tu te dois de connaître le maître du jeu et tu as déjà une très bonne idée du marionnettiste— et tu ne voulais vraiment, vraiment pas que ça soit elle, tu n'avais pas envie d'avoir à te battre contre elle, déjà que battre un boss était assez dur en soi... Parcourir ses contacts et ses SMS devrait suffire, non...? Au pire, tu te contenteras de ça.

▬ Et euh, je veux vérifier si t'as pas Y-Y-Yu——ka dans tes contacts.

Eh bien, malgré la difficulté que tu as eu en prononçant son nom, tu as quand-même réussi sans fondre en larmes, c'est assez incroyable! Tu trembles quand même comme une feuille mais ton délire temporaire semble t'apaiser grandement et c'est tout de même très pratique, surtout pour le blond en face de toi.

« Je—je veux te fouiller » Te fouiller ? Tu dois avouer que ça, tu n'aimerais pas vraiment qu'il te touche ton corps. Surtout un homme. Et si quelqu'un entrait pendant ce genre de moment ?! Certes, il y a peu de chances que ça arrive, mais tu y penses toi ! Bien sûr que tu vas y penser. C'est un côté flippant. Mais si c'est une façon de le calmer... tant qu'il ne te touche pas les parties intimes, tu peux dire que ça passe pour cette fois, mais seulement cette fois. Ce garçon est super paranoïaque, alors tu en fais une exception. De plus, tu te rassures psychologiquement en te disant que presque personne n'est au lycée à cette heure-ci. Juste les retardataires, si c'est possible d'être aussi en retard, les clubs souvent, mais rare sont ceux qui reviennent en classe, les délégués occupés et c'est tout ? Tu as très peu de chance que quelqu'un rejoigne cette classe. Vraiment très peu. Et pourquoi voulait-il te fouiller ?

« p-pour voir si t'es pas armé. » Tu n'as pas eu besoin de lui poser la question, ce que tu n'aurais d'ailleurs pas fait car tu n'aurais pas osé par peur de l'inquiéter encore plus déjà qu'il était très énervé ? Énervé, mais pas du sens colérique, plus excité de peur ? Mais enfin, tu n'as donc pas eu besoin de lui poser la question. Tu remarques d'ailleurs qu'il avait tourné le regard, sûrement pour éviter le tiens. Tu commences à te demander si c'est pas plutôt toi qui a une tête d'agresseur en fin de compte... ça t'étonnerait car c'est le premier à agir comme ça. Et il faut avouer que tu aimerais que ce soit le dernier. Tu n'aimes vraiment pas ce genre de réaction. T'as l'impression d'être le méchant d'un animé et d'agresser la personne alors que tu n'as rien fait. Tu es juste entré dans une salle par hasard et tu as parlé pour passer le temps. Ce n'est pas un délit de faire ça maintenant, si ?

« Et euh, je veux vérifier si t'as pas Y-Y-Yu——ka dans tes contacts. » Tu ne comprenais pas pourquoi ce nom revenait souvent ''Yuka'', tu n'as jamais vu personne s'appeler ainsi, enfin si... peut-être mais aucune amitié, ni une personne à qui tu as parlé. Puis, il n'y a pas qu'une Yuka dans ce monde. Mais ça te rassure que tu ne connaisses pas de Yuka, si jamais il aurait vu ce nom dans ton répertoire, tu aurais flipper. Ah bah oui, tu stresses tu sais pas quoi faire pour le calmer, alors tu vas accepter ce qu'il demande sans rechigner. C'est bien comme ça que tu comptes tourner en tout cas. Tu vas donc suivre son sens. Tu le voyais trembler de plus en plus. Ce genre de personne ne peut pas jouer la comédie, en tout cas... si s'en était une, tu lui dirais sûrement de partir en école spécialisé car tu y crois à deux cent pour cent. Après... si c'est un comédien, tu risques de râler car la plaisanterie a assez duré.

« Oui oui oui, fais ce que tu veux, mais calmes-toi s'il te plaît, je n'aimerais pas qu'il t'arrive quelque chose... » Que ça finisse comme Kaori et que tu regrettes d'avoir agit comme ça ? C'est ça que tu as principalement peur d'ailleurs. Lui faire du mal alors que tu ne voulais pas. En vrai, tu voulais juste parler et passer le temps avec un garçon. Mais finalement, la prochaine fois, tu t'abstiendras, surtout si ça fini mal. Tu tendais les mains vers lui, les mains ouvertes et les coudes rabaisser. Tu les avançais et tu les reculais. C'était pour lui dire de se calmer avec des gestes. Tu stressais aussi mais pas au point d'en trembler comme un fou. Tu rabaisses tes mains pour ensuite te servir de ta main droite pour sortir ton téléphone et lui tendre sans le déverrouiller, s'il demande le téléphone, c'est qu'il sait s'en servir. Tu n'as rien à cacher dans ton téléphone, pas de message secret... juste des discussions banales que tu as avec d'autres élèves normaux. D'ailleurs, vous parler de tout et de rien, de la vie et du lendemain. Une discussion entre jeune quoi ! Donc tu ne t'inquiètes pas vraiment en lui passant le téléphone, de toute façon il fallait le calmer si tu ne voulais pas que quelque chose lui arrive.

Allez Shige—calme calme calme calme calme calme—calme calme calme calme—inspire expire inspire expire—calme calme calme. Tu respires tout de même un peu trop rapidement, malgré le fait que tu t'étais vraiment calmé. Mais Shige est Shige et la présence d'une autre présence dans la pièce où tu te trouves te déstabilise quoiqu'il arrive. Trop tard de toute façon, il te traite comme un fou maintenant, le lendemain il ira raconter à tout le monde ce qu'il s'est passé et les rumeurs courront, courront—si Yuka ne l'a pas déjà fait. T'es censé en avoir rien à foutre—ce n'est que quelques heures à supporter pour ensuite passer encore plus d'heures à finir des missions en tout genre. Malgré tout ça, la seule chose que tu as envie de faire pour le moment, c'est fondre en larmes, incapable de pouvoir attendre maman plus longtemps. Quand tu l'as appelée elle travaillait toujours... C'est mort c'est mort c'est mort, t'es bloqué ici pendant un bon moment hein ? Tu pousses un soupir aussi tremblant que tes mains, pour essayer de te calmer. Calme calme calme calme calme calme—tu vas t'en sortir tu vas t'en sortir, c'est rien, il n'a pas l'air d'être un vrai ennemi—pour l'instant.Ton regard fixe tes mains qui semblent incapables à arrêter—calme calme calme calme. Deuxième soupir—il ne peut pas t'arriver quoique soit hein ? Qu'est-ce qu'il peut te faire de toute façon—

▬ Oui oui oui, fais ce que tu veux, mais calmes-toi s'il te plaît, je n'aimerai pas qu'il t'arrive quelque chose...

Il te fait signe de te calmer. Si tu aurais pu, tu l'aurais fait... « Je n'aimerai pas qu'il t'arrive quelque chose... » ...? Il avait l'air sincère, mais dans ta tête tout te semble tellement faux, flou, incohérent, tu ne sais plus si tu dois le croire ou pas. Il te tend le téléphone que tu tentes d'attraper avec tes mains. Tu regardes le blond dans les yeux pendant un dixième de seconde, avant de prendre une profonde respiration pour te calmer toi et tes mains. Tu déverrouilles son téléphone et te précipite d'abord sur ses contacts. Tu parcoures lentement tous les noms défilant sous tes yeux. Quand tu arrives aux K, pas de Kuramoto, quand tu arrives aux Y, pas de Yuka. Alors tout va bien? Tu préfères regarder aussi ses SMS—tu ne sais pas s'il sera d'accord mais tu t'en fiches, s'il est contre ça veut forcément dire qu'il converse avec elle. "Oui oui, j'arrive!", "À demain alors." "Sinon ça va?" Rien de spécial en soi... Tu peux lui faire confiance alors...? Ah, faut quand même que tu le fouilles, sait-on jamais. Du coup, faut que tu te lèves, haha... Tu lui rends son téléphone avant d'essayer de te lever. Tu te poses d'abord sur tes genoux, t'appuyant sur le mur avec ta main gauche, puis lentement, lentement, tu arrives à te relever malgré tes genoux tremblant qui ne semblaient pas vraiment pour le fait que tu te lèves. Faut que tu le fouilles, faut que tu le fouilles, faut que tu le fouilles, hein... Un peu de courage Shige— tu pousses un long soupir et te murmure avec une toute petite voix, aussi tremblante que tes genoux, tes mains, et tout le reste de ton corps; « J-J'y vais— ».

Du coup, tu t'approches doucement, tout doucement, et ça te fait bizarre de te rendre compte que tu vas vraiment fouiller quelqu'un. C'est très différent de ce que t'avais imaginé, c'est très différent de la définition de fouiller dans les jeux vidéo. Tu passes ta main sous sa veste déboutonnée pour vérifier qu'il ne cache rien à l'intérieur, puis tu sors tes mains de la veste pour parcourir ses bras—sait-on jamais, ç'arrive souvent que les assassins cachent diverses choses dans leurs manches. Tu plonges tes mains sur ses poches avant et arrière, vides aussi. Ça va alors...? Juste au cas où, tu fais la même chose avec ses jambes— et tout ça sans rien dire et sans une trace d'émotion sur ton visage. Tu préfères largement ça plutôt que te faire tuer par x ou y personne. Il doit mal le prendre, le blond. Comme tous les élèves du lycée, il doit probablement penser à quelque chose de très malsain, quelque chose comme l'amour, par exemple. Rien que l'idée du fait que ce type puisse penser à ce genre de choses te dégoûte profondément, t'as l'impression que tout le monde ne pense qu'à ça, c'est juste—répugnant.

Enfin voilà, tu as fini ce que tu voulais faire et maintenant tu te sens un peu mieux, parce que faire confiance à quelqu'un est beaucoup trop demandé pour toi. Il ne peut pourtant pas te faire de mal—physiquement en tout cas . Qu'est-ce qu'il peut t'arriver ? Il ne connaît visiblement pas Yuka et n'est pas dans ta classe—probablement qu'il est plus âgé que toi. Et maintenant quoi ? Tu recules légèrement (un peu difficilement, tu n'arrivera jamais à calmer tes genoux déstabilisant tes jambes)(ça fait pas très crédible avec ton visage mort au possible—comme d'habitude). De toute façon quand tu sors de ta chambre—ou que tu t'éloignes de maman, soit tu ressembles à un mort-vivant, soit tu as tellement peur que c'en arrive à la crise de paranoïa. Heureusement que les seules fois où tu sors sont dans un établissement avec des centaines d'adolescents de ton âge (ou presque). C'est vraiment nul, le monde réel, avec tous ces gens qui parlent derrière ton dos. Tu t'adosses contre le mur et te laisse tomber en laissant s'échapper un soupir plus ou moins soulagé.

▬ C'est bon..., en détournant le regard.

Tu dois t'excuser ? Jamais de la vie, c'est de sa faute. Tu dois te présenter ? Jamais de la vie, qui sait ce qu'il va faire de ton nom. Tu dois lui demander son nom ? Tu t'en fiches de lui, c'est pas comme si vous allez vous revoir dans le futur. Qu'est-ce que tu dois faire alors ? … C'est incroyable de changer autant en six ans. A six ans, t'étais quand même moins nul quand il en vient au social. Après... Il s'en passe des choses en dix ans hein—puis après ça, tu ne peux possiblement pas agir comme tu le fais chez toi (c'est-à-dire plus ou moins sainement), tu n'es pas chez toi après tout. La méfiance permanente que tu vis de toute façon t'empêche d'essayer de t’intéresser à ce type. Puis il est plus âgé que toi... Puis passer du temps avec un autre lycéen t'effraie grandement, pour x ou y raison. Quand est-ce que maman arrive... Tu peux rien faire là, tu veux pas avoir affaires avec lui—certes il n'est pas armé, certes il n'a probablement pas Yuka dans ses contacts, mais ça ne l'empêche pas d'avoir une dent contre toi hein ? Après tout, il voulait t'entraîner à faire qui-sait-quoi avec des autres garçons... Dépêches-toi maman, par pitié...

Il fouillait alors ton téléphone que tu lui avais tendu pour le calmer. Il devait voir tes derniers messages qui datent aussi sûrement. Tu ne sais même plus vraiment à qui tu as parlé. Tu es juste sûr que tu n'as pas cette fille dans tes contacts. Donc, il n'y a pas de raison qu'il s'énerve plus que ça. Après avoir fouillé ton téléphone. Il te le redonne. Tu le reprends puis tu le ranges bien évidemment. Il avait l'air d'avoir rien trouvé de suspect à son goût. C'était un soupir de soulagement qui se lâche dans ta tête. Mais le pire reste à venir. « J-J'y vais— » Puis il te fouille. Tu étais assez gêné, c'est clairement vrai. Il regardait sous ta veste scolaire, celle-ci qui était déboutonné. Tu tournais alors le regard vers le coté parce que tu étais gêné quoi. Tu sentais ses mains sur ton corps. Ses mains qui se baladaient. Tu pouvais faire une blague du genre ''N'en profite pas trop'' mais là, tu n'y penses pas vraiment. Tu aurais été vraiment plus à l'aise si c'était une jolie demoiselle qui agissait ainsi mais là, c'est un homme qui était un peu plus grand que toi en plus, si ça c'est pas crédible... qu'est-ce que la crédibilité. Imaginons maintenant, si une fille, fan de yaoi vous voyait comme ça. C'était foutu pour toi. Tu serai affiché à vie. Tu n'y pensais pas non plus à ça. Ton esprit était complètement vide, tu ne pensais à rien. Tu voulais juste qu'il se dépêche, qu'il fasse vite car tu n'aimes pas vraiment ça. Tu es un homme purement hétérosexuel, donc si un autre te touche le corps, c'est clairement sûr que tu sois gêné et que tu souhaites qu'il termine ça au plus vite bien que ce genre de situation... se produit très rarement. Puis, il arrête et se colle au mur pour se laisser glisser puis être assis le dos au mur.

« C'est bon... » Voilà. C'était terminé. Pendant qu'il était assis contre le mur, toi tu étais resté debout comme un con. Tu n'avais rien dit, rien fait. Tu ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Peut-être le rassurer encore plus ? Bien qu'il a l'air vraiment calmé comparer à avant. Peut-être que tu devrais rester avec lui si ça peut le rassurer encore plus ? Ou alors partir si c'est vraiment la solitude qui le rassure. C'est pourtant flippant d'être seul... après, c'est chacun son truc. Toi, tu aimes bien être avec des connaissances parfois. Puis tu adores être avec tes deux meilleurs amis. Peut-être qu'il n'a pas d'ami et personne sur qui compter. Peut-être, peut-être, peut-être. Tu ne sais rien. Tout est ''peut-être ci, peut-être ça'' donc c'est comme même compliqué d'y penser. Tu ne sais même pas te choisir, tu as l'impression que c'est la guerre dans ton cerveau pour savoir quoi faire. Mais il fallait que tu agisses, tu ne pouvais pas le laisser seul comme ça. Surtout que tu te sentirais bien plus coupable que maintenant. Oui, il en faut vraiment peu pour que monsieur Hyashiro Mitsuki se sente coupable. Si tu n'étais pas entré dans cette classe, il n'aurait pas eu ce problème, voilà comment tu penses. Donc c'est de ta faute pour toi. Mais enfin, il fallait agir ! Oui, faire quelque chose, dire n'importe quoi. Être présent. Tu t'avances alors et tu colles ton dos au mur pour ensuite glisser et être à coter de lui.

« Tu sais... » Il fallait dire quelque chose, alors tu allais en quelque sorte raconter ta vie. Il fallait que tu t'expliques un peu aussi, tu n'as pas vraiment eu l'occasion d'en caser une vraiment longue en fait. « Je sais que je suis pas une personne sainte, je sais que je ne suis pas parfait et je sais aussi que je ne ferai pas du mal à quelqu'un sans raison. » tu soupires un petit coup pour prendre en quelque sorte une pause de deux secondes. À noter aussi que tu ne parlais pas fort, tu chuchotais pratiquement. Tu parlais assez fort pour qu'il t'entende … normalement. « Au contraire... régulièrement, je viens en aide aux plus jeunes que moi... quand c'est un rackette par exemple. Je ne le fais pas car j'aime ça, je ne le fais pas car c'est bien de le faire. Mais je le fais parce que moi, quand je me suis fait racketter quand j'étais plus jeune, j'aurais aimé qu'on me vienne en aide. C'est parce que j'aurais aimé qu'on me le fasse que je le fais. » Voilà que tu dis vraiment un truc totalement H.S. Peut-être que tu veux en venir à quelque chose. Ou peut-être pas, tu veux aussi te lâcher ? Ou peut-être pas. Tu ne sais même pas ce que tu veux. « Je n'aime pas faire du mal aux gens Tu n'as pas arrêté de répéter le nom d'une fille que je ne connais pas, à vrai dire... je dois t'avouer que j'ai pas tout compris. Mais, si j'étais à ta place, j'aurais aimé qu'on me calme, enfin... je pense. Alors j'ai essayé et j'ai fait de mon mieux. Je pense avoir à peu près réussi. » Tu laisses un petit blanc de trois à quatre secondes avant de reprendre. Donc oui, tu voulais en venir à quelque chose ? « Même si je ne connais pas ta situation, même si je ne comprends pas vraiment tout actuellement. Si tu veux parler, je suis prêt à t'écouter et à t'aider si possible... je ne te force pas, c'est toi qui décide... » Tu te conclus comme ça. Tu as encore envie d'être utile... tu es vraiment un gentil connard, Hyashiro-kun.

Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant? Peut-être qu'il va juste partir, après tout, tout ça est fini, il n'aura qu'à repartir à ses occupations, il n'a pas que ç'à faire, s'occuper de quelqu'un comme toi... probablement. Et toi, tu n'as pas que ç'à faire, d'attendre maman avec une autre personne. Tu devrais être chez toi, sous ta couette bien confortablement, c'est tellement mieux comme ça. Toujours en détournant le regard, tu observes ta main trembler très légèrement—tu t'es « calmé » pourtant, mais le calme absolu n'existe pas pour toi, même dans ta chambre fermée à double tour. Tu passes tes mains sous tes lunettes pour te masser les yeux avec tes paumes, comme pour te réveiller, comme si tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Le blond s'installe à tes côtés et tu te décales instantanément de quinze bons centimètres. Qu'est-ce qu'il a, maintenant? Il veut passer pour un type bien en te collant? Tu aimerai bien être tout seul pour une fois... Tu n'auras jamais la paix au lycée, hein?

▬ Tu sais... Je sais que je ne suis pas une personne sainte, je sais que je ne suis pas parfait et je sais aussi que je ne ferai pas du mal à quelqu'un sans raison.

Qu'est-ce qu'il te fait, là? Il va te monologuer à quel point il est parfait et pourquoi tu dois lui faire confiance? Faire confiance à quelqu'un... Haha la bonne blague. Vu comme il murmure, il doit probablement se parler à lui-même... Pourquoi? Tu attrapes ta main et poses les deux sur tes coudes, toujours en les regardant, comme pour faire que seulement la voix du garçon existe, le regarder ne serait-ce que ses mains te semble impossible alors tu admires à quel point tu es vraiment un trouillard.

▬ Au contraire... Régulièrement, je viens en aide aux plus jeunes que moi... Quand c'est un rackette par exemple. Je ne le fais pas car j'aime bien, je ne le fais pas car c'est bien de le faire. Mais je le fais parce que moi, quand je me suis fait racketter quand j'étais jeune, j'aurai aimé qu'on me vienne en aide. C'est parce que j'aurai aimé qu'on le fasse que je le fais.

« Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse », hein? Ça te semble tellement niais, on dirait un peu... C-ta de Shuuen no Shiori? Ou Sakura Sakurakoji de Code:Breaker—quelqu'un de facilement détestable pour toi, en fait. Tu retiens un soupir lassé et te contentes de serrer tes vêtements pour te changer les idées.

▬ Tu n'as pas arrêté de répéter le nom d'une fille que je ne connais pas à vrai dire... je dois t'avouer que je n'ai pas tout compris. Mais, si j'étais à ta place, j'aurais aimé qu'on me calme, enfin... je pense. Alors j'ai essayé et j'ai fait de mon mieux. Je pense avoir à peu près réussi.

Tu aurais aimé qu'on te calme? N'importe quoi, comme si tu aurais accepté l'aide de qui que soit, tout ce dont tu as besoin, c'est de jeux vidéo et de maman—la seule chose qui peut te calmer, c'est maman. Tu détestes ce genre de types, qui croient tout comprendre et veulent aider tout le monde pour se faire une réputation (avec de mauvaises excuses). Tu détestes ce type, c'est quoi son problème? Il croit comprendre ce qu'il se passe? Dans ta tête, dans ton monde? Pff, c'est que des conneries tout ça, comme si ç'allait te calmer ou quoi que soit. Il laisse un petit blanc pour x ou y raison. Réfléchis sur tes conneries, abruti. Soupir intérieur, tu ne réagis pas si ce n'est que tu sers de plus en plus tes vêtements.

▬ Même si je ne connais pas ta situation, même si je ne comprends pas vraiment tout actuellement. Si tu veux parler, je suis prêt à t'écouter et à t'aider si possible... Je ne te force pas, c'est toi qui décides...

Mais oui, bien sûr, comme si tu allais te confier à quelqu'un, à un type comme lui, comme si les rumeurs ne courraient pas assez vites comme ça... Et pourtant, c'est drôle, malgré ton refus total, ton regard devient flou et lorsque tu te frottes les yeux, des perles salées coulent sur tes joues. Huh? Huh? Huh? Pourquoi tu pleures? Qu'est-ce qu'il se passe? C'est parce que ce type est tellement con qu'il te fait de la peine? C'est parce que tu veux que maman vienne? Ou c'est juste parce que, finalement, tu as besoin de te lâcher? Tu as beau te frotter les yeux encore et encore et encore, ça ne veut pas s'arrêter, hahaha, quel nul, on dirait que tu viens de terminer Fire Emblem: Awakening pour la cinquante-sixième fois et que la fin te déprimes toujours autant. Bien joué Shige, bien joué... Tu murmures un petit « Dé-désolé? » tremblant et inaudible. Tu essaies de te calmer en poussant un profond soupir mais non.

▬ C-C'est juste que— que—, tes lèvres tremblent et tu as toi-même du mal à comprendre ce qu'il se passe dans ta tête, C'est juste que j'ai peur...

Et tu le sers vraiment beaucoup, ton vêtement. Tu essuies tes larmes pour que d'autres reviennent sans bruits. Tu n'aimes pas pleurer bruyamment, tu trouves ça dégradant, même si c'est pratique quand tu veux vraiment te lâcher, quand tu veux tout exprimer dans tes larmes, c'est pratique mais tu n'as jamais fait ça, tu n'as pas le courage de t'exposer comme ça, et tu ne veux pas faire comme tu fais sous ton coussin, un peu bruyamment mais tout de même beaucoup moins qu'un pleur agité. Tu recommences à trembler et enlèves tes lunettes pour pouvoir pleurer convenablement—passer tes mains à travers les verres irrite après effectuer le geste de nombreuses fois.

▬ Je—J'en ai marre de tout ça—je veux que maman vienne me chercher...

C'est ça, t'as besoin de réconfort, de réconfort, alors tu décides de pleurer sur le bras le plus proche du blond, juste pour te sentir moins seul, pour faire comme si tu avais un remplaçant temporaire—et pourtant tu le détestes, mais tu n'es là qu'à moitié, tu n'as vraiment pas envie de réfléchir, tu veux juste du calme, du réconfort, alors tu agrippes la veste du blond très fortement, en répétant encore et encore que tu as peur, que tu as peur que Yuka revienne et que Yuka soit là, que Yuka soit à portée de vue ou que la voix de Yuka soit de nouveau là, tu ne veux plus rien à vrai dire. Maman, maman, maman, reviens, reviens, reviens—

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