Joli cosplay ! ft. Hinata Misaki [TERMINÉ]

Cet après-midi le soleil brille, les oiseaux chantent, le vent fait s'agiter les feuilles des arbres, etc.., tout semble ordinaire à première vue. Et tout l'est. Les passants s'empressent dans la rue, tous vêtus de gris, bleu, noir.. Des couleurs tout bonnement discrètes qui s'accordent entre elles.

Au milieu de cette foule sombre se trouve néanmoins un point de lumière. Là, perdu au milieu de tous, et vêtu de ses habituels habits jaunes et blancs se tient Konoha. Impossible de ne pas le remarquer, il dépasse tout le monde d'au moins une-demi tête.

Lui, par contre, ne remarque pas les gens qui semblent couler autour de lui comme l'eau d'une rivière autour d'un rocher. Planté en plein milieu du large trottoir, immobile, le regard dans le vide et l'air totalement absent, il semble réfléchir. Ou dormir debout. Impossible de savoir pour qui n'est pas dans sa tête. C'est-à-dire beaucoup de monde.

«Alors... Où est le Q.G., déjà...?», se demande-t-il en silence. Bonne question. Il était pourtant sûr et certain de s'en rappeler, en partant. En y réfléchissant, il ne connaît pas cette rue où il se trouve.

«Comment suis-je arrivé ici...?» Il n'en a aucun souvenir. Après être parti il a suivi un petit chat, mais l'a perdu de vue. Ça doit être ça. Il est donc revenu sur ses pas, mais ses pensées se sont perdues et il n'a plus fait attention. Pourtant il faut tourner plusieurs fois à gauche, remonter une grande avenue, tourner au coin, et... Ah, mais ça ne s'applique que lorsqu'on part de la maison. Quand on est perdu, la meilleure solution est d'attendre que quelqu'un vous trouve, non ? Un des membres du groupe finira bien par passer ici.

C'est sur cette résolution qu'il décide de s'asseoir, là, exactement où il s'est arrêté. Autant ne pas s'épuiser, l'attente sera peut-être longue. Quoique... Assis, il n'est plus si grand. Si c'est Hibiya qui passe par là, il se peut qu'il ne le voie pas. Konoha se relève donc. Autour de lui les regards sont étonnés et un peu gênés. C'est clair qu'en plus d'être bizarrement vêtu, cet individu a un drôle de comportement.

La respiration lente et régulière, Misaki venait de s’éveiller d’une sieste un peu trop longue à son goût. Mais vu le temps agréable, elle n’aurait pas pu y résister. Ainsi pendant près de deux heures après avoir grignoté un déjeuner aussi rapide que frugal mais suffisant pour faire tenir debout son corps d’enfant, la brunette s’était donc installé sur les tatamis composant le sol de son appartement assez petit, soyons honnête. Et donc enfin réveillée par les rayons de soleil inondant la pièce la jeune fille mit un moment avant de se lever et recommencer à réfléchir correctement.

Et prise d’un élan de bonne humeur pour accompagner le temps ou simplement car elle avait l’esprit trop embrumé pour réfléchir correctement, la naine se décida à sortir pour aucune raison particulière, juste bouger un peu après tant d’inertie. Son sweat sur le dos, les clés dans une poche et de quoi s’acheter un gouter plutôt conséquent. Et c’est tout en baillant que Misaki se dirigea vers le centre-ville, d’une démarche assez particulière.

Après une petite marche de façon à être totalement réveillée, la jeune fille se surprit de penser d’à quel point le temps était agréable aujourd’hui, notamment de par le gazouillement des oiseaux en tant que bruit de fond, la légère brise qui soulevait les touffes de feuille des arbres et aussi la chaleur tout à fait supportable.

La brunette soupira d’aise de par le temps agréable de ce début de juillet. Elle espérait un été des plus ensoleillé, de quoi aller pourquoi pas à la plage pour une fois et manger de la glace pendant toute la saison. Oui un tel planning lui semblait parfait sur tous les points. D’autant plus que les vacances approchaient et allait sûrement lui permettre des sorties avec… probablement personne en fait. Misaki se retint de verser sa petite larme. Elle pourrait bien sûr demander à Mun mais savoir si sa camarade accepterait d’aller faire un tour à la plage ou un karaoké… A vrai dire, elle en doutait beaucoup.

En pleine réflexion, Misaki s’arrêta brusquement, simplement parce qu’elle avait heurté quelque chose ou plutôt quelqu’un à force de ne pas regarder devant elle. Et on pouvait dire que la personne en question était des plus spéciales. Et surtout sur le point de la taille. Il devait la dépasser d’au moins trente bons centimètres. Reculant en adoptant un air hébété, la jeune fille ne pensa même pas à s’excuser dans son étonnement.

_Gé…Géant…

Mais pas seulement. En apparence, des cheveux blancs, une peau pâle, des vêtements dignes d’un personnage de manga. Et à la place de la surprise, Misaki commença à éprouver une certaine joie d’avoir trouvé ce qui semblait être un cosplayeur. Sans gêne aucune, la brunette lui attrapa les mains avec un grand sourire.

_Dis, dis ! C’est un super cosplay ça ! De quel manga ? Ou un light novel peut-être ? Ah et désolé aussi… Mais sérieusement c’est un super cosplay !

Les yeux brillant, la lycéenne séchant les cours du jour, ressemblait plus à un enfant ayant trouvé un nouveau jouet en ce moment même.

Après s'être relevé, le garçon s'est mis à penser. Il s'est demandé, justement, ce que pouvait bien faire Hibiya aujourd'hui, s'il allait venir le chercher, s'il allait lui faire de bons petits plats... Hibiya cuisine tellement bien, à chaque fois c'est un régal. En plus il sait tout faire, poisson, sushis, riz, lég- Hm...? Quelque chose vient de heurter son dos. Bizarre. Il a un léger sursaut et se rappelle qu'il n'est pas tout seul ! Comment est-ce possible d'oublier la présence de tant de gens autour de soi ?

«-Dé-Déso-…?», commence-t-il en se retournant. Mais il ne voit personne, aurait-il été bousculé par un fantôme ? Alors ça existe bel et bien !

«-Gé…Géant…»

En entendant la voix féminine, il baisse la tête. La personne qui lui est rentrée dedans était juste trop petite pour qu'il la voie, en fait. Elle fait au moins deux têtes de moins que lui. Il la regarde en détail : une petite brune aux yeux clairs qui porte un sweat pour seul bagage, elle doit avoir une quinzaine d'années. Et elle a l'air très surprise, autant que lui. Mais la joie repeint vite son visage, ses yeux se mettent à briller et elle lui prend les mains en demandant, l'air lumineux :

«-Dis, dis ! C’est un super cosplay ça ! De quel manga ? Ou un light novel peut-être ? Ah et désolé aussi… Mais sérieusement c’est un super cosplay !»

Konoha ne comprend qu'un mot sur deux de ce qu'elle raconte. La surprise ne quitte pas son expression, il semble complètement perdu et se tient là à tenir ses mains, tout penaud. La jeune fille, qui plus est, est toute excitée, un peu comme un enfant qui découvre un nouveau jouet. De ce fait, elle a parlé très vite et il a encore moins compris ce qu'elle a voulu dire. Heureusement qu'elle répète ce qui semble être le sujet de sa phrase, il va pouvoir demander ce que c'est. Vu la tête qu'elle fait, elle le complimente ou l'admire. Ou les deux.

«-Un… Cosplay…?», demande-t-il simplement en penchant la tête de côté. Sa voix est toute douce et sa façon de parler et d'articuler est lente, presque lointaine, la diction restant quand même très fluide. On pourrait presque croire qu'il joue tellement bien son rôle qu'il va même jusqu'à faire semblant de ne pas savoir ce qu'est un cosplay. Même si en réalité il espère sincèrement qu'elle va pouvoir l'éclaircir…

Elle était tombée sur un cas la brunette. Vu son manque de réaction dans les premières secondes après qu’elle ait finit sa phrase, Misaki commença à se demander si le géant qui lui faisait face était vraiment japonais ou s’il comprenait un traître mot de ce qu’elle disait. Il ne ressemblait pas vraiment à un japonais en même temps avec ses cheveux blancs attachés en une sorte de queue de cheval et ses yeux entre le rouge et le rose. La lycéenne n’arrivait même pas à lui donner un âge approximatif, de par sa taille entre autre.

-Un… Cosplay…?

Vu l’accent, il parlait japonais, c’était déjà ça de gagné. Pouvoir comprendre l’autre est essentiel de nos jours, raison pour laquelle la société d’aujourd’hui oblige la maîtrise de plusieurs langues, l’anglais par exemple. Misaki le parlait à peine, peu intéressé par les pays étrangers ou même les étrangers d’une façon générale. Elle aimait bien cette ville après tout et ne semblait pour vouloir bouger de sitôt. Mais revenons à nos moutons.

Le fait qu’il ait penché la tête sur le côté et sa façon d’articuler, lente et lointaine, reflétaient ce qui semblait être une parfaite incompréhension. Et en suivant une logique simple, l’inconnu ne savait donc pas ce qu’était le cosplay et n’en portait donc pas. Enfin il était possible qu’il en porte un sans savoir le nom mais par surprise, Misaki recula en adoptant de nouveau cet air étonné.

_Ce n’est pas du cosplay ? Sérieusement ?

Elle avait du mal à y croire la lycéenne. Ça lui semblait évident mais après la réaction de l’autre, elle dût accepter le fait d’avoir fait une erreur et dans un élan de gentillesse, décida d’éclairer l’autre qui ne semblait pas du tout comprendre de quoi elle parlait.

_Comme tu n’as pas l’air de connaître, laisses la pro s’expliquer. Le cosplay, c’est simplement quand tu te déguises pour ressembler à un personnage de manga, ou de fiction en général. Et en te voyant, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé… Désolé pour ça…

La jeune fille revêtit un sourire légèrement gêné, et tenta de donner plus d’ampleur à son expression en se grattant la tête, en espérant qu’il comprendrait son embarras. Peut-être attendait-il qu’elle s’excuse ?

_Oh, pour m’excuser de t’avoir dérangé, je peux t’offrir quelque chose à grignoter comme, je sais pas, une crêpe par exemple ? Il y a un excellent stand dans une rues pas très loin…

C’était aussi une façon pour elle de s’acheter un goûter, quelque chose de sucré pour conserver sa bonne humeur, d’une certaine façon.

Pourquoi est-ce que la brune semble si étonnée à chacune de ses actions ou questions ? Serait-il bizarre ? Là, elle vient de reculer, semblant très surprise, quand il lui a demandé ce qu'est un cosplay. Peut-être que c'est quelque chose que n'importe qui sait, et que c'est si évident que ne pas le savoir paraît déplacé ?

«-Ce n’est pas du cosplay ? Sérieusement ?», insiste-t-elle. Décidément, elle semble ne pas en revenir.

N'ayant aucune idée de ce que c'est, l'albinos pense que peut-être c'en est, mais qu'il en fait sans faire exprès ? Ça semble plausible, même si ce serait une drôle de coïncidence. En tout cas ce serait amusant. La voilà qui reprend, la surprise plus ou moins passée, elle semble vouloir lui expliquer. C'est très intéressé qu'il écoute, attentivement bien qu'il ait l'air toujours aussi apathique qu'avant.

«-Comme tu n’as pas l’air de connaître, laisse la pro s’expliquer. Le cosplay, c’est simplement quand tu te déguises pour ressembler à un personnage de manga, ou de fiction en général. Et en te voyant, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé… Désolée pour ça…», sur la fin, elle arbore un sourire embarrassé en se grattant la tête.

Elle l'a donc pris pour une personne qui s'habille comme un personnage fictif ? Comme un acteur ou un comédien qui joue un rôle ? «Mais je ne suis pas sur scène… Quel acteur porterait un costume hors de la scène ou du plateau de tournage ?», pense-t-il. En tout cas elle a l'air très gênée de ce quiproquo. Il s'apprête à répondre, mais elle lui coupe l'herbe sous le pied (ce qui n'est pas bien difficile).

«-Oh, pour m’excuser de t’avoir dérangé, je peux t’offrir quelque chose à grignoter comme, je sais pas, une crêpe par exemple ? Il y a un excellent stand dans une rues pas très loin…»

Une crêpe ! En voilà une bonne idée ! Et cette idée l'emporte largement sur sa décision d'attendre ici qu'on vienne le chercher, il hoche la tête avec un sourire doux.

«-Oui, avec plaisir. Tu ne me déranges pas, tu sais…», articule-t-il à peine plus rapidement qu'avant. «J'adore les crêpes…», sourit-il. Il n'attend plus qu'une chose : qu'elle l'y emmène.

Le grand sembla plutôt content de la proposition hasardeuse de la brunette, affichant un grand sourire doux et chaleureux. Et sur le même ton lent et régulier qu’auparavant, il reprit son discours dont la vitesse contrastait avec les dires de Misaki. Bon, certes elle avait tendance à parler vite quand quelque chose l’intéressait et au moins, elle le reconnaissait malgré son égo.

-Oui, avec plaisir. Tu ne me déranges pas, tu sais…

En tant que réponse, la lycéenne commença par afficher un sourire certes légèrement faux et à quitter cet air gêné. D’une certaine façon, elle était soulagée.

-Tant mieux alors ! J’ai tendance à devenir collante d’après les gens de ma classe, enfin voilà quoi, je ne voulais pas te déranger… Enfin bon, en route !

Et comme pour confirmer ses dires, l’albinos ajouta quelque chose comme quoi il aimait les crêpes ou une phrase du même genre. En même temps qui n’aimait pas les crêpes ? Une pure merveille que cette invention consistant en une fine pâte roulée en cône et remplie de chantilly et fruits en tout genre. La jeune fille baverait presque à cette pensée bien agréable.

Et donc, la brunette se mit en marche, en vérifiant à intervalles réguliers que l’autre la suivait toujours. Bizarrement, elle le sentait capable de se perdre n’importe quand. Heureusement pour lui qu’elle connaissait très bien la ville, ses rues et magasins, pour s’être perdue de nombreuses fois après avoir emménagé.

Enfin, après plus ou moins cinq minutes de marche, les deux arrivèrent devant le stand évoqué plus tôt. Déjà Misaki affichait un grand sourire satisfait et se tourna vers l’autre.

-Avant de commander, je peux juste te demander ton nom ? Ah, moi c’est Misaki ! Hinata Misaki mais honnêtement, appelles moi comme tu veux.

Et se tournant de nouveau vers le stand, elle ajouta sur le même ton enjoué :

-Commande celle que tu veux ! Personnellement, je te conseille celles fourrées à la fraise.

À première vue, elle ne semble pas collante. Ça fait même plaisir au jeune homme, il commençait à se sentir seul. L'idée d'avoir un peu de compagnie, et de surcroît pour aller manger une crêpe, lui est très agréable.

C'est ainsi qu'ils se mettent en route, Konoha la suivant bien sagement. Son regard se perd parfois sur le trottoir d'en face, ou dans le ciel, il est distrait par un peu n'importe quoi. Il a même cru apercevoir une connaissance et l'a suivie du regard un long moment, mais finalement il s'est trompé. Heureusement qu'il s'en est rendu compte, il a failli la suivre alors qu'elle allait à l'opposé de la direction dans laquelle brunette le mène. D'ailleurs celle-ci se retourne souvent pour vérifier si elle ne le perd pas. Ça l'étonne, il pense la suivre attentivement.

Finalement, ils arrivent devant le stand, et son regard s'arrête sur celui-ci. C'est que ça sent très bon, il pourrait en baver. La jeune fille se tourne vers lui, avec un grand sourire qui devient vite contagieux, et demande :

«-Avant de commander, je peux juste te demander ton nom ? Ah, moi c’est Misaki ! Hinata Misaki mais honnêtement, appelle-moi comme tu veux.» Avant qu'il n'ait pu ne serait-ce qu'ouvrir la bouche, elle ajoute en se tournant vers les crêpes : «-Commande celle que tu veux ! Personnellement, je te conseille celles fourrées à la fraise.»

«-"Misaki"…», répète-t-il pour le mémoriser. Acquiesçant, il répond doucement «Je m'appelle Konoha.», c'est simple, mais clair.

Avec son train de retard, il se tourne alors vers le stand et contemple chaque parfum proposé. Sucre, chocolat, fraise, caramel, banane, avec ou sans chantilly… Il y a le choix. Et c'est tellement appétissant…

«-Je ne pourrai jamais me décider… J'ai envie de toutes les goûter…», déclare-t-il après son inspection. Et Dieu sait qu'il en serait capable.

Il répéta un moment le prénom de l’intéressée, qui en vient à se demander s’il n’avait pas de quelconques problèmes pour mémoriser ce qu’on lui dit. En même temps vu son air absent, c’était plus que probable mais ne sautons pas aux conclusions hâtives. Enfin après tout, il avait l’air sympathique quoique légèrement trop dans son petit monde et ça personne ne pouvait lui le reprocher en même temps vu l’aspect du monde d’aujourd’hui.

- Je m'appelle Konoha.

-Konoha donc… Enchantée Konoha alors !

Tentative de paraître à peu près gentille et amicale, ça marchait parfois, pas toujours. C’était dans sa nature de feindre d’être amicale à cette jeune fille un peu trop petite pour son âge. Enfin face à Konoha, elle se sentait encore plus petite que d’habitude et autant dire que ça ne lui plaisait absolument pas. Mais s’en plaindre ne servait également à rien alors aucune remarque sur ce sujet ne sortit de la bouche de la brunette décidément motivée à faire pour une fois bonne impression. Et toujours avec le même temps de réaction, l’albinos reprit la parole avec ce même ton absent auquel Misaki commençait à s’habituer.

-Je ne pourrai jamais me décider… J'ai envie de toutes les goûter…

Face à de telles paroles la lycéenne ne put s’empêcher de rire brièvement. En même temps sa réaction était tout à fait compréhensible et elle aurait probablement fait de même si son estomac était extensible. Oui parce qu’elle ne mangeait pas des masses la brunette. Réfléchissant un moment, elle compta silencieusement combien elle avait avant de reprendre la parole, en tentant de ralentir un peu pour s’adapter au rythme de l’autre.

-J’ai de quoi en prendre quatre… Si tu veux et vu que tu as l’air de vraiment hésiter, je t’en offre trois. Après tu pourras revenir avec des amis pour en tester d’autres non ?

C’était la première chose à laquelle elle avait pensé et trouvait son idée assez sensée pour une fois. Vu la taille de Konoha, elle se doutait qu’il était capable de manger bien plus que trois crêpes et un instant, elle se sentit un peu coupable de ne pouvoir lui proposer mieux.

Non, décidément, aucun moyen de choisir. On est mal partis. Le caramel lui fait autant envie que le chocolat ou la fraise, et on ne parle même pas du sucre. Et quelle odeur, la pâte à crêpe sent si bon que Konoha est certain qu'il pourrait en manger une sans rien avec autant de plaisir. Alors qu'il se demande comment il va faire, la brune interrompt sa réflexion, et elle semble parler plus doucement qu'avant. De ce fait, il comprend plus facilement lorsqu'elle propose :

«-J’ai de quoi en prendre quatre… Si tu veux et vu que tu as l’air de vraiment hésiter, je t’en offre trois. Après tu pourras revenir avec des amis pour en tester d’autres non ?»

Quatre ? Dont trois pour lui ? Cette idée le ravit, et ça se voit au sourire qui se peint sur son visage alors qu'il se tourne vers Misaki. Elle est vraiment sympathique, cette jeune fille, il l'aime de plus en plus. Hé, mais attends, ce n'est pas équitable si lui en prend trois et elle une seule. D'autant plus qu'il n'a pas d'argent, et qu'elle devra tout payer. L'air embarrassé, il répond :

«-Hm, etto… Ça ne te dérange pas d'en prendre trois pour moi et juste une pour toi ? On pourrait faire deux chacun.»

Et puis au pire, s'il veut en tester plusieurs, il reviendra avec son propre argent, ce sera plus simple. Il pourrait revenir avec les membres du Mekakushi Dan, ça ferait une sortie de groupe, et il sent que ça serait amusant. Sur ce point-là, il approuve l'idée de la jeune fille.

«-Ou sinon, on reviendra et je t'en offrirai plusieurs ?», propose-t-il en penchant la tête de côté, l'air un peu moins endormi. Ce serait aussi une façon de se revoir, et il aimerait bien, il apprécie vraiment la brune. Et il espère qu'elle acceptera, elle doit bien l'aimer aussi pour lui en proposer autant, non ? Enfin c'est ce qu'il se dit, l'albinos.

La perspective a l'air de le réjouir, de par le grand sourire qu'il aborda durant un moment. Enfin un peu d'expression sur le visage de l'albinos, furent les pensées qui traversèrent la tête de Misaki pour un temps, avant de l'inciter à répondre par un sourire du même genre. Mais bientôt l'autre enchaîna par un air des plus embarrassé.

-Hm, etto… Ça ne te dérange pas d'en prendre trois pour moi et juste une pour toi ? On pourrait faire deux chacun. Ou sinon, on reviendra et je t'en offrirai plusieurs ?

La jeune fille fut amusée par les dires de Konoha d'une certaine façon. Des inquiétudes qui venait assurément de quelqu'un de bien pour avoir de telles pensées. Elle ne put retenir un petit rire léger sans rien de méchant ni moqueur. C'est qu'il l'amusait ce garçon.

-Si ça me dérangeais, je n'aurait pas proposé ! Ne t'inquiètes pas, j'ai un petit appétit, une me suffit amplement. Et puis c'est ma façon de me faire pardonner non ?

La lycéenne secoua d'un air satisfait la tête, sans vraie raison. Seulement le fait qu'elle arrivait à parler de façon naturelle et sans problème. Même si sa façon de justifier ses actions continuait à l'agacer légèrement d'une certaine façon.

-Mais j'avoue ne pas être contre le fait qu'on revienne un jour. Enfin si tout se passe bien aujourd'hui bien sûr !

Et elle rit de plus belle, de sa voix légèrement aiguë, tout en faisant signe au jeune homme de s'avancer vers le stand, de façon à passer commande. Décidément, entre Konoha et Koyen, elle allait finir par croire que les crêpes rapprochent les gens.

Un petit rire, léger et aigu, salue ses dires. La jeune fille, très loin de se moquer, semble amusée. Ça l'embarrasse autant que ça lui fait plaisir, si elle rit c'est qu'elle passe un bon moment. Et comme pour appuyer cette pensée, elle répond avec un sourire, semblant satisfaite.

«-Si ça me dérangeais, je n'aurait pas proposé ! Ne t'inquiètes pas, j'ai un petit appétit, une me suffit amplement. Et puis c'est ma façon de me faire pardonner non ?»

Son raisonnement est parfaitement logique, il n'y avait pas pensé. Dans ce cas plus rien ne l'empêche de choisir trois crêpes différentes, il ne regrettera pas. Sauf si elle ne veut pas revenir avec lui ici, il aimerait quand même lui en offrir aussi. Pas qu'il se sente redevable, il aimerait juste beaucoup passer d'autres moments avec elle. Semblant lire dans ses pensées, Misaki ajoute :

«-Mais j'avoue ne pas être contre le fait qu'on revienne un jour. Enfin si tout se passe bien aujourd'hui bien sûr !»

Il acquiesce, gardant toujours son sourire. Pour l'instant, ça a l'air de bien se passer, non ? Alors il fera tout pour que ça continue. La brune lui fait signe d'aller commander, et il s'avance donc vers le stand avec joie. Trois crêpes, donc… Tout lui fait envie, mais il faut choisir. Et trois, c'est déjà énorme !

«-C'est d'accord. Quand on reviendra, je t'inviterai.», articule-t-il doucement. S'adressant au vendeur, il ajoute : «Je vais prendre chocolat, fraise, et caramel, s'il vous plaît.» Les trois qui lui font le plus envie. Il attend tranquillement que Misaki commande en profitant de l'odeur dégagée par le stand. Il est certain que ça va être délicieux, d'ailleurs la brune a dit elle-même que c'était un bon stand. Tant mieux ! C'est décidément une bonne rencontre, et ça le rend très heureux.

-C'est d'accord. Quand on reviendra, je t'inviterai.

Elle hoche la tête doucement, en souriant, comme elle sait bien le faire pour paraître amicale, un point à rajouter dans ses capacités. Il la fait un peu rire à agir de cette façon, un peu en décalé, elle rit sans se moquer, elle s'amuse simplement.

-Et bien, j'attendrai ça avec impatience !

C'est que sa façon de parler avec énergie contraste, et contraste bien même. Comme deux univers qui se rencontrent, se croisent et s'entrechoquent avec fracas. Parler avec énergie, c'est un peu comme pour montrer qu'elle existe, c'est un peu un nouveau moyen qu'elle trouve pour se démarquer, parmi une multitude d'autres, une mascarade. Et quand il s'avance vers le stand pour commander, elle le suit, trottinant allègrement, démarche légère d'une jeune fille un peu en retard sur sa croissance.

-Je vais prendre chocolat, fraise, et caramel, s'il vous plaît.
-Et une deuxième fraise pour moi, s'il vous plaît !

La vendeuse doit s'amuser de voir cette paire bien inhabituelle, contrastes ici et là, taille, habits, façon de sa mouvoir, façon de s'exprimer, tout cela qui amuse la brunette, en faisant néanmoins rougir le bout de ses oreilles. De la honte ? Peut-être, ou alors une certaine timidité, car en étant lunatique, tout peut arriver.

Et patientant en chantonnant une chanson populaire au lycée en ce moment de sa voix paraissant tantôt mature, tantôt un peu trop aigue. Et puis elle réceptionne les crêpes avec un sourire, passant les siennes à Konoha, impatiente de croquer dans le goûter encore chaud reposant dans ses petites mains frêles. Avisant une table près du stand, elle fit signe au plus grand de s'approcher.

-Autant s'asseoir pour manger, non ?

Et cela fait, ce n'est pas sans un soupir de contentement que la brunette goûte à la pâte mêlée à la saveur des fraises et de la chantilly, saveurs dosées parfaitement pour son palais adorant un peu trop le sucre. Pour un peu, elle en mangerait tous les jours des crêpes, mais peut-être pas trop quand même, de façon à ne pas tomber malade. Relevant la tête, Misaki fixa de son regard espiègle Konoha.

-Alors, qu'en penses-tu ?

L'odeur des crêpes se fait de plus en plus intense alors que le grand les regarde se faire là, juste sous son nez. Ça lui ouvre l'appétit. Ou le lui accentue, plutôt, car depuis tout à l'heure il avait déjà très faim, rien que parler de nourriture suffit à l'affamer. Et pour y remédier, c'est plus compliqué. Mais comme il se fait déjà offrir trois crêpes, il ne va pas se plaindre. LE plus important, d'ailleurs, est le moment qu'il va partager avec Misaki, qu'il considère déjà comme une amie. C'est tout ce dont il rêve, de partager des jours heureux avec ses proches. Ça lui fait très plaisir et son visage ne peut se défaire d'un sourire béat sur les bords alors que ses pensées s'égarent une fois de plus. Il en vient à ne même pas remarquer la vendeuse qui lui tend ses crêpes. Heureusement que la brunette est là pour les réceptionner ! Ce qui est marrant, avec Konoha, c'est qu'il pense à son rêve de passer de bons moments avec ses amis au lieu de profiter de ce qui se passe. Il aurait plus intérêt à faire attention à ce qui se passe autour de lui, mais on ne peut pas faire grand chose pour le changer.

«-Autant s'asseoir pour manger, non ?»

Misaki fait d'une pierre deux coups, elle le tire de sa rêverie et l'emmène s'asseoir à une table. Souriant et la remerciant tout doucement, il prend ses crêpes, en pose deux et commence celle à la fraise, celle que la jeune fille lui a conseillée. Il veut pouvoir lui dire ce qu'il en pense, après tout c'est grâce à elle s'il se retrouve ici.

«-Alors, qu'en penses-tu ?»

Encore une fois elle vient de lui couper l'herbe sous le pied. Ça commence à devenir habituel, mais ça ne dérange pas Konoha, il trouve même cela amusant. C'est qu'elle est plutôt énergique, et ça contraste bien avec son apathie à lui. Ils sont très différents mais c'est peut-être ce qui les rapproche ? En tout cas ils ont un point commun évident : ils apprécient à leur juste valeur les crêpes qui leur sont offertes. Doux, sucré, fondant, un vrai régal. C'est de loin l'une des meilleurs crêpes que l'albinos ait jamais mangées, peut-être parce que c'est en bonne compagnie ? Son sourire s'agrandit doucement, il a l'air aussi candide qu'inoffensif, malgré sa carrure impressionnante.

«-C'est délicieux, vraiment. Je te remercie encore pour tout ça…»

Et l'autre exprime un sourire grandissant, chaleureux, témoignant d'une gentillesse à n'en point douter. C'est un beau sourire d'enfant sans vraiment en être un, c'est une preuve de sincérité, chose que Misaki ne peut exprimer aussi facilement que la personne en face d'elle, envieuse l'espace d'une seconde. Un contraste entre la carrure et l'expression, amusant légèrement la brunette qui comme pour répondre, esquisse elle aussi un sourire, sûrement moins vrai, sans vraiment s'en occuper trop, de peur de paraître étrange comme toujours.
-C'est délicieux, vraiment. Je te remercie encore pour tout ça…
-Tant mieux alors !

Et puis elle rougit un peu aussi la lycéenne, parce que malgré un côté sociable, elle est peu habitué à ce genre de sortie et surtout avec ce genre de personne, à qui on oserait difficilement faire quoi que ce soit, ce genre de personne inspirant naturellement une certaine bienveillance. Elle ne veut pas paraître coincée pour autant Misaki, ce serait d'autant plus idiot du fait que la brunette est éloquente et peu timide, ne se reconnaissant pas dans cette action de rougir.

-Et puis, pas besoin de me remercier, considère ça comme un cadeau, pour dire qu'on est amis.

Pour un peu elle bafouillerai la brunette, et c'est presque avec un soupir de soulagement qu'elle finit sa phrase. Konoha est le genre de personne face à laquelle Misaki ne peut pas vraiment réagir normalement dans le sens ou les deux s'opposent de par leur personnalité, rendant l'expression des émotions de la brunette légèrement ardue. Se retenant de soupirer, elle fait néanmoins preuve d'un certain courage avec son refus de terminer la conversation comme cela, à moins que cela soit une preuve d'orgueil.

-Et sinon Konoha, qu'est-ce que tu faisais dans ce coin ? Sans vouloir être trop curieuse.

Nouveau sourire de la brunette, qui finirait presque par s'habituer à agir comme cela face aux gens.

Les crêpes, c'est bon.

«-Et puis, pas besoin de me remercier, considère ça comme un cadeau, pour dire qu'on est amis.»

Oh, alors pour Misaki aussi ils sont amis ? Grâce aux crêpes ? C'est étonnant, mais plutôt plaisant à penser. Et ça ne fait que rendre les crêpes plus appréciables encore. Une nouvelle amie, quelle pensée agréable… L'albinos ne peut s'empêcher de sourire encore plus, un de ces sourires qui, même si on veut l'empêcher, reviendra toujours orner nos lèvres. C'est exactement comme ça qu'il sourit, Konoha. Il ne peut jamais s'en empêcher, et de toute façon il n'y penserait même pas. Car quand il sourit, c'est qu'il est de bonne humeur, et pourquoi ne pas le montrer aux autres ? Autant passer un bon moment tous ensemble, non ? C'est en tout cas ce qu'il pense, et ce dont il rêve très souvent.

Rêver, c'est bien, mais encore faut-il le faire au bon moment. Car rêvasser en plein jour, et même en pleine conversation, ce n'est pas vraiment conseillé pour apprécier ladite conversation. C'est en se rendant compte qu'il a manqué de manger le papier de sa première crêpe que l'albinos sort de sa rêverie. En passant à la deuxième, il se reconcentre et se dit qu'il faudrait peut-être être moins… Absent ? Par exemple, parler avec Misaki, comme ça il pourrait peut-être en apprendre plus sur elle, après tout ne pas connaître ses amis est quelque peu… Triste ?

«-Et sinon Konoha, qu'est-ce que tu faisais dans ce coin ? Sans vouloir être trop curieuse.»

… On dirait qu'elle a lu dans ses pensées, la brunette. Elle non plus ne veut donc pas que la conversation s'arrête ici ? Ou plutôt, s'intéresserait-elle à Konoha ? Cette pensée le rend plus qu'heureux, et il répond avec enthousiasme à la question. Bien que cet enthousiasme soit quelque peu… Lent.

«-Ano…»

C'est bien de vouloir répondre, mais encore faut-il avoir quelque chose à dire. En l'occurrence, se souvenir de ce qu'il faisait en ville, l'albinos. Pourquoi était-il en plein milieu de la rue, sans rien faire, quand Misaki l'a bousculé…? Après plusieurs secondes d'intense réflexion, il finit par avoir une sorte d'illumination. À sa façon.

«-Je m'étais perdu et j'attendais qu'une personne que je connais me voie et m'aide à retrouver mon chemin.», dit-il en souriant. À le voir ainsi, dire ça avec tant d'insouciance, l'on dirait que c'est son quotidien.

Joli cosplay !

Feat Konoha

-Ano…

Il semble réfléchir, à quoi, la brunette ne pourrait le deviner. Presque habituée au temps de réaction de l'autre, elle ne l'interrompt pas, attendant la réponse avec une certaine impatience, traduite par ses jambes balancées en rythme sous la table. Aussi parce qu'elle ne touche pas le sol et que c'est une façon comme une autre pour ne pas avoir les muscles engourdis. Parce qu'il faut l'avouer, c'est là une sensation bien désagréable et pour le dire franchement, c'est tout simplement très chiant. Que de délicatesse chez Misaki, magnifique.

-Je m'étais perdu et j'attendais qu'une personne que je connais me voie et m'aide à retrouver mon chemin.

Un sourire pour accompagner ces paroles, Konoha présentant comme la plus pur des insouciance malgré sa grande taille. La petite brunette n'arrivait même pas à lui donner une taille, premièrement parce que l'albinos était vraiment grand, mais aussi pour ne pas trop nuire à sa fierté, stupide fierté pouvant entraver un jugement clair. Disons simplement que pour Misaki, Konoha ne devait pas être loin de la barre des 2 mètres. Donc très grand.

-C'est un coin ou on se perd facilement si on a u un mauvais sens de l'orientation après tout...

En fait, que Konoha se soit perdu l'étonnait à peine, elle lui attribuait volontiers un mauuvais sens de l'orientation. A sa tête, elle le devinait assez facilement, même si une telle méthode n'était pas non plus vraiment bien. C'était interpréter la personnalité de quelqu'un sans même le connaître, imaginer savoir à qui on fait face, et c'est ce que fait Misaki encore et toujours, en tentant de se tromper le moins possible. La jeune fille chasse des pensées la désignant comme quelqu'un de peu appréciable en croquant dans la crêpe, laissant ses doutes fondre dans le sucre de l'encas.

-Quand on aura fini de manger, je pourrai t'aider à retrouver ton chemin si tu veux. Ce sera plus rapide que d'attendre que quelqu'un te trouve non ? Parce que sans vouloir me vanter, je connais assez bien le coin et la ville.

Et tout en prononçant ces mots, la brunette adopta une expression sûre d'elle, comme légèrement orgueilleuse, mais pas trop non plus, pour ne pas que l'autre la voie comme quelqu'un de trop vantard.

C'est assez rapidement qu'arrive la réponse de Misaki face à la situation de Konoha. «C'est un coin ou on se perd facilement si on a u un mauvais sens de l'orientation après tout...» Un simple constat, une description emplie de vérité. Aussi bien sur le fait de se perdre aisément que sur celui que l'albinos a un mauvais -s'il en a un- sens de l'orientation. Ça ne le blesse pas, après tout il sait mieux que personne à quel point il lui est simple de se perdre. À dire vrai, il est même plutôt content que la brunette ait remarqué ça (même si ce n'est pas difficile), elle fait attention à lui et ça lui est fort agréable, surtout venant de la part d'une personne qu'il qualifie comme «amie». Il engloutit sa deuxième crêpe avec joie et étonnement rapidement venant de sa part. Manger est sûrement l'une des choses qu'il fait le plus rapidement. «Quand on aura fini de manger, je pourrai t'aider à retrouver ton chemin si tu veux. Ce sera plus rapide que d'attendre que quelqu'un te trouve non ? Parce que sans vouloir me vanter, je connais assez bien le coin et la ville.» ... Oh ? Voilà qui est une bien intéressante proposition ! C'est vrai que Konoha n'a pas réfléchi à ce qu'il ferait après leur petit goûter. Et son plan de base était quand même de rentrer chez lui, mais en attendant qu'on le retrouve il aurait pu se passer pas mal de temps. Alors cette solution de la part de Misaki résoud tous ses problèmes d'un coup, si ce n'est pas beau.

Il acquiesce vivement en entamant la dernière crêpe. C'est que c'est bon, ça. Gardant toujours son emblématique sourire candide et sincère, légèrement ahuri, il accepte gentiment. «Oh, c'est très gentil, merci !» Que faire pour la remercier ? Pour le moment elle lui a payé les crêpes, sorti de sa situation quel que peu ennuyeuse, et en plus elle offre de le raccompagner. Certes, il lui a promis de lui repayer une crêpe un de ces quatres, mais quand vont-il se revoir ? Nul ne le sait. Et pour le moment il n'a pas d'idée de génie pour la remercier. Avant de se creuser la tête, il doit être certain de la revoir s'il veut lui dire merci, non ? Alors il commence, sans gêne et même plutôt tranquille : «Hm... Misaki ? Le temps de formuler une phrase correcte et cohérente dans son esprit, il reprend. Je voudrais te remercier, as-tu besoin de quelque chose ?», finit-il par articuler. Autant lui demander ce qui lui fera plaisir, comme ça il pourra lui offrir avec joie. C'est aussi une façon de relancer la conversation, qui lui est sympathique. L'amnésique s'en rappèlera, de ce moment. Et ça le fait sourie, encore plus. Il n'en faut pas beaucoup pour le mettre de bonne humeur. Il espère aussi apporter la joie à ceux qu'il entoure, ça lui suffira toujours. Et là, la brune semble l'être. En un sens, il n'a pas vraiment envie que cet instant se termine. Cependant il ne veut pas entraver la jeune fille, et se contentera de la suivre, comme toujours. À quoi bon créer des embrouilles inutiles ? Ça lui ferait mal, donc autant ne pas le faire, voilà la simple mais juste philosophie de Konoha.

L'autre acquiesce avant de commencer la dernière de ses crêpes. La brunette ne peut qu'être impressionnée par tout ce qu'il a pu avaler sans montrer le moindre signe quand au fait d'être rassasié. Peut-être qu'il peut manger encore et encore plus, c'est une question qui se veut intéressante prenant forme dans l'esprit de Misaki. Un air étonné passe sur le visage de Konoha un instant avant de laisser place à cet agréable sourire que la demoiselle commence à apprécier, et elle ne peut sur le moment pas s'empêcher de penser que cette mimique le rend mignon.

-Oh, c'est très gentil, merci !

Sourire chez la lycéenne cette fois, ravie qu'il accepte comme ça. Parfois elle fait de bonnes actions Misaki, quand elle se retrouve face aux bonnes personnes. Un individu fort compliqué à cerner, trop lunatique pour la moyenne et la plupart de ses camarades de classe. Pas de chance pour elle, ayant de toute façon décidé d'être invivable face aux gens qu'elle ne peut apprécier. Immature, Misaki est immature. Pensées diverses dans son esprit pour un moment et son regard se fait rêveur et distant.

-Hm... Misaki ?

La brunette tirée d'un réflexion d'un instant relève la tête, l'interrogation se peignant sur son visage à merveille, le tout accompagné d'un "oui ?" spontané. Va-t-il encore lui demander quelque chose ? Non pas que ça la dérangerait, elle aurait l'impression d'avoir fait quelque chose de bien pour quelqu'un, d'avoir ainsi renforcé un lien du mieux qu'elle peut, étrange mais agréable sentiment se formant.

-Je voudrais te remercier, as-tu besoin de quelque chose ?

Et maintenant c'est l’étonnement qui se dessine rapidement sur le visage de Misaki. Il est gentil Konoha, elle interprète ça comme s'il se souciait un peu de sa personne, sans savoir si c'est là vérité ou simple interprétation erronée. Un petit temps de réflexion avant de répondre, la lycéenne ne veut pas gâter une relation à cause d'une maladresse.

-Actuellement pas vraiment... Et puis c'était plus un cadeau qu'autre chose, tu n'as pas vraiment besoin de me remercier... Ou alors disons que tu me devras une faveur pour une prochaine fois ?

Elle ne sait que répondre, gêne et les joues qui s'empourprent. Misaki se trouve risible à penser et agir de cette façon, elle voudrait se cacher là ou personne ne pourrait poser ses yeux sur sa petite personne. Mais pas quelque part ou personne ne pourrait la retrouver, car la solitude est un triste phénomène. Contradiction. Voyant que l'albinos a fini sa dernière crêpe, la demoiselle efface l'embarras de son visage et adopte un ton plus assuré en se levant.

-Bien, on y va ? Oh, tu connais l'adresse de là ou tu dois aller ? Ou ce qui l'entoure ?

Misaki se doute qu'il est tête en l'air et qu'il ne se souvient peut-être pas de l'adresse. Avec quelques indications, elle devrait être capable de lui montrer le chemin, du moins pense t-elle.

Let's get back home !

La brune semble surprise par la question. Pourquoi, Konoha ne le sait pas, il lui semblait plutôt normal de la poser. Après tout ce qu'elle a fait pour lui… Rien n'est plus beau pour l'albinos que d'avoir une agréable compagnie. Surtout si celle-ci lui offre à manger, la nourriture étant alors d'autant plus savoureuse. Qui ne se sentirait pas redevable, beaucoup de personnes, mais ça, Konoha ne s'en doute pas une seule seconde. Innocent, beaucoup trop innocent, le garçon. Et ça se voit dès la première seconde, dès le premier regard, dans tout son être. «Actuellement pas vraiment... Et puis c'était plus un cadeau qu'autre chose, tu n'as pas vraiment besoin de me remercier... Ou alors disons que tu me devras une faveur pour une prochaine fois ?» Elle rougit, la brunette. Elle est gênée…? Mais pourquoi…? Ce n'était pas le but, pas du tout. Konoha réfléchit. Konoha a besoin d'un certain temps pour comprendre. Bon, à vrai dire, il ne comprend pas vraiment la réaction de Misaki, mais acquiesce avec un léger sourire, doux.Il sera ravi de lui rendre service la prochaine fois qu'ils se verront. Et même juste ravi de la revoir. Parce qu'il l'apprécie déjà beaucoup, Misaki.

Et il a fini ses crêpes, entre temps. Ni la discussion, ni la réflexion ne l'ont empêché de savourer pleinement lesdites crêpes. Trois parfums sucrés, fondants, ravissant le palais, provoquant le sourire naïf et candide chez l'albinos. Il est heureux, juste heureux, le Konoha. Ça, il ne se gêne jamais pour le montrer, convaincu que le sourire est contagieux. «Bien, on y va ? Oh, tu connais l'adresse de là ou tu dois aller ? Ou ce qui l'entoure ?» … Oh. C'est qu'il n'y avait pas pensé, l'androïde, allant même d'ailleurs jusqu'à en oublier où il souhaitait aller. Et là, il a quelques secondes de flottement, Konoha. Il se perd dans ses pensée et ça se voit sur son visage, absent, lointain. Où aller, où aller, où aller… Rentrer, non ? En tout cas ça lui semble logique. … Oui, oui, il va rentrer ! Il attendra Hibiya à la maison, ce sera plus simple. Mais alors… La maison…? La maison, la maison, la maison… Eh… La maison. Oui, la maison.

Réveille-toi Konoha, tu sais aller à la maison, non ? Oui, oui, tu sais. Réfléchis. Et pas trop longtemps, parce que ça fait déjà un moment que tu es absent, hein. «Ano… Je n'ai pas d'adresse…», commence-t-il lentement, à son habitude. Bon, autant préciser les choses tout de suite : «Enfin, je ne m'en souviens pas, parce que j'ai bien une maison…», accompagné d'un sourire gêné. Il ne faudrait pas qu'elle croie qu'il vit dans un carton ou dort sous les ponts, non non non ! «Une maison en ville, dans un quartier calme, pas loin des magasins… Je crois ?», articule-t-il, réfléchissant tout haut. Il visualise bien sa maison, mais comment aider la jeune fille à trouver ? Qu'est-ce qui la différencie des autres…? Ah…! Un sourire fleurit à nouveau sur son visage, alors qu'il reprend : «Elle est entièrement rouge, tout en briques !» L'on voit qu'il l'aime, la maison. Grande, jolie, animée de présence familières et chaleureuses, calme sans être morte… Ça le motive pour rentrer, l'albinos, et il se lève enfin, à la suite -bien qu'un peu (beaucoup) en retard- de la jeune fille. Il semble plus énergique, même si ça ne signifie pas forcément plus rapide. Le revoilà, à la dépasser d'une ou deux têtes, et pourtant pas spécialement plus mature, sûrement moins, en fait. Il ne se met pas encore en marche, mais trépigne (à sa façon) — espérons seulement que ses indications soient suffisantes.

Il semble réfléchir un peu beaucoup l'albinos, ce qui provoque un sourire chez Misaki, un grand sourire amusé mais pas moqueur pour autant. Elle le trouve juste mignon à réfléchir comme ça, même s'il fait au moins une bonne de plus qu'elle. Konoha, elle le voit un peu comme un grand enfant, à la pure innocente encore présente. C'est beau d'une certaine façon, sans expliquer comment elle le sait, Misaki le voit ainsi.

- Ano… Je n'ai pas d'adresse… Enfin, je ne m'en souviens pas, parce que j'ai bien une maison…

La deuxième partie de phrase était presque plus rapide que le reste, surement ne voulait-il pas qu'elle pense qu'il n'ait pas de toit au dessus de sa tête la nuit. Tout du moins ça ne l'étonnerait pas vraiment, un enfant aurait probablement réagit comme ça. Oh, elle ne traite pas Konoha d'enfant, mais fait simplement facilement le rapprochement. Un instinct de grande sœur qui se réveille même s'il est probablement et à coup sûr plus vieux que la brunette.

- Une maison en ville, dans un quartier calme, pas loin des magasins… Je crois ?

Il marque une nouvelle fois une pause, réfléchissant surement à plus d'indications. Même en connaissant bien le coin, Misaki aura surement du mal à trouver. La demoiselle se doute que la demeure en question doit se trouver dans les quartiers résidentiels, mais laisse néanmoins échapper un "hmm" pensif, tout en croisant les bras pour illustrer son état de réflexion sur une question quelque peu compliqué. Du moins jusqu'à ce que l'autre affiche un grand sourire.

- Elle est entièrement rouge, tout en briques !
- On devrait pouvoir trouver dans ce cas !

Et comme plus tôt, la demoiselle commence à le guider, à travers les rues et les gens par moment, en prenant garde à ne pas le perdre. Non, elle n'a pas pensé une seconde qu'en raison de sa petite taille il aurait pu la perdre de vue en cas d'affluence, absolument pas. Arrivant enfin à un pâté de maison, la jeune fille commence à chercher la maison en question, rouge, rouge, rouge...

Une anxiété passagère passe sur son visage juvénile, craignant de décevoir son ami en étant incapable de retrouver sa maison après lui avoir fait une telle proposition... Ce serait vraiment le pire. Et enfin la chance lui sourit, une bâtisse répondant aux critères apparaît devant elle. Tournant la tête vers l'albinos, elle le voit doucement acquiescer. Contente, Misaki le raccompagne à la porte, et après quelques mots échangés et une promesse de se revoir plus tard, tourne les talons le sourire aux lèvres. Elle a l'impression d'avoir accompli une bonne action, de s'être fait un ami, et d'avoir ainsi passé une bonne journée. Étrange sentiment.

HRP:

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