guns ft kano shuuya

L'odeur de la cocaïne commençait sérieusement à être insupportable et pourtant, il se devait de la supporter encore un tout petit peu. Cela faisait déjà plusieurs heures  qu'il se devait de le faire, et la nuit se faisait de plus en plus présente, d'autres trafics ayant déjà commencés depuis un certain temps. Ah, comme il aimerait les arrêter eux aussi, mais cette affaire en particulier ne concernait qu'une seule personne, alors il devait se contenter de les entendre et éventuellement de les regarde, se sentant anormalement impuissant. Pour une fois. 

Plus le temps passait, plus il avait envie d'abandonner. Car cela commençait sérieusement à l'énerver, de voir tous ces potentiels meurtriers qu'il pouvait arrêter ou même tuer—ils ne manqueraient à personne et Pisces perdrait son sang froid ne serait-ce qu'à se faire aborder par eux. Pourtant, il était obligé de payer attention à ses alentours car un chef de gang n'était pas facile à retrouver, il avait juste une description physique sans détail: blond aux yeux verts, avec une barbe de trois jours et des cernes sous les yeux. Certes, cela éliminait déjà bon nombres des gens là carn bizarrement, la plus part avec une mèche blonde et donc n'était pas blond—du moins de base. Le détective soupira, en repensant à cette simple idée. Sérieusement, les teintures comme ça lui donnait envie de vomir. Est-c qu'ils pensaient que ça leur donner un genre? Il se contenta de hausser les épaules en réponse à sa propre question. 

Et juste au moment où il commençait à se déconcentrer, une touffe de cheveux blonds s'aventurèrent discrètement dans un de ces vieux immeubles, probablement pour tabasser quelqu'un ou juste trafiquer quelque chose—encore. 

Son assoupissement disparu tout de suite, et discrètement mais rapidement, il se mit à poursuivre le blondinet et entra dans le bâtiment qui, étrangement, n'etait pas surveillé. Il prit soin de ralentir de ralentir sa marche et de se faire plus discret après avoir mît pieds dans l'immeuble, montant doucement les escaliers menant au premier étage. Il le tenait. Enfin. Il ne savait pas ce qu'il allait lui faire, mais il allait le faire payer pour tout ce qu'il allait fait, c'est sûr. Qu'importe la manière, celui-là n'allait pas revenir au poste sans soucis. Dès que le garçon entra dans la première pièce du premier étage, ses pas se firent plus pressés et un peu plus bruyant, et il posa sa main sur son arme, prêt à tirer à tout moment. Après avoir fini sa marche, il s'adossa contre le mur protégeant la salle dans laquelle se trouvait le potentiel meurtrier. Tiens...? Il n'entendait personne parler... Étrange. Ce n'était pas possible qu'il soit seul, pourtant...? Dans le doute, il ouvrit la porte, son arme toujours dans sa main. 

Et ce qu'il vu était tout sauf une racaille. 

Un enfant, enfin, un petit adolescent. Blond, certes, mais pas de barbe—il était trop jeune pour ça. Quand à ses yeux, ils étaient... rouges? Peut-être brun. En tout cas, pas vert. Il semblait assez suspect mais loin d'être un drogué. Alors qu'est-ce qu'il foutait là? C'était encore plus suspect. Du coup, il ne baissa pas son arme, pointée sur lui. Il devait être prêt à tirer. « Tu... n'es pas un trafiquant, non? »  Plutôt que de penser à buter l'autre con, essaie de protéger un pauvre citoyen—pas si pauvre que ça?

« De quelle société parles-tu, exactement ? De celle où on est supposés vivre, de celle qui a été crée par les sois-disant hommes, ou celle qu'on nous a imposé depuis longtemps ? Pour laquelle tu te bats, toi ? A part si tu n'es qu'un de ces adultes ennuyeux qui ne font que suivre le courant de la vie. Ceux qui n'ont aucun sens de la critique ni une quelconque personnalité. Dans ce cas, je doute que tu puisses répondre à cette question. »

Ah, putain. En plus de parler vite, ce qu'il avait dit était particulièrement long et ennuyant. Il se répéta plusieurs fois la tirade du blondinet, lui permettant de comprendre exactement ce dont ce petit connard parlait. Après ça, Pisces réfléchit longuement à sa question. De quelle société, hein...? Putain mais, qu'est-ce qu'il s'en branler. Mais s'il ne répondait pas, cela voudrait dire qu'il sera catégorisé dans "les autres" par cet abruti, chose qu'il ne voulait pas. Lui, il n'était pas comme les autres. Il avait un truc en moins, quelque chose qui le démarquait de la norme. Il n'en était pas fier, c'est vrai.  Mais en même temps, il était content que ça ne le rende pas aussi abruti qu'il était dans son enfance.

Il réfléchit tellement qu'à un point, il se demandait si le blondinet ne l'avait pas déjà catégorisé dans "les autres".

Quelle société, hein...?  Il avait l'impression de surchauffer, pendant un moment. « En fait, j'm'en bats les couilles. » il conclut. Aha, il devenait un peu vulgaire, sur le coup. Il prit une grande bouffée d'air. « Où est la Justice, dans ton tas de connerie? » il demanda, prenant le bout de son arme de sa main droite. « Tu m'excuseras, j'ai vraiment du mal à imaginer un monde sans une quelconque Justice! » il s'exclama. Évidemment, Justice avec un grand J! Le détective fit de son mieux pour ne pas s'emporter, et pourtant! S'il y avait bien quelque chose qui l'excitait presque, c'était de jouer le justicier—le super-héros. « À quoi bon un monde sans Justice? Aussi peu récompensée soit-elle, elle existe. » il finit. « Mais bon... Moi, ça va pas vraiment bien, donc mon avis ne compte pas vraiment. » il réalisa, jouant à perfection la déception et posant le bout de son arme sur sa tempe, comme pour remplacer son doigt et disant "Moi, je suis taré."

Sans répondre à sa question, le blond se leva pour faire face au ravenet. Ils faisaient à peu près la même taille, avec quelque chose comme cinq centimètres de plus avantageant l'anglophone. Le regard quelque peu haineux contrastait avec le sourire moqueur que le plus petit donnait à l'autre. « Quelle question? » « ... » À ce moment là, il hésita à tirer sur la gâchette pour sauter sa propre cervelle. Mais plutôt, il décida de tirer pas sur le garçon, mais juste à côté. La balle frôla à peine les cheveux blonds du plus jeune pour s'arrêter sur le mur délabré d'en face. « Je te laisse une dernière chance de sauver ta peau. » Combien de balles lui restait-il? Trois ou quatre, pas plus. « Si j'étais toi, je me rappèlerais, et vite. En deux ans et demi, je n'ai jamais loupé ma cible. » avec un petit sourire en coin. Oui, pas depuis cinq ans, car la tête n'avait pas été où il avait voulu viser... Et il a croupi en prison jusqu'à ses dix-sept ans; après cela. Seulement trois ans. Et maintenant, regardez-le!

« En deux ans et demi ? Ahah, tu as donc loupé ta cible, avant. Ou alors, tu as loupé l'endroit où tu voulais viser... C'est bien cela ?» ... Ah? Comment pouvait-il deviner ce genre de chose? Après tout, Pisces semblait assez âgé pour avoir l'air majeur et assez jeune pour ne pas passer pour un vétéran. Était-il si facile à lire...? Non, non, non. C'était ce gars qui n'était pas normal. Depuis deux ans maintenant, il avait tout fait pour ne pas qu'il soit aussi prévisible qu'il l'était dans le passé. Son visage est trop ferme pour ça, pas vrai...? Rah, bon sang! Il se sentait mis à nu, c'était désagréable à souhait. Mais—s'il le montrait ça sera tout sauf avantageant pour lui. « ... Qui sait? » le bleuté répondit.

L'endroit où il voulait viser... Bah, de toute façon, ce n'est pas comme si ça n'avait pas été à prévoir, la balle qui n'avait pas eu le bon endroit. Mais jamais il n'avait pu imaginer tirer dans la tête. Plus tôt, dans l'estomac ou le bras... Comme quoi, il était vraiment malchanceux. Parfois, il se demandait pourquoi est-ce qu'il avait frôlé la balle ce jour ci. Il aurait dû mourir, regarde toutes les merdes qu'il n'aurait pas vécu! L'hôpital psychiatrique, par exemple... Putain, combien il aimerait oublié ces trois ans de sa vie qu'il a passé dans cette saloperie. Il détestait l'avouer mais, cet endroit là, alors que tu n'as que quatorze ans, c'était vraiment un traumatisme... Entre tes voisins de cellule qui se parlaient tout seul et tes crises de larmes, avec aucun moyen de suicide...

Il se changea très vite les idées, n'aimant pas du tout repenser à ça—repenser à ce qui était arrivé en Angleterre en général n'était pas agréable. « C'est sûrement ça, les conséquences d'une haine mutuelle... » De quoi est-ce qu'il parle, lui? Il pétait les plombs? Il avait des hallucinations auditives? Bah, ça ne l'étonnerait pas plus que ça, pour être honnête. Pourtant, un léger frisson parcouru le corps du britannique. À cause de ça, il repensa machinalement à Aries. Il ne savait pas vraiment pourquoi... Après tout, s'il détestait son père, il détestait le fils, et lui, eh bien... Il n'y avait aucun doutes qu'il le détestait! Il lui avait ruiné la vie, regardez l'épave qu'il était devenu...

Un silence s'installa, impliquant que le blond ne comptait vraiment pas répondre. ... Sérieusement? Il voulait vraiment se faire tuer? Bah, tant pis pour lui... Il hésita de longues secondes à tirer. Après tout, il n'avait aucunes réelles preuves que ce gars était une sous-merde... Ce n'était que des suppositions... Le détective remarqua avec une certaine surprise que son arme à feu tremblait. Tain, mais quelle tapette... Prends toi en main, salopard! « Tant pis pour toi. »  Il ferma les yeux après avoir arrêter de trembler pour viser correctement—il prit l'épaule plutôt que la tête, ce n'était pas létale—et... il appuya sur la gâchette.  

Bizarrement, il n'entendit que le bruit de la balle perçant de nouveau un mur. ... Un mur? Rapidement, ses yeux s'ouvrirent à nouveau. Le corps n'était plus là. Putain, qu'est-ce qu'il s'est passé, là? C'était comme s'il s'était volatilisé, qu'il n'avait jamais été là. Par réflexe, il se retourna. ... L'exacte même garçon, sans aucune égratignure. Au début, Pisces se frotta les yeux, pensant à un mauvais tour de son cerveau fatigué et infirme.  Puis, après plusieurs dizaines de secondes à contempler le plus petit, il réalisa que ce salopard était le même salopard qu'il y même pas dix minutes. Il devait avouer, il était bouche bée. Il n'avait tout de même pas changer de place durant le court laps de temps où il avait fermé les yeux...? Non, non, c'était impossible.

« Monsieur? Vous allez bien? » Tain... Ça y'est, il avait complètement péter les plombs, non? Il plongeait en plein délire, entre sa peur de tuer un innocent et l'envie de lui exploser la tronche. Si ça se trouve, le garçon n'avait même jamais réellement existé jusqu'à maintenant... Ou bien, avait-il utilisé sa capacité par erreur? Non, quand même pas... Mais après tout, il ne la contrôlait pas parfaitement. Quand bien même, il l'aurait senti, non? Instinctivement, il releva son arme pour viser cette fois la jambe de la probable hallucination et se retourna, ne croyant toujours pas que le jeune homme avait disparu, juste comme ça. « ... C'est une blague, c'est ça? » il demanda, de la colère un peu trop visible dans son ton. Dans le pire des cas, il se parlait à lui-même—ce qui n'était pas si grave que ça vu que personne n'était aux alentours, dans le pire des cas, ce n'était en vérité que la première qu'il voyait ce garçon.  Parce que cet air naïf et inquiété qu'il avait son visage, ce n'était pas ce qu'il avait vu les minutes avant.

Il se savait fou, mais c'était bien la première fois qu'il vivait une telle tourmente. Laissez-le se réveiller, sérieusement.

Son sixième sens—celui de détective—lui permettait pourtant de flairer un mensonge. Lequel, me diriez-vous? Ben... Un mensonge. Le blond en face de lui ne lui inspirait juste pas la confiance. S'il faisait parti de ces inconscients qui ne réfléchissaient pas sur les conséquences de leurs actes, peut-être bien que ce jeune homme serait en train de leeeentement agoniser, sous le sourire amusé du bleuté. Après avoir réfléchit une bonne petite minute sur ce qui se trouvait en face de lui—après tout, il ne savait pas vraiment si cette chose était vraiment humaine. Lentement, il s'approcha de la chose, son canon remontant lentement le tibia, parcourant cuisse, ventre pour s'arrêter sur la poitrine. Lorsqu'il senti qu'il était assez proche de lui pour pouvoir lui donner un coup assez puissant, il cogna le plus rapidement et violemment qu'il pouvait le canon du revolver contre le crâne du gamin. « ... Te fous de ma gueule. » L'air confus du bleuté avait laisser place à son même visage impassible, quoique cette fois-ci avec une pointe de haine. Dès que le gamin fut à terre—hors d'état de nuire donc—il posa le canon de son arme fétiche—c'est le cas de le dire—contre la tempe du blondinet. « Aussi incroyable que cela puisse paraître, je connais les limites de ma folie, contrairement à toi. » il constata, enfonçant presque son arme dans le front du plus petit. « Tes tours de passe-passe ne marchent pas avec moi. » il lui fit remarquer, sa main tremblante.

Il avait une folle envie de voir des bouts du petit pois qui lui servait de cerveau un peu partout dans cette pièce déjà trop corrompue. Cependant, il pouvait bien sentir que malgré que ce type était un petit connard, il n'avait rien fait... Du moins, il n'avait pas de preuves. Son intuition avait souvent été mauvaise et il le regrettait très fortement. Il était même très probable que s'il exploser la cervelle à quelqu'un d'autre, ce serait la sienne aussi, qui finirait en bouillie. A vrai dire, même le fait de tuer quelqu'un l'épuisait. Combien en avait-il tuer...? Combien de fois est-ce qu'il avait défiguré des ordures qui ne méritaient même pas une telle horreur...? Mais il s'en fichait, de s'ils méritaient ça ou pas. Ça ne lui faisait rien de spécial, d'essayer de se mettre à la place de la probable famille que le décédé avait. Après, tout, il n'est pas—non, plus humain. S'il y avait en revanche une seule personne qu'il se ne le lasserait pas de tuer, ce serait lui. Après tout, il avait tué des gens, n'avait pas de famille d'amis et il lui manquait quelques boulons. Son dernier acte de folie, il le connaissait déjà; il mettrait fin à sa propre vie. De la manière la plus douloureuse qui soit, le temps qu'il puisse regretter toutes les saloperies qu'il a fait dans sa vie. Dans sa vie bordélique, il y avait bien une chose dont il était sûr: il mourrait de ses propres mains.  

« Putain ça fait mal ! Vous êtes malade ?! Qu'est-ce qu'il vous prend..?!» Le bleuté explosa de rire. Ah... Dommage. Il avait complètement perdu contrôle de lui. Ses pensées devenaient un brouillard des plus brumeux, il n'entendait plus que le son de son rire que lui même ne supportait pas. C'était comme s'il voyait ce qu'il faisait mais qu'il n'en avait aucun contrôle. Bon sang ce qu'il avait horreur de ça... Il se contenta de laisser les choses se passer, comme il avait pris l'habitude. De toute façon, même si toute son attention serait portée par cette chose, il ne s'en souviendrait pas... Alors il ria, encore et encore. Tellement qu'au bout d'un moment il eut une crampe au ventre, se forçant à couvrir sa douleur avec ses deux bras, se pliant de rire et de douleur en même temps - parce que ça pouvait faire franchement mal. « Complètement taré! » il répondit entre deux rires. Il en était même fier, de sa connerie! Quel abruti. « Mais tu le savais déjà, hein? Je te l'ai déjà dit~! » il constata. Pas vrai qu'il le savait? Il n'avait pas halluciné, oh ça, jamais! Il se connaissait trop bien pour ça! « Nh... Pourquoi vous faites ça..? » Mon Dieu, c'était vraiment jouissant de le voir souffrir comme ça. C'était de sa faute, il ne fallait pas le faire tourner en bourrique d'une telle façon, Pisces supporte très mal qu'on se foute de sa gueule.

Malgré les plaintes de ses muscles, le garçon avait énormément de mal à se contrôler - comme d'habitude - mais il réussi à arrêter son rire maniaque une petite minute après son début, son regard amusé se transformant soudainement en quelque de plus sévère. « Pourquoi? Ça me semble pourtant évident... » il répondit, son ton moqueur ayant également laissé place à quelque chose de froid. Il semblait prêt à le tuer à tout moment et pourtant, juste pour avoir le plaisir de le voir prier pour qu'il arrête, il allait se contenter de le frapper, encore et encore. Du coup, il claqua de nouveau son arme face au crâne du blondinet. « Pour te punir~! Il ne faut pas essayer de prendre Pisces surprise, tout le monde le sait! » Il y eut un air ainsi qu'un sourire enfantin sur son visage, comme si un gamin s'amusait avec son dernier jouet. C'était exactement le genre de sentiment que le taré ressentait. Il s'amusait. Il donna un nouveau coup au garçon avec autant de force que le précédent, un sourire satisfait prenant forme sur ses  lèvres. Que ferait-il avec son cadavre, après? Il pourrait le laisser pourrir ici, ou bien lui massacrer le visage. C'était un peu devenu sa signature, avec le temps. Ce qui était sûr en revanche, c'est que si ce garçon s'en sortait - les chances en étaient faibles mais tout de même ici - ça ne serait probablement pas dans le même état dans lequel il était rentré.