Sors avec moi s'il te plait ! [PV : Kisaragi Shintaro]

Quelle chaleur! Même de sa chambre, Shintaro arrivait à sentir à quel point il faisait chaud, avec sa chambre ouverte. Pourtant le printemps ne faisait que commencer—du moins était-ce vraiment le printemps?— S'il ne savait pas quel jour nous étions aujourd'hui, il aurait probablement cru qu'il vivait en plein été—quelque chose comme fin juillet, début août. Chanceux comme il était—et isolé comme il était—la chaleur ne se faisait pas aussi importante grâce à un ventilateur dans sa chambre, qui n'avait pas bougé depuis... deux ans. Du coup, il tournait devant l'hikikomori, brûlant la poussière accumulée pendant l'hiver et rafraîchissant comme il pouvait la pièce dans laquelle il se trouvait.

Comme d'habitude, il tapait sur son clavier, alternant entre productivité (encore et toujours essayant de terminer un morceau) et procrastinant (jouant avec son équipe sur un de des jeux onlines). Avec entre les deux, Ene restant aussi chiante que d'habitude. C'était un petit peu devenu sa routine. Sans ces petites choses, il sentirait que quelque chose manquait à sa journée—tout comme il adorait que le virus disparaisse. C'était de sa faute si sa vie était devenue un fiasco—il avait du sortir et, par malchance, avait rencontré un groupe de gens avec des super pouvoirs! Rien que d'y repenser, il avait envie de pleurer. Depuis deux ans, sa malchance était devenue pire qu'avant, alors qu'il ne sortait (pratiquement) plus!

... Normalement, ces types devaient l'avoir oublié non? Il avait juste à prier pour que ce soir le cas. Sa vie était redevenue à peu près normale. Il s'était racheté un nouvel ordinateur quelques jours après avoir fait connaissance (deux membres étaient venus s'ajouter après, et il avait eu affaires à quelques problèmes concernant ces deux là) et depuis, n'était pratiquement plus sorti. Il ne sortait que si Ene le menaçait—ou lui faisait peur (ce qui arrivait souvent maintenant, elle s'énervait beaucoup plus qu'avant depuis qu'il avait rencontré le neuvième membre, Konoha. Qui sait pourquoi...)

Les heures passèrent "tranquillement" (il est important de le mettre entre guillemets, avec Ene, rien ne pouvait se passer tranquillement), comme d'habitude.

Il jeta un œil sur sa montre—il n'était encore qu'en début d'après midi. Il n'avait donc pas dormi de la nuit...? Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas l'habitude, mais tout de même... À quoi ressemblait ses cernes, désormais? Il avait peur de le savoir, pour être honnête. Ses doigts commençaient à brûler à force de glisser sur du plastique depuis des heures—non pas qu'il n'avait pas pris l'habitude de ça non plus. Son casque glissait de temps à autre, ses fenêtres se fermaient "toute seule" (merci Ene), mais c'était sa routine. Son casque glissa une dernière fois, permettant à ses oreilles d'entendre sa porte d'ouvrir lentement.

Ni une ni deux, il posa son casque sur ses épaules et se retourna. La porte n'était qu'entrouverte mais de courts cheveux blonds orangés coupés au carré étaient visibles depuis la petite ouverture. « Onii-chan...? » une voix hésitante et féminine se fit entendre. Celle de sa sœur... Que faisait-elle ici? Il n'avait rien fait de mal, et ils n'avaient tous deux aucunes raisons d'interagir ensembles...? Peut-être qu'il réfléchissait mal. « Momo...? » il répondit. Pourquoi n'ouvrait-elle pas complètement la porte? « Sortons ensemble aujourd'hui... J'... J'ai cassé mon portable... Il m'en fat un autre... Et... Et il fait super chaud c'est le bon temps! » elle finit avec un rire nerveux, ouvrant la porte en grand cette fois-ci.

... Sortir? Là, tout de suite? Avec elle? Il ne la détestait pas—au contraire—mais sortir dans cette chaleur... Ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait—et puis il avait prévu de jouer toute l'après midi avec son équipe! Il ne pouvait pas annuler; lui, à cause de sa vraie vie...! Tout le monde se moquerait lui, car il était bien réputé pour ne jamais sortir. « Euh... » il commença, hésitant. « Tu veux pas y aller avec maman...? Ou tu peux y aller toute seule, au pire... » il proposa, sa voix aussi hésitante que celle de sa sœur.

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