Ce devait être un jour comme les autres pour toi, tu étais simplement en ville. Il neigeait ce jour-là, tu portais donc un bonnet et une grosses écharpe. Tes cheveux s'entremêlaient entre le tissus de ce qui te tenait chaud et eux même. Tu ne pensais à rien et n'entendais toujours rien. Que de tristesse dans ta vie, petite Roxana. Ta mère t'avais bien demandé d'aller jeter un coup d'oeil chez le voisin qui ne répondait pas, et tu venais tout juste d'y être allée. Qu'avait donc ce terrible monsieur ? Rien, il dormait à poing fermé. Tu devais juste encore passer faire quelque courses. Mais tu avais froid. La neige c'était trop froid pour tes petits pieds, ton souffle s'échappait du tissus, formant ainsi un très léger nuage de fumée qui s'en allait d'une seconde à l'autre. Tu soupirais tristement. Pourquoi donc ? Tu étais sans aucun doute déprimée. Plus personne ne te parlait, c'était donc les vacances. À la maison plus personne n'est présent, tu es désormais seule. Même la ville est déserte. Tu t'engouffres donc dans une ruelle que tu ne connais pas.
Pourquoi donc ? Tu ne savais même pas pourquoi, mais ta conscience te montrait des vieux souvenirs, ainsi tu marchais, un peu absente finalement. Il n'y avait même pas de sourire triste sur tes lèvres, rien. Cet éternel silence qui te suivait partout où tu allais. Tes pas se voyaient dans la neige presque profonde. Soudain, tu t'arrêtes. Pourquoi ? Tu ne savais pas, ton regard se dirigeait vers l'horologe, tu voyais les cloches se balancer d'un côté à l'autre. Mais ce doux son ne t'atteignait jamais. Combien de fois tes larmes ont coulées, seule, dans ta chambre ? Combien de fois as-tu humidifier ton coussin ? Beaucoup trop pour les compter. Tu pensais que ta vie n'était plus grand chose, vraiment. Au début c'était plutôt nouveau d'être sourde mais maintenant, après tout ce temps qui a passé, cet emménagement, ta présence à l'école, tout était lassant. Tu étais simplement, déjà, lassée de la vie. Tu croyais pourtant avoir tout vu, et la vie elle même allait te montrer que tu avais tort.
Soudain, tu entendais quelque chose. Ou plutôt quelqu'un, voyons. Des cris... Mais pas d'horreur, de dégoût ou de douleur. Des cris, comme ceux que font les supers héros à la télévision. Tu ne savais pas ce que c'était, mais tu entendais. Comme à chaque fois que quelque chose de bizarre se passe. Comme quand quelque chose qui sort de ton petit train train ennuyeux, se produit. C'était une drôle de coincidence. Quand tu venais juste à déprimer, ton ouïe s'était soudainement réparée, tu n'avais pas d'idée sur le comment du pourquoi, mais l'essentiel était qu'un léger sourire se dessinait sur tes lèvres, t'approchant prudemment du bruit. Ce doux bruit, pour être précis. Doucement tes pas s'enfoncèrent dans la neige, tandis que tu prenais l'embranchement de la ruelle, t'engouffrant encore plus dans ce quartier, celui que tu ne connaissais pas.
Ici, tu t'arrêtais donc. Assez loin de... D'une fille. Elle était habillée d'une drôle de façon... Mais c'était très fantaisiste, tu avais déjà vu ça dans la boite d'images qui te sert de télévision. Donc... Reprenons. Tu l'observais. Elle faisait des bruits et des gestes plutôt étranges... Elle avait l'air d'avoir ton âge, ou pas très loin. C'était une jeune fille aux cheveux gris, ou presque, et aux yeux bleus. Un bandage cachait l'un mais l'autre était libre. Au fil de l'action, elle s'arrêtait, tandis que tu n'avais pas fait un bruit, toi, et que tu la fixais toujours. Elle te voyait et te fixait aussi. Quelle situation embarrassante, tu n'avais pas l'habitude ! Puis déviais faiblement le regard avant de reculer d'un pas. Comment dire, à cette fille là, que miraculeusement tu retrouves l'ouïe grâce à ces cris ? Pitoyable Roxana.
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