Attends, le soleil commence enfin à se coucher.. ►rp libre

La nuit tombait lentement sur la ville. Il faisait drôlement chaud pour une soirée de printemps. Mun en suffoquait presque dans son pull rose. Seulement, le temps était humide, aussi, et ses mains devenaient moites. Et son verre de chocolat chaud glissait de ses mains quelques fois.
Pourquoi est-elle dehors aussi tardivement, elle qui déteste rester seule dans les rues? Le coucher de soleil derrière les immeubles et les pavillons au loin. Il semblait si beau, ce soir-là! Il faisait légèrement clair, et du coup, elle pouvait apercevoir les rues, les passants qui rentrent chez eux d'une dure journée de labeur..

Et elle, elle les nargue, à rester dehors, comme si elle était une rebelle qui ne faisait rien de sa vie, avec un simple gobelet en plastique rempli de chocolat chaud comme arme pour faire le mal autour d'elle.

Et puis, Mun réfléchit. Oui, elle pense, elle aussi. Comme n'importe quel être humain. Certes, elle pense trop, mais, elle pense.
Quelques fois, ce qu'elle voyait était flou, et les passants devenaient des choses immondes. Cela la faisait rire, mais elle s'était rendue compte que ses yeux viraient au rouge vif quand cela se produisait.
"Quelqu'un aux yeux rouges! Un monstre!"
Imaginer la réaction des gens, voilà un passe-temps honorable. Il consiste aussi à se dévaloriser, mais avec du recul, c'est amusant d'anticiper. C'est ce que pense Mun.

Adossée contre un mur près de la boulangerie où elle venait d'acheter son chocolat chaud et son croissant qui était déjà parti dans son estomac, elle patientait, encore, et encore.
"Le soleil n'est pas encore parti complètement, je ne peux pas rentrer.."
Et rester permettrait de montrer l'importance vitale d'avoir un portable pour prévenir ses parents et autres. Une manifestation solitaire..

La propriétaire de la boulangerie éteint les lumières de sa boutique et sort pour descendre le volet.

^_Tu es encore là? Il se fait tard, tu devrais rentrer, tes parents vont s'inquiéter.

La phrase qui marche pour des enfants. Impossible de lutter face à une réplique aussi cinglante et criante de vérité. Sauf que cette phrase marche sur des mômes de 10/11 ans, et Mun en a 16. Les adultes ont donc du mal à accepter le passage à l'adolescence des enfants..

^_Oui, je sais. Je reste encore cinq minutes.

Elle fixa son gobelet pour lui montrer explicitement qu'elle s'en fichait. Alors la vieille femme s'éloigna, elle aussi, pour se reposer.
"Elle est tremblante et a une posture de dos vraiment invraisemblable."
Ça recommençait. Et si la voix recommençait aussi à lui parler? Elle se croyait malade, vraiment. Elle entend une autre voix que la sienne penser. Flippant, non?
Bon, pour l'instant, son premier soucis est de cacher ses yeux à la couleur surnaturelle qui brillaient certainement dans le noir. Oui, baisser son visage très naturellement pour que sa frange cache au mieux ses iris.
Pour l'air stupide et mystérieux à souhait, c'est fait.

Attends, le soleil commence enfin à se coucher.. ►rp libre Tumblr_mioki1pj5N1rnli16o1_500

Attends, le soleil commence

enfin à se lever...

«On m'a donné une chance de réussir, j'ai gâché celle de pouvoir sourire. »

RP libre.

Un pas, deux pas, trois pas... Comme si compter le nombre de centimètres qu'il faisait était important. Tout ce qu'il faisait, c'était fuir. Comme toujours, de toute manière ! Kurushimi n'avait jamais cessé de fuir. C'était un trouillard, une tapette.

Mais qui ne le serait pas dans de telles conditions ?

La neige ainsi que la vague de froid qui avaient amenées l'hiver s'étaient envolées, laissant place à une étrange chaleur ainsi qu'un temps humide. Le matin, il avait émergé d'une léthargie assez méritée, dérangé par le bruit des oiseaux nouveaux-venus. Il avait oublié de fermer la fenêtre, et les rayons du soleil émergeant d'une ligne imaginaire étaient venus chatouiller son visage, dont les traits détendus pouvaient très bien être comparés à ceux d'un ange.

Oui, sans ce passé, Nanashi aurait pu se rapprocher du stéréotype du type parfait : une intelligence qui faisait la fierté de la famille, sa beauté étant égale à ses notes, et une popularité que tout le monde enviait. La sorte de garçon qui n'avait pas de défaut, et dont les nombreuses qualités faisaient quelques jaloux.

Mais Nanashi avait tout, sauf une famille. Seul son père représentait le seul membre de sa "famille". Oui, sans son paternel, Nanashi aurait très bien pu être "parfait"... Après tout, c'était l'adulte qui avait inscrit dans son être cette peur panique des autres, de l'abandon, de la douleur, du suicide, de la dépression.

Il venait de quitter le lycée, marchant en direction du crépuscule naissant. Il ne se préoccupait pas de la façon dont il allait retourner chez lui ; il se fichait même de savoir à quel endroit il allait atterrir. Il marchait, tout simplement. Car il avait tout, sauf envie de retourner en enfer.

Alors, il marchait encore. Les mains dans les poches de son pantalon froissé, le regard perdu entre le sol et le ciel dégagé. Pour tout dire, il vacillait entre les pieds des passants déambulant devant lui, et les nuages blancs qui parcouraient le ciel, poussés par le vent naissant.

Pourquoi il avait relevé la tête à ce moment là pour croiser ces prunelles rouges ? C'était sûrement l'oeuvre du destin. Il s'était arrêté, observant la jeune fille qui le fixait éperdument. Puis, un grand sourire s'installa sur son visage lorsqu'il la reconnut.

« Mun ! Que fais-tu ici ?»

Il était heureux de la voir, c'était limpide comme de l'eau de roche. Il se rapprocha de la jeune fille, qui faisait bien une demi-tête de moins que lui. Elle avait l'air un peu... hautaine ? Soudain, il s’inquiéta. Est-ce-qu'il la dérangeait ? Oh, il voulait tout sauf ça... Mais il la remerciait intérieurement. Il avait pu penser autre chose que l'enfer, grâce à elle.
Il se demandait la raison pour laquelle ses eux étaient rouges. Mais il trouvait ça vachement classe ! Bien que cela ne le surprenait pas vraiment ; vu que ça arrivait parfois à Seto...

© code by Lou' sur Epicode

Sa vision troublée lui donnait un léger mal de crâne qui s'accentuait si elle avait le malheur de changer de direction ses yeux. Elle croit bien que c'est la première fois que sa capacité dure aussi longtemps.
Un bruit sourd sonnant comme un acouphène venait de nulle part et perturbait encore plus la petite adolescente. Y avait-il un moyen pour que cela s'arrête? C'est douloureux, et laid. Ce monde biscornu qu'elle apercevait avec ces yeux était moche.
Elle tremblait, et sentait son gobelet lui glisser lentement des mains. La douleur ne lui laissait pas assez de force pour le maintenir au-dessus du sol.

Une forme apparut devant Mun. Elle eut un léger mouvement de recul. C'était la première fois qu'elle voyait ça: un corps mutilé, malheureux.

^_Mun! Que fais-tu ici?

"Mon prénom?"
Cette voix familière qui l'avait appelée par son prénom l'interpela. Elle leva ses yeux hauts et reconnut Kurushimi. Son visage était normal, ainsi que tout ce qui était autour d'eux aussi.
Est-ce que ses yeux avaient fini leur manège? Sa migraine s'était terminée.

Il semblait content de la trouver. Un sourire arborait son visage d'adolescent juvénile.
"Tiens, il revient du lycée.."
Il portait son uniforme.
Mun n'était pas allée en cours par paresse. Elle avait dormi tard, essayant de finir encore son jeu plus rapidement que son dernier record. Et ses parents n'ont pas osé la réveiller. Et une autre raison valable: en ce moment, ses camarades lui font peur.
Non, Kurushimi ne lui fait pas peur, comme une ou deux autres personnes dans la classe. La jeune fille avait appris comment se comporter face à lui, et a plus ou moins le cerner.
Sa réflexion lui renvoya en pleine figure un "il t'a appelé par ton prénom, Mun". Elle a ressenti une immense gêne, à ce moment-là. Bien sûr, elle lui rendit un sourire maladroit et se décida enfin à parler.

^_N-Nanashi!

Dire le prénom d'un autre est d'un compliqué.. Mun devait sauter toutes les étapes de la connaissance entre les personnes. Enfin, elle suppose, vu qu'elle n'a pas vraiment eu d'amis, avant.

^_Je sortais regarder le coucher de soleil.. Ah et je mange. Enfin.. Voilà quoi..

Elle baissa ses yeux vers son gobelet qu'elle resserrait dans sa main.
"Je suis sûre que la vie d'un oiseau est plus intéressante.."
Mun voulait lui dire beaucoup de choses. Sauf qu'elle a peur d'étaler sa vie tout sauf passionnante.
Sa seule idée de conversation fut de se renseigner sur sa santé, tout en ayant à l'esprit ce qu'elle venait de voir avec ces yeux.

^_Et.. et tu vas mieux? Je m'inquiète.. dis-moi si ça ne va pas. Et puis je t'ai donné mon adresse.. enfin, je voudrais essayer de t'aider.

"Tu as peur qu'il ait mal? Et oh, tu es bien bavarde, aujourd'hui."
Mun regarda rapidement le ciel. Le soleil n'était pas encore couché.
"Tant mieux.."
Mais la voix avait recommencé. Mauvais présage pour la suite. Cette voix caverneuse était vraiment gênante et faisait croire à Mun qu'elle était folle.
Elle fixa Kurushimi avec un léger sourire et un air vague.
"Tant qu'il ne comprend pas, tout va bien."

Attends, le soleil commence

enfin à se lever...

«On m'a donné une chance de réussir, j'ai gâché celle de pouvoir sourire. »

RP libre.

Elle avait redressé la tête vers lui, et la couleur de ses yeux vira à celle qu'elle avait habituellement. Le jeune homme haussa les sourcils : elle avait donc la même chose que Seto... Bien que celui-ci avait toujours trouvé une excuse pour ne pas parler de cette aptitude inhabituelle.

« N-Nanashi!»

Le plus grand fit un sourire heureux. Il l'avait appelé par son prénom par mégarde... Alors il était joyeux à l'idée que la jeune fille fasse tout autant ! De plus, son visage soulignait le fait qu'elle était gênée vis-à-vis de ces actes... Une fois encore, le jeune Kurushimi avait une manie étrange d'appeler les personnes qu'il connaissait par leur prénom. C'était probablement un moyen de se convaincre qu'ils étaient proches..

« Je sortais regarder le coucher de soleil.. Ah et je mange. Enfin.. Voilà quoi..»

Il semblait au jeune homme qu'elle hésitait à poursuivre ses dires.

« Et.. et tu vas mieux? Je m'inquiète.. dis-moi si ça ne va pas. Et puis je t'ai donné mon adresse.. enfin, je voudrais essayer de t'aider.»

Il lui sourit encore une fois. Elle s’inquiétait vraiment..? Ou elle ne voulait pas parler d'elle ? Peut-être un peu des deux.

« Je vais mieux, merci de t'en soucier ! Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin d'aide... Du moins, actuellement. C'est mignon ! ~»

Il faut dire qu'il était heureux de la voir. Tellement joyeux qu'il s'était mis à l'embêter un peu... Il faut dire qu'il s'était pris d'affection pour la jeune fille.

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Alors qu'elle se débattait intérieurement avec la voix caverneuse et moqueuse, elle avait presque oublié le garçon en face qui lui souriait, avant de répondre:

^_Je vais mieux, merci de t'en soucier ! Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin d'aide... Du moins, actuellement. C'est mignon ! ~

Le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour. "Mignon"? "Soucier"?
"M-moi mignonne? J'y comprends rien.."
Même ses pensées bégayaient. Elle se mit à rougir vivement. Qui aurait pu lui sortir un tel compliment? ... Une des seules personnes qu'elle apprécie sincèrement, en fait. De plus, elle sentait les joues qui étaient en feu, et la réaction la plus stupide aurait été de se cacher le visage avec ses mains. Mun le fit avec sa seule main libre, et se rendit compte qu'elle affichait elle-même sa gêne.
Alors il lui fallait trouver une excuse valable pour cette action!
Elle prit un air idiot et souriant de bêtise et bégaya:

^_L-le chocolat me donne t-trop chaud.. Désolée!

Dans sa tête, elle était dans un gouffre où Kurushimi l'avait poussée, et elle continuait à creuser le gouffre.
"Et pourquoi il sourit comme ça? On dirait que ça l'amuse!"
Mun avait tout pour être un clown timide dans un cirque de bas-étage voisin. Elle était tellement stupide que c'en deviendrait marrant à regarder.
Elle inspira puis expira un grand coup et reprit un air normal. Elle a eu trop d'émotion en si peu de temps qu'elle en était légèrement fatiguée.

^_En fait, c'est juste que je veux faire bien auprès des gens que j'apprécie.. On ne sait jamais si la négligence peut entailler une relation!

"C'est surtout parce que j'en sais vraiment rien, en fait, héhé.."
La dernière phrase qu'elle a prononcée était dite avec une incroyable conviction qui ne lui allait pas du tout. Mais peut-être qu'elle aurait une chance de convaincre ses parents d'acheter un portable avec ce ton! Ah, cette idée lui plaisait bien. Il faudrait qu'elle s'entraine devant un miroir pour ça.. Mais voir son propre reflet est juste effrayant. Pire que voir la Dame Blanche à minuit dans son miroir.
C'est pas tout, mais peut-être qu'il voudrait rentrer chez lui non? Mun le retient, grâce à la force de son chocolat chaud qui n'est pas vraiment bon. Vraiment, cette boisson chaude donnait la possibilité de faire un coup d'état si Mun le décidait.

^_Ah euh, au fait, tu voudrais peut-être rentrer chez toi.. Il se fait tard..

Spoiler:

Attends, le soleil commence

enfin à se lever...

«On m'a donné une chance de réussir, j'ai gâché celle de pouvoir sourire. »

RP libre.

Suite à ce compliment, ses joues prirent une couleur rosée, puis, elle cacha sa gêne avec sa main libre - ce qui l'affichait plus qu'autre chose. Bien que cette mimique semblait non-désirée, Nanashi ne put s'empêcher de la trouver mignonne.

« L-le chocolat me donne t-trop chaud.. Désolée!»

Il étouffa un rire, un sourire prenant place sur son visage pâle. Il hocha la tête en la regardant, lui faisant comprendre qu'il avait comprit ; bien qu'il sache que ce n'était qu'un vilain mensonge.
Quelques secondes plus tard, elle reprit ce visage impassible et déclara :

« En fait, c'est juste que je veux faire bien auprès des gens que j'apprécie.. On ne sait jamais si la négligence peut entailler une relation!»

Il l'observa longuement sans comprendre. Faire bien auprès des gens qu'on apprécie..? Il ne s'était jamais posé la question. Qu'entendait-elle par "faire bien" ? S'inquiéter ? Ou alors être gentil..? Il ne comprenait pas bien, mais il se reposerait la question plus tard dans la soirée.
Il lui semblait que c'était avec toute la conviction du monde qu'elle continua :

« Ah euh, au fait, tu voudrais peut-être rentrer chez toi.. Il se fait tard..»

Il perdit un peu son sourire. Rentrer chez lui..? Ahah, tout ce qu'il avait envie de faire bien sûr... Qu'elle ironie ! Il secoua la tête, plongeant son regard sombre dans celui brun de la jeune fille.

« Non, j'ai envie de rester avec toi. Peu importe si il est tard, ce n'est pas comme si quelqu'un m'attendait à la maison ! »

Ahah. Il devrait s'inscrire à l'école du rire. Peut-être ferait-il carrière dans l'humour noir...

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