"Il semblerait qu'on se rencontre de nouveau" [PV Koyen]

Une belle après-midi ensoleillée, assez chaude surtout pour l’idiote en sweat, juste ce qu’il fallait pour que les gens se décide à quitter leur habitations confortable pour les rues et parcs. C’était également le cas de Misaki, prise d’une poussée de bonne humeur causée par ce soleil réconfortant. A travers les petites ruelles, les grandes rues envahies par la foule, la brunette ne quittait pas son grand sourire, pour une raison quelconque qu’elle n’aurait pas pu citer elle-même. Il y a des jours comme ça où la vie semble belle au point d’en sautiller d’allégresse dans les rues. Au point qu’on oublierait les heures de colles tombées le jour précédent, les disputes entre son égo et ses camarades. Rien de désagréable dans sa tête, juste des pensées à la perfection mensongère. Quand on comprend l’astuce, modeler ses émotions et sentiments devient des plus faciles, un jeu d’enfant à la difficulté dérisoire. Bien entendu, il y a toujours des moments ou le masque se brise, des moments de faiblesse passagère, des moments que la jeune fille avait fait de son mieux pour combattre depuis sa rencontre brève avec une anormalité. Une anormalité aux cheveux d’ébène courts et ébouriffés qui pourrait sembler tout à fait banale si on ne prenait pas en compte sa manie à faire voler les objets. Quelle description peu méliorative de Koyen, un ami de la lycéenne. Le fait qu’elle n’aurait pas découvert ses yeux sans lui était des plus vrais, ainsi elle ne pouvait lui en vouloir d’avoir brisé son masque.

Continuant son chemin sans réelle destination en tête, elle s’arrêta à plusieurs reprises, pour des actions assez futiles, saluer quelqu’un, admirer un objet x ou y, acheter un taiyaki, pester contre la chaleur renforcée à cause de son sweat… Des choses normales quand on s’appelle Misaki. Au final, la brunette décida d’enlever le vêtement pour l’accrocher à sa taille, sans se soucier vraiment du manque de classe de son apparence, tout en prenant soin de mettre ses cutters et ciseaux dans le sac en toile qu’elle portait depuis qu’elle avait quitté son appartement une heure plus tôt. Car oui, la lycéenne s’était mis en tête de dessiner et avait donc préparé carnets et crayons à cet effet, ainsi tous réunis dans ce sac de toile qu’elle portait à l’épaule. Plus à l’aise ainsi, Misaki continua sa route, passant devant le parc sans envie, notamment vis-à-vis de la foule de jeunes enfant qui devaient vider leurs poumons en courant et criant. Puis les bambins grandiront, deviendront matures et feront avancer le monde en représentant de leur génération. La lycéenne à cette idée, pensa rapidement à son avenir. Elle allait surement suivre sa voie, comme dans ses rêves, même en sachant que peu de gens les réalisent vraiment. Combien de gamins veulent devenir footballeurs et finissent fonctionnaires ? En soi c’était plutôt triste, mais la société est faite ainsi et ne laisse aujourd’hui pas place à un changement de ce genre. Chassant ses désagréables pensées de son esprit, la jeune fille se remit en marche, sa queue de cheval se soulevant au rythme de ses pas, dans une cadence réglée parfaitement. Aujourd’hui, elle avait décidée d’être heureuse.

De nouveaux dans les rues ou passait quelques passants tous différents, la naine remarqua une silhouette familière, quelqu’un qu’elle n’imaginait pas recroiser dans un endroit comme celui-là. Enfin cette idée était assez risible, du fait qu’il habitait aussi ici. Elle avait juste croisé Koyen avec qui elle n’avait pas parlé depuis un moment. Avalant en un temps record son taiyaki pour éviter qu’il ne fasse lui aussi un petit voyage aérien, la brunette ne fit même pas attention aux miettes tombées sur ses joues, et fila se placer devant son ami coupant sa route par la même occasion, le sourire aux lèvres.

_Ben alors, on me salue même pas ? Nan je rigole…

Penchant légèrement sa tête de côté et toujours avec ce sourire légèrement arrogant, elle enchaîna.

_Donc je disais, salut Koyen ! Il semblerait qu'on se rencontre de nouveau. Belle journée, sinon, tu trouves pas ?

Une entrée en matière simple, une façon de pouvoir faire une grande conversation, la jeune fille se promit de garder son masque jusqu’au bout cette fois, malgré le fait qu’elle était plutôt contente de revoir son ami.

'' Dring dring dring ! '' La sonnerie retentit pour signer la fin des cours, encore un jour conclus. Les gens partaient rapidement de la salle de classe, tandis que moi. Seul comme d'habitude, je prenais tout mon temps, rangeant mes affaires lentement et tranquillement, je sors un des derniers de la salle de classe sans compter le professeur. Sortant de la salle, je pensais rencontrer une connaissance, c'est vrai que je me sens particulièrement seul... je me demande bien si quelqu'un m'a vu avec mes pupilles rouges, j'aurais pu mentir et dire que je porte des lentilles ! Mais … je n'en sais rien. Je sors de l'université sans passer par la cafétéria pour une fois. Certes j'aime cet endroit, mais je suis seul alors que tout les autres sont groupés... je préfère rentrer chez moi, au moins; il y a moins de risque qu'on me remarque malgré que je contrôle mieux mon pouvoir. Enfin ... '' mieux ''. Je pense que je sais juste l'arrêter plus facilement qu'avant sauf si je stresse, là ça ne changerait rien, mais alors rien du tout ! Quand je stresse je ne contrôle plus rien du tout. Mais, je ne vais pas m'en plaindre, j'arrive quand même à m'améliorer !

Partant en direction du centre-ville, allais-je faire un petit tour dans un magasin ? Pourquoi pas après tout, mon ventre n'est pas contre quelques biscuits, même si j'en ai à la maison, je peux en reprendre quelques-uns. Je passe donc devant quelques magasins avant d'avoir la flemme d'y entrer et avec mon sac... on pourrait me prendre pour un voleur. Je prends la décision de rentrer à la maison et tranquillement. Je tourne dans la rue pour rentrer et une voix féminine et familière m’interrompt. « Ben alors, on me salue même pas ? Nan je rigole… » Tournant mon regard vers cette voix, je baisse légèrement la tête et j'y aperçois la jeune Misaki, elle avait déjà finit les cours ? C'est possible qu'elle ait fini un peu plus tôt avec un professeur d'absent après tout. La jeune Misaki avait penchée la tête et j'avais un long temps de réaction alors qu'elle enchaîna la suite de sa phrase. « Donc je disais, salut Koyen ! Il semblerait qu'on se rencontre de nouveau. Belle journée, sinon, tu trouves pas ? » Belle journée ? Si elle ne savait pas quoi dire, ce n'est pas la meilleure des choses à dire, mais je ne lui en veux pas ! C'est mon amie et elle me fait rire !

« Oh ! Salut Misaki ! » dis-je d'un ton plutôt étonné de la revoir, mais bien joyeux car j'avais le sourire présent. C'est vrai que je me sentais un peu seul et sans ami, ce n'est pas plus mal qu'elle soit ici ! Je vais pouvoir parler un peu avec elle après tout ! « Je suis heureux de te revoir ! » Bon, malheureusement, je ne m'attendais pas à la revoir, sinon je lui aurait offert une crêpe en guise de remerciement pour la dernière fois, et en voyant la crêpe, elle aurait pu repenser à la scène où elle se prend la crêpe en pleine poire... je me suis sentis gêné ce jour là, mais quand j'y repense, c'était très drôle ! « Euh... Oui, oui, belle journée ! » Je ne vais pas la contredire, puis cette journée était sympa pour ma part, mes yeux ne ce sont pas activé, donc j'en suis heureux ! Mais que dire de plus ? Autant profiter de parler, on se voit pas souvent ! « Que fais-tu dans le coin Misaki ? » C'est vrai ça ! Si ça se trouve, elle se souvient où est ma maison et elle voulait me rendre une petite visite... Ou pas. Mais, en même temps, nous sommes à quelques pas de chez moi, ça peut prendre à confusion même si rare les personnes viennent me rendre visite.

L’autre eut un certain temps de réaction avant de répondre avec ce ton étonné qu’il lui avait souvent présenté lors de leur dernière et première rencontre sous le signe des crêpes volantes. Ces mêmes crêpes qui avaient dissuadées Misaki de manger devant Koyen sous peine de voir de la nourriture volante. C’était ridicule en y repensant à tête reposée mais la brunette n’y prêtait guère attention, trop avancée dans une évidente bêtise. C’est qu’elle était irrécupérable cette jeune fille.

« Oh ! Salut Misaki ! Je suis heureux de te revoir ! Euh... Oui, oui, belle journée ! »

Une certaine gêne dans ses paroles et peut-être aussi le désir de ne pas la contredire. Elle rigola légèrement de l’attitude de l’autre en pensant qu’il n’avait pas changé d’un poil. Une perspective amusante dans un monde en perpétuel changement parfois légèrement déstabilisant. Enfin bon c’était là l’ordre naturel des choses et une lycéenne marginale ne pouvait rien y faire, ne possédant guère que le pouvoir de prouver à ses camarades sa bêtise sans limite.

« Que fais-tu dans le coin Misaki ? »

La jeune fille aurait pu répondre tout et n’importe quoi à son ami qui semblait de toute évidence assez crédule. Déjà elle imaginait des réponses plus farfelue les unes que les autres mais opta finalement pour quelque chose plus ou moins proche de la réalité.

« Moi ? Ah je ne fais que me promener, enfin ce genre de chose. Dessiner, penser au chapitre du mois, ce genre de chose. Et puis après avoir lézardé toute la matinée j’avais besoin de me dégourdir un peu les jambes. »

Pourquoi cette impression de justification quand elle parlait autant ? Certes, c’était dans sa nature de toujours donner des raisons à ses actions, confirmant son assurance en réalité assez défaillante. C’était aussi dans sa nature de prétendre être ce qu’elle n’est pas et ne sera jamais. Comme quelqu’un de naturellement gentil et serviable, ce genre de chose.

« Et toi Koyen ? Encore une histoire de crêpe volante ? »

Tout en parlant, elle avait détourné le regard, adoptant néanmoins un ton qui se voulait joyeux et traduisait ce qui semblait être une blague d’assez mauvais gout. Mais bon, le soleil semblait lui donner assez d’énergie pour accumuler les remarques foireuses alors la brunette en profitait d’une certaine façon. Se retournant de nouveau vers son ami, elle ajouta avec l’air le plus sérieux du monde :

« C’est que je suis vraiment traumatisée tu sais ? »

Avant de retrouver son air joueur et d’éclater de rire tout en ajoutant ce qui semblait être un « je blague ». C’est qu’elle était vraiment de bonne humeur pour le moment la lycéenne, d’autant plus après avoir croisé Koyen. Peut-être aurait-elle pu tenter de lui dire quelque chose sans ouvrir la bouche, une idée qui ne lui vint pas à l’esprit immédiatement. Pour l’instant, elle tentait d’agir plus ou moins normalement, un véritable défi en soi pour la petite Misaki qui se moquait du monde du haut de sa petite taille.

« Moi ? Ah je ne fais que me promener, enfin ce genre de chose. Dessiner, penser au chapitre du mois, ce genre de chose. Et puis après avoir lézardé toute la matinée j’avais besoin de me dégourdir un peu les jambes. » M'a-t-elle dit. Je vois... C'est juste une coïncidence qu'on se retrouve ici tout les deux. Mais ça me fait vraiment plaisir de revoir Misaki ! Depuis les crêpes, je ne l'ai pas revu, les cours nous l'empêchaient peut-être ? Bossait-elle beaucoup ? Je n'en sais rien en fait, mais la seule chose que je sais c'est que je ne l'ai pas vu depuis un petit moment. Je me demande quand même si elle va bien depuis ! Ce jour là, elle m'a quand même remontée le moral donc, c'est une très bonne amie à mes yeux. J'avais ricaner bêtement à sa phrase en fait. C'était un peu bête ce qu'elle venait de dire, enfin. C'était drôle. Puis je pourrais aller au magasin avec ? Quoi que, elle va peut-être pas accepter. Elle a du se mettre en tête que je fais tout valser. Mais non, maintenant j'arrive un peu à le contrôler ! Ne t'en fait pas... un peu quand même... j'avoue que parfois, ce n'est pas que j'y arrive pas, c'est qu'il ne veut pas et je comprends pas. Enfin, j'espère. Elle ne m'avait pas retourné la question. Peut-être qu'elle avait une idée en tête de ce que je faisais ? Pourtant je ne fais pas grand chose.

« Et toi Koyen ? Encore une histoire de crêpe volante ? » Ah elle m'a retourné la question, mais a direct enchaîné donc je n'ai pu répondre... une histoire de crêpe volante dit-elle ? J'ai directement lâché un sourire gêné et je me grattais les cheveux. « Etto... » C'est tout ce que j'ai trouvé à dire d'un gêne... Pourquoi je suis gêné ? Bah parce que c'est de ma faute qu'elle pense ça, ce n'est pas vraiment cool. J'aimerais bien lui montrer que je sais le contrôler, mais de un; il y a des personnes qui pourraient nous voir et de deux; je vais stresser et qui dit stresse dit incontrôlable. Peut-être qu'une jour j'arriverais à lui prouver que je sais le faire ! Pour l'instant j'enlève cette idée de ma tête. Oui une mauvaise idée, je dois encore continuer de m'entraîner seul dans mon coin. Et elle ? A-t-elle réussit à le contrôler ? C'est bien une question intéressante ça aussi. Mais je n'avais pas osé, j'étais plutôt gêné, malheureusement. Il fallait aussi que je trouve quoi dire. Car si je dis "c'est bon, maintenant je sais le contrôler" ça serait un peu un mensonge car je le contrôle on peut dire … à vingt-cinq pour cent, voir quinze. Et elle pourrait me dire "Ah ouais ? Fait voir !" Donc, j'enlève cette idée encore mauvaise de ma tête. Mes idées sont rarement bonnes en même temps. À chaque fois j'ai l'impression que d'avoir des mauvais idées.

« C’est que je suis vraiment traumatisée tu sais ? » Traumatisée ?! Mince, j'ai été si loin ? Pourtant, ce jour là elle n'avait pas l'air d'avoir eu peur ! Je m'en veux alors, je dois m'en vouloir pour le traumatisme... si ça se trouve c'est ironique mais bon. Elle n'arrive peut-être à ne plus manger de crêpe de ma faute ! C'est horrible si j'ai fait ça. Si ça se trouve, elle regarde les crêpes bizarrement maintenant, je suis idiot, idiot, un vrai idiot. Ou alors c'est ironique et je l'espère vraiment parce que je m'en voudrais vraiment. Je continuais donc à grattouiller ma chevelure noire. Pourquoi faire ça quand je suis gêné sérieux ? Bon, un tic. « Heum... désolé ? » je dois prendre ça dans l'ironie ou pas en fin de compte ? Confus. Je suis en plein dans la confusion. C'est pas cool d'être aussi idiot que moi. J'avais terminé ma phrase avec un petit rire assez gêné. Oui toujours et encore gêné. Je regarde le ciel en me disant bien qu'elle doit rire. « J'espère bien que c'est pour rire que tu dis ça...» ai-je marmonné à moi tout seul. Oui, je me marmonne parfois des trucs.

« Sinon tu vas bien ? Il t'est aussi arrivé de drôle d'histoire, non ? » dis-je en baissant mon regard, moins gêné. C'est important de savoir comment elle va depuis ! Si ça se trouve elle a un tas de trucs à me raconter et ça serait drôle quand même. Il a dû lui arriver un tas de trucs avec son pouvoir maintenant qu'elle l'a découvert ! Moi quand j'ai appris que j'avais cette chose, j'ai eu de drôles d'aventure quand même, surtout dans les magasins... et le pire c'est que ça m'arrive encore au jour d'aujourd'hui. Il suffit de me faire stresser et je ne sais pas pourquoi, je fais tout voler. Malheureusement... Peut-être que le stresse agit avec mes yeux ? J'en sais rien, mais j'aimerais bien qu'elle me raconte deux-trois histoires étranges qui lui ait-arrivé avec son pouvoir ! Si ça se trouve elle a rencontré d'autres possesseurs de yeux rouges ! J'en rencontre bien moi, alors pourquoi pas elle ? Je ne suis pas non plus le centre du monde. Je suis sûr qu'elle en a rencontrer et peut-être plusieurs qui sait ! Son pouvoir est très amusant... c'est parlant sans ouvrir la bouche, c'est une bonne technique de fainéantise ! Remarque, le mien n'est pas mieux, je peux déplacer les objets, donc dès que je pourrais le contrôler à cent pour cent, ça serait aussi un pouvoir de fainéant. Maintenant, espérons que Misa en a rencontrer et va me dire leurs pouvoirs, ça risque d'être un moment intéressant à écouter.

Face à l'incertitude dans laquelle elle semblait avoir plongé son ami, la brunette ne put retenir un rire de quelques secondes, amusé et témoignage de sa malice enfantine. Néanmoins, elle se hâta de le conforter dans l'opinion qu'il avait exprimé plus tôt, sûrement avec une certaine précipitation, voulant éviter d'avoir une relation ternie à cause d'un mal-entendu de par ses propos souvent à plusieurs facettes. C'était une adolescente bien compliquée que voilà, avec ses problèmes d'ordre commun et des plus lambda dans la foule des autres jeunes filles de son âge. C'était d'une certaine façon, un peu triste et désagréable que de savoir que même en cherchant en se démarquant du reste de la foule, même en recherchant l'anormalité, elle restait banale, terne et ennuyeuse. Mais même en se plaignant, elle ne pouvait pas y faire grand chose, à part tenter d'avancer encore et toujours, avec une fausse personnalité de gamine tantôt souriante tantôt boudeuse. C'était être égoïste et la lycéenne le savait bien.

Koyen l'interrompit dans sa réflexion, comme tout le monde avait tendance à le faire, faisant tous fi des pensées d'une petite brunette de moins d'un mètre cinquante. La perfection ne connaît personne après tout, et personne ne la connaît non plus, belle relation réciproque que voilà venir.

-Sinon tu vas bien ? Il t'est aussi arrivé de drôle d'histoire, non ?

La première partie de ces dires qu'il prononça en baissant le regard vers le froid et dur béton, semblait être teintée de gêne et embarras pour une raison qu'elle ne comprit pas, mais semblait aussi faire office de formule de politesse, ce que la jeune fille avait également tendance à négliger, se pliant simplement au gré de ses humeurs. Elle continua malgré tout de sourire, pour l'image principalement.

-J'imagine que je vais bien oui, enfin comme d'hab quoi.

La deuxième partie la laissait davantage perplexe mais aussi et surtout l'intéressait beaucoup plus. On y revenait toujours, à "ça", ce petit truc anormal, enfin quelque chose utile pour se démarquer du reste du troupeau de mouton. Néanmoins, lui donner une réponse positive aurait été mentir, ainsi elle se décida à lui conter à quel point sa vie manquait d’intérêt.

-Et concernant mes histoires, comme tu dis... Il ne s'est absolument rien passé en fait. Non pas que je n'ai pas réessayé de communiquer comme la dernière fois, au contraire. En fait j'ai tenté d'utiliser cette capacité ou je sais pas comment on peut appeler ça, sur des gars en classe, mais il s'est absolument rien passé. En fait, un peu comme si le courant ne passait pas...

C'était étrange comment elle parlait de tout ça avec autant de facilité, tentant de percer ce mystère des plus intéressants.

« J'imagine que je vais bien oui, enfin comme d'hab quoi. » Cette fille, la petite Misaki est tellement pleine de joie ! Je suis sûr qu'elle déborde d'énergie ! Mais j'avais tellement envie de savoir ses histoires ! Si elle en avait... si ça se trouve, il ne s'est rien passé, ça me choquerait un peu quand même ! Je me demande quand même par curiosité ! Car Misaki a l'air fofolle d'un coté, alors je suppose qu'il s'est passé pas mal d'histoires. Je la regardais encore en attendant avec impatience, j'étais tellement pressé moi aussi... je suis bizarre. M'enfin. Misaki va sûrement vite me raconter ! Déjà c'est qu'elle va bien et qu'elle a l'air de toujours aller bien. C'est bien de toujours allez bien ! Au moins, elle garde toujours le sourire ! Je me souviens de sa joie quand elle a découvert son pouvoir ! C'est fou comme elle était joyeuse... c'est bien pour ça que je ne doute pas qui lui ait arrivé plusieurs histoires !

« Et concernant mes histoires, comme tu dis... Il ne s'est absolument rien passé en fait. Non pas que je n'ai pas réessayé de communiquer comme la dernière fois, au contraire. En fait j'ai tenté d'utiliser cette capacité ou je sais pas comment on peut appeler ça, sur des gars en classe, mais il s'est absolument rien passé. En fait, un peu comme si le courant ne passait pas... » Quoi ?! Aucune histoire ? C'est quand même bluffant... Moi qui m'attendait à ce qu'elle me raconte pas mal d'histoire. C'est bien dommage qu'une fille comme elle n'ait pas rencontrée une autre personne aux yeux rouges. Et elle a tentée de l'utiliser mais ça fonctionnait pas ? Le courant ne passait pas ? Elle a peut-être perdu ses yeux rouges ? Mais si c'est le cas, je veux savoir ce qu'elle a fait ces derniers temps ! Moi aussi je veux enlever mon pouvoir... Non en fait je ne sais pas... Si je l'enlève je vais sûrement regretter ? Grâce à ses yeux, j'ai eu un beau parcours. Je ne regrette pas ma route. Je ne peux pas regretter. Sans mes yeux, je n'aurais pas rencontrer multiples personnes et le Mekakushi Dan complet... comment regretter avec ça ? Je ne peux que les remercier après tout. Si on m'aurait demandé ça il y a quelques mois, je n'aurais pas hésité. Mais si c'est au jour d'aujourd'hui, je ne le ferais pas.

« Le courant ne passait pas.... Hm... Essaye sur moi pour voir si ce ''courant'' passe. » Si le courant passe, j'en déduis que ses yeux rouges fonctionnent que sur les personnes aux yeux rouges. Ou alors ses camarades pensaient que c'était leurs pensées ! Mais si ça ne fonctionne que sur les personnes aux yeux rouges, elle est avantager ! Ça va lui permettre de reconnaître les autres qui ont des yeux rouges ! Surtout qu'elle n'en a pas rencontré d'autre que moi, alors que moi j'ai quand même rencontré le Mekakushi Dan... j'ai donc eût de la chance ? Pourtant Misa est une fille géniale ! Si je pouvais la présenter au Mekakushi Dan je le ferais sans hésiter. Je devrais leurs en parler avant bien entendu... peut-être que Misaki serait plus joyeuse en voyant d'autres possesseurs de yeux rouges. Après tout je n'y peux rien... mais bon, on va déjà voir si son pouvoir fonctionne toujours ! Ensuite on essayera peut-être de comprendre pourquoi il n'a pas fonctionné ce jour là ou pourquoi il ne fonctionne plus. C'est un mystère à résoudre pour Koyen et Misaki ! J'espère qu'on va autant s'amuser que notre précédente rencontre !

naze yay:

Ce que dit la lycéenne a l'air de l'étonner, même si la petite Misaki a fini par s'habituer à ses échecs à répétition. Un peu frustrant, il est vrai, mais ne sachant que faire, la brunette a tout naturellement fini par abandonner. Comme un peu tout en fait. Parce que Misaki est lâche, Misaki est faible, même si elle sort armée de chez elle, elle ne serait pas capable de prendre la vie de qui que ce soit. D'une certaine façon, ce n'est pas si mal pour une lycéenne de ne pas avoir à se tâcher les mains. Peut-être qu'un jour elle deviendra faible au point d'user trop de ses cutters. Peut-être. Mais en attendant, elle est perdue, perdue comme jamais.

-Le courant ne passait pas.... Hm... Essaye sur moi pour voir si ce ''courant'' passe.

D'une certaine façon, elle n'est pas étonnée. La brunette s'attendait presque à une proposition de ce genre de la part de son ami. C'est quelque chose d'appréciable chez Koyen, cet espèce d'envie de résoudre les mystères. Enfin sûrement plus aujourd'hui que à leur dernière rencontre. En l'examinant, la brunette lui trouve un air plus joyeux sur le visage, léger contraste avec la dernière fois. Elle ne dira rien bien sur, préférant voir son entourage joyeux. Néanmoins la jeune fille se concentre, sûre d'elle, sûre du résultat, arrogante, orgueil d'un jour.

"Si tu veux, mais ça marchait déjà la dernière fois non ? Je serai surprise d'un changement là-dedans"

C'est assez arrogant de sa part de penser déjà qu'elle contrôle ce machin, même si ses essais avec Koyen se révèlent à chaque fois être des succès. Pas même un instant la brunette ne pense qu'elle pourrait dévoiler accidentellement tout ce qu'elle garde secret dans sa caboche. Ses peurs et ses craintes, son refus de voir la réalité et la vérité, ce genre de chose. La lycéenne soupire, sans savoir si c'est un soupir de soulagement ou quoi que ce soit d'autre.

-Et évidemment, là ça marche... C'est compliqué ce machin.

Se retournant, elle fait mine de s'avancer, comme pour montrer une certaine réflexion, chimère de l'invention d'un individu X ou Y. Elle comprend sans comprendre, et pourtant Misaki n'est pas idiote.

-Eh j'y pense... Si ça se rapproche de la télépathie, tu devrais pouvoir répondre non ? A la façon dont tu réponds à un SMS. Enfin c'est une théorie comme ça, pour faire passer le temps.

« "Si tu veux, mais ça marchait déjà la dernière fois non ? Je serai surprise d'un changement là-dedans" » Elle avait raison. Ça fonctionnait très bien la dernière fois. J'ai remarqué qu'elle n'a pas bougé ses lèvres. Donc elle venait de l'utiliser ? Oui vu que ses yeux étaient rouges. Hm. Je réfléchis encore et encore je ne voyais pas d'autre solution que ça ne marchait que sur les personnes aux yeux rouges. Je voulais le dire à Misaki sans hésiter mais elle continua directement. « Et évidemment, là ça marche... C'est compliqué ce machin. » Elle le sentait quand ça fonctionnait ? Si j'avais su ça avant, ça m'aurait facilité la tâche ! Maintenant je peux être sûr que ça ne marche que sur les personnes aux yeux rouges ! Enfin, c'est plus ou moins évident si elle le sent. Au moins, son pouvoir fonctionne toujours ! C'est plutôt cool pour elle, elle qui l'appréciait. Enfin bref. Je pense pouvoir lui donner mon avis à ce sujet juste après. Mais je réfléchissais encore un peu, voir si je n'avais pas d'autre théorie.

« Eh j'y pense... Si ça se rapproche de la télépathie, tu devrais pouvoir répondre non ? A la façon dont tu réponds à un SMS. Enfin c'est une théorie comme ça, pour faire passer le temps. » Ce n'est pas une mauvaise idée... c'est comme un chat ? Mais comment vais-je savoir si j'ai répondu moi ? Je n'en n'avais pas la moindre idée, mais il fallait essayé, je ne perdrais de toute façon. Que ce que voulez-vous que je perde ? Ça serait tellement illogique. Des fois, c'est le plus logique qui est bon. J'allais me contenter d'essayer mais que ce que je vais bien pouvoir dire ? Je n'avais pas vraiment d'idée et pourtant, dire quelque chose d'intelligent ou de débile ne changerait pas grand chose... ce que je pense est parfois inutile. Mais bon, je vais pas faire un "allô allô ?" comme dans les téléphones. Mais elle a dit comme un SMS ? C'est une théorie sympathique qu'elle vient de baser... une bonne théorie même ! Bon, pour vérifier sa théorie, il fallait voir si ça fonctionnait.

« "Est-ce que ça fonctionne ?" » J'aurais essayé. Je ne savais pas si ce fameux "courant" était passé. C'est peut-être quelque chose que seul Misaki peut ressentir ? J'en sais rien, mais j'ai pas vraiment fait attention à la sensation, j'étais préoccuper par ma propre théorie, je regardais la jeune Misaki et je comptais quand même lui demander si ça avait fonctionner tout en enchaînant avec ma théorie. « Ça a fonctionné ? … Sinon je pense qu'on peut supposer que ça ne fonctionne qu'avec les personnes qui ont des yeux rouges ...? » Je m'étais arrêté ensuite en la regardant. Je donne ma théorie aussi mais pas trop dans le même sujet que ça théorie... la mienne se basait sur le "comment ça fonctionne" et la sienne sur le "qu'est-il capable de faire". Voilà comment je voyais ça. Je voyais ça plutôt bizarrement d'ailleurs... Bon, voyons voir si ça a fonctionné et si Misaki approuve ma théorie qui paraît plus ou moins évidente.

« "Est-ce que ça fonctionne ?" »

Elle se contenta pour l'approuvé de levé son pouce, avec un certain air de condescendance sur le visage. Un peu trop fière de sa réussite la Misaki, qui pensait déjà naïvement contrôler cette capacité rajoutant un peu de piment à sa vie. A vrai dire, elle n'en savait rien, se basant uniquement sur des suppositions bancales. Elle était déjà heureuse de savoir que sa théorie était fondée, et imaginait déjà tout ce qu'elle pourrait faire avec son pouvoir... si elle parvenait à faire un jour "passer le courant" avec quelqu'un d'autre que Koyen.

-Ça a fonctionné ? … Sinon je pense qu'on peut supposer que ça ne fonctionne qu'avec les personnes qui ont des yeux rouges ...?

Prenant une légère inspiration, la brunette réfléchit un instant aux dires de Koyen, instaurant presque un certain silence dans cette conversation. Continuer à être silencieuse de cette façon aurait été égal à ternir son honneur et sa réputation, ainsi la lycéenne se reprend, lâchant un "ah" au passage, comme pour se justifier. Toujours se justifier, ainsi marche Misaki.

-Yup parfaitement fonctionné. Je pense que ça serait logique... On sait donc pour cette histoire de courant. Je me demande quelles sont les limites de ces yeux... Et toi sinon, du nouveau dans tes histoires comme tu dis ?

En fait, c'était surtout pour faire passer le temps qu'elle tenait de tels propos. Oh bien sûr, apprendre de nouvelles choses à propos de quelque chose d'intéressant était bien sûr amusant, à la façon d'un enfant et ses nouveaux jouets, mais même de cette façon Misaki continue à réfléchir sur ses propres yeux, égoïste.

« Yup parfaitement fonctionné. Je pense que ça serait logique... On sait donc pour cette histoire de courant. Je me demande quelles sont les limites de ces yeux... Et toi sinon, du nouveau dans tes histoires comme tu dis ? » Parfaitement fonctionné... donc elle avait raison. Mais ça ne fonctionne pour l'instant qu'avec moi. Je pense qu'il faudrait qu'elle rencontre un autre possesseur de pouvoir pour le savoir. Mais elle n'en connaît pas... malheureusement je ne peux pas lui citer des noms sans l'autorisation de la personne en question. Sinon je citerais à Misaki le Mekakushi Dan et ainsi elle pourrait être dedans mais... C'est pas si facile que ça. Le Mekakushi Dan est comme une organisation secrète. Si on en parle du bouche à oreille... tout le monde va le savoir et alors je me sentirais tellement responsable. Après je peux aussi lui présenter un ou une amie ? Mais si la personne en question veut que ça reste secret... je ne peux pas faire ça. Alors il va falloir attendre qu'elle rencontre quelqu'un possédant un autre capacité et elle me redira ensuite je suppose. De toute façon, c'est la seule solution à faire.

« Moi ? Eh bien... je fais toujours voler des trucs par-ci et par-là... ça dépend des situations on va dire. La routine quoi. » Totalement ça. Surtout dans les magasins... c'est une horreur d'aller dans un magasin mais je n'ai parfois pas le choix, ma gourmandise prend le dessus et mes yeux reprennent le dessus, les rôles s'inversent rapidement. Mais il suffit de rester calme, c'est ça le secret de la clé ! Enfin pour moi... et mon avis bien sûr. J'ai juste remarqué que quand je paniquais, il s'activait direct presque. C'est limite flippant. Mais je n'y peux rien. Je dois quand même vivre ! Mais maintenant changement de sujet je suppose ? Je n'ai pas grand chose à dire, sauf si elle souhaite que je lui raconte en détail. Mais ça peut paraître nul à raconter, faut le vivre. Car si je dis que j'ai été au magasin, j'ai fait voler des paquets de biscuit et je me suis fais une amie.. ou alors j'ai consolé quelqu'un qui avait peur de ses yeux. Bon je savais pas vraiment quoi dire là.

« Hm … et sinon, tu veux qu'on aille se payer une gaufre ou tu as quelque chose à faire ? » Bon, je n'ai pas dit crêpe car elle m'a dit qu'elle était traumatisée … enfin en quelques sortes. J'espère ne pas faire la même erreur pour les gaufres. La nourriture est sacrée. Mais qu'est-ce que je devais faire déjà ? J'ai légèrement oublié... bon ce n'est pas bien important. Puis si Misaki a quelque chose de prévu, on pourra encore se revoir une prochaine fois. J'espère qu'elle percera le mystère de ses yeux... c'est quand même cool. J'ai de quoi noter dans mon carnet ! Puis mon avis est presque le même que le sien... elle pense que c'est logique que ça ne fonctionne que sur des possesseurs de yeux rouges. Si ça se trouve, elle peut faire une immense conversation entre tout les possesseurs aux yeux rouges par télépathie ? Ça pourrait être marrant et flippant à la fois. Bon, maintenant reste à voir si elle va accepter que je lui offre une gaufre !

-Moi ? Eh bien... je fais toujours voler des trucs par-ci et par-là... ça dépend des situations on va dire. La routine quoi.

La brunette n'est pas très étonnée mais pas non plus très satisfaite pour autant. Elle n'est pas du genre à se satisfaire de si peu en tant que réponse après tout, égoïste, puérile, Misaki. Une personne curieuse, une personne à l'ego supérieur à sa taille, une personne détestable. Et pourtant, même si elle veut demander plus d'informations, parce qu'elle le sent le non-dit, Misaki se tait, Misaki écoute, Misaki fait des efforts, Misaki tente d'être une bonne amie, sans pour autant l'être. Il est difficile de devenir ce que l'on souhaiterait être après tout, la société d'aujourd'hui autorisant difficilement les rêves d'adolescent sur le chemin de la vie pour devenir adulte. Risible réalité que voilà poindre à l'horizon, triste et magnifique, mélancolie certaine. Souriant, souriant, pour ne pas montrer autre chose, pour ne pas montrer de personnalité pourrie, rester présentable, futile préoccupations.

-Hm … et sinon, tu veux qu'on aille se payer une gaufre ou tu as quelque chose à faire ?

Une proposition ne tombant pas dans l'oreille d'un sourd, ou plutôt d'une sourde, fixant désormais Koyen avec des yeux brillants, comme ayant attrapés les étoiles. Misaki a faim maintenant qu'on en parle, la perspective d'une gaufre lui semble absolument excellente, imaginant déjà le bruit de la pâte cuisant, coincée dans la machine comme on coince un homme entre le sol et le ciel. Elle en saliverait presque, son honneur la rappelant à l'ordre régulièrement.
Elle veut accepter, mais accepter serait prendre du retard sur son chapitre n'était déjà plus vraiment dans les temps. La jeune fille est tiraillée entre deux côtés bien différents, se contentant donc de fixer le sol pour n'en choisir aucun, s'accorder un moment de répit pour un court instant. Son sac la rappelle néanmoins à l'ordre, et c'est avec un sourire gêné, un peu triste qu'elle fixe son ami.

-J'aurai bien dit oui mais... Je dois avancer sur mon chapitre, et c'est pour ça que j'étais dehors, à la recherche de documentation, pour pouvoir finir ça vite...

La brunette est un peu chagrinée de devoir décliner une telle offre, et d'une certaine façon a plus qu'un peu peur que Koyen lui en veuille. Ce n'est après tout pas son but de se faire détester de ses rares amis, bien au contraire. C'est que la brunette aime être entourée et socialiser même si son ego et sa personnalité ne lui permette pas toujours de telles choses.

-Mais on se réserve ça pour une autre fois, non ? C'est toujours cool ce genre de chose après tout.

Et sur ce, la lycéenne s'excuse, nouvelle justification, et prononce simplement les mots d'un au revoir, simplement. Et la brunette tourne les talons, la brunette fuit, la brunette ne se comprend pas, même une fois rentrée chez elle. Alors elle fait comme d'habitude, s'installer sur sa table sans aucune nouvelle documentation, pour rattraper son retard, ainsi est la vie de Misaki.

» ♣ Un mikado ou un coup de couteau ? - [PV. Koyen ]
» bad end ••• kyosuke koyen
» confiance ••• koyen & akira.
» { Magicien, tu fais tourner la bouteille ? ~ [Ft: Ana&Koyen]
» flying Ϟ kyosuke koyen [TERMINÉ]