{ ▊♔ Akio vs Kaori.│Rencontre fortuite au milieu des jeux

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La fête foraine bat son plein. Ou l'attraction, en ce moment même, quelle invention intelligente de l'homme. Des stands de nourritures, des jeux à foison et des coins pour la détente. Que des endroits pour le moins sympathique pour les visiteurs et ceux qui décide de prendre part à la fête. C'est d'un pas enjoué qu'Akio se précipite sans broncher vers le grand 8, les mains armés de sucettes et sa bouche tenant langoureusement un morceau de barbe à papa couleur crème. Il est heureux de constater que la foule était quasiment inexistante, (Basant la raison sur le fait que presque tout le monde est effrayé à l'idée de chevaucher ce parcourt du combattant.) de voir qu'il n'y avait que huit personnes maximum prêts à embarquer dans ce que l'on appelle communément 'le train de l'enfer'. Finissant le bâtonnet de barbe à papa afin de tuer le temps, histoire de ne pas trop s'impatienter pendant la courte attente, ses yeux se rivent vers la foule passant près de lui, jusqu’à ce que la voix de la personne chargée de la sécurité et du confort du manège rappelle le châtain à l'ordre, signalant que c'est à son tour de choisir son siège.

La tête penchée sur ce qu'est la barre séparant l'entrée et la sortie, il s'apprête à pénétrer dans l'attraction avant qu'un bras fasse obstruction de cette action, une main dure & sévère stoppant nette le garçon.

❝ Cette attraction est spécialement réservée pour les duos, aujourd'hui. ❞

Sérieux? Sérieusement, c'est une blague? C'est du grand n'importe quoi de réserver ce manège pour les couples, familles et copains— en jetant un vite regard sur la pancarte située vers le début de la file d'attente, il est frappé d'horreur, réalisant que cette règle est loin d'être un canular. Et puis zut, il pourrait très bien baisser les bras et faire d'autres jeux.. Cependant celui-ci le tentait, lui faisait littéralement de l’œil et la pire condition possible est d'être accompagné. L'envie de prononcer des tas d'insultes et d'assouvir son mécontentement avec la violence est visible sur son visage renfrogné, jamais il ne se pliera à l'échéance d’appeler un de ses subordonnés ou faire l'erreur d'envoyer un message à un membre de l'Akame Dan.

Faisant signe à l'animateur d'attendre (De toute évidence, personne d'autre ne comptait traverser la ligne d'attente.) quelque secondes, l'adolescent presse la cadence de ses pas, son allure traversant les visiteurs, un bras s'élançant au milieu d'une ouverture permettant d'attraper rudement le bras de quelqu'un, d'une fille d'environ son âge, coiffée de deux couettes couleur ambre.

❝ Toi, suis-moi! ❞

Ordonne-t'il, ne laissant pas le temps au martyr de protester ou de se défendre face à cette rencontre peu orthodoxe.

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Ce regard de braise s'attaquant au plus colérique aspect qu'un délinquant puisse démontrer— une expression qui suscite la peur chez les faibles & le respect des voyous sachant un minimum qui est qui dans cet énorme océan sauvage qu'est Mekakucity. Il est évident qu'a première vue, la pauvre femelle tiraillée entre la volonté de dégager le châtain hors de sa portée et de le remettre à sa place, un sentiment partagé car Akio n'avait pas le portrait d'un garçon bienveillant ne voulant que le bien d'autrui en prêchant les bonnes paroles tout en répandant une prospérité austère parmi ses coéquipiers. Peu de créatures osaient répliquer du tac au tac face au garçon dévergondé, logeant une réaction effrayante et ennuyée. Ennuyé de devoir partir à la pêche et au jeu du petit bonheur la chance, c'est à dire d'aller à la rencontre de l'humanité. & cette idée le révulse comme jamais.

Il insiste sur chaque syllabe prononcée, il insiste sur le ton sévère ne laissant guère la place à la pitié & une autre réponse que 'oui'. Elle est une fille, il est un homme. Sexe opposé, différence de force & la mentalité changeant en fonction de l'éducation reçue. A première vue, il jugeait l'adolescente comme une étrangère banale sans réelle importance ou quelque chose la mettant en valeur plus que quiconque d'autre, un peu comme un joyaux éblouissant une galerie face à de pauvres cailloux entreposés à côté. & pour être franc, Akio n'avait aucune expérience avec les demoiselles, il ne savait pas du tout comment aborder la gente féminine. Foncer dans le tas? Bien sûr. Éclater la boite crânienne de quelqu'un? Sans problème. Converser avec une étudiante de son âge? Il n'y a pas de formule miracle face à ce problème.

Ah, il venait de zappé que les filles, ça chipote de trop. Impossible de les faire taire tant qu'elles ne sont pas satisfaites. Une perle de sueur humidifiant le coin de sa joue, le voilà perdu parmi ses réflexes de mal élevé, les doigts empoignant une partie de ce que représentait une couette nouée par un ruban, l'accrochage faisant en sorte de rapprocher le visage de la brunette à proximité de celui du mâle, celui-ci murmurant des mots transportant une onde meurtrière parcourant ses lèvres retroussées, dévoilant une rangée de canines prêtes à passer à l'action, semblable à un chien en rogne à deux doigts d'occire sa proie.

❝ Ta gueule, tu crois que j'veux passer ma soirée avec toi? Tu la ferme et tu restes sage. ❞

Il s'adressait à cet être humain comme si elle n'était qu'un animal né pour seulement comprendre & assimiler des ordres, rien de plus. Au cas où elle répondrait de façon récidiviste, il a calé sa main sur sa taille, ses doigts frémissant de terreur. & si jamais il se fait surprendre d'une seconde à l'autre, par un de ses camarades? Il préférait éviter ce genre de scène car il ne sera pas prêt mentalement à endosser la honte de s'être fait prendre au milieu d'un 'rendez-vous entre tourtereaux'. La question accentuée par la nervosité n'arrangeait pas le dédain porté envers la petite silhouette. D'un claquement de langue, ses yeux mielleux lancèrent un regard foudroyant, ses yeux torves faisant une transaction muette à propos de ses pensées les plus intimes. Nul besoin d'être un télépathe pour comprendre ce qu'il pensait.

Dès que le duo s'approcha de l'adulte faisant office de surveillance, un raclement de gorge discret poussa Akio dans ses derniers retranchements, plaquant sa hanche gauche contre celle de l'inconnue, le visage tourné quelque part, loin du regard sceptique de l'animateur. N'est-ce pas assez évident que cette mise en scène représente un gros canular dans l'unique but d'assouvir les pulsions de l'adolescent amateur de sensations fortes, de se sentir vivant après avoir passé un certain cap de danger, une barrière auquel la mort n'est qu'a quelque centimètre de toi, prête à te tendre la main.

Maintenant, c'est au tour de la jeune de parfaire son rôle d'amie accompagnant un copain dans une attraction déjantée. Au moindre faux pas, il s'assurera de lui faire payer le dixième de l’échec imposé. & tirer les cheveux n'aura été qu'une intimidation précoce, loin d'incarner un avant-goût de tout ce dont Akio est capable de faire subir.

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L'anxiété gravissant des échelons dans la cervelle du châtain, ses mains devenaient moites à force de cogiter mille et une possibilité pour rattraper chaque erreur de la brunette, toutefois ci celle-ci compte bien ennuyer d'arrache-pied son compagnon de la soirée. Il ne put se prononcer sur les intentions trottinant dans l'esprit de la femelle, la surprise eut le meilleur de son ego & il se voit forcé de pousser le vice un peu plus loin que prévu sans compter ses mauvaises habitudes qu'il se doit de minimiser un maximum. Voir un garçon maltraité son 'amie' n'est pas la meilleure idée du siècle à promouvoir devant la foule, en particulier si les parents ou la police patrouille le secteur.

Oh. En voilà une proposition exquise. De plus, c'est prendre quelqu'un par les sentiments, qu'elle en soit pleinement consciente ou non. N'ayant guère le choix que de confirmer la suggestion alléchante un peu par obligation mais réellement car cela le touchait— que dis-je, c'est son estomac qui entrait dans une effervescence, réanimé par cette promesse scellé dès l'instant qu'elle fut confessée devant plusieurs témoins. (Deux, pour être précis.) Mais passons à autre chose étant donné que la première priorité gardée en tant qu'objectif est de faire un énorme tour de grand 8, de sentir le vent effleurer la peau, d'avoir le cœur serré dans sa cage que représente la poitrine & surtout faire le grand saut, de sentir la peur tétaniser ses muscles. Un bien beau défi car presque rien n'effrayait le délinquant. Presque rien, si on suit la logique que l'être humain est systématiquement apeuré par quelque chose, quel que soit la nature de cette phobie.

❝ Bien sûr, tu sais que je ne peux rien te refuser. ♪ ❞

La fourberie atteignant un niveau alarmant de cynisme mélangée à une voix enjôleuse, un fin sourire sournois s'esquisse sur ses fines lèvres, doublée par un petit geste de la main gauche attirant la femelle dans son élan vers la destination évidente sous l'approbation plus qu'évidente du surveillant qui vérifia à plusieurs reprises que les mesures de sécurités sont respectés. Ah, quoi de mieux que les sensations fortes pour ouvrir l'appétit? Drôle de perspective qui n'est sans doute pas partagé auprès de sa compagne qui se dandinait dans tout les sens, l'inquiétude de ne pas trouver quelque chose d’apparemment sautait aux yeux du garçon qui s’accouda sur le rebord de son siège, les yeux plissés & expressionnisme encré dans une vraie énigme impossible à déchiffrer. Énervement? L'agacement? Qui sait.

❝ Qu'est ce que tu branles. Si tu gesticules dans tout les sens, tu vas gâcher tout le fun. Ferme tes yeux si tu flippes. ❞

Un vif conseil qui ne sonne pas du tout pro ni bienfaisant. Est-ce censé rassuré la pauvre victime en proie à une crise cardiaque à chaque instant? Si il avait su à quel point elle était terriblement pusillanime, jamais il n'aurait eu la stupidité d'aller la piocher au petit bonheur la chance en espérant qu'elle garde un silence olympien le temps de l'attraction. Visiblement, c'était beaucoup trop demandé de faire des concessions sur des caprices innocents, des caprices qui ne sollicitait que de la compréhension, même minimale.

& c'est trop tard pour faire marche-arrière, le 'bip' retentit bruyamment, les roules du wagon se déclenchant pour emmener en voyage les visiteurs ayant agités leur tickets pour un aller sans retour dans les tréfonds de la crainte la plus terrifiante qu'elle soit, dans les entrailles de l'excitation sous toute ses facettes.

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L'attraction prit fin après une série de looping, de quoi faire régurgiter un déjeuner copieux. Rien d'extravagant pour Akio si on ne compte pas ses déjeuners quotidiens, ses grignotages à temps partiel constitués de sucreries & de snacks qu'on achète dans des supérettes. Mais il faut avouer qu'il avait un peu beaucoup abusé de sa gourmandise sur ce coup, a peine eut-t'il le temps d'entrer dans la fête foraine que ses yeux fixaient les stands de nourriture. Heureusement pour lui son estomac se révèle solide & coriace face à n'importe quelle épreuve. Au moins cela a le mérite d'être félicité puisque les risques de voir le wagon retapissé d'une substance qui est préférable de ne pas préciser n'est pas du tout appréciable. Hors de l'attraction une fois que les barres de sécurité se soulève, l'adolescent en ressort conquis, extrêmement joyeux & renforcé par un sourire débonnaire qui n'est pas sans rappelé un sourire malicieux qui n'inspire rien de bon si on connait un minimum le cas en question.

Muscles étirés, plusieurs os craquèrent en signe de protestation auditive. Rester sans rien faire n'est pas bon pour sa santé, si il passait régulièrement son temps à fainéanter, ses réflèxes disparaîtront ainsi que son dynamisme. L'acédie est un fléau, un des sept péchés capitaux mais ce défaut ne collerait pas avec son caractère, il s'apparenterait plus avec la gourmandise, voire même la colère puisqu'il est question d'un comportement récurrent ne brillant que par sa spontanéité à s'effilocher promptement, ce dont il fait d'ors et déjà preuve en ce moment. Fronçant les sourcils, ses pas suivirent ceux de la demoiselle dans un bruit moins flagrant, prenant un chemin similaire au sien jusqu’à un endroit désigné comme un havre de paix. Contrairement à la brune, il n'avait pas à courir ni trottiner, pour être honnête il avait en quelque sorte prévu à l'avance où serait la prochaine destination de l'adolescente, compte tenu de son envisageable malaise. Poursuivre les gens n'est pas son loisir—excepté certains cas évidemment prévisible. Toutefois, l'action d'aller plus loin que nécessaire le surprit. Bien sûr c'est simplement dû à la proposition exquise qu'il a pleinement accepté (Même si ce n'était que du cinéma pour paraître plus crédible) & il ne souhaitait pas que la femelle se méprenne sur les sentiments du garçon. Il ne s'inquiète pas pour elle, il s'assure qu'elle puisse tenir sur ses deux jambes pour lui payer ce qui était convenu plus tôt.

❝ Oi, toi. Dépêche toi de m'acheter mes crêpes, tu pourras crever sur le banc après. ❞

S'exclame-t'il. Fallait pas trop espérer quelque chose de positif venant de sa personne, imbu de lui-même. & il se montre patient car il aurait très bien pu recommencer ses mauvaises habitudes, c'est à dire d'imposer ses choix sans l'option de se soucier des pensées des autres.  Il se contente d'attendre impatiemment, son pied tapotant la terre qui démontrait son intolérance aux situations qui ne lui plaisait pas. Les filles doivent être traitées avec délicatesse & compréhension, avec Akio le contraire n'est pas étonnant. A partir de la perspective des passants, on pourrait croire qu'un garçon s'inquiète pour son ami si on n'entendait pas ses mots remplit de venin, de sarcasme riant au nez du malheur des autres.

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Apparemment le coup du grand 8 était peut-être trop audacieux pour une personne non expérimentée. Même lui, qui est sous la pression constante de s'évanouir à cause de son vertige, certaine occasions n'ont pas de connexion avec sa crainte du vide, d'être emporté dans un bourbier sans fond. Malgré le courage abondant & son impétuosité, c'est pas facile de lutter contre ses phobies, en particulier les plus honteuses. Ça ne le dérangeait pas tellement d'avoir l'estomac retourné, de perdre le contrôle de son corps & de se voir tituber comme quelqu'un de d'ivre. La sensation est toujours exquise, délicieuse à savourer, c'est excitant de sentir son cœur s'emballer pour pas grand chose. Il savait qu'il n'allait pas mourir d'une crise cardiaque ni de se retrouver dans une situation embarrassante, l'idée même que ce genre de moment ce produise n'effleura pas son esprit.

Se préoccuper d'autrui ne lui apportera jamais rien de bon. Personne ne lui sera redevable de sa gentillesse efforcée, de sa compassion éphémère. Personne n'a jamais démontré de la gratitude lorsqu'il produisait quelque chose qui n'est pas porté sur la violence. & faire une action charitable n'est tellement pas dans ses cordes.. Ses mains ont été façonnées pour détruire, sa langue pour cracher et ses jambes pour tuer. Voir une jeune fille au bord de l'agonie, morte d'épuisement & de frayeur ne l'ébranla pas, pas même une fraction de seconde, rien. Aucune once de regret n'est mélangé dans l'océan de froideur représenté par son regard dur comme de la pierre, intransigeant & terrifiant. Avoir le regard qui tue n'est pas voulu-- disons que plusieurs années de solitude orchestré par des coups gratuits n'ont fait que forger son caractère, lui apprendre les mauvais côtés de la vie en laissant dans l'ombre les bons.  Il est borné, jamais il n'écoutera ses interlocuteurs lorsqu'ils lui feront la morale. Il ressemble à un enfant pourri gâté bercé dans la pauvreté.

Son ventre le réprimande sur le manque occasionnelle de sucre. Il avait faim, il devait s'abreuver d'une nectar sucré. Se mettre sous la dent quelque chose de comestible, de potable à déguster. Il n'est pas spécialement affamé mais la nourriture a tendance à apaiser les tensions. Cela le tenait occupé pendant un bon moment où le silence le possède, où la frayeur d’attiser sa colère n'est qu'un lointain souvenir. En parlant de nourriture, le délicat fumet provenant des boutiques affluant de monde, des catégories d'âges de toute sorte. Adultes combinés d'enfants & de seniors provoquant un chahut insoutenable. L'idiotie est ressentie dès qu'il se rendit compte que ses poches n'abritaient pas ses écouteurs. Ô malheur & désespoir, le voilà coincé dans les méandres de l'enfer, à la merci du charabia qui anime la soirée. Ce petit détail apparemment sans conséquences était prêt à lui donner la pire migraine qu'il devra supporter à partir de maintenant.

Il suivit la demoiselle jusqu’à l'itinéraire, comme convenu. Les gens peuplant le périmètre est certes contraignant cependant l'option de dégager la foule avec une menace cinglante est une mauvaise tactique. L'ambiance générale sera ruinée (Il s'en fiche) mais les vendeurs refuseront de lui vendre quoique ce soit. La décision la plus sage est de rester silencieux, de s'enfermer dans un mutisme inégalable le temps que l'achat sois effectué. & ça se remarque de suite que le jeune est dans une halte monstrueuse, ses yeux torves ne cessent de dévisager les autres clients essayant de placer de la distance entre lui et eux. Une question de sécurité, un principe simple dont il ne rechigne pas dessus. La pancarte annonçant un rabais sur l'achat de deux crêpes pour le prix d'une plaisait énormément. Si nous suivons cette logique, il pouvait s'acheter un paquet de crêpes à moitié prix, ce n'est pas négligeable! Extorquer de l'argent à une fille est une tâche relativement facile. Du rackette à l'état pur.

Inclinant son visage vers le menu du jours, ses yeux longent le long des parfums. Qui a dit qu'il ne prendrait qu'une seule sucrerie? Les saveurs ont l'air d'être savoureux. Fraise, framboise, nutella, sucre glace.. Là n'est pas question d'originalité mais de préférence, où les goûts personnels gagnent contre la singularité. Il ne voudrait pas se risquer à prendre un parfum qu'il n'a jamais testé & dont il n'est pas certain d'apprécier, lui avec papilles gustatives capricieuses.

❝ Eh... Je prendrais une crêpe fraise-chantilly, une autre avec du nutella et de la poire. Et puis une troisième avec de la cannelle. ❞

Il est Satan. Il est fier de ses pitreries, fier de pouvoir manger sur le compte de quelqu'un d'autre qui ne pourra pas réclamer remboursement.

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Goûter en main et gratuitement qui plus est, la saveur n'en est que plus délicieuse, un vrai régal. Il serait naturel de remercier la brunette de bon cœur, mais ce type de courtoisie n'est pas approuvé par le châtain qui se contente naturellement de croquer à pleine dents sa friandise, sans se soucier du regard peiné de son interlocutrice qui a payée les dépenses et caprices du cadet. Désagréable en plus d'être sournois, il n'éprouva aucune pitié ou forme de compassion envers la personne qu'il traite pire qu'un animal. Tandis que la demoiselle daignait payer, il tourna rapidement ses talons afin de déserter la file d'attente, ne prend pas la peine de patienter pour attendre que la jeune fille daigne le rejoindre. Ça serait bien un tracas qu'elle se mette en tête de le suivre partout et de l'harceler avec des questions futiles. Des questions orientés sur son mode de vie, si il n'a pas peur d'y laisser sa peau, de perdre un organe— des banalités dont il pourrait se passer aisément. Ceci dit utiliser cette adolescente comme porte-monnaie hebdomadaire ne le dérangerait pas le moins du monde, cependant il réalise soudainement que ce vil acte risque de se retourner contre lui— et étonnement il se rétracte sur cette idée qu'il juge désormais absurde. Non, être trop proche de la société est nocif, se familiariser de la présence d'une étrangère ne lui apportera que des contrariétés. Ça n'inspirait pas Akio de se lier avec n'importe qui, entretenir des liens amicaux avec des adolescents de son âge. Pourquoi avoir des camarades quand on peut avoir des subordonnés à ses pieds, obéissant au doigt et à l’œil? Parfois la logique est vraiment privée de... bon sens.

Personne à l'horizon, personne à qui il pourrait tirer les cheveux— simple habitude adoptée envers la gente féminine. Non pas qu'il est en proie à craindre le sexe opposé, disons qu'il a rarement rencontré une femme de son calibre, capable de lui  tenir tête et postuler des réparties allant en contradiction avec ses croyances. Partant de ce principe, c'est compliqué d'ajuster sa force face à des individus incapable de se protéger correctement, de ce fait il ne peut s'empêcher d'établir une stratégie, le strict nécessaire pour s'assurer d'avoir toujours l'avantage, d'intimider son adversaire et surtout se convaincre qu'il aura éternellement une longueur d'avance sur les autres. Excès de confiance? Oui. Contre une fille au gabarit si frêle, si fin, si peu entretenu physiquement parlant, lui briser les os un à un est comme arracher les ailes d'un papillon, priver une créature de sa liberté. Et aussi futile que son premier mouvement envers la brunette pouvait être, elle semblait craindre des répercussions, de recevoir une punition, tel un chien se faisant sévèrement réprimander par son maître. D'un côté, cela ravissait le délinquant, d'être le récepteur d'autant de respect. Cependant ça le répugnait de voir qu'une simple petite menace ne transportant rien d'autre que des paroles en l'air eurent assez d'impact pour morfondre quelqu'un. Il n'est pas si calleux, n'est-ce pas..? Certes il est violent, souvent incompris dans ses pulsions et il possède un véritable caractère de cochon mais un adolescent se cache dans son cœur, une âme aimant pratiquer quelque loisirs quotidien. Jouer aux jeux-vidéos, grignoter des chips devant la télévision— son péché mignon est d'instruire les enfants aux sports, particulièrement le baseball, une passion ardente née au milieu de son enfance peu enjoué mais une passion qui ne l'a jamais trahi et quitté. Et ce sport valait tout l'or du monde.

Rongeant les bords de sa première crêpe choisie, celle à la fraise enrobée d'une chantilly mousseuse, ses pas le guidait autre-part que l'air de repos déjà infesté de touristes. Une promenade parmi les jeux sonnait comme une idée plaisante, faire le tour des attractions en dégustant ses trouvailles de la soirée. Il pourra se contenter de dépenser le reste de ses maigres économies dans des jeux de tirs, des activités comportant des lots à remporter. Des brics-à-bracs, des peluches, des tickets alimentaires.. Les choix sont vastes mais peu conventionnel. Au pire des cas il ira chercher un jeu proposant de gagner des jeux-vidéos bénévolement, ou des bibelots intéressant. Les idées sont bonnes pour le divertir, le tenir à l'écart des personnages trop collants et insistant (Comme si il ne l'est pas), sans se douter une seule seconde que sa rencontre fortuite avec la femelle dont il n'a pas demandé le nom n'est que le prélude d'une histoire à l'eau de rose, un conte attendrissant les filles en manque d'amour, un récit transpirant la niaiserie à plein nez. Une aventure dont il n'est pas prêt d’oublier de si tôt, en dépit de sa mémoire sélective.

Une demie-heure plus tard, la sortie du parc accueille Akio, le ventre bien rempli et les mains avoisinant des montagnes de paquets. Le terme "montagne" est exagéré car il ne portait que plusieurs récompenses, toutefois lourdes et énormes, d'où l'effet d'avoir une montagne gigantesque à supporter. Ventilateur empoché, un mini frigidaire sans oublier un casque de musique dernière génération. Des lots n'ayant aucun impact sur le jeune, sous la frustration de ne pas être en position de retourner ces cadeaux car après tout, ces objets représentent ses efforts. Et au moins, il n'aura pas à se plaindre concernant les nouveautés du mois car cette fois-ci, il est à la page dans la catégorie électro-ménager. Une vraie aubaine. C'est en tressaillant hors du portail qu'il redirige son orientation, paradant le long de la route pour quitter le quartier encore imprégné de la bonne humeur estivale. Aujourd'hui signe l'arrêt des festivités accentués par des cadeaux en folie, et des souvenirs mémorables oubliables. Une page se tourne, l'histoire est loin d'être terminée. Ce n'est que le commencement, au contraire. Le début d'une aventure édulcorée, prête à mettre du piment dans la vie du délinquant déjà accaparé par sa vie de collégien et de membre d'une organisation terroriste.