wicked — megumi neyn [TERMINÉ]

Adossé sur un mur, un anglophone tentait tant bien que mal de reprendre son souffle et de faire disparaître le sang sur ses mains. Son habituelle veste bleutée était cette fois-ci arrachée autour de sa taille, aussi tachée de sang. Un soupir résonna entre deux murs étroits. Pourquoi continuait-il ça...? Il méritait bien un internat définitif en hôpital psychiatrique... Et pourtant. Peut-être devait-il juste mettre fin à ses jours. Ça arrangerait tout le monde, sa mère ne serait même pas au courant. Elle n'avait même pas pris la peine de prendre des nouvelles de lui... Pourtant; il se souvenait du désespoir dans lequel il l'avait plongé lorsqu'il lui avait annoncé son exil—son abandon. Quelle âge avait-elle maintenant...? Probablement quelque chose comme soixante ans.

Il avait beau frotter, le sang ne s'enlevait pas... Et rentrer se douche (où?) n'était pas envisageable—soit on s'inquiéterait pour lui soit on m'engueulerait (il avait plutôt pris l'habitude de l'engueulade, qui s'inquiéterait pour lui?). L'anglais posa ses mains gelées par le froid sur ses genoux relevés, sorti un poignard pour le fixer et resta dans cet état quelques minutes, le temps de réfléchir un peu sur le bordel qu'était sa vie. Alterner entre tuer et vouloir de tuer... Et pourtant, aussi proche de la mort qu'il avait pu être, jamais il n'avait eu le courage de franchir la ligne qui séparait la vie de la mort. « ... Tapette. » il constata, balançant l'arme sur le sol, rebondissant sur le mur. Dommage qu'elle n'avait pas ricoché sur lui. « Bien essayé »

Il reprit l'arme et commence à jouer avec, comme un gamin jouant avec ses playmobils ou une voiture miniature. S'il se blessait, ça ne serait pas grave de toute façon... Il y avait peu de chance pour qu'il se blesse mortellement, mais admettons que son arme glisse, lui ouvre une artère et tada! Le voilà vidé de son sang en quelques minutes seulement. C'était même un peu ce qu'il souhaitait. Même pas besoin de le cacher, il était seul cette fois ci! Son arme glissait lentement de ses doigts pour s'approcher dangereusement de la paume de son autre main. La lenteur de l'objet ne causa, évidemment, rien. Dommage pour lui.

Il passa le temps comme ça, comme dans une bulle l'isolant du reste du monde.

Puis il entendit des bruits de pas. Pas grave, la personne n'était très probablement pas intéressée par l'anglais. Il continua à jouer avec son jouet, ses yeux suivant le poignard tomber puis remonter. Cependant, les choses ne se passèrent pas comme il l'avait prévu: apparemment, l'inconnu (qui semblait par ailleurs être une fille, à la vue de ses chaussures) s'était arrêté juste devant lui. Il ne réagit pas tout de suite—peut-être que la fille en question s'était juste trompée. Il faut dire qu'à première vue, le psychopathe ressemble à beaucoup d'autre jeunes hommes de son âge. Après une dizaine de secondes, le bleuté finit par lever lentement la tête pour regarder la fille qui s'était présentée à lui. Ses cheveux étaient longs et châtain, ses yeux un peu plus noirci et elle semblait assez petite. Mais vu qu'il était assis, sa perception était probablement altérée. Il ne dit rien et se contenta de la regardait, son poignard tombant une dernière fois pour être rattrapée par la main gauche de l'étudiant.

Neyn courait à en perdre haleine. Le vent qui venait frapper son visage ne la fit pas s'arrêter. Ses jambes lui faisaient mal, elle trébuchait sur les trottoirs, bousculait des passants, mais ne s'excusait pas comme à son habitude. Non. Elle était bien trop en colère pour ça.
Ces yeux étaient fermés (c'est en partit pour ça qu'elle ce prenait tant de trucs dans la figure) mais ils ruisselaient de larmes. Lesquelles trempaient ces joues rouges à cause du froid de dehors. Oui, elle n'était franchement pas habillée pour sortir.. De plus il pleuvait, ce qui n’arrangeait pas les choses pour autant. Ses larmes salées ce mêlaient à l'eau qui tombait violemment sur son visage.
Neyn, à force de courir, ce retrouva au milieu d'un enchevêtrement de ruelles sombres. Les murs y étaient si haut que la pluie n'y pénétrait qu'à moitié. Elle essaya de se calmer. Son casque mp3 était toujours posé sur sa nuque. Une bonne chose. Mais son baladeur avait sûrement dût prendre l'eau... Elle le sorti délicatement de sa poche de peur de l'esquinter encore plus.
Elle y brancha son casque et l'alluma. L'écran peina à donner signe de vie mais il s'alluma quand même dans un flash blanc qui éblouissa Neyn.
Après quelques minutes de mise en marche, l'appareil repris ses couleurs habituelles et afficha l'écran d'accueil. Bon, il marchait, mais difficilement. C'était déjà une bonne chose !
La jeune fille leva la tête pour pouvoir observer le lieu où elle avait atterrit. D'ailleurs, pourquoi ce trouvait-elle là déjà.. ? Ah oui, ça lui revient.

Elle était dans sa chambre, sur son ordinateur, son casque visé sur ses oreilles, la musique à fond.
Le son avait beau être au maximum, Neyn entendit quand même le téléphone sonner. Elle ne se leva pas pour aller décrocher, sachant pertinemment que sa mère allait le faire à sa place. Neyn n'avait pratiquement pas le droit de répondre au téléphone. Sa mère ne voulait pas lui dire pourquoi mais Neyn savait bien que c'était de peur qu'elle ne tombe sur un des amants de sa génitrice ou même.. de tomber sur un appel de son père . La chose était bien sur impossible, se répétait Neyn. Et pourtant.. Elle s'était arrêtée de tapoter sur son engin pour essayer d'entendre la discussion de sa mère au téléphone, ce qui fût plutôt simple : la femme était littéralement en train de crié dans le combiné. A qui ? Pourquoi ? Neyn n'en savait rien, ou pas encore. Le ton de sa mère devenait de plus en plus fort. La jeune fille stoppa sa musique, mit son casque autour de son cou et sortit de sa chambre sans faire de bruit. Ça ne lui ressemblait pas à sa mère de crier aussi fort, surtout au téléphone . C'était une personne plutôt calme et posée. Neyn l'avait rarement vue très en colère et aussi agressive, sauf envers les chats qui venaient faire leur besoins dans le jardin.. Elle leur courait après, une pantoufle à la main.
Arrivée près des escaliers, Neyn tendit l'oreille pour entendre les moindres mots que prononcerait sa mère ; elle était dans la cuisine. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? », « Pourquoi tu téléphone ? », « Crétin, abruti ! », était les phrases qu'elle répétait le plus souvent. Neyn commença à sentir des frissons lui parcourir le dos. D'une part parce qu'elle avait peur que sa mère n'envoie valser des assiettes et des verres, prise de colère et d'autre part, l'adolescente avait des pré-sentiments concernant la personne à l'autre bout du fil.
Au bout de quelque minutes, après maintes injures et petites ristournes verbales, la mère prononça les deux mots fatidiques que Neyn redoutait : « Ta fille ».
Alors elle dévala les escaliers, manquant de ce fracasser la tête contre les marches qui défilaient à toutes allures. Elle arriva en dérapant sur le carrelage dans la cuisine. Sa mère, prise de surprise lâcha un « LAISSE NOUS VIVRE EN PAIX, CONNARD ! » dans le combiné et lança violemment le téléphone sans fil par terre qui s'éclata en 3 gros morceaux ; le couvercle, la batterie et le reste.. Neyn poussa un cri de surprise en voyant le téléphone éclaté par terre. Elle se mis à genoux et s'empressa de remettre les pièces à leur place. Le téléphone fixe s'alluma dans un bruit sourd et Neyn chercha dans les appels récent le numéro qui avait appelé et appuya sur la touche verte.
Le cœur de Neyn battait la chamade, et en rythme de ses battements rapide, des larmes affluaient sur ses joues. Il y eu 2 « bip-bip » puis une voix lui répondit. Mais ce n'était pas celle qu'elle attendait... « Le numéro que vous avez demander n'est pas attribué. Veuillez.. » la voix féminine enregistrée n'eut pas le temps de terminer son message. Neyn avait en retour balancé le combiné par terre. Il se cassa de plus belle. Neyn se rua sur sa mère, sa vision était brouillée par les larmes qu'elle versait :

- MAMAN ! Pourquoi tu as fais ça ?! C'était papa c'est ça, hein ! Pourquoi tu ne m'as pas laissé lui parler ! Tu sais très bien que..

Neyn senti sa joue gauche lui brûler. La main de sa mère était partie, en plein sur son visage. Les deux se regardèrent. Neyn vu le regard de sa mère briller. Elle aussi pleurait. La jeune fille fit deux pas en arrière, sans trop d'assurance. Elle jeta un œil sur le téléphone, maintenant en miette, regarda encore sa mère dans le fond des yeux, renifla et s'enfuie en courant vers la porte d'entrée. Elle mit ses chaussures tout en enfilant son manteau, toujours en se retenant d'éclater en gros sanglots. Elle entendit sa mère lui lancer depuis la cuisine : « C'est ça ! Dégage ! Et surtout ne remontre pas ta sale gueule avant longtemps ! » Sa voix était saccadée, mais forte et sûre, se qui fit redoubler les larmes de sa fille.

Alors Neyn été partie en courant de chez elle. Et été arrivée là. Dans un lieu... sombre et.. glauque. Ouais, c'était le mot. Glauque. Elle s'imaginait déjà croiser une bande de toxicomane en train de prendre leur dose du jour. Elle regarda son mp3, toujours allumé, près à exécuter les ordres de sa propriétaire. Neyn l’éteignit et avança prudemment dans les ruelles froides. Elle regarda une énième fois en l'air, les nuages remplit de pluie avaient disparus. Mais il restait toujours dans l’atmosphère un air de mouillé, de sale. Neyn frissonna et se frictionna. Elle ne pouvait pas faire demi-tour, les rues se refermaient complètement autour d'elle.

Elle avançait depuis quelques minutes environ, lorsqu'elle aperçut dans une rue parmi tant d'autre, un homme, assis contre le mur, un objet brillant dans les mains. L'objet en question se reflétait dans le noir comme faisant une danse endiablée. Les yeux de Neyn s’habituèrent peu-à-peu à l'obscurité de la ruelle étroite.
Le garçon (semblait-il) jouait avec ce qu'il avait dans les mains. Mais qu'était-ce ? Elle ne le sût que lorsque que le jeune homme stoppa l’objet dans ses paumes. Le peu de lumière vint se reflétée sur la lame. C'était donc un espèce de couteau. Un poignard non ? Peut-être... La fille n'est pas une experte en la matière mais la lame était assez longue pour en être un.
Mais que faisait-il avec ça ici ?! Neyn voulut passée son chemin, se disant que de toute façon, là où elle était, elle ne verrait que des gens dans son genre quand elle vu le type au poignard tourner sa tête vers elle. Sur le coup, elle prit peur et se tétanisa, forçant son regard à fixer l'homme assis.
Soudain, un flash argenté cacha la vue de Neyn. Cette dernière ferma les yeux subitement pour ne pas avoir recours à son « pouvoir » ici, et surtout en présence d'un homme portant avec lui un poignard.. Elle serra ses poings tellement fort que ses ongles rentrèrent dans sa peau.
Quand elle rouvrit lentement les yeux, elle vit que l'homme c'était levé mais avait gardé son ustensile en mains. Maintenant, Neyn vit clairement à quoi il ressemblait : c'était un adulte comme les autres, ou presque ; il avait une chevelure bleutée et les quelques trains de visage que Neyn pouvait voir étaient ceux d'un étudiant. Il était un peu penché en avant, ce qui lui valait une allure de tueur en série...
Mais Neyn n'avait étrangement pas peur de lui. Le fait que son pouvoir est presque marché sur lui lui indiquait qu'il était malheureux, voir même plus s'il traînait par ici avec un couteau dans les poches.
Alors la jeune fille fit quelques pas vers lui, comme pour lui indiquer qu'elle ne le mettrait pas plus mal en point qu'il ne l'était déjà.

Dès qu'il posa ses yeux sur la jeune fille, elle tenta de ne pas rencontrer le regard de celui-ci en fermant les yeux et serrant les poings. Qu'essayait-elle de faire, là...? Elle semblait tétanisée par la peur. Faisait-il si peur que ça...? Non non, ça ne pouvait pas être lui, pas vrai? Et puis, qu'est-ce qu'il avait de trop qui faisait si peur aux gens comme ça...? Il n'avait jamais compris ce que c'était... Encore des conneries qu'il ne comprenait pas. Bah tiens... Il pencha la tête en signe de confusion. Il n'attendit cependant pas une explication de sa part, puisque de toute façon elle était trop occupée à l'ignorer.

Il se leva et se prépara à partir, mais se rendit compte que ce n'était pas que ses vêtements et de avant-bras qui étaient tâchés—en vérité, même son visage était souillé par le sang, tellement ce qu'il avait fait avait été sanglant. Putain... Mais qu'est-ce que j'ai foutu sans déc... En attendant que la jeune fille ouvre ses yeux, il posa sa main froide sur la tâche rouge sur sa joue droite, et tenta de la faire partir. Con comme il était, il ne fit qu'étaler la tâche, sa joue droite se retrouvant donc teintée d'un rouge puant. Bien joué, enflure... Ouais, c'était un peu son trip de se traiter de tous les noms.

Très peu de temps après, la brunette ouvrit les yeux. Que pensait-elle de lui...? Une question qu'il se posait souvent, surtout dans ces circonstances. Là tout de suite, il espérait qu'elle s'excuse et lui dise qu'en fait, elle s'était trompée de personne. Sa compagnie ne la gênait pas vraiment—il s'en tapait en fait—mais il n'était pas dans sa “meilleure humeur” (s'il en avait une). Sûrement, il allait donc encore partir en couilles. Non pas qu'il n'était pas habitué, mais il en devenait las. Tellement las qu'il en avait envie d'en finir—mais ça tout le monde le sait déjà.

Alors qu'il tentait encore d'essuyer la tâche rouge sur sa joue avec sa manche, la jeune fille fit un pas soudain vers lui. Un pas chaleureux, qui ne semblait pas porter ne serait-ce qu'un signe de danger et pourtant, Pisces se mît en position de défense avec son poignard. « M–M'approche pas...! » Il se mît à trembler sous l'effet de la peur. La peur d'être touché, d'avoir un contact humain, d'être humain. Il n'avait jamais apprécié, déjà depuis sa petite enfance, d'être touché, mais depuis ses quatorze ans, il avait encore plus peur qu'on le touche et il ne savait même pas pourquoi! Il était juste terrifié de l'idée de se socialiser. Pourtant, elle n'avait même pas tenter un contact! Elle s'était juste approché. Mais si l'on essayait de s'approcher de lui, cela voulait impliquer un contact, qu'importe la sorte donc il pouvait être.

Sa main gauche se mît à trembler un peu plus, rendant sa défense faible et vulnérable. Comme lui, quoi. ... N'avait-il pas l'air ridicule, à pointer un poignard sur une pauvre lycéenne—ou collégienne—juste parce qu'elle... Parce que quoi, d'ailleurs? Elle devrait juste passer son chemin. À première vue, elle semblait être banale, alors que faisait-elle dans ces rues sombres...? “ L'habit ne fait pas le moine ”, qu'ils disent. Peut-être était-ce le cas pour cette demoiselle. Se sentant vraiment con comme ça, il baissa l'arme et soupira, mais recula d'un pas, pour garder un certain espace entre les deux.

« Désolé, j'imagine... » il s'excusa. Pour le coup, il sentait le peu de capacité sociale qu'il possédait s'envoler, se réduire en poussière. En même temps, tous ces gens qui l'accostaient, ça commençait à lui faire faire une overdose.

« M–M'approche pas...! »

Neyn sursauta en entendant cette phrase agressive.
Le jeune homme avait joint la parole a l'acte en pointant son poignard menaçant vers elle.
Pour autant, elle n'eu pas peur. En temps "normal" elle serait partie en courant rien qu'à la vue d'une personne assise dans ces ruelles sombres et froides. Mais ce garçon semblait tellement... Perdu et triste. Une tristesse vraiment différente de celles que Neyn avait pût apercevoir chez d'autre personnes qu'elle avait croisées dans la rue. Ça tristesse lui était plus forte. Elle se sentait. "Sûrement un garçon mal dans sa peau comme il en existe tant.." c'était dit Neyn en le voyant debout.
Mais voir une personne emplie de tristesse ce promenant avec un poignard dans des rue étroites et isolées de tout peut s'avérer être cocasse. Du moins presque alarment.
Neyn n'avait pas envie de laisser ce jeune homme tout seul. Elle voulait au moins utiliser son pouvoir sur lui. Sauf qu'elle ne sait pas quand ni comment "l'activer". Ouais, là réside le mystère encore non résolu.

En prononçant cette phrase hésitante, le garçon avait fait un pas en arrière et était arrivé dans un minuscule filet de lumière dégagé par un lampadaire ce trouvant dans le rue adjacente qui se faufilait tant bien que mal à travers les murs de la rue. A ce moment là, Neyn aperçut que la joue droite du jeune homme était teintée de rouge et que son habit l'était légèrement aussi.
"Mais dans quoi je suis-je fourré..."
Neyn ce repassa en tête tout les films d'horreur qu'elle avait pût voir dans sa vie. Elle n'aime pas du tout ça d'ailleurs, les films d'horreur... C'est bien pour ça qu'elle ne vit ressurgir dans sa mémoire aucune scène de crime si d'attentat d'aucun film de ce genre.
Avantage ou inconvénient ? Nul ne le sait, mis a part qu'à la vue de ce sang, elle voulut encore plus lui porter secours.
Mais de toute manière, pourquoi vouloir s'acharner sur lui ? Il réagit de manière presque violente alors que Neyn n'eu fait qu'un seul pas dans sa direction. Elle pourrait très bien faire mine de regarder à terre, faire semblant de ramasser quelque chose et faire demi tour en oubliant le mystérieux jeune homme à la chemise bleutée.
"Il a l'air mal en point. Si je le vois dans les journaux demain rubrique "Faits divers" l'annonçant retrouver mort, un poignard dans le cœur, je m'en voudrait toute ma vie". Neyn ce trouvait parfois trop dure envers les autres et pas assez serviable. C'était le moment de ce prouver le contraire. Elle allait l'aider. Qu'importe s'il refuse. Mieux vaut prévenir que guérir non ?

Elle voulut s'approcher plus rapidement et engager une conversation rapide et claire lorsque l'intonation grave de la voix du garçon la fit rester de marbre.

«Désolé, j'imagine... »

En prononçant ces mots, il avait baisser sa garde et le poignard tomba à terre dans un bruit étouffé. Il a dut tomber sur un bout de carton qui traînait là.
Le garçon avait baissé la tête, ce qui révéla ces cheveux à la faible lumière. Eux aussi étaient bleus. Neyn m'avait jamais vu de cheveux d'une telle couleur. Bien sur elle avait vu les cheveux colorés artificiellement de certaines personnes, mais eux semblaient être bleus de nature.

Neyn s'approcha plus rapidement du jeune homme mais s'arrêta un instant et resta à une distance respectable de l'individu. Alors elle pût analyser les dégâts.. Sa veste bleue elle aussi était déchirée à la taille et couverte de rouge. Son avant bras et son visage aussi. Visiblement, il a voulut estomper le sang séché sur sa joue mais cela n'a fait que l'étaler et rendre son faciès plus meurtrier encore.
L'homme aux cheveux bleus releva doucement la tête et vit que la jeune fille s'était approchée et qu'elle le passait au scanner de la tête au pied. Neyn s'attendait à une réaction négative de sa part mais il ne broncha pas. Neyn respira un bon coup avant de ce lancer.

"J-Je m'appelle Megumi Neyn. Je ne te veux pas de mal, juste t'aider. Comment t'es-tu fais tout ça ?"

Neyn désigna sa chemise du doigt à la fin de la phrase. L'homme ne bougea pas d'un poil pour autant.
Neyn l'avait-elle offensé en lui proposant de l'aide ? Voulait-il juste qu'on le laisse tranquille ..?
"De toute manière, s'il ne veut pas d'aide, il ne me répondra pas ou m'enverra bouler.."

Son cœur ne fit qu'un bond lorsqu'il entendit son arme cogner contre le sol. Ses mains glissantes à cause du liquide rouge avaient laissé le poignard tomber, rendant donc le bleuté totalement impuissant. Tête baissée, c'est avec stresse que ses yeux se posèrent sur la lame, qu'il ne pouvais pas récupérer—pas tout de suite? S'il sentait que la situation dégénérait, il ferait de son mieux pour le récupérer. Probablement en se cassant la gueule, con comme il est. Il ne releva même pas la tête quand il put voir les pieds de la lycéenne s'approcher dangereusement de lui. Que pensait-elle de lui? Probablement, elle était effrayée. Ou alors elle avait pitié. Si elle n'était pas aussi agréable qu'elle en avait l'air, alors elle se moquait. C'était les trois seules réactions qu'il avait pu enregistrer depuis ces neuf dernières années. Avec tout le sang qui recouvraient ses vêtements, ce qui semblait plus évident était la peur. Comme d'habitude.

« J-Je m'appelle Megumi Neyn. Je ne te veux pas de mal, juste t'aider. Comment t'es-tu fais tout ça ? » Le bégaiement confirmait bien ses doutes: elle avait peur. Bizarrement, bien que son infirmité l'empêcher de ressentir une quelconque sympathie, il connaissait parfaitement toutes les émotions imaginables, leurs indices. En revanche, il se connaissait évidement pas l'émotion en elle même... Pauvre de lui, hein? Cette pensée lui rappelait quelque chose—le classement des métiers les plus prisés des psychopathes. Les forces de l'ordre—le métier qu'il était prédestiné à faire donc—étaient classées sixième! Il devait avouer, il avait légèrement rit en voyant ça. "Quelle coïncidence!" Il se serait dit, si cette fameuse phrase à propos des coïncidences de Mycroft Holmes ne lui était pas resté gravé au fond lui: “L'univers est rarement aussi fainéant.” Il ne l'était pas, il devait avouer. Le peu de choses qu'il savait sur ce monde cruel l'avait suffit. Et bizarrement, sa rencontre avec cette Megumi Neyn n'était pas une coïncidence pour lui. Une personne gentille, c'était probablement ce qui lui avait manqué durant toutes ces années. Elle lui semblait innocente, douce, gentille—ces simples mots qu'elle lui avait dit pour le rassurer. Ah, une compagnie aussi agréable... Cela lui semblait tellement loin! Seulement son père avait réussi à le rassurer comme ça, en vérité.

Il sentit ses yeux devenir humides, et se contenta de passer sa manche ensanglantée par dessus, essuyant d'un coup sec les larmes venant s'accumuler sans tomber. « J—Je sais même pas... » Sa voix craquait légèrement. « Tout ce que je sais c'est que, c'est pas mon sang... » Ses souvenirs étaient flous, sa fatigue s'installait, sa conscience divaguait. Lorsqu'il forçait un peu; le peu qu'il pouvait voir était—évidemment—une petite dizaine de cadavres, tous le visage défiguré par des coups de poignards et leurs poitrines criblées de balles. Il n'en était même pas choqué ou dégouté... Juste épuisé. Il rejeta un coup d'œil sur le poignard. Il pourrait simplement la dégager et se suicider là, tout de suite. Il ne manquerait à personne, personne ne se sentirait coupable... Cette idée lui parcourut l'esprit un petit moment, et il releva ses yeux sur Megumi. Peut-être qu'elle se sentirait coupable de ne pas avoir insisté. Non... Impossible, pas vrai? Personne ne se sentirait coupable de ne pas avoir sauvé un connard comme lui. « D-Désolé... Tu ferais mieux de rentrer chez toi... »... une ordure comme moi ne mérite pas d'affection. Il ne le dit pas mais le pensa très très fort.

« J—Je sais même pas... Tout ce que je sais c'est que, c'est pas mon sang... »

Neyn soupira intérieurement. Au moins elle n'aura pas besoin de jouer l'infirmière. Les compresses et tout ça, ça n'est pas vraiment de son ressort.
La jeune fille, intriguée et curieuse, ce mit à regarder plus en détail le jeune homme qui se tenait devant elle. Plutôt grand, sûrement plus âgé qu'elle ! Mais ce qui lui sauta le plus aux yeux était, bien évidemment, les tâches de sang qui ornait sa veste, son pantalon et accessoirement son visage. Neyn se demanda s'il s'était battu contre quelqu'un et qu'il s'était retrouvé ici, essayant d'échapper à son (ou ses) ravisseur(s). Ou, simplement, c'était lui le ravisseur... Mais il avait l'air tellement perdu et triste, prêt à se planter sans vergogne le poignard qui était maintenant à terre. Ses doigts aussi étaient tâchés de liquide rouge. La fille se mordit la lèvre supérieure . Que lui était-il arrivé.. ? C'était-il servit de son arme sur quelqu'un ? Ou sur lui-même, malgré qu'il prétende l'inverse ?

L'homme, dans un geste rapide et un peu tremblant, s’essuya le visage. Peut-être qu'il pensait qu'elle ne le regardait pas et il avait profité de se moment d’inattention de la part de Neyn pour refouler une tristesse perceptible jusque dans ses mouvements. Si Neyn n'était pas entrain de le regarder fixement à se moment précis, elle n'aurait sûrement pas cherché à vouloir sauver cet inconnu. C'est surtout que son pouvoir avait presque marché avec lui tout-à-l'heure, alors elle voulut savoir ce que ce mystérieux jeune homme avait à cacher.

« D-Désolé... Tu ferais mieux de rentrer chez toi... »

C'était, en quelque sorte, la phrase « de trop ». En fait, plus que de vouloir faire demi-tour et de rentrer chez elle, la jeune fille voulait l'aider. Cet homme démuni qui était réduit à se balader avec un couteau dans des rues vidées de toute civilisation. « Ne pas le quitter des yeux une seule minute » pensa Neyn. Il fallait tout de même ce méfier, elle ne le connaissait pas pour autant, alors prendre les précautions les plus minimes était vivement recommandé. Tant bien même, il n'avait nul l'air de pouvoir faire du mal à une mouche.. Même si le couteau tranchant gisant à ses pieds lui donnait un air faussement lugubre, Neyn n'avait pas peur de lui.

Jusque là, la jeune fille n'avait rien entrepris dans sa court vie dont elle soit fière. D'accord elle avait acquit un certain « pouvoir », mais ne savait presque pas le contrôler, mais savait au moins sur quelles personnes il fonctionnait. Elle n'a encore jamais tenté l'expérience sur quelqu'un. Par contre, sur elle même, le processus marchait plutôt bien. Pour son père. Oui, c'est tout.

« Te fous pas de ma gueule »

La phrase était partie toute seule. Neyn fût même surprise de s'entendre dire ça. Sûrement l'émotion.
Elle s'approcha du garçon beaucoup plus prêt qu'elle ne l'aurait voulut...
Tout en s'avançant, la jeune fille farfouilla machinalement dans sa poche pour en sortir un mouchoir usé. Elle approcha sa fine main du visage du jeune homme. Même s'il avait voulut se dérober, il n'aurait pas pût ; elle fit ces gestes de manières trop rapide pour qu'il puisse réagir.
Au moment où le mouchoir en papier toucha la peau rougeâtre de la joue du jeune homme, les doigts de la jeune fille frémirent et d'un coup, le noir obscur de la ruelle étroite fit remplacé par une lumière blanche aveuglante. Un souvenir..

Le souvenir mit longtemps à ce mettre en place. Peut être car il était bien caché dans la mémoire de ce grand jeune homme.

D'abord, un très jeune garçon aux cheveux bleus aux yeux brillant surgit devant les yeux de Neyn. Il regardait vers quelqu'un ou quelque chose plus grand que lui. La jeune fille n'eut pas de mal à identifié ce jeune garçon à celui qui lui faisait face dans la réalité.
Un homme plus âgé apparut difficilement en face du petit. Il avait, lui aussi, les cheveux d'un magnifique bleu. Lui aussi riait. La scène se déroulait lentement, mais assez rapidement en même temps... L'homme, qui semblait sans doute être le père du plus jeune, passa sa main protectrice dans la chevelure de son fils. Bizarrement, les traits du père étaient un peu estompés...

Le souvenir fût vraiment bref. Trop bref pour Neyn. Les deux silhouettes s'effacèrent beaucoup plus vite qu'elles n'étaient venues et la blancheur éblouissante céda subitement à la noirceur des rues.
Les yeux de la jeune fille mirent un long moment à se réhabituer à l'ombre. Mais quand il retrouvèrent leur usage initial, ils aperçurent que le garçon n'avait pas fait un seul mouvement. La jeune fille se rendit compte qu'elle avait laissé sa main sur la joue droite du jeune homme. Mais il ne bougeait pas pour autant. Neyn risqua un regard vers les yeux du garçon. Ils étaient rivés sur elle. Le rouge lui monta aux joues et elle détourna les yeux pour faire comme si de rien n'était et elle retourna à sa « tâche », mais elle sentait bien le regard du garçon qui pesait sur elle. Elle sentait même le souffle de sa respiration saccadée (sûrement dut au choc émotionnel produit par la remontée de son souvenir).

Son père .. ? Les traits flous ? Le souvenir trop court.. ?
Toutes sortes de questions ce bousculèrent dans la tête de Neyn... Avait-il, lui aussi, des problèmes avec son géniteur .. ? Poser ces questions tout de suite serait vraiment trop indiscret.
Neyn attendait une réaction de la part de son interlocuteur, mais ce dernier n'avait pas dévié son regard du visage de la jeune fille. Le choc ? Oui, peut être bien..

« Te fous pas de ma gueule. » Il sursauta légèrement, choqué par des paroles aussi... froides? Il devait dire, des mots de ce genre, ça n'allait pas à une fillette qui semblait aussi... frêle? Les phrases inquiétées de plus tôt lui correspondait plus—elle était une fille, après tout. Il ne dit rien, juste un petit « — Eh? » sans réelle consistance. Il pouvait lutter comme il le pouvait, cette fois-ci, c'était bien la jeune fille qui écrasait la présence du petit bleuté, dont la déprime et la remise en question avait totalement tué. Il n'était plus le Pisces impassible qui faisait peur à presque tout le monde mais plutôt, un pauvre enfant traumatisé ne cherchant qu'un peu de réconfort. Pauvre de lui, pauvre de lui... Sa mini-bipolarité—si on peut appeler ça comme ça—permanente le rendait si... fragile, en vérité. Aussi dur qu'il pouvait avoir être, le britannique n'était qu'un faible petit garçon, que les nombreux traumatismes avaient tué.

La jeune fille se mit à s'approcher dangereusement de lui, cherchant quelque chose dans ses poches. Il voulu la menacer de nouveau avec son arme blanche quand il réalisa que sur le moment, il était bien sans défense—son arme fétiche, le revolver, était cette fois-ci vide, évidemment vidée à cause du massacre de plus tôt. Toujours était-il qu'il posa sa main droite sur sa poche arrière, murmurant une objection à son geste inaudible. Il ne pût même pas se défendre à mains nues ou reculer de nouveau que Megumi posa ce qui semblait être un mouchoir en papier sur la joue teintée de sang de l'étudiant, ce qui le fit sursauter de nouveau. Un flash aveugla les yeux clair du garçon qui se fermèrent par réflexe, sans qu'il comprenne réellement ce qu'il se passe.

Lorsqu'il les rouvrit, ce qu'il vu était probablement ce dont il s'attendait le moins.

Non loin de lui se trouvait un petit garçon, pas plus de neuf ans. Des cheveux mi-long d'une couleur bleu marine semblaient sur le point de couvrir des yeux d'une couleur des plus claires, pétillant de joie et de vie. Bizarrement, cela lui prit un peu de temps avant de réaliser que c'était sa propre personne—un Pisces d'il y a dix ans. Les yeux en particulier, lui avait donné l'impression que ce n'était qu'une personne lui ressemblant un peu trop pour que ce ne soit pas qu'une simple ressemblance. Non non, ce qui l'avait persuadé, c'était l'homme d'une trentaine d'années en face de lui. Cette homme là, il le connaissait trop bien. Des cheveux bien plus court que celui de son fils, fièrement relevés montrant des traits vieillissant petit à petit, de la même couleur foncées que son descendant: c'était, sans aucun doute, son père. Le père regardait de ses yeux verts pétillants de malice. ... Non, attends, étaient-ils verts ou bien noisettes? Peut-être qu'ils étaient bleus... Il avait oublié...? Non... Non, pas vrai? C'était son père, celui, qui l'avait élevé. Il avait tout appris de lui, ses mimiques étaient celles de son père, son visage aussi! Tout, tout chez lui rappelait son père et pourtant... Son visage... À quoi ressemblait-il? D'ailleurs, étaient-ils si âgés que ça, ces traits, à son âge...? Son père passa lentement ses doigts dans la longue chevelure de son fils, et les deux disparurent pas longtemps après.

Il n'eut pas plus de mal que ça à s'habituer de nouveau aux ruelles mal éclairées de Mekakucity. Il vu la jeune fille—probable cause de ce souvenir remontant à la surface, son tissu toujours collé contre son visage. Au début, il resta immobile. Son père... À quoi ressemblait-il, exactement? Cela faisait trop longtemps qu'il ne l'avait pas vu... Et pourtant, il s'était promis de ne pas l'oublier, comme beaucoup de gens faisaient trop vite. Ses onze premières années de vie, comment avait-il fait pour les oublier aussi facilement, alors qu'elles étaient les seules un minimum paisible...? Sa respiration devint plus difficile, il se senti complètement délirer sur le coup. Il ne fit pas vraiment attention à le fillette, même s'il la regardait dans les yeux. Il l'a vu rougir puis se remettre à sa tâche, sans que cela lui pose trop de problèmes. Du moins, la première minute. Les larmes montèrent rapidement aux yeux rien qu'en pensant à l'affreuse idée qui était pourtant la vérité; doucement, il oubliait qui était son géniteur. C'était bien quelque chose qui l'avait hanté les premiers mois suivant sa mort et voilà que ses pires cauchemars devenaient vrais.

Il enleva gentiment et silencieusement la main chaude de Megumi de sa joue souillée. Pas longtemps après, il cligna des yeux plusieurs fois à la suite, ce qui fit glisser d'abord une larme. Puis deux. Puis trois. Une dizaine de secondes après, c'était un ruisseau de larmes qui s'était construit sur les deux joues du britannique. Il tenta tant bien que mal de les essuyer avec sa manche ensanglantée. D'abord, ce fut un pleur silencieux, comme il avait l'habitude de le faire. Cependant, ignorant totalement le fait qu'il y avait toujours la jeune fille avec lui, il laissa complètement ses sentiments se dévoiler pour une fois, répétant sans cesse "papa" suivit d'un nombre incalculables d'excuses. Il s'en voulait tellement, d'avoir oser oublier son père. Très vite, pour ne pas que trop de ses larmes souillées (oui, tout était souillé chez lui, logique, non?) il posa son avant-bras droit sur ses deux yeux. Désormais, il était exposé complètement nu devant la fille, qu'il ignorait presque malgré sa bonne intention.

{ dans ma tête ça sonnait bien mais écris ça sonne un peu gênant x'D je te dis bonne chance pour répondre :') }

L'inconnu attrapa gentiment la main de Neyn pour la décoller de son visage. Bizarrement, la main de ce jeune homme était presque douce, malgré le fait qu'il ce soit peut être battu avant d'arriver ici. Mais tout ce sang.. Maintenant la jeune fille était assez proche du garçon pour voir à quel point ses affaires étaient couvertes de sang.

La main de Neyn retomba silencieusement parallèlement à son petit corps. Elle se sentit trembler. De froid ou de peur ? Elle même ne saurait le dire, mais paradoxalement, la présence du garçon aux cheveux bleu la rassurait.
La jeune fille releva la tête vers le visage du jeune homme et vu briller quelque chose sur son visage pâle. Des larmes .. ? « Oh non... » Elle ne voulait pas qu'il pleure mais la vision de son souvenir l'avait peut être rendu encore plus mal et perdu qu'il ne l'était avant. « Qu'est-ce que j'ai fais encore... Je voulais seulement le rendre ''mieux'', qu'il soit .. » Neyn arrêta de jouer à la schizophrène lorsqu'elle vu que les perles brillantes qui se frayaient un chemin à travers le visage du garçon avaient triplées de volume.
Neyn voulut lui tendre le mouchoir qu'elle tenait dans ses mains, mais avant de pouvoir mettre en marche ses articulations, il passa rapidement sa manche trempée de sang sur ses yeux, ce qui ne fit qu'aggraver la situation.

La jeune fille ne savait vraiment pas quoi faire. Son pouvoir ayant mit l'inconnu dans un tel état alors qu'elle ne voulait que l'aider et le consoler ne fit que la mettre en colère contre elle-même. Pourquoi tout ce qu'elle entreprenait tournait mal ? La vie était-elle si cruelle envers elle, ou Neyn était-elle juste trop naïve et trop gentille avec son prochain ? Elle serra fort les poings jusqu'à ce que ses ongles rentrent dans sa peau. Elle se murmura un insulte mais des petits mots lui parvinrent à l'oreille. Des dizaines de « papa, papa » lui provenait. Elle secoua sa tête en vitesse pour faire disparaître les idées noires qui fleurissaient dans son cerveau à son sujet et dirigea son visage sur l'homme en bleu.
Maintenant il avait ses avant-bras collés à visage, sûrement pour empêcher les larmes salées de quitter ses yeux bleus, en vain.

Le jeune homme répétait et répétait des excuses. Mais à qui ? La jeune fille réfléchit très rapidement ; Le souvenir flou, trop court, la réaction du garçon et ses pleurs. Plus aucun doute ; Il avait lui aussi perdu son père.
Neyn, choquée par sa déduction si rapide et par la conclusion qu'elle avait donnée, resta quelque instants sans bouger à observer ce jeune homme qui pleurait devant elle. Et à cause d'elle. Le remord et la culpabilité prirent possession de la fille. Elle voulait le sortir de l'impasse. Mais à présent, il lui avait dévoilé la moitié de sa vie en quelque minutes et elle l'avait mis dans un état plus critique que quand elle l'avait rencontré.
La jeune fille sentit le rouge lui monté aux joues, les yeux lui piquer et ses mains tremblèrent. Si elle se mettait à pleuré aussi, cela deviendrait franchement une situation désabusée. Mais cela fût plus fort qu'elle. Des souvenirs de son père remontèrent à la surface de sa mémoire sans pour autant qu'elle ait fait appel à son pouvoir.

Elle commença à sangloter silencieusement, de peur que l'homme ne s'en rende compte et qu'il prenne la fuite à la vue d'une jeune fille pleurnicharde et faible.
Neyn commença à hoqueter et ses sanglots devinrent de plus en plus imposant..
Sans savoir pourquoi ni comment, elle prit l'inconnu dans ses bras et tout en faisant cela lui dit ;

« Pardonne moi, je suis désolée.. »

Ce geste précipité et incontrôlé la surpris d'abord puis sentant la chaleur presque réconfortante du jeune homme, commença à ce laisser emporter par le flot d'émotion qui la traversait.

Regardez-le, à pleurer devant une fillette plus jeune que lui. Au fond de lui, il avait honte, mais avec toutes ces années à se retenir, à faire comme si rien ne l'atteignait, il fallait bien qu'un jour ou l'autre ça déborde. Et voir les traits de son père aussi floutés, ça ne faisait qu'aggraver la situation. N'empêche que le faire devant une gamine... Quelle sombre merde. Il hoquetait, pleurait, s'excusait. Le chaos mental qu'il était était devenu incontrôlable; il avait perdu tout contrôle de ses émotions comme il avait l'habitude de faire. Et c'est lorsqu'il se sentit au plus mal, au moment où il se disait que de toute façon; ça ne servait à rien de continuer ainsi, qu'il senti quelque chose de chaud près de lui. Ce n'était pas un radiateur; c'était de la chaleur humaine. Ce truc qu'il ne voulait pas toucher, cette chose horriblement vivante. Elle lui semblait horriblement réconfortante pourtant, il sentait que cette chose était là pour lui. Était-il si désespéré que ça? Espèce d'ordure. Il se sentit fondre à nouveau, mais plus silencieusement, il n'essaya même pas de s'arrêter. « Pardonne moi, je suis désolée.. » Pourquoi s'excusait-elle? Ah, elle pouvait l'entendre pleurer, elle aussi. Putain, c'était de sa faute. Ah, quel abruti. Qu'est-ce qu'il s'en voulait. Franchement, deux gamins qui pleuraient ensemble, on dirait qu'ils venaient d'apprendre une nouvelle déprimante ou qui sait quoi... Alors qu'en fait non, ils ne se connaissaient même pas.

Ils restèrent comme ça un bon bout de temps, le temps que les idées de Pisces redeviennent un minimum lucides. Quand il réalisa qu'une jeune fille plus jeune que lui le serrait dans ses bras, la première chose qu'il fit fut de se détacher d'elle - un peu contre son gré mais bon -. « J-J---Je-- Désolé! » il murmura maladroitement, le rouge aux joues et la vue encore floutée. Il recula encore un peu et en profita pour reprendre rapidement son arme avec son pied - qu'importe s'il se blessait -. Il avait vraiment honte; il se sentait quelque peu souillé, d'être dans les bras d'une mineure. Il s'arrêterait bien lui même mais... « J-Je ne vais pas vous gêner plus longtemps... D-Désolé! » Il se sentait tellement gêné; c'en était presque pitoyable. Il disparut très vite dans le sombre de la ruelle; trop honteux pour pouvoir la regarder dans les yeux de nouveau.

» [FINI]❝Donner des tracts nous rapproche.❞ -feat. Megumi Neyn
» { Un jour, il pleuvra des souvenirs colorés ! ~ [Pv Megumi Nyen]
» ••• outta my way ! ft. kitamura rui [TERMINÉ]
» Headshot. ft. Pisces [TERMINÉ]
» catch me if you can ~ ∆ ft. Uso-Tsuki | TERMINÉ