Amnésique — Heijokyo Mun

Une odeur de fumée étouffante parvenait aux poumons d'un petit étudiant, qui tapait du pied une terre réunissant un mélange d'herbe mal entretenue et de sentiers dont on pouvait voir des traces légères de vélos. Il ne savait pas exactement ce qu'il faisait là—il avait séché quelques cours pour prendre l'air, réfléchir à quelques trucs inutiles. Le printemps et l'été arrivant à grands pas, cela lui rappelait beaucoup de choses—le vent chaud ainsi que les arbres bourgeonnant le rendait légèrement nostalgique et ce, juste à cause de l'atmosphère. Alors actuellement, le garçon levait le nez en l'air, ses yeux vides fixant les nuages passant de lui. Lorsqu'ils étaient assez grand, il leur imaginait des formes, comme un petit enfant de sept ans. Des petits plaisirs innocent qu'il s'amusait à prendre lorsqu'il décidait qu'il devait se changer les idées. Se changer de quoi, d'ailleurs? Beaucoup de choses se produisaient en ce moment, il voulait se reposer. Son dos s'écroula sur le dossier dur du banc, une légère douleur se faisant sentir le moment où sa colonne vertébrale cogna contre le bois brûlé par le soleil tapant violemment contre les yeux du jeune homme.

De temps à autre, ses yeux rencontraient accidentellement la grosse étoile qui leur servait de source de lumière en promenant ses prunelles bleu gris, ce à quoi il plissait violemment ses yeux. Si seulement ses jours pouvaient être aussi paisible que cela... Mais rien que les insupportables enfants hurlant à s'en arracher les oreilles. Parce que qui dit beau temps dit gamins... Dure réalité. Et à certaines heures—les alentours de dix-sept heures—l'herbe déjà souillée venait être secouée par les ballons de football pleins de boue. Avec des rires, des pleurs, des hurlements, des mères papotant... Un quotidien des plus ennuyeux, à vrai dire. Peut-être était-ce pour cela, que son père et lui avaient choisi les forces de l'ordre: les meurtres ne ressemblaient jamais, les assassins toujours intéressant et évidemment, l'adrénaline ne manquait pas. Combien de fois Pisces était resté debout, des gobelets de cafés sur le bureau, à essayer de trouver quelque chose que le meurtrier n'avait pas effacé! Rien que d'y repenser, le garçon en avait des frissons d'excitation. Ah, les meurtres. C'était bien la seule chose qui le motivait encore, dans ce monde où toutes les réponses semblaient évidente.

Un soupir ennuyé s'échappa de ses lèvres, en continuant d'imaginer des animaux, des personnages, des objets avec les nuages. Aussi impur pouvait-il être, le garçon semblait encore avoir conserver une petite trace de stupidité. Celle d'innocence, qui montrait qu'il n'y connaissait pas grand chose au monde extérieur. Chaque interaction un minimum normal lui donnait l'impression de ne plus faire partir des monstres de son genre. Pendant un instant, il se sentit vivant, normal. Presque à apprécier le silence temporaire qu'offrait un parc vide en cet après-midi scolaire. Trop léthargique pour s'encourager à se léger, il resta dans cette position un petit moment, après avoir baisser la tête, une petite douleur au niveau de la nuque. Il ne sut pas exactement combien de temps s'écroula, mais les écoliers avaient eu le temps d'offrir un mal de crâne incroyable au garçon, de pleurer un bon coup en pétant un câble face à leur mère, et de repartir. Entre temps, un gamin avait essayé de l'accoster mais Pisces l'avait salement ignoré. Du coup, l'enfant avait hurlé au cadavre et s'était enfuit sous le rire discret du bleuté. À vrai dire, s'il l'avait ignoré, c'était juste qu'il avait fallu qu'il trouve quoi dire pour le rembarrer pas trop méchamment. Et, lent comme il était, le garçon avait cru qu'il était décédé et...

Le soleil commençait à se coucher, une couleur orangée venant teinter le ciel d'habitude d'un bleu éclatant. Il s'étira légèrement avant de se décider à se lever. Il bailla et se frotta les yeux en signe de fatigue avant de se remettre en marche vers l'université. Cependant, il ne fit que deux pas avant de voir deux longues nattes brunes non loin. Elles lui semblaient familière, alors que pourtant, jamais il n'a aucun souvenir d'une petite aux nattes brunes—Oh. Il y avait bien cette fois où il avait... "croisé" une fillette avec des nattes et des chaussons. Et elle faisait bien partie des gens qu'il n'avait pas envie de revoir—pas parce qu'il la détestait, mais parce qu'il ne savait pas du coup quel pourrait être sa réaction. Un mal de crâne se fit sentir lorsqu'il essaya de se souvenir ce que'il avait pu faire à cette fillette. Déjà, il se souvenait de son nom: Heijokyo Mun. Une bonne chose! Pauvre lui... Et pauvre Heikokyo, aussi. Se connaissant(!), les choses qu'elle avait dut endurer n'étaient probablement pas très agréable...

Une sensation désagréable parcouru son corps lorsque le regard de la dénommée Heijokyo se posa sur le vide bleu gris teintant son visage pâle. Que pensait-elle de lui? Il devait avoir l'air d'un taré total... Bah, c'est ce qu'il est, après tout. Connaître quelqu'un à cause de son infirmité était assez gênant pour lui, il avait l'impression de devoir s'excuser à chaque fois qu'il parlait à cette connaissance. Or, tout le monde sait combien Pisces a du mal à faire de bonnes excuses, disons qu'il n'a pas vraiment l'habitude. Une gêne visible sur son visage, il secoua la main en signe de salutation, murmurant timidement un « ... Bonsoir? ». Vraiment, était-ce une bonne idée de faire ça? Il aurait simplement pu l'ignorer.

La journée de cours, épuisante. Mun regardait par la fenêtre sans se faire remarquer par un vilain professeur qui s'amuserait à "l'afficher" devant sa classe. Le temps, incroyablement clair, donnait envie à l'adolescente de sauter par la fenêtre pour sentir le vent frais dans ses cheveux. Mais mauvaise idée, elle serait morte en tombant, et elle n'avait aucune intention de le faire. Vraiment, quelle cruauté d'enfermer de jeunes oiseaux en cage alors que le temps invite à faire autre chose qu'un banal cours d'histoire! Mun aurait pu recommencer une énième fois son jeu -bien que certains camarades lui ont parlé d'une histoire effrayante sur son jeu, ce qui lui avait installé une nouvelle paranoïa.

"Le bonhomme va vraiment stalker mon personnage et le tuer??"
Elle y repense encore, tandis qu'elle passe la grille du lycée. Elle regardait autour d'elle si par malheur un être étrange la suivait. Son esprit perturbé s'imaginait beaucoup de scènes improbables et surréalistes à propos de ce personnage étrange.
"Oui mais, c'est un jeu.. Ça ne me fera rien!"
Ses camarades avaient le don de raconter cette histoire avec talent. Avec peut-être trop de talent..
Mun tenait la lanière de son sac en bandoulière avec les deux mains, signe d'inquiétude, au vue de son visage qui n'était pas serein.

Le soleil commençait à descendre dans le ciel. Le teint orangé prenait place, et rendait nostalgique Mun. Le orange du coucher de soleil est si apaisant. Elle en oublie presque ses nouvelles peurs infondées. Pour l’adolescente, c'est la fin d'une journée qui lui rappelle de bons moments sur son balcon, à regarder les magasins fermer, la vie qui commence à se faire rare dans les rues dix mètres plus bas. Voir les adultes épuisés par une journée de dur labeur, c'est une occupation comme tant d'autres. Mais étant sur la route de son immeuble, elle se retrouvait à la place de ceux qu'elle adorait épier. Au final, un sentiment étrange de se mettre à la place de l'autre lui tordait le ventre.
Elle se retrouva dans le parc. Elle pressa le pas pour ne pas se retrouver dans le noir à traverser cette forêt.
"Et le bonhomme??"
Elle jeta un air inquiet derrière elle.
Et devant, cette silhouette. Mun s'arrêta aussitôt. Bernhardt Pisces, non? Celui qui était fou. Qui lui avait tiré les cheveux. Et qui au final était innocent et perdu comme un chiot abandonné.
"H-hey.."
Le meurtrier semblait aussi gêné qu'elle. Ah, elle aimerait qu'il ne se souvienne pas d'elle, qu'il passe son chemin.. Mais ils se regardaient, l'un et l'autre. Mun regardait les yeux vides gris de son interlocuteur fort étrange. A quoi pouvait-il penser?
La jeune fille restait figée devant lui. Elle tenait fermement la lanière de son sac pour évacuer son stress.
"Ne lui montre pas que tu as peur.."
Il murmura en secouant la main pour la saluer:

^_... Bonsoir?

Bonsoir? Ah.. Elle ne savait pas quoi dire, alors elle baissa les yeux. Parler du beau temps? Lui répliquer une phrase cinglante? Le frapper, comme elle en rêvait depuis? Non. Il ne mérite pas tout ça. Elle a peur de frapper qui que ce soit, et puis sa force est vraiment ridicule face à la sienne, elle le sait déjà.
"Vraiment désolée pour la dernière fois.."
S'excuser était aussi une mauvaise idée. C'est à lui de s'excuser d'avoir fait pleurer une fille, non?
Elle le regarda avec un air désolé comme si elle s'était mise en travers de sa route. Elle ne fit que recopier son geste de salut en tremblant légèrement et répliqua:

^_B-bonsoir.. Vous allez bien..?

Elle a une chance sur deux de finir chauve après arrachage de cheveux. Mais au vu du message qu'il venait de passer, il semblait pacifique pour le moment. L'adolescente à juste à rester sur ses gardes.

Les yeux de la jeune fille se baissèrent peu longtemps après sa "tentative" de socialisation. Ça ne le choqua pas vraiment, après tout, les parcelles de souvenirs qu'il avait par ci par là montraient bien que de toute façon, ça ne valait pas la peine qu'il s'en souvienne. « B-bonsoir.. Vous allez bien..? » Elle lui renvoya son mouvement de main, apparemment pas très rassurée. Il ne lui en voulait pas du tout—il n'avait de toute façon aucune idée de comment est-ce qu'il était censé en vouloir à quelqu'un de toute façon. La question que la jeune Heijokyo lui avait posé l'ennuya légèrement cependant—ils vont vraiment juste de taper la causette comme ça? Parce que si oui, alors autant qu'il se casse tout de suite... Car bon, s'il rentrait trop tard après, les surveillants—bien qu'habitués aux caprices du génie—allaient encore le coller ou qui-sait-quoi. Un jour, ça finira par un renvoi, tiens...

Enfin, ne pas répondre rester quelque chose d'impoli et bien que Pisces n'était pas l'homme le plus respectable le plus monde—loin de là—le garçon avait un minimum de manières. « ... J'imagine? » Son air gêné avait disparu pour que son visage ferme reprenne le dessus. Une réponse vague, certes. Il devait être honnête, c'était la première qu'on l'interrogeait sur son état. Du moins, la première fois depuis... trois ans? C'était une question idiote, il n'aimait pas y répondre, car il ne savait pas quoi y répondre. Idiot, non? La plupart des gens répondaient "Oui, et toi?" mais vraiment, ça le faisait chier de mentir. Soit il était entre deux petites dépressions nerveuse—ce qui était rare—et il répondait un peu plus vivement, soit ce n'était pas le cas et... il répondait comme il avait fait ça. Le printemps était assez déprimant pour que le garçon n'ait pas envie d'être sympathique, de toute façon. Enfin, quoiqu'il arrive, il restait sympathique pour la jeune fille puisque la dernière fois avait été... disons, désagréable pour la fillette. Du moins, de ce qu'il savait.

Un silence s'installa entre les deux. ... C'est bon, il peut partir, là? Non parce que... Il ne voulait pas vraiment que Heijokyo lui pose des questions, du moins, si elle était curieuse, elle pouvait tout à fait commencer à laisser le psychopathe crouler sous une tonne de questions que lui même n'était probablement même pas capable de répondre. Bon, heureusement pour lui, elle ne semblait aussi chiante qu'il pourrait penser—peut-être que c'était le mauvais souvenir qu'il avait gardé d'elle qui l'avait fait croire ça.

L'adolescente savait que lui parler ne mènerait à rien. Sa question sonnait tellement creux et sentait la peur à dix mètres à la ronde. Il pourrait partir et la laisser plantée-là sans qu'elle ne comprenne rien, après tout. Elle aurait compris, après tout. Elle aurait compris qu'elle n'en valait pas la peine. Venant de ce garçon c'aurait été encore plus flagrant. Étrangement, une insulte venant de lui serait un signe d'impuissance de la jeune fille, c'est décidé ainsi! Peut-être qu'elle développait une sorte de complexe d'infériorité sur le bleuté. Ce qui serait stupide, si ça ne marche que sur une personne.
Il a répondu un évasif:

^_J'imagine..?

Son regard devint ferme, provoquant un frisson chez la plus jeune. Son visage sévère est presque aussi horrifique qu'avec un air de fou. Qu'est-ce qu'elle peut lui dire?
Elle pourrait enfin le frapper, vu que ça la démange.. Mais encore une fois, son idée disparut. Elle ne fait décidément pas le poids. Ou alors, elle pourrait lui tirer les cheveux, sinon. Non, il va lui tordre le bras.. Elle peut juste dire un mot, ce qui n'est pas son habitude. Mais les deux personnages semblaient vraiment timides et coincés, et la logique de la situation voulait que ce soit à elle de parler.
Ah! Elle a trouvé: montrer qu'elle est intelligente et obéissante.

^_Je ne savais pas que vous étiez détective.. Ça explique tout, en fait.. En tout cas, c'est un métier plutôt cool.

"Comment ça, cool?"
Elle trouve ce métier dur et il y a trop de réflexion pour sa pauvre boîte crânienne développée comme un petit pois. Et lui, il doit penser "Oui, génial" avec une grande ironie; comme si un métier était meilleur qu'un autre. Mun a bien compris que tout le monde pense à quelque chose du genre quand on dit que tel ou tel métier que pratique un autre est super.
Mun souria légèrement, tout de même fière d'avoir dit tout ça.

^_J'ai cherché qui vous étiez, vous avez vu..?

Pas sûr que le préciser était utile. Mun voulait juste expliquer pourquoi elle le savait, si par hasard, il avait oublié. Mais sa nouvelle tentative semblait si désespérée qu'elle était prête à partir. Il pourrait rester muet pendant des heures, quand il garde les yeux dans le vide. C'est bien ce genre que type qu'il est, en plus d'avoir une "maladie mentale". Le garçon mystérieux qui en dit peu, qui semble lassé, suicidaire.. Mun a remarqué ce détail à l'instant. Il faut dire que ce n'était pas flagrant lors de leur première rencontre assez insolite.

Mais avant ça, elle devait lui dire quelque chose. Quelque chose de plus sérieux. Et ensuite elle filerait. D'une voix moins sûre, elle murmura:

^_Je n'ai pas été porter plainte car je pensais que vous n'étiez pas vraiment responsable. Et puis, vous ne m'avez rien fait de mal..

Elle regarda avec un air de chien battu le garçon aux cheveux bleus. Son air pitoyable pourrait attirer la gratitude de l'autre.
Mun ne voulut pas partir de suite, attendant une réponse, même vague comme sa dernière parole.

Spoiler:

« Je ne savais pas que vous étiez détective.. Ça explique tout, en fait.. En tout cas, c'est un métier plutôt cool. » Il se figea sur place, écarquillant les yeux en signe de surprise évidente. Comment savait-elle qu'il était "détective" - un bien grand mieux puisqu'il n'était pas encore majeur - ? Avait-il, encore une fois, trop parlé? Ah, lui et son arrogance de merde... Il se détestait, il s'abhorrait, il s'exécrait. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas fermer sa putain de gueule, pour une fois? Pas juste pour une fois, d'ailleurs... Et puis, qu'est-ce que ça expliquait? Le fait qu'il avait tabassé quelqu'un à mort? Non, sûrement pas, non... A son grand malheur. « ... Ah? » il se contenta de dire, légèrement - plutôt beaucoup même - confus. A moins d'être aussi transigeant à la vue de meurtre comme il l'était, ce métier n'avait rien de "cool" non plus... Mais bon, c'est une gamine, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. « J'ai cherché qui vous étiez, vous avez vu..? » De nouveau, son coeur loupa un battement et il regarda la jeune fille d'un air hébété. Elle avait fait des recherches sur lui...? Putain, ne lui dites pas que c'était lui qui lui avait conseillé de faire ça. Si c'était le cas, autant qu'on s'achève tout de suite. Sérieusement... Et elle l'avait écouté?! Il tenta maladroitement d'articuler un « M-Mais pour-quoi...? » presque inaudible. L'avait-elle entendu? Espérons que non...

« Je n'ai pas été porter plainte car je pensais que vous n'étiez pas vraiment responsable. Et puis, vous ne m'avez rien fait de mal... » Son ton avait quelque chose de plus sérieux sans vraiment qu'il sache pourquoi et pourtant, elle regardait le bleuté d'un air qu'il ne comprenait pas. Encore un message subliminal? Non mais sérieux, laissez le avec vos messages à la con. Pisces haussa un sourcil en signe de confusion. Comment ça, il n'était pas "vraiment" responsable...? Bien sûr que si! Peu importe l'état de folie dans lequel il était, Pisces est Pisces! Ce qu'elle disait était vraiment, vraiment idiot. Certes, il devait se considérer heureux qu'elle n'ait pas porté plainte mais... En vérité, il aurait voulu faire un séjour - qu'il soit définitif ou pas - là d'où il venait - l'hôpital psychiatrique. Ainsi, c'était plus quelque chose comme de la déception qu'il ressentait, à ce moment même. « Ah bon... » il se contenta de déclarer, d'un ton monotone.

Mun attendait vraiment une réponse correcte du plus âgé, mais cela semblait être une mission presque impossible. Il répondait toujours aussi évasivement. Il semblait surpris de ce qu'elle avançait, mais sinon, il n'arrivait pas à former une phrase avec un verbe, un sujet et un complément. Mais elle a compris que se voir parler fait peur. L'adolescente est bien trop bavarde, et le dialogue est au point mort si elle ne fait rien. Même si elle dit des phrases sans consistance...
Avec un ton sans émotion il lâcha:

^_Ah bon...

"Bah oui. Et sinon, tu peux me faire une phrase complète, comme la dernière fois?"
Le Pisces était vraiment différent de la dernière fois, plus hésitant. C'était le plus effrayant, en fin de compte. Amusant d'un côté de le voir ne sachant pas comment réagir, et donc faire des phrases courtes qui ne veulent rien dire; effrayant de rencontrer pour la première fois -il lui semble- une personne atteinte de pathologie.
Peu importe. Elle voulait partir, mais une idée lui frappa l'esprit. Un coup de pression du point de vue la fillette. Est-ce qu'il réagirait cette fois? Il pourrait très mal le prendre. Pas grave, aucune importance. Ça finira comme la première fois, et ça sera sa faute, et pas celle du bleuté. On pourra alors dire que c'est elle la tarée dans l'histoire, pour inverser un peu les rôles. Elle aimerait que ça soit le cas. Qu'elle se fasse frapper.

^_Ah? C'est tout? Rien d'autre à ajouter? Je pourrais vous emmener à la police, maintenant! Même pas un seul "merci". C'est vraiment nul.

Elle croisa ses bras de mécontentement. Ce n'est que le premier acte de ce qu'elle a prévu. La scène deux, maintenant: l'emmener gaiement au poste de police -sans se faire frapper. Il y a de fortes chances que les policiers du coin le connaisse, mais peut-être qu'il sera arrêté quand même.
"C'est vrai que c'est cool de faire ça, mais bon..."
Tandis que la jeune fille approchait lentement sa main de celle de Pisces, des images complètement idiotes et enfantines lui vinrent à l'esprit.
"Et si quelqu'un me voit lui prendre la main..? Ils vont croire que je sors avec lui! Mais comment je fais moi.."
Elle retira sa main rapidement en la secouant, comme si elle s'était brûlé vivement la main. Elle pourrait imiter un policier lambda dans des séries policières, à la place. Il verrait un guignol à la place.. certes.

^_Eh bien... Suis-moi au poste de police, alors!

Pas que son esprit réclamait vengeance pour elle ou le pauvre homme mort ce jour-là, mais elle le prenait pour un jeu. Pas bien sérieux d'ailleurs, vu qu'elle souriait avec la sensation d'être cool que cela lui procurait. C'est un peu tard pour faire l'enfant, mais faire ce genre de chose lui plait beaucoup.

« Ah? C'est tout? Rien d'autre à ajouter? Je pourrais vous emmener à la police, maintenant! Même pas un seul "merci". C'est vraiment nul. » la jeune fille se plaint. Il était obligé de s'excuser? Pourtant, elle avait déclaré plus tôt qu'elle pensait qu'il n'“était pas vraiment responsable”. Puis bon, remercier les gens, hein... Le bleuté lâcha un soupir ennuyé et son regard quitta les prunelles de la jeune fille pour regarder le soleil se couchant. 'tain... Il avait pas envie de se prendre la tête là, l'université allait fermer et il se retrouverait dehors pendant la nuit. Il jeta un rapide coup d'œil à sa montre en sortant sa main droite. 21:50. Ouais ben c'est mort... Il avait oublié qu'avec l'heure d'été, le soleil se couchait plus tard mais les horaires scolaires n'en changeaient pas, quel manque de chance pour lui. Cela dit, il était plus que fatigué, dans un état second tel qu'il avait eu du mal à réussir à lire l'heure aussi rapidement qu'à son habitude. « Eh bien... Suis-moi au poste de police, alors! » Sérieusement...? Putain, il avait pas le temps pour ces conneries! Bon, s'il passait la nuit au poste, ça l'empêcherait de passer frauduleusement à l'école... S'il se faisait ramener par une fillette comme elle, probablement que les flics se moqueraient de lui. Ou bien peut-être qu'ils auraient peur, aussi... Bah, comment pouvait-il savoir comment ils réagiraient s'il ne les connaissait pas. Il sorti paresseusement sa main gauche de ses poches pour la proposer à la jeune fille. « Ben, tiens. » il dit tout aussi paresseusement. Si ça lui faisait plaisir...

{ ok c'est nul à chier mais c'est tout ce que j'avais en tête ;w; }

Il a réussi à rendre Mun silencieuse quand il sorti avec lassitude sa main gauche de sa poche en disant:

^_Ben, tiens.

La main présentée devant elle la figeait sur place. Le bleuté n'a rien fait. Il ne s'est pas battu pour ne pas y aller. Non, il s'en fou carrément, vu la manière dont il a réagit.
"Pourquoi il ne dit rien? Pourquoi il se laisse faire? Pourquoi il veut me mettre mal-à-l'aise? Pourquoi je me sens si stupide?"
Sa tête buguait complètement. Comment réagir face à quelque chose qu'elle n'avait prévu? Son petit cerveau n'en avait aucune idée. Normalement, il aurait dû défendre son cas pour la convaincre de ne pas l'emmener. Mais il fallait s'en douter, vu comment il se comporte depuis le début.
En tout cas, il a réussi a fermer le clapet de la jeune insolente, ainsi qu'à balayer tout ce qu'elle avait prévu de faire.

^_Non.. Je.. Enfin..

Ses mots ressemblaient à une excuses, mais son cerveau n'arrivait pas à faire une phrase correcte pour exprimer ses pensées. Pourtant, il fallait qu'elle dise quelque chose. Mais désespérée comme elle est, Mun pourrait faire n'importe quoi, bien ou mal.
Alors, elle prit soudainement le poignet du plus âgé, et avec ce qu'on pourrait qualifier de regard assassin, elle sortit:

^_Vous êtes nul. Vous devriez vraiment... Désolée..

Son sérieux, comme à l'habitude, s'est évaporé, par peur de se faire frapper ou de blesser autrui. Ah ça, elle aimerait bien être forte, prendre confiance en elle et savoir adopter des bonnes décisions, mais elle n'aime pas du tout cela. C'est assez paradoxal.

L'adolescente commença à marcher en trainant les pieds. Oui, elle part. Car même si elle a essayé de repartir sur de bonnes bases avec le garçon, mais tous les deux ne faisaient aucun effort: l'un s'en fichait totalement et se taisait, et l'autre ne savait pas quoi faire. Certes, elle est un peu triste de se faire détester car elle agit comme une gamine mais c'est trop tard.
Le soleil descendait. Et maintenant qu'elle y pense, est-ce que ses parents s'inquiètent qu'elle n'est toujours pas rentrée des cours? Certainement. Sauf qu'elle n'a pas de portable, comme c'est dommage.
"Bah, t'as qu'à faire ça."
Oui, cette idée est très intelligente. Mun se stoppa dans sa marche incertaine et retourna en arrière pour prendre la main du détective. Maintenant, ils marchent en direction du poste de police de la ville. Il n'a pas le choix, et après tout, il s'est même proposé à y aller -enfin il le laissait sous-entendre.
"Voilà comment on traite les aînés."

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