trigger ∆ ft. mikumo | terminé

FEAT. mikumo
T'avais honte. Réellement. Tu étais censé te comporter comment, après tout ça ? Plus jamais tu n'allais le regarder, tu entendais déjà ses remarques sarcastiques, son ton rieur et moqueur qui réussissait à passer la barrière de ton casque pour que tu les entendes nettement. Des frissons parcoururent tout ton corps alors que tes mains lâchèrent doucement son uniforme. Tu voulais pas réentendre ses propos, tu ne voulais plus jamais, au grand jamais, ressentir cette sensation qui t'envahissait à chaque fois qu'il t'adressait la parole. Et ce sourire … Tu n'arrivais pas à l'effacer de ton esprit, il t'effrayait, mais te revenait sans cesse en mémoire. Comme un souvenir qui te hantait, une marque qui allait te poursuivre à vie, pour te rappeler à quel point tu échappes à la réalité, à toutes ces choses qui mériterait d'avoir ton attention en tant que vivant, mais dont tu ne te préoccupes jamais. Ce sourire, ses yeux, ses paroles, ils étaient comme un bourreau qui te rappelaient à chaque seconde qu'un seul faux pas pouvait t'anéantir. C'était dur à supporter, et voilà que tu venais de franchir la limite.

« Euh–  Tu, euh, ça va aller ? »

Un léger ricanement sans vie s'échappa de ta gorge. Est-ce que tu avais l'air d'aller bien ? Pourtant, ça allait mieux, malgré les angoisses qui commençaient à t'envahir peu à peu, tu les sentais monter doucement, envahir ton corps, tes pensées, lentement, comme pour te laisser le temps de réfléchir et paniquer. C'était une sensation désagréable, un sentiment d'insécurité constant que tu refusais d'accepter. Alors ton corps s'éloignait du sien, te laissant respirer presque correctement, tes voies respiratoires étant toujours légèrement enrouées. Tu t'étais mis à soudainement douter de lui, comme si en te calmant, tous les événements avant celui-ci t'était revenu en mémoire. Et s'il ne faisait pas ça par gentillesse, mais juste pour repérer tes points faibles, pour continuer à te piéger par la suite ? Non c'est stupide, il aurait pu t'enfoncer tant que tu étais faible, il aurait pu en profiter alors- … Ou alors il ne cherchait pas à te faire de mal.
Relâchement. Toute ta peur était redescendu d'un coup, ton corps avec. Tu te retrouvais contre lui, sans une force, pendant un instant. C'était horrible, tu entendais à peine la voix de ton interlocuteur. Tu voulais te réveiller, voir que tu n'avais pas bouger de ton lit, tu souhaitais réellement que tout ce qui c'était passé ne soit qu'un cauchemar de passage, comme tant d'autres.

Alors, machinalement, l'ongle de ton index vint gratter nerveusement ton poignet, nerveusement, de plus en plus vite, ta peau devenant de plus en plus rouge alors que tes veines étaient de plus en plus visibles. Se réveiller, se réveiller, se réveiller, tu devais te réveiller, revenir à la réalité, quitte à te couper, te blesser, et de toute façon, c'est un rêve, tu n'étais pas censé avoir mal. Pourtant, la douleur était bien présente, tu grimaçais, le sang commençait à perler au milieu de tes veines, mais tes ongles ne voulaient pas s'arrêter.

« Je vais bien... Je vais très bien... Très bien. »

T'en aller, loin. Voler, plus haut. T'enfuir, ailleurs. Tu ne cherchais que ça. La fuite. C'était lâche, faible, mais c'était une liberté que n'importe qui pouvait prendre. Se voiler la face était un droit, pas forcément le meilleur moyen de résoudre les problèmes, certes, mais c'était un acte que l'on ne pouvait pas refuser. La lâcheté est humaine, comme le courage, seulement être brave peut faire avancer, alors qu'abandonner vous laisse au poids mort. Tu le savais, mais tu n'avais plus vraiment la force d'affronter tout ça. En finir, tu étais trop lâche. T'y avais pensé, plusieurs fois, il t'arrivait même de te couper parfois, ça faisait mal, ta douleur se voyait, tu souffrais, tu pleurais, mais tu n'allais jamais plus loin. Pas assez de courage. Pas assez de lâcheté.

FEAT. mikumo
T'avais peur de ce silence. T'aimais pas ça. Pourtant c'était devenu une habitude entre toi et les gens. Les conversations qu'ils arrivaient à engager ne duraient jamais plus de quelques minutes. Et toi tu ne faisais rien pour améliorer les choses. Sauf que cette fois, c'était pas pareil. Tu n'aurais pas du dire ça. Tu aurais du rester silencieux, tu n'aurais pas du réagir quand il t'avait provoqué, resté aussi froid et fermé que d'habitude. Finalement, sortir du terrain sécurisé que tu t'étais établi n'était jamais une bonne chose. A chaque pas tu pouvais tomber sur une mine, te faire avoir par des paroles que tu n'aurais jamais voulu entendre. Des paroles qui allaient te confronter à ce que tu avais sous les yeux, mais que tu cherchais à éviter comme si ta vie en dépendait. Peut-être que cette même phrase n'était pas qu'une métaphore, qui si ton pauvre toi se retrouvait à devoir faire face à la réalité, tu n'aurais aucun scrupule à emporter cette vie que t'a été donné. C'était horrible, ah, tu ne savais pas du tout comment te comporter. Est-ce que tu perdais la tête ? Peut-être bien, tes pensées n'était qu'un monstrueux dédale qui ne ressemblait à rien, actuellement. Des mots qui se mélangeaient, des phrases qui ne voulaient absolument rien dire, si tu ouvrais la bouche, tu étais sûr que tu allais être incapable de parler.

Une respiration. De plus en plus bruyante. De plus en plus rapide. Tu n'osais pas relever les yeux. C'était ta faute, ta faute, seulement ta faute et rien que la tienne. Tu voulais pas affronter la vérité, tu ne voulais pas encore voir le reproche dans ces yeux, te prendre à nouveau une claque mental qui te traînera vers le fond. Tellement de lâcheté, pourtant, tu ne pouvais pas  l'abandonner. Parce qu'il ne t'avait pas laissé, lui. Mais qu'est-ce que tu pouvais faire ? Son cœur battait de plus en plus vite alors que sa respiration était la seule chose que tu entendais. Finalement, tu osas te redresser pour voir son état. Bug. Problème dans la matrice. Tu devais faire quoi ? Appeler une ambulance ? Prévenir quelqu'un ? Mais qui ? Personne ne faisait réellement attention à vous, et de toute façon, quel intérêt ? L'intérêt ? C'est qu'il y avait juste un peu une personne en train de hyperventiler sous tes yeux. T'étais censé faire quoi ? Le calmer ? Oui mais non, tu n'avais aucune notion pour ça. Tu devais le réveiller, le faire revenir à lui, vos places s'étaient comme inversés, c'était à ton tour de lui venir en aide. Mais comment ? Tu ne savais absolument pas gérer l'hyperventilation, ni gérer quoique ce soit d'ailleurs.

Le prenant doucement par les épaules, tu le secouais lentement en répétant son nom, comme un appel, pour essayer de le ramener à lui. Il te faisait peur, mais pas dans le sens effrayer, pas vraiment, tu avais peur qu'il se brise, qu'il te claque entre les doigts, par ta faute. Ta faute. Encore et toujours. Tu en tremblais. Tu voulais pas. Tu refusais de lui être inutile alors qu'il s'était inquiété pour toi. C'était stupide, tu l'étais, vraiment, mais t'y pouvais rien. C'était si humain comme sentiment. Alors tu le secouais un peu plus en le serrant à moitié dans tes bras. Tu savais pas quoi faire. Quoi faire. Quoi. Quoi. Quoi.

« K-Kujikawa-kun, Kujikawa-kun… Kujikawa … Mikumo... Mikumo, Mikumo... »

Tu tremblais encore plus, en le secouant encore, mais t'avais peur que ce soit la pire chose à faire. Priver d'air quelqu'un en hyperventilation... Ton corps s'éloigna doucement du sien, lâchant ses épaules au passage. Ne pas pleurer à nouveau, pas encore... Croisant les doigts, tu le regardais, incapable de faire quoique ce soit d'autre.

FEAT. mikumo
Tu ne voulais pas qu'il pleure. Tu savais pas quoi faire. T'aurais mieux fait de le laisser raconter ses histoires, ne pas rebondir sur ses paroles depuis le début. Que de regrets. Ce n'était pas en se lamentant que tu allais calmer son esprit, ni le tien d'ailleurs. Seulement, les moyens te manquaient, tu n'avais aucune solution en tête pour essayer de le faire sourire. Rien. Parce que tu n'avais jamais été confronté à cette situation. Jamais. Alors, est-ce que tu pouvais y arriver ? Sans les skills nécessaires, une musique n'était pas possible. Là, c'était à peu près la même chose. T'avais pas l'expérience ni les skills pour passer à l'étape supérieur. C'était frustrant en plus d'être gênant et presque effrayant. Effrayant parce que tu n'avais pas envie qu'il te claque entre les doigts, comme toi t'avais fait. T'étais vraiment égoïste en fait. Tu ne voulais pas qu'il pleure ou s'énerve mais toi, tu t'étais pas gêné. Vraiment pas. Ce flot de sentiments qui t'avaient traversés, tu n'avais pas été capable de le contrôler, tu avais tout rejeté sur lui, ce n'était sûrement pas la meilleure idée du siècle... Cependant, sa respiration ne se calmait pas vraiment, peu importe le fait que tu te sois écarté. Tu devais peut-être rester proche de lui... Proche, le serrer contre toi, juste lui montrer que t'étais là, qu'il était pas seul.

« Qu-quoi ? »

Tu te sentais horriblement inutile, réellement. Tu pouvais au moins faire l'effort de lui tendre la main, juste de montrer que t'étais présent, qu'il n'était pas tout seul, mais était-ce vraiment ce dont il avait besoin ? Est-ce que tu devais juste rester en arrière-plan et demander de l'aide à quelqu'un de plus expérimenté que toi ? C'était sûrement la solution. Mais peut-être que ce n'était toujours pas ce qu'il voulait. T'avais peur de faire un faux pas, le faire partir dans une angoisse dont il ne sortirait pas. C'était compliqué de s'occuper des sentiments de quelqu'un quand on ne savait pas s'occuper des siens.

« Euh euh ça va, t'inquiète pas pour moi euh hm faut plus que euh tu t'occupes de toi, j'sais pas, haha– euh ouais– »

Tu le fixais. Tu semblais perplexe, contrarié, mais surtout perdu dans cet océan que tu ne connaissais pas, qui s'appelait Sentiment. Allez, un mouvement, un geste, quelque chose qui veut rassurer, tu pouvais le faire, non ? Alors tu approchais ta main, timidement, un geste incertain, tremblant, qui se voulait déterminé mais qui en était loin. Pourtant, tes doigts réussirent tout de même à saisir la manche de l'albinos, malgré leurs tremblements incessants. Tu étais bien parti, tu pouvais continuer sur ta lancée, t'étais même pas sûr que c'était la meilleure chose à faire, mais tant pis, tu essayais. Ta main remontait donc lentement le long de son bras alors que tu saisissais doucement son épaule, pour la rapprocher à nouveau de toi. Tu ne voulais pas qu'il se brise. Peut-être était-ce déjà le cas ? Ha, dans ce cas, tout cela ne servait à rien ? Peut-être que oui, peut-être que non, tu espérais. C'était la seule chose qui te restait à ce moment précis, l'espoir. N'était-ce pas une grande avancée ? Le monde reprenait peu à peu de ses couleurs avec ce sentiment, tu commençais à les voir. Elles étaient pâles, à peine visibles, mais bien là.

« T'as l'air déjà plus en détresse que moi pour l'instant... »

Tes bras se réunirent alors pour l'entourer, tu tremblais toujours, mais ça te calmait plus ou moins, étrangement. Les gens autour de vous disparaissaient à nouveau de ton champ de vision pour te focaliser sur Mikumo. Pendant ces quelques minutes, il n'y avait que lui qui comptait, ton esprit ne voyait et sentait que lui. C'était reposant, aucun parasite pour venir embrouiller tes pensées, lui et seulement lui. Les traits de ton visage s'étaient adoucis, peut-être même qu'on pouvait percevoir un léger sourire. Ah, tu aurais aimé rester comme ça pour toujours.

FEAT. mikumo
Stabilité. Équilibra. Tout ça revenait peu à peu, lentement, tes yeux passaient soudainement de l'émeraude à l'écarlate, mais les flèches, chiffres, pourcentages commençaient à se faire moins nombreux, de quoi te laisser respirer alors que tu gardais l'albinos contre toi. Tu avais toujours du mal à réaliser ce qu'il s'était réellement passé. Tu avais pleuré – haha pathétique – après une de ses réflexions, tu as fui, il t'a suivi, vous avez parlé, tu as complètement pété un câble et ensuite ... ? Tu l'avais retrouvé à hyperventiler près de toi. Mais entre-temps, qu'est-ce qu'il s'était passé ? Pas que ça importait peu, mais ce n'était pas vraiment le moment d'y penser. Tu y réfléchiras une fois plus au calme. Tu étais allé de surprises en surprises, et pas forcément que dans le bon sens. Tout ça à cause d'une résolution idiote qui avait été de prendre l'air. Regardant discrètement Mikumo, tu soufflas un bon coup. Il n'y avait pas que de mauvais côtés à être sorti aujourd'hui, si ? C'est vrai que tout ça t'avait complètement retourné, mais finalement ... Est-ce que ça a si mal fini que ça ? Personne ne pouvait vraiment le dire. Quoique. Tu aurais pu le laisser en plan, ou le frapper, et vice-versa. Ça aurait pu être pire, donc.

« Ah euh non ça va aller, pardon– »

Tu le regardais un instant, avant de desserrer ton étreinte pour t'écarter de lui. Tu n'avais pas réellement de raisons pour le garder dans tes bras s'il disait que tout allait bien. Quoi ? Bien sûr que non, tu n'étais pas aveugle à ce point-là. Tu savais bien qu'il tentait juste de te rassurer – enfin, c'est ce que tu pensais -, dans tous les cas, tu le fixais sans vraiment attendre le fait qu'il avoue que c'était totalement faux. Car c'était sûrement toi qui trempais dans le mensonge depuis le début. Soupir. Tu ne savais toujours pas quoi penser. Ah si, une bonne nuit de sommeil précédé de quatre bonnes heures de jeux vidéos, ça allait te détendre. Mais est-ce que lui, ça allait le faire ? Tu t'inquiétais légèrement dû au début de crise de panique qui avait pointé le bout de son nez. Plutôt que ce soit lui qui te ramène, tu devais peut-être lui proposer le contraire. Mais avant ça, il fallait que tu prennes le temps de bien construire ta phrase dans ta tête, à l'avance, pour ne pas te retrouver à raconter n'importe quoi et qu'il se méprenne sur ton compte. Ce qui arrivait étrangement souvent en ce moment, d'ailleurs.

« Mais euh oui, ça va aller !! Et euh pour le taxi, ça tient toujours hein donc si tu veux rentrer chez toi enfin, je sais pas si je devais te laisser seul après ça, mais en même temps, c'est ma faute alors euh– ouais voilà. »

Tu clignais des yeux en le regardant presque curieusement. Il s'inquiétait. Comme toi. Inquiétude mutuelle. Vous aviez pas l'air idiot. Ta phrase précédente ne convenait donc plus. Le fixant dans le blanc des yeux, tu reconstituais celle-ci, changeant les mots de place, en insérant de nouveau. C'était horrible, tu n'avais tellement pas de talent oratoire ou même une aisance qui pouvait t'aider, noooon, il fallait que tu galères à tout bien mettre convenablement, sinon, c'était trop facile. Tu déglutis, te frottas nerveusement la nuque, respiras un bon coup et finis par te lancer.

« Je pense que je devrais mieux te raccompagner jusqu'au café, je ne voudrais pas que tu sois pris d'une crise d'angoisse sur le chemin comme à l'instant... Même si on a que trois pas à faire. »

Toux gênée. Tu espérais secrètement que ça ne sonnait pas trop bizarre, tu étais tellement incertain à chaque fois que tu ouvrais la bouche. C'était bien plus facile d'écrire, ou de parler via un écran, mais face à face... Brr, rien que ça, ça te donnait de légers frissons. Pourtant, ça ne te gênait pas d'être entouré, tu l'étais tous les jours sans le vouloir.

FEAT. mikumo
Et voilà, tu venais de te taper la honte. La prochaine fois, tu diras rien, tu te contenteras de l'écrire bien sagement sur ton portable, en gardant la même tête blasée que d'habitude. Tes joues rosirent légèrement malgré toi et tu baissais légèrement la tête pour te racler la gorge. Décidément, tu enchaînais les fails en compagnie de l'albinos. Ou peut-être que sa présence te faisait perdre tes moyens ? C'était plus plausible, d'un coup. Ou tu venais juste de tirer une conclusion hâtive nulle pour rejeter la faute sur lui. C'était pas sympa et tu préférais l'effacer de ta mémoire rapidement. De toute façon vu comment tout ça avait commencé, tu te donnais le droit de rejeter une petite faute sur lui. En fait, t'étais vraiment pas cool quand tu le voulais. Mais tu le gardais pour toi. Sinon tu allas encore te manger de quoi déprimer dans la figure. Et tu ne voulais pas à nouveau le voir trembler comme ça, dans un état assez inquiétant. Ouuh mais c'est que tu commençais à te ramollir, dis-donc. Enfin. Son léger rire avait allégé les montagnes russes qui te servaient de sentiments la minute précédente. C'était bizarre, juste un rire détendu, amusé, tu n'en savais trop rien, mais tout ton corps s'était relâché, comme si rien ne c'était passé. … Si, ça s'était passé, mais c'était l'impression que ça te laissait. Cette impression de rien. D'un événement inexistant qui allait ressurgir comme une fleur, plus tard, dans ton esprit. Tu commençais à avoir l'habitude à force.

« Je pense que ça ira, mon oncle m'a vu sortir donc euh– si jamais je mets trop de temps à rentrer, il finira probablement par venir me chercher donc euh voilà, ça ira, je pense ! »

Il n'avait pas tort. Ceci dit, tu n'étais pas totalement rassuré. Tu te demandais bien pourquoi d'ailleurs. Vous étiez à trois pas de la porte, son oncle était à proximité... Pourtant, tu souhaitais tout de même le raccompagner. Peut-être pour te calmer, ou juste te dire que, c'est bon, il a accepté alors il ne te déteste pas ? Ce que c'était compliqué, arrête de me perdre dans des débats psychologiques nuls espèce de nul. Cependant, un léger malaise semblait encore flotter autour de vous. Après ce qui était arrivé, tu ne t'attendais pas vraiment à ce que vous deveniez les meilleurs amis du monde, c'est sûr. Mais cette tension te mettait à nouveau à cran. Il fallait que tu fasses quelque chose, tes gestes nerveux commençaient à pointer le bout de leur nez, encore. Et voilà, tu triturais à nouveau ta mèche en fixant le sol. Jolie fourmi d'ailleurs. Léger soupir. T'étais pathétique. Incapable de dire un mot, de prendre une petite décision pour retourner chez toi et cesse de l'importuner. C'était pourtant pas bien compliqué de former deux mots. 'Je rentre', point final. Si ça s'était compliqué alors-- Adieu, ça allait être la fin du monde pour toi. Tu allais te noyer sous la complexité de ce qu'on appelle la conversation simultanée.

« Si tu le dis... Je vais rentrer alors, je pense– »

Nouvelle honte. Tu savais que ta voix était particulièrement plate, mais avec un bas débit, c'était presque effrayant comme murmure. Raah, voilà, tu commençais à stresser sur tout et n'importe quoi. Il fallait vite que tu te coupes du monde, sinon tu allais devenir une héroïne de shoujo se préoccupant de ce qu'elle dit devant la personne qu'elle aime. Sauf que toi, ce serait devant tout le monde Merveilleux.

« Hm, je vais y aller alors euh– merci pour les cafés et... », blanc. Gros blanc. T'avais pas payé. Honte à toi. Tes moyens se cassèrent à nouveau alors que tu fouillais quelque part dans ta sacoche ton porte-feuille. « Je te dois combien... Au fait ? »

Loser Time Memory part 2.

HRP:

FEAT. mikumo
Non mais s'il refusait t'allais te sentir super ma-... Bon bah ok. Voilà, maintenant, tu culpabilisais. Il t'avait fait gratuitement trois ou quatre cafés, et il refusait ton remboursement. Pourquoi la vie. Attends, est-ce que tu avais même pris assez d'argent pour autant de cafés ? Ok ok, calme-toi, tu savais même pas si t'avais assez et tu proposais de le rembourser. Logique. Acquis de conscience, sûrement. Mais c'était nul de ta part.

« Ah non, non, tu me dois rien !! Je vais pas te faire payer après t'avoir– euh– e-ennuyé comme ça ... »

Tu haussais un sourcil. Peut-être pas, mais c'était toujours mieux de rembourser, non ? Politesse, tout ça. T'allais tout de même pas partir comme un voleur. Ça se trouve le monsieur qui était à côté de lui dans le café allait mal le prendre et l'accuser parce qu'il était parti sans payer. … Bonjour le scénario angoissant. En fait, il y avait 55% que ça n'arrive pas, si Mikumo s'en voulait, tu allais sûrement pouvoir y faire abstraction. Mais non. Ça n'allait pas te quitter d'une semelle, la culpabilité constante, tout ça. Ça se trouve le monsieur qui était à côté de lui dans le café allait mal le prendre et l'accuser parce qu'il était parti sans payer. Obligé. Parce que tu envisageais une prochaine fois aussi, mais tu le gardais pour toi. Puis tu pourras toujours lui donner au lycée.

« Donc euh, t'inquiète pas pour ça ! »

Tu acquiesças légèrement, peu convaincu par sa réponse. De toute façon, tu avais décidé de le rembourser. Point. Finalement, tu t'étiras longuement, jetant quelques petits coups d’œil de droite à gauche. Pas comme si tu attendais que quelqu'un vous fixe depuis le début, mais bon, suffisait qu'un idiot était resté à vous regarder. Enfin bref. Tu toussotais avant de t'incliner un peu et de commencer à lui faire dos pour partir. De toute façon, la seule chose qu'il te restait à faire, c'était rentrer chez toi pour finir Deemo pour la troisième fois et pleurer intérieurement sur le frère de la petite fille. (oui pas de spoil bonjour).

Loser Time Memory part. 3

HRP: