Le vol est puni par la loi - ft. Pisces

Midi, personne à la maison. Konoha a faim. Il attend pour manger depuis au moins une heure, et sa faim ne fait que s'intensifier, ça commence à devenir difficilement supportable. Doit-il attendre que les autres rentrent et peut-être mourir de faim, ou sortir ? S'il sort, deux options s'offrent à lui. Soit il mange dehors, soit il va chercher quelqu'un qui pourra lui faire à manger ici. Parce que cuisiner, lui, on lui a interdit. La plupart du temps, toujours même en fait, il oublie un truc sur le feu, ou oublie un ingrédient crucial. Un gâteau sans levure, des légumes calcinés, des pâtes cuites sans eau… Telles sont les prouesses culinaires de notre cher albinos. Il mange comme dix mais ne sait pas cuisiner, quel comble.

Il tourne en rond dans le salon un moment, et voit que personne ne rentre. Midi, midi cinq, midi dix, personne, toujours personne. L'aurait-on oublié ? Peu probable, c'est lui l'amnésique, à la maison. Ou alors il a reçu des instructions hier soir ? Mais qu'est-ce que ça pourrait bien être…? Il n'en a plus aucune idée, le mieux serait de demander. Ah, mais il n'y a personne, c'est vrai. Dans ce cas, autant sortir. Il commence à sérieusement en avoir marre, de rester pourrir ici alors qu'il pourrait manger un bon petit plat au dehors. Après réflexion, s'il sort il pourra retrouver Hibiya, et le ramener ici pour manger. De un ce sera exquis, et de deux il ne sera pas seul. En voilà, une bonne idée ! Sans réfléchir, et donc sans rien emmener hormis sa faim de loup, il passe la porte d'entrée, et voit qu'il fait plutôt beau, même s'il y a un peu de vent. Mais ce n'est rien, pour lui.

Après quelques déambulations dans des lieux où il pense que Hibiya peut se trouver, mais où le gamin n'est évidemment pas, Konoha arrive sur ce qui semble être un marché. Ça ne lui inspire rien… Jusqu'à ce qu'il inspire justement la bonne odeur de ce qui semble être une grillade. Au barbecue. Il se rapproche automatiquement de l'odeur, son corps comme aimanté par celle-ci, le regard planté dans le vide. Guidé par son odorat et sa faim, il se retrouve juste en face du stand où se tient le barbecue. Barbecue qui lui fait bien envie, il faut dire. S'il n'y avait que lui, il le dévorerait en un instant ! Hé… Mais, en l'occurrence, il n'y a que lui. Personne ne l'accompagne, le gérant du stand parle avec une autre personne et ne semble pas l'avoir remarqué, les passants ne font pas attention…

Avant même d'avoir pu se demander si c'est bien ou mal, le voilà qui attrape une brochette brûlante entre ses doigts fins, et qui qui commence à l'engloutir sans demander son reste. C'est tellement bon, il en rêvait. Et maintenant qu'il a commencé, impossible de s'arrêter. Son corps agit tout seul, comme une machine, et la seule chose qu'il est capable de faire de son plein gré est de savourer cette délicieuse brochette. Quelle bénédiction, surtout après avoir tant attendu pour manger ! L'albinos est ravi, même si ça risque de ne pas durer…

Alors qu'il savoure pleinement ce qui est son mets favori, Konoha est vite tiré de sa rêverie, parce que qui semble être un chuchotement. Quelqu'un l'interpelle, on dirait bien. Lentement, il cherche la personne qui l'a apostrophé, sans lâcher la brochette qu'il a presque terminée. C'est bizarre, il n'y a personne. Pourtant, il aurait juré avoir entendu une voix. Se peut-il que ce ne soit que dans sa tête ? Ça n'est jamais arrivé avant, voilà qui est bien étrange.

Il s'apprête à retourner à sa dégustation, quand la voix revient. «Il faut payer pour les manger. T'es pas au courant ?» Cette fois-ci, il ne rêve pas. Elle est bien là, cette voix. Juste un peu trop bas pour qu'il la remarque. Ah, c'était donc ça ! Soulagé qu'elle ne vienne pas de sa tête, il baisse celle-ci pour regarder la personne qui a parlé. C'est un jeune homme aux cheveux d'un bleu très sombre, vraiment plus petit que lui, d'au moins une tête si ce n'est plus. Il ne paraît néanmoins pas moins vieux, avec son air grave.

Mais pourquoi arbore-t-il cette expression ? On dirait qu'il a quelque chose à lui reprocher. Hm… L'albinos, l'air complètement absent, réfléchit à ce que le jeune homme peut bien penser. Hé, mais… C'est vrai qu'il a dit quelque chose ! Cependant Konoha n'a rien écouté, trop absorbé par sa réflexion. Néanmoins, il a forcément entendu, puisque la voix qui le préoccupait tant est celle de l'autre. Il essaye de se rappeler de ce qu'il a bien pu dire, sans grand succès toutefois, la mémoire, ce n'est vraiment pas son fort…

Bon, autant ne pas se torturer à chercher plus longtemps, ça ne sert à rien. Logiquement, il suffit de demander au jeune homme de répéter. Qui plus est, s'il lui a adressé la parole, il doit bien attendre une réponse, et le silence de l'albinos doit commencer à être embarrassant. Cela fait bien assez de raisons pour prendre la parole, et Konoha demande, articulant assez lentement : «Ano… Excusez-moi, je n'ai pas fait attention. Qu'avez-vous dit ?» Voilà, plus qu'à attendre que l'autre répète. Il va être bien attentif, maintenant, c'est la moindre des choses. Et, en attendant, il en a oublié la brochette qu'il tient dans sa main.